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Critiques de Ivan Calbérac (214)
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Venise n'est pas en Italie

Tu vas par-dessus son épaule lire le journal intime d'un ado où il se livre sans masque. Pas de quoi fouetter un chat, penses-tu ! Tu n'y trouves que des petites peines ou des espérances bien ordinaires. Mais elles appartiennent à celui qui écrit ces mots en cachette ; elles sont ses trésors ou ses tourments, elles le dévorent de l'intérieur, ou le font sourire aux étoiles.

La période durant laquelle tu vas lire ce journal est très courte. Un mois et demi à peine ! Mais il est des mois qui valent des années, surtout quand l'ado en question va connaître les affres de son premier grand amour, et être contraint de se carapaçonner contre la cruauté de l'échec et de l'incertitude.

Il s'appelle Emile. Il est plus petit que les autres. Plus faible aussi. Ce n'est pas le genre de môme que les filles repèrent au premier coup d'oeil. Son intelligence, sa sensibilité sont loin de pouvoir compenser ces défauts. A le lire se plaindre de lui-même, rire de ses faiblesses, se lamenter, larmoyer, on n'est pas très loin du vilain petit canard.

Et puis, il y a la famille ! Comme dit si bien Renaud : « on choisit ses copains, mais rarement sa famille ». Elle vit dans une caravane, en attendant de pouvoir construire un pavillon, et le père est représentant de commerce. La « honte stratosphérique » pour un jeune ado. Emile aime ses parents plus que tout. Il n'y a aucun doute là-dessus. Mais parfois, il aimerait bien les cacher, les tenir à l'écart, les voir loin de lui.

Quant aux filles, les choses sont simples, elles ne sont pas pour Emile ! Trop effacé. Pas assez de charisme. Manque d'audace et d'à-propos. Jusqu'au jour où Pauline, plus belle que toutes, l'inaccessible Pauline, lui tend la balle de ping-pong qu'il vient de faire tomber. Tout s'emballe alors ! Les premiers émois. Cette vie de funambule entre cette folle espérance qui vous éparpille et cette peur panique de la déroute, de la bérézina. Parce qu'en amour, quel que soit son âge, il n'y a pas de demi-mesure. Les parents qui s'en mêlent avec leur « délicatesse » habituelle. Le voyage à Venise qui, à tout moment, risque de virer au fiasco. le grand frère qui entre dans le jeu. Les gros mensonges pour sauver les apparences. Les caresses inattendues de Natacha. Et Emile littéralement traversé par le rire franc et clair de Pauline.

Emile a le sens de l'humour et de la dérision. Il sait rire de lui-même et des autres, sans méchanceté ni haine gratuite. Il n'a pas honte de pleurer non plus, de nous montrer toute sa tristesse, toutes ses désillusions. Et on a hâte qu'il poursuive son journal pour savoir comment il va s'en sortir.

J'ai passé un bon moment avec Emile. J'ai beaucoup ri, et parfois je me suis senti ragaillardi. Une belle histoire fraiche, tendre et primesautière.









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Venise n'est pas en Italie

♫Venise n'est pas en Italie

Venise, c'est chez n'importe qui

C'est n'importe où, c'est important

Mais ce n'est pas n'importe quand

Venise c'est quand tu vois du ciel

Couler sous des ponts mirabelle

C'est l'envers des matins pluvieux

C'est l'endroit où tu es heureux♫

Venise n'est pas en Italie, paroles de Claude Lemesle, interprétées par Serge Reggiani

p: Liminaire



Laisse les gondoles à Venise

On n'ouvre pas les valises

C'est le bon Dieu qui nous brise

Je suis né dans cette caravane

Asimbonanga, Johnny Clegg dans la savane

Montargis, c'est pourtant pas Paname...



Paname, paname , on arrive

Moi, ma gueule et mon sac à dos

Moi, mes rêves et mes chansons...



On te donne trois balles

Elle ramasse ta balle de ping pong

l'école est finie, dernier coup de Gong



Une affiche, Taxi driver : "Dans chaque rue de chaque ville de ce pays, il y a un moins que rien qui rêve de devenir quelqu'un....", c'est drôle, moi au boulot, mon fond d'écran, c'était Léon, Reno le justicier qui règle ses comptes à sa façon, Chut plus de bruit Tony, y a plus de saison, je peux rentrer maintenant on a les mêmes à la maison...



