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Citations de Italo Calvino (992)


Il arrive qu'on se croie incomplet simplement parce qu'on est jeune. (p. 137)
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Pino a l'air tellement hypocrite qu'on le croirait élevé par les prêtres.
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Comme disait Hofmannsthal : "La profondeur doit se cacher. Où cela ? A la surface. [...]
La parole relie la trace visible à la chose invisible, à la chose absente, à la chose désirée ou redoutée, comme une fragile passerelle jetée sur le vide.
Aussi le juste emploi du langage, selon moi, est-il celui qui permet de s'approcher des choses (présentes ou absentes) avec discrétion, attention et prudence, en respectant ce que les choses (présentes ou absentes) communiquent sans le secours des mots.

Exactitude
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Je ne veux nullement dire par là que la rapidité soit une valeur en elle-même : le temps du récit peut être aussi retardateur, ou cyclique, ou immobile. Le récit est en tout cas une opération portant sur la durée, un sortilège appliqué à l'écoulement du temps, qu'il contracte ou dilate.
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Du reste, tout n'est pas clair pour moi dans ce récit. Il faut nous comprendre : quoique de familles nobles, nous sommes des filles de la campagne, ayant cuvé toujours cloitrées dans des manoirs perdus, et puis dans des couvents. Excepté l'office, les triduums, les neuvaines, les travaux des champs, la moisson, la vendange, les fustigations de serfs, quelques incestes, incendies, pendaisons, sièges, invasions, pillages, pestilences et stupres de toutes sortes, au fond, nous n'avons pas vu grand-chose. Que voulez-vous qu'une pauvre soeur connaisse au train du monde?
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« Un gentilhomme est un gentilhomme, monsieur mon père, aussi bien au sommet des arbres que sur terre. […] Tant qu’il se conduit avec rectitude. » (p. 111)
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De cette sphère aride part tout discours et tout poème; et chaque voyage à travers forêts, batailles, trésors, banquets, alcôves nous ramène ici : au centre vide de tout horizon.
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L'épouse du sultan ne doit jamais rester privée de livres à sa convenance : ce point fait l'objet d'une clause du contrat matrimonial, c'est une condition qu'elle a posée à son auguste prétendant avant de consentir aux noces...
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Italo Calvino
Les classiques, c'est ce qu'il y a de plus contemporain.
[Cité par Andrea Marcolongo dans La grande librairie du 13 février 20219]
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Mon oncle était alors dans sa première jeunesse, âge où les sentiments n'ont qu'un élan confus dan lequel le bien et le mal ne sont point encore distincts, âge où l'amour de la vie rend chaude et trépidante toute expérience nouvelle, même inhumaine et macabre.
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Peut-être les terrasses de ce jardin ne donnent-elles que sur le lac de notre esprit…

