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Isabelle Wéry
Moi qui rêvais d’être un jour une très très très vieille dame et de pouvoir contempler en fumant le cigare l’éventail des événements qui ont marqué ma vie.
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Isabelle Wéry
Moi qui rêvais d’être un jour une très très très vieille dame et de pouvoir contempler en fumant le cigare l’éventail des événements qui ont marqué ma vie.
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Poney flottant de Isabelle Wéry
Il faut cueillir les fruits de la vie – rouges à point ou pas – et en extraire le nectar plutôt que la compote.
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Isabelle Wéry
Ce mec sent super bon… Le désert et la roche, la sécheresse et le bois, le sexe et le sexe… Et là, je m’approcherais de lui très précisément. Ma soudaineté le surprendrait mais il ne se cabrerait pas. J’attaque. C’est ça. J’attack. Avec la fronderie et la perversité de ma jeunesse. Ma toute petite taille me positionne à bonne hauteur : sa braguette.
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Poney flottant de Isabelle Wéry
Oh nom d’un rat, qu’est-ce que j’ai détesté vieillir. Qu’est-ce que j’ai détesté ces sensations de corps qui se déglingue. Ces peaux qui t’échappent, ces os devenus friables, ces muscles qui te font mal et tu ne sais pas pourquoi, ces aigreurs d’estomac, ces mains boursouflées. Ce visage dont les contours se tordent. Ce masque que tu découvres un matin dans le reflet du miroir, ce masque d’un visage qui ne t’appartient pas et qui pourtant est le tien, ces plis, ces replis dans les plis. Avec lesquels tu dois vivre jour après jour.
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Poney flottant de Isabelle Wéry
L’air de la salle de séjour devient compact, irrespirable … on entend le sherry au fond des verres.
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Poney flottant de Isabelle Wéry
J'ai la robe. De La Spagna. J'arrive à la ferme. J'ai la robe des femmes qui tortillent leurs mains comme les octopoussies leurs tentacules, j'arrive dans la ferme, je suis la femme de l'Andalouzy... Mais les cliquetis des castagnettes et accords de cordes dans ma tête s'effilochent à la découverte des sons provenant de la cour... Je perçois des bruits mats, des bruits de chairs, des à-coups de corps en lutte, je sens de la testostérone, des combats de virils -comme il doit y en avoir dans les prisons de Jean Genie-, j'entends des mises à mort, de la sueur, de la bave et du sperme... Et ce cri?!?!?!... Ah mais oui, c'est ça... Ce ne sont que les plaintes d'un cochon mis à mort par Grand-Père et son ouvrier... Oh, ce n'est que ça!!!... Bon, je zappe. On a tous assisté à la mort d'un cochon quelque part dans notre enfance et j'éviterai le paragraphe sur les chialures de gamin qui fait connaissance avec ce que l'on nomme "angoissss existentielle", la peur de son inévitable finitude blablabla... Et je zappe également les similitudes physiologiques de l'humain et du cochon dont la peau de ce dernier fait d'excellentes greffes à celle du premier... (aussi qu'est-ce qui est humain, animal, végétal????) + Lire la suite |
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Poney flottant de Isabelle Wéry
Non, non, toute cette beauté de Nature, je ne veux pas croire qu’elle soit l’ouvrage d’un Deus Ex-Machina, je préfère penser que c’est la Nature elle-même qui a œuvré seule, agençant ses réactions chimiques, seule, rien qu’avec la force du hasard, de la possibilité des attirances et des processus irréversibles de transformation, c’est bien plus intéressant. Parfois, je me demande comment ce sera plus tard, comment la Nature va se démerder pour évoluer évoluer évoluer encore, comment sera mon allée dans 2000 ans… Parce que tout de même, il y a de sacrés changements qui sont en marche. .. Quand je vois les perruches des Afrikaaans qui viennent piailler dans nos campagnes, ça, il y a dix ans quand je suis née, tu ne le voyais pas. Mais moi je suis pour. Je suis une insulaire du Pays des Galles, prête à être traversée par des vents, des plantes, des des des conquistadors venant des quatre coins de l’univers : je résisterai et je m’adapterai. Quand je serai grande, je serai punk. Et j’énucléerai toutes les Magriet Tatcher.
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Poney flottant de Isabelle Wéry
Dans cette allée, presque, tu pourrais te mettre à croire en Dieu. Mais je m’arc-boute. Je sais que c’est un piège de Sale Nature : elle t’entortillerait dans sa beauté, jusqu’à te faire croire que non, ce n’est pas possible, que quelqu’être suprême – donc, Dieu of course – doit être à l’origine de tant de beauté. Grand-Père et moi ne sommes pas dupes. La Vieille, elle, l’est (elle porte des petits médaillons religieux, des gourmettes, des grigris, ça fait drelin drelin sous ses côtes, on dirait un petit vélo, c’est risible). Non, Grand-Père et moi, nous n’aimons pas Dieu, on est juste amoureux de toute la majesté de l’univers.
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Poney flottant de Isabelle Wéry
Et Grand-Père, chu dans la boue, se redresse, séquoia de chair, ses yeux cristaux bleus déchirant son visage, sa main agrippe la fourche à trois dents et l'objet contondant s'écroule en plein dans la gueugueule de Nature qui gît comme un gecko hara-kiré dans la bouse des pavés de la cour. T'es morte, Nature. Je sais, jusqu'à demain.
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Poney flottant de Isabelle Wéry
Maman nous asperge, Francky et moi, à coups de spray solaire « écran totalement total » laissant filer sur nos peaux de jeunes Englais une pâte dont les qualités blanchâtres et visqueuses ne manqueraient de se rappeler à ma mémoire à chaque éjaculation faciale reçue dans ma vie d’adulte future.
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Une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays rend les gens aveugles. Mis en quarantaine, privés de tout repère, les hordes d'aveugles tentent de survivre à n'importe quel prix. Un seul habitant n'est pas touché par 'L'aveuglement': de qui s'agit-il?