Vous avez aimez "L'étudiante et monsieur Henri", Ivan Calbérac, romancier, vous ne pouvez qu'aimer Venise n'est pas en Italie.....











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Venise n'est pas en Italie

C'est pas que pour les filles, les journaux intimes ! La preuve, Émile vient d'en acheter un (rue Dorée pour être précis). Il a décidé de consigner dans son beau cahier tout ce qui lui arrive. De grand, de petit, de beau et de moche aussi. La première chose importante à écrire, c'est sa rencontre avec Pauline, à l'internat des filles, alors qu'il était en train de jouer au ping-pong. Pauline, c'est une jeune fille brune, aux yeux noirs. Ce jour-là, elle portait un jean et un pull marin rayé, il s'en rappelle bien, Émile. Parce que, aussitôt, il en est tombé amoureux. Élève en première (il a sauté une classe), elle en seconde, il va falloir qu'il trouve vite un moyen de lui parler. Parce que l'embrasser avant même d'avoir entamé la conversation avec elle, c'est quand même moyen. Ce cher Émile doit être béni des Dieux car, quelques jours plus tard, elle vient s'asseoir à côté de lui dans la salle télé de l'internat. Ils causent de tennis évidemment puisque c'est ça qui passe à la télé. Il réussit à la faire rire et elle lui dit même "à plus" quand elle s'en va ! Serait-ce le début d'une grande histoire d'amuuuur ?



Quelle bouffée d'air frais ce roman ! Et quel personnage attendrissant et drôle cet Émile ! Pas facile tous les jours pour lui pourtant. Avec ses parents, il vit dans une caravane en attendant que la mairie veuille bien leur octroyer leur permis de construire. Son père travaille toute la semaine sur Paris et ne rentre que le week-end à Montargis. Sa mère s'habille un peu n'importe comment et aime parler fort dans la rue. Quant à son frère, Fabrice, il est militaire en Allemagne. le jeune adolescent, à la chevelure blonde peu naturelle (merci Maman !!), nous raconte, via son journal intime, ses aventures, ses pensées, ses émotions. Sa rencontre avec Pauline va le bouleverser et l'emmener tout droit vers Venise. Un périple rocambolesque et loin de tout repos pour cet adolescent fragile, sensible, un brin solitaire, coincé dans une famille atypique, envahissante, exubérante mais aimante. Ivan Calbérac se met parfaitement dans la peau d'un adolescent d'aujourd'hui qui doute et peine parfois à trouver sa place. Plus profond qu'il n'y parait, un récit, pertinent, jouissif, débordant de fraicheur, d'amour, d'émotion et d'humanité. Qui plus est servi par une plume vivante, piquante et par des dialogues jouissifs.
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Venise n'est pas en Italie

Emile , adolescent sensible , doué pour les études est amoureux de Pauline.

Il vient d'un milieu modeste et doit vivre avec sa famille dans une caravane située sur le terrain où ils espèrent construire leur maison.

Au lycée, il rencontre Pauline qui vient d'un milieu plus bourgeois.

Il a un peu honte de ses parents mais il a une grande chance dans sa vie humble, il est entouré d'affection.

Pauline violoniste, l'invite à venir l'entendre jouer à Venise. Ses parents acceptent mais ils l'accompagnent avec la caravane avec l'intention de séjourner dans un camping près de Venise.

La narration à la première personne nous arrive avec un humour qui m'a fait sourire tout au long du livre.

Même si j'ai trouvé la situation sociale d'Emile difficile, on est joyeux dans cette famille et triste dans la famille nantie.

Cela n'est pas si rare.

Les réflexions du père d'Emile empruntées à la philosophie et la joie de vivre un peu théâtrale de la maman sont assez divertissantes.

Merci à Sabine 59 qui a été la première à me faire découvrir une critique sur le livre et à Ivan Calbérac qui n'était pas un inconnu pour moi car j'avais vu le film "L'étudiante et Monsieur Henri" .
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Venise n'est pas en Italie

Cet été, je pars au festival d’Avignon.