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Devant chaque officier, il arrêtait son cheval et se tournait pour examiner l'homme des pieds à la tête.
- Or çà, qui êtes-vous, paladin de France ?
- Salomon de Bretagne, Sire ! » répondait l'autre à pleine voix, et la visière du heaume se relevait sur une figure congestionnée. Suivaient des indications pratiques, du genre : « Cinq mille cavaliers, trois mille cinq cents fantassins, mille huit cents hommes pour les services, cinq année de campagne.
- Hardi les Bretons, paladin de France ?
- Olivier de Vienne, Sire ! » articulaient les lèvres, aussitôt soulevé le mézail du heaume. Et cette fois : « Trois mille cavaliers d'élite, sept mille hommes de troupe, vingt machines de siège. Vainqueur du païen Fiérabras, par la grâce de Dieu, et pour la gloire de Charles, roi des Francs !
- Bien travaillé, bravo les Viennois », commentait Charlemagne ; puis, aux officiers qui l'escortaient : Un peu maigrichons, ces chevaux, faites doubler le picotin.
Et en avant : « Or çà, qui êtes-vous, paladin de France ? » Toujours les mêmes mots, la même cadence : Tatàratatattà-ratatà-tatà…
- Bernard de Montpellier, Majesté ! Vainqueur de Nègremont et de Galiferne.
- Ah ! Montpellier ! Belle cité ! Cité des belles femmes ! » et, aux gens de sa suite : « Voyez un peu sa promotion.
Des choses pareilles, dans la bouche de l'empereur, ça fait plaisir ; mais voilà depuis des années, c'était toujours la même ritournelle.
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Galopant de l'avant, ils s'aperçurent que les morts de la dernière bataille avaient presque tous été enlevés et ensevelis. On n'apercevait plus que quelques membres épars, en particulier des doigts posés sur le chaume.
"de temps en temps il y a un doigt qui nous indique la route, demanda mon oncle Médard. Qu'est ce que ça veut dire ?..."
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Il y avait un pays où tout était interdit.
Or seul le jeu du bâtonnet n’était pas interdit, et les sujets qui s’y adonnaient se réunissaient sur certains prés à la lisière du village et y passaient leurs journées, en jouant au bâtonnet.
Et comme les interdictions étaient venues progressivement, toujours avec des raisons et des justifications, il n’y avait personne qui y trouvât à redire ou ne sût s’adapter.
Les années passèrent. Un jour, les connétables s’aperçurent qu’il n’y avait plus de raison à ce que tout fût interdit et ils envoyèrent des messagers pour avertir leurs sujets qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient.
Les messagers s’en allèrent aux endroits où les sujets avaient l’habitude de se réunir.
- Sachez, annoncèrent-ils, que plus rien n’est interdit.
Les autres continuaient à jouer au bâtonnet.
- Avez-vous compris ? insistèrent les messagers. Vous êtes libres de faire ce que vous voulez.
_ Très bien répondirent les sujets. Nous, nous jouons au bâtonnet.
Les messagers s’évertuèrent à leur rappeler combien d’occupations belles et utiles ils avaient eues dans le passé et pourraient avoir de nouveau à partir de maintenant. Mais les autres ne les écoutaient pas et continuaient de jouer au bâtonnet, un coup après l’autre, sans reprendre haleine.
Ayant vu que leurs tentatives étaient vaines, les messagers revinrent le dire aux connétables.
_ Ça va être vite fait, répondirent les connétables. Interdisons le jeu du bâtonnet.
Ce fut alors que le peuple fit la révolution et les tua tous. Puis, sans perdre de temps, il recommença à jouer au bâtonnet.
(Consentement passe richesse)
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Monsieur Palomar marche le long d'une plage déserte. Il rencontre de rares baigneurs. Une jeune femme est allongée sur le sable et prend le soleil les seins nus. Palomar, en homme discret, détourne son regard vers l'horizon marin. Il sait qu'en de pareilles circonstances, à l'approche d'un inconnu, les femmes souvent se hâtent de se couvrir, et cela ne lui semble pas bien : c'est dérangeant pour la baigneuse qui prenait tranquillement le soleil; le passant se sent un gêneur; le tabou de la nudité se trouve implicitement confirmé; enfin, le respect des conventions à moitié est source d'insécurité et d'incohérence dans le comportement, plutôt que de liberté et de franchise.
C'est pourquoi, dès qu'il voit se profiler de loin le nuage rose bronze d'un torse nu féminin, il se hâte de détourner la tête de façon que la trajectoire de son regard reste suspendue dans le vide et témoigne de son respect courtois pour l'invisible frontière qui enveloppe les personnes.
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Soit en bien, soit en mal, la folie est une force de la nature, mais l’imbécillité n’en est qu’une faiblesse, sans aucune contrepartie.
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Alors il courut en évitant les coups de cimeterre jusqu'à ce qu'il trouvât un Turc de petite taille, à pied, et il tua ce Turc. Ayant vu comment on faisait, il alla en chercher un grand, à cheval, et il eut tort. Parce que les dangereux, c'étaient les petits. Ils se glissaient sous les chevaux et les éventraient avec leurs cimeterres.
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Les exploits que fonde une obstination toute intérieure doivent rester muets et secrets ; pour peu qu'on les proclame ou qu'on s'en glorifie, ils semblent vains, privés de sens, deviennent mesquins. (p. 79)
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A vrai dire, on nous avait déjà interdit de nous laisser glisser sur les rampes de marbre de l'escalier. Non de peur que nous nous cassions jambes ou bras - nos parents ne se soucièrent jamais de cela, si bien qu'effectivement nous ne nous cassâmes jamais rien - mais parce que, croissant en taille et en poids, nous risquions de renverser les statues d'ancêtres que notre père avait fait placer sur de petites colonnes surmontant les balustres, à chacun des paliers. Côme avait déjà fait dégringoler une fois un trisaïeul évêque, avec sa mitre et tout. Puni, il avait appris à freiner son élan un instant avant d'arriver au palier et à sauter en bas au moment précis où il allait cogner la statue.
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Parfois, il me vient un désir absurde : que la phrase que je suis sur le point d'écrire soit celle que la femme est en train de lire au même moment. L'idée s'empare si fort de moi que je me convaincs que la chose est vraie : j'écris la phrase en hâte, je me lève, je vais à la fenêtre, je braque la longue-vue pour contrôler l'effet de ma phrase dans son regard, le pli de ses lèvres, la cigarette qu'elle allume, le remuement de son corps sur la chaise longue, ses jambes qui se croisent ou qu'elle étend.
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