Née en Alsace en 1968, Isabelle Soler pratique le piano depuis l’enfance et sculpte l’argile depuis quelques années. Elle vit aujourd’hui à La Rochelle, où elle est rédactrice professionnelle et anime des ateliers d’écriture créative. "Portraits crashés" est son premier roman.
Son père rentrait de mission en fin de semaine. Sa carrière de militaire se clôturait sur quelques sales boulots au Nigeria où il avait pris goût aux peaux noires et à l’exercice abusif de l’autorité. Chaque retour ressemblait à une grenade qu’on dégoupille. Simonetta avait pris l’habitude de vivre seule et s’était ceinturée de lard au fur et à mesure des mois de solitude.
L’hiver commençait à se profiler doucement. On le mesurait aux marronniers nus, et aux bourrasques qui tournoyaient, folles de rage d’être prisonnières des pâtés de maisons.
Son époux est directeur de la prison d’El Coudiat, sur les hauteurs de Constantine. Il a tous pouvoirs ici, ce qui atténue un peu sa banalité. Ni grand, ni beau, ni intelligent, il s’est hissé en haut de la fameuse échelle sociale à force d’opiniâtreté et de quelques bassesses.