Ca été difficile de choisir les pièces dans « avignonleoff.com », mais il y en a une qui a tout de suite attiré mon attention : « Venise n’est pas en Italie ».

Ah ça ! Quelle n’a pas été ma surprise de voir que ce roman d’Ivan Calbérac, que j’avais extirpé de ma PAL juste la veille était adapté en pièce de théâtre !

J’ai donc retenu cette pièce en croisant les doigts pour qu’elle soit marrante comme annoncé dans le programme.



Eh bien...je peux vous dire que le roman, lui, a comblé mes espérances de détente, d’humour, de naïveté, de sagesse (oui oui ! ), de tendresse.



Il faut dire que le narrateur âgé de 15 ans n’a pas son pareil pour porter sur le monde, et en particulier sur ses parents, un regard caustique. D’autant plus qu’il est amoureux fou de la belle Pauline et qu’il n’ose pas se déclarer en raison de ses origines familiales, peu adaptées à la jeune fille bourgeoise et violoniste. Cela porte à malentendu évidemment. Et donc, cela fait sourire, et même rire. Et quand Pauline l’invite à Venise pour assister à un concert où elle joue, il n’hésite pas...ses parents non plus. Et son grand frère militaire va les accompagner, par-dessus le marché, ce qui n’est peut-être pas une mauvaise chose.



Je parlais de tendresse tout à l’heure. Il n’est pas tendre avec lui-même, Emile Chamodot. Toujours en train de s’autocritiquer, de se sous-estimer. Pourtant, il n’est pas mal-aimé, comme on pourrait le croire. Il est juste aimé d’une drôle de façon par des parents qui n’ont pas leur langue en poche, et qui me font légèrement penser aux Tuche.



Je parlais aussi de sagesse : quand la naïveté fait bon ménage avec l’humour, cela donne de la sagesse. Je ne vous dis pas le nombre incalculable de réflexions bien pensées, de phrases bien senties qu’Emile assène sur les adultes, sur les gens qui l’entourent, sur l’amour, sur le monde , sur la vie, finalement. Et tout ça en détournant les expressions toutes faites pour les faire siennes.

Savoureux !



Donc, même si le héros a 15 ans, je ne peux pas affirmer que c’est un roman typiquement adressé à la jeunesse. Les adultes se délecteront encore plus que les jeunes, je pense, car ils bénéficient d’une distanciation bienvenue.



En tout cas, moi, je m’empresserai de revivre ces bons moments en assistant à la pièce. Vivement le festival !

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Venise n'est pas en Italie

Je découvre Ivan Calbérac avec son premier roman que voici.

Ce roman consiste dans le journal intime d'Emile, garçon de 15 ans. De ce fait, l'écriture se veut "jeune", mais elle ne manque pas de finesse ni de précision.

Même s'il n'a que 15 ans, Emile est un garçon dont les réflexions sont très intéressantes, même si elles sont quelquefois aussi cocasses.

C'est le temps de l'adolescence, des premiers émois, ...

Chez Emile, on découvre une famille forcée à la débrouille par le manque de moyens financiers, une famille dont le vécu est parfois hors norme, mais dans laquelle il y a beaucoup d'amour, malgré les maladresses éducatives.

C'est un roman de contrastes, peut-être un peu caricatural, entre la famille d'Emile qui vit dans la précarité et celle de Pauline (dont Emile est amoureux) qui vit dans l'aisance. Dans la famille de Pauline, la mère est dépressive et le père peu encourageant avec sa fille, qui est pourtant une musicienne de talent. Finalement, sur le plan éducatif, les aptitudes ne sont pas nécessairement meilleures dans un milieu plus aisé.

Et puis, comme on le dit, il vaut sans doute mieux chaumière où on rit que château où on pleure.

Un très beau moment de fraîcheur et de tendresse...

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Venise n'est pas en Italie

Une opération « Masse crritique » de Babelio est toujours l’occasion de découvrir des ouvrages vers lesquels on ne serait pas forcément allé tant l’offre actuelle est riche. Cela force un peu à s’ouvrir et c’est tant mieux. Partons donc pour l’inconnu !

D’autant plus que « Venise n’est pas en Italie » est le premier roman d’Ivan Calbérac.

Et je dois dire que je crois bien que les éditions Flammarion ont eu un sacré flair en sélectionnant ce texte.

C’est une véritable pépite.



Emile est un jeune adolescent de quinze ans, timide sincère, lucide, bon fils, mais en constant décalage avec la vie, ses parents, sa famille, le système éducatif, torturé en permanence entre le respect, l’amour, l’admiration et la révolte.

Il rencontre un jour Pauline, dont il tombe immédiatement amoureux. Pauline est une fille intelligente, ingénue, pas toujours bien dans sa peau. D’autant qu’elle est issue d’un milieu plutôt aisé et bourgeois (Père chef d’orchestre), alors qu’Emile a une famille bien plus simple, de français moyens, voire sérieusement beaufs (Salut CABU !)

Et cette famille décide d’accompagner en caravane Emile à Venise, où Pauline l’a invité à un de ses concerts à la Fenice (Vous sentez le décalage .. ?). L’expédition aura lieu avec de nombreuses péripéties.



Et c’est l’occasion pour l’auteur de décrire sans concession cette famille moyenne comme on en croise tant et dans laquelle malheureusement, j’ai bien l’impression que la plupart d’entre-nous retrouvera quelques éléments de ses origines (Surtout si l’on reprend son regard d’adolescent).

Il faut noter que la famille bourgeoise a plus de moyens mais malgré la facade affichée ne va pas beaucoup mieux pour autant, en termes de cohésion et d’épanouissement.



Ivan Calbérac écrit ce livre avec un stylo d’adolescent, (on y croit vraiment, même si c’est un ado qui fait des phrases, pas des SMS)

Rédigé dans un style entre le journal intime et le journal de voyage, simple, coulant comme parlé. Ce livre est un roman initiatique (Flirt, amour, prise de responsabilité…) extrèmement réaliste tout en étant bourré de poésie



Je le positionne sincèrement dans le top 10 des romans lus ces derniers mois. Merci encore de m’avoir fait découvrir cet auteur.

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Venise n'est pas en Italie

Quelle lecture réjouissante! Dans la lignée de " E=MC2, mon amour" de Patrick Cauvin, auquel il ressemble par bien des aspects, voilà un livre au mélange détonnant mais très réussi de fraîcheur, d'émotion, de dérision et d'humour.



Oui, j'ai pouffé de rire bien souvent, et comme ça fait du bien! Les romans amusants ne sont pas légion... Mais j'ai aussi eu le coeur serré, le regard attendri.



Quand vous habitez en attendant dans une caravane sur le terrain où doit- peut-être- se construire la maison familiale,



Quand votre mère vous teint en blond depuis l'âge de 7 ans, parce que cela vous va mieux, dit-elle,



Quand votre père ne lit que les trente premières pages d'un roman sous prétexte qu'après, l'auteur se répète, et qu'il fait sans arrêt des citations ( souvent déformées) dans la conversation,



Quand votre frère militaire, un peu cassé à l'intérieur, se bat et boit trop,



....votre vie n'est pas un long fleuve tranquille !! Émile , lycéen de 15 ans ,sensible et introverti, se confie ainsi dans son journal, avec drôlerie , tendresse et poésie . Il est sans cesse tiraillé entre le désir de fuir sa famille et son attachement profond à elle.



Et quand, cerise sur le gâteau, Émile tombe amoureux de Pauline, les choses se compliquent encore!



Suivez les tribulations de la famille Chamodot en Italie, leur équipée sauvage ( pas en moto, en traînant une caravane...) vers Venise, où Pauline, qui a invité Émile, doit avec son groupe de musiciens, donner un concert classique. Vous ne le regretterez pas!



J'ai encore le sourire aux lèvres , c'est dire, et les larmes aux yeux, tant Émile m'a émue. Un ado fragile et attachant, qui dissimule sous son vernis d'ironie mordante un coeur énorme!



" Quand on a trop d'émotions, Venise, c'est pas qu'en Italie, c'est un peu en chacun de nous"...



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Venise n'est pas en Italie

J’ai été un peu décontenancée par cette lecture.

C’est du langage parlé « d’ado », reproduction de ses confidences dans son journal intime.

Les premiers chapitres, avec cet ado en quête de son identité, de sa sexualité, qui a honte de sa famille, font sourire. Le monde vu au travers des yeux d’un ado.

Mais je me suis vite lassée de ce « style » parlé, des situations grotesques… Cela aurait été plus adapté à mon sens à une nouvelle.

Je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce livre.

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Venise n'est pas en Italie

Quel régal ! Ce roman m'a fait passer par toutes les émotions.

Il est peu de dire que j'ai aimé Emile, ado introverti, timide, mal dans sa peau, qui se croit moche avec ses cheveux que sa mère lui teint régulièrement en blond :

« Parce que tu es plus beau comme ça ».

Emile m'a laissé une petite place dans la caravane qu'il partage avec sa famille, faute d'une vraie maison, en attente du permis de construire que la mairie tarde à délivrer.

J'ai observé curieuse et attendrie cette famille improbable qu'Emile juge du haut de ses quinze ans.

Sa mère ne s'occupe pas trop de son apparence :



"En règle générale, j'aime pas trop comment ma mère s'habille, et je devrais même dire pas du tout… Ce que je déteste, quand je sors avec elle dans la rue, ou plutôt quand on entre dans les magasins, c'est cette manie qu'elle a d'adresser la parole à n'importe qui brusquement, sans préavis, en parlant fort, en tâchant d'être d'accord, parce que quand on échange des banalités, l'idée c'est surtout d'être d'accord. Alors bien sûr, je peux pas lui en vouloir, même si j'ai tellement envie qu'elle se taise. Ça me fout une honte stratosphérique…



Son père, VRP expansif, dirait n'importe quoi pour convaincre, et remporter une vente ou une discussion. Fabrice le grand frère s'est engagé dans l'armée ne sachant trop que faire de sa vie. Dans cette famille haute en couleurs, un tantinet vulgaire, Emile ne se sent pas à l'aise. Bon élève, sportif, il n'a pourtant pas bonne opinion de lui-même, trop conscient de ses origines modestes et de son manque de culture.

Lorsqu'Emile pose son regard sur Pauline, c'est l'amour fou, il se rapproche doucement d'elle, mais la timidité le paralyse.



"Mais un jour, et peut-être que ce sera bientôt, je lui écrirai des lettres d'amour à Pauline, des phrases avec complément d'objet indirect, participe passé du subjonctif, gérondif, plus-que-parfait, je lui jouerai le grand jeu. Je les mettrai dans une belle enveloppe en papier épais, avec son adresse dessus, et je les posterai en recommandé, avec accusé de réception, parce qu'on n'est jamais sûr que l'amour qu'on envoie, il soit vraiment reçu."



Cependant en amour tout est possible, même partir à Venise à l'invitation de sa belle.

Mais le voyage ne se passera pas exactement comme Emile l'aurait souhaité.

Lire « Venise n'est pas en Italie » est un plaisir immense, j'ai ri, j'ai eu la larme à l'oeil, j'ai eu peur pur Emile, j'ai espéré avec lui qu'amour pouvait rimer avec toujours.

Certains diront que ce n'est pas de la grande littérature, à cela je répondrai que c'est en tout cas un grand bonheur de lire de tels romans !





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Venise n'est pas en Italie

Vous êtes adolescent ? Vous êtes un ancien adolescent ? Vous êtes parent d'adolescent(s) ? (Plusieurs réponses possibles...)

Vous allez aimer Émile.

Il est touchant, émouvant, attendrissant : il ne vous laissera pas indifférent.

Émile est lycéen et tient un journal intime dans lequel il écrit son histoire, ses pensées, ses émotions.

Et ça se bouscule dans la tête de cet adolescent de quinze ans qui écrit comme il parle.

Émile se pose trente-six mille questions et vit dans l'inquiétude permanente. Attitude typique de cette période agitée, dont il a également le côté "bipolaire" : il passe en un clin d'œil de l'abattement le plus profond à une exubérance démesurée.

Le moindre évènement prend des proportions énormes, la moindre parole le fait gamberger à l'infini, c'est un vrai tourbillon. Tout y passe, ou presque. Tout le monde, tous les sujets : rien n'échappe à son analyse.

En bonne position sur la liste, on trouve naturellement les parents. Comme tout ado, Émile dissèque mentalement les siens et décortique leurs moindres faits et gestes. Il a de quoi faire parce qu'ils sont franchement folkloriques.

Mais le sujet principal, ce qui fait vivre à Émile les émotions les plus fortes, qui le tourmente et le fascine à la fois, c'est bien évidemment l'amour. Cet amour qui lui tombe dessus en la personne de Pauline, lycéenne comme lui.

L'histoire se déroule à un rythme effréné. Tout va à cent à l'heure dans le roman, comme dans la tête d'Émile. Il passe du coq à l'âne d'une phrase à l'autre, voire dans une même phrase : parti d'une réflexion banale sur sa mère, il en arrive à parler de la peine de mort aux États-Unis ! Cet aspect est très réussi et rend bien compte du bouillonnement qui règne souvent sous le crâne des adolescents, de leur faculté à passer d'une idée à l'autre à toute vitesse.

D'Ivan Calbérac, je connaissais l'excellente pièce de théâtre "L'étudiante et monsieur Henri" ; son premier roman est une vraie réussite.

C'est frais, c'est drôle et ça se lit d'une traite. Mais sous une légèreté apparente, l'auteur brosse un portrait très juste d'un adolescent, et à travers lui, de l'adolescence en général.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cette belle découverte.



Enfin, voici un lien pour écouter la chanson de Serge Reggiani dont le titre est extrait : https://www.youtube.com/watch?v=lHp-uKkwtzY
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Venise n'est pas en Italie

Un roman plein de fraîcheur pendant cette période de confinement.

Le journal intime d'un adolescent qui raconte ses tribulations de lycéen : il tombe amoureux de Pauline plutôt bourgeoise qui joue du violon et qui l'invite à son concert qui se déroule à Venise. Mais, car il y a un mais, Émile a une famille dont il n'est pas très fier : son père est VRP et pour des raisons économiques la famille vit dans une caravane le temps de la construction de leur maison.

Au grand désespoir d'Émile, toute la petite famille l'accompagne à Venise en voiture avec la caravane attelée, ainsi que son grand frère militaire en permission pile poil ce week end là.

Ce road trip donne l'occasion de moults péripéties très drôles, les réflexions d'Émile sont touchantes il ne voit en sa famille que des boulets.

Un livre qui m'a fait du bien en cette période, un roman iniatique pour les adolescents qui trouvent leur famille bizarre. C'est plein de bons sentiments et ça fait du bien. Un roman feel good pour ma part et tant mieux.

Je vais de ce pas regarder le film en espérant passer un bon moment aussi.
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Venise n'est pas en Italie

Critique du Phoenix. "Venise n'est pas en Italie" de Ivan Calbérac. 315 pages. le livre de Poche.



L'auteur précise ce qu'il entend par ce titre énigmatique. Venise est là où le coeur est en fête. Venise, c'est un état d'esprit!



Émile vient d'une famille à problèmes, avec son frère Fabrice. Son paternel trompe sa mère, travaille dans une autre ville et n'est pas tout le temps à la maison. Il est fort. Il est dangereux. Mais qu'est ce qu'il peut être drôle.

Sa mère est un peu pareille, "c'est pour ton bien" mon fils. Peut-être a-t-elle raison! Mais cela, aucun enfant de 15 ans ne peut le concevoir.



Émile a entendu une fille de sa classe parler d'un journal intime. Alors il s'en est acheté un. Onéreux. Avec un beau stylo. Pas facile, quand on habite à 4 dans un caravane.



Émile pense à parler de sa famille, mais ce qu'il a surtout envie de relater, c'est son amour pour Pauline. Amour coup de foudre au premier regard, il se demande tellement si c'est réciproque! Émile est poli, respectueux, calme, les pieds sur terre... Sa mère lui décolore les cheveux, l'oblige à faire beaucoup de natation... Sans doute agit-t-elle pour son bien mais il est de bon ton de rechigner...



Un jour, Pauline vient s'asseoir à ses côtés pour regarder un match de tennis. Et ils sympathisent très vite. Là où tout le monde lui demande si c'est sa petite amie, s'il en a envie, il répond que c'est trop tôt, un vrai gentleman.



Son frère Fabrice veut lui faire essayer Natacha, un super coup. Mais Émile renâcle, il veut faire "ça" avec une personne pour qui il éprouve des sentiments. Son frère proteste, la première fois, c'est toujours nul, alors autant essayer un brouillon...



Mais Natacha prend de la place dans cette histoire! Une fille super belle, rayonnante, bienveillante... J'aurais presque aimé qu'ils finissent ensembles...







Voilà! Après, ce que j'en ai pensé? Malgré les violences familiales (qui auraient pu être pires, hein!) c'est une belle histoire d'amour un peu feel good qui m'a complétement convenu. Certains moments sont drôles (j'ai ri!). D'autres touchants, injustes...

Émile, ce garçon, c'est un peu moi à son âge. Et puis quand on est petit, c'est sans doute là qu'on rencontre le premier amour avant que le coeur ne s'émousse...

Je vous souhaite une belle soirée.... A demain, à priori ! ; )
Lien : https://fr.ulule.com/charles..
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Venise n'est pas en Italie

Dur dur d’être un adolescent en plein émoi amoureux, desservi par une famille des plus rocambolesque.

Avec cette lecture, nous plongeons dans le journal intime d’un adolescent. C’est drôle, c’est sarcastique, c’est bien observé.

Ce n’est pas une œuvre littéraire, tout le livre est écrit avec les mots que l’auteur prête à un adolescent de quinze ans, sans effort de style, en dehors de celui de se mettre dans la peau de ce jeune.

Je me suis demandé ce que venait faire dans cette histoire le personnage de Natacha à part rajouter à l’extravagance de cette famille, à dépuceler notre jeune adolescent. Je ne sais pourquoi, elle a tout de suite convoqué en moi l’image d’une autrichienne en costume folklorique… Je n’ai pas vu l’adaptation, je ne la verrai pas, dons je ne saurai jamais comment d’autres l’ont imaginée…

Le livre se lit sans effort. C’est original, sans plus.
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Venise n'est pas en Italie

Novembre est arrivé, gris , froid , sans avertissement après un Octobre historique . Il y a plusieurs moyens de lutter contre la morosité ambiante et ce roman en est un excellent. Quel humour !

L'histoire est banale à la base: Un jeune homme de 15 ans écrit son journal intime et sa vie se résume grosso modo à cette obsession : Va -t-il choper Pauline ? Difficile avec un physique banal,une teinture en blond et la vie dans une caravane en attendant que le permis de construire soit accordé.



Très beau roman , condensé d'humour, d'amour, de tendresse . Beau portrait d'une famille lambda confrontée aux choix quotidiens où personne n'est vraiment ce qu'il semble être.Belle étude de la vie tout simplement: Ses déchirures, ses espoirs, ses rencontres, ses coups de cœur, ses imprévus .

Une histoire d'ado de tous les jours où le regard de l'autre est primordial et l'image que l'on renvoie aussi. L'auteur nous donne une très belle réponse , sous couvert d'humour.

A lire pour s'évader . Et puis, il y a quand même Venise !
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Venise n'est pas en Italie

En fermant «Venise n’est pas en Italie», je me suis dit, « Trop fort cet Ivan Calbérac ! », encore sous le coup de son écriture invasive restituant avec éloquence le caractère universel de l’adolescence, un état qui transcende les classes sociales, les lieux, les époques, les sexes, qui transcende tout en fait ! Qui réduit tout à lui-même.

Un état qu’il n’est donné de comprendre (?), d’assumer, de sublimer peut-être, qu’à ceux qui le vivent et de côtoyer sans le comprendre qu’à ceux qui le subissent.

Comme dit la chanson, Venise c’est n’importe où, n’importe quand, c’est l’endroit où tu es heureux.

Comme Venise, l’adolescence, elle aussi, se définit par rapport à elle même.

De façon inattendue, la référence au texte de Lemesle chanté par Reggiani, a ravivé des souvenirs enfouis sous des tonnes de mémoire fossilisée, ceux de l’été pourri 1966.

Des vacances radieuses pour moi, pas pour les adultes privés de bronzage en raison d’une météo-catastrophe en Europe.

J’avais alors quatorze ans. L’ORTF avait mis en place des programmes de l’après-midi, (à l'époque la télé ne diffusait qu’entre midi et deux heures et le soir), pour les écoliers retenus chez eux par des pluies incessantes.

Nous passions ces après-midi ensemble, ma cousine et moi ; elle avait seize ans ; était amoureuse de l’affreux Godeau, un redoublant de 1ère B.

Fan de Reggiani, elle chantait «les loups ouh ! Les loups ! les loups sont entrés dans Paris !», ou «t’as vu l’avion c’est drôle, où est passé la maison ?», d’une voix de tête envoutante et étonnamment grave.

Gonet, le batteur d’un groupe de rock balbutiant, prosélyte des Rolling Stones, se foutait de moi, car il ne pouvait le faire de ma cousine, en m’affublant du surnom de petit accordéoniste berrichon.

Ces moqueries n’étaient rien en comparaison des après-midi enchanteurs et des baisers que je lui avait volé et dont il ne saurait jamais rien, enfin je l’espérais.

J’ai adoré ce livre aussi parce qu’il m’a ramené vers ces après-midi de 1966...

Mais revenons à Emile, le héros du roman : c’est Calbérac, c’est vous, c’est moi, les enfants du voisin, vos neveux moqueurs, c’est l’adolescent éternel, jamais en phase avec ses parents, ou alors comme le courant alternatif, en phase discontinue, dont on se demande toujours comment il a pu se transformer en l’adulte que nous sommes, celui qui est devenu raisonnable, plein de certitudes, donneur de leçons parfois.

La force, la justesse, l’originalité du roman de Calbérac, est de nous faire entrer dans la tête d’Emile, dès les première lignes, de nous faire partager son langage, sa philosophie de la vie, son humour, ses craintes, ses phobies.

Son «je» délimite, dès la première page, de façon subtile et imperceptible, un univers cohérent, bien à lui, dont les différentes briques, pour dissonantes qu’elles puissent paraître à nos yeux, (la caravane sur le terrain à bâtir, la teinture des cheveux, le métier du père, le refus du permis de construire, le trou dans la chaussette gauche, etc...), s’assemblent au fur et à mesure que le récit se déploie et contribuent à renforcer l’harmonie de l’ensemble sans discordances.

Nous acceptons Emile parce qu’il devient nous, ou parce que nous devenons lui.

Calbérac n’est ni dans la caricature ni dans l’outrance. Comme Emile, il ne porte pas de jugements sur cet univers, ne le qualifie pas, il l’analyse, le décrit pour nous lecteurs, comme allant de soi, logique dans les différences qu’il induit entre son narrateur et les autres.

Ses penchants littéraires ou cinématographiques, ses points de vue, s’ils l'éloignent de sa famille lui permettent de la comprendre et quelque part de l’accepter comme elle est.

La page 77 résume à elle seule ce sentiment bizarre d’attraction-répulsion, sa mère qui parle à tout le monde, lui qui marche quelques mètres devant pour faire croire qu’ils n’ont rien à voir ensemble : « je sais c’est absolument dégueulasse de faire un truc pareil........et j’ai si peur qu’elle comprenne que je la trouve pas toujours présentable. Le problème quand on a honte de sa famille, c’est qu’en plus on a honte d’avoir honte. C’est quelque chose entre la double peine et le triple cafard.»

Emile parle juste, à tel point qu’il est impossible de résister à ses aphorismes envoutants.

Le livre monte en puissance, on découvre mieux Emile à mesure qu’il nous dévoile les secrets de sa famille : l’apparition de son frère dont on connait l’‘existence mais qui n'intervient qu’à la page 121, l’accident de ses parents, la grand-mère morte en Italie....

Le voyage vers Venise est une parabole de sa vie.

Emile rêve d’y aller seul, pour retrouver Pauline, la jeune concertiste qu’il a connu au lycée. Les circonstances le dépossèdent de son voyage, il finit par accepter que sa famille l’accompagne, il finit par accepter que chacun des membres de sa famille trouve une justification différente de la sienne pour motiver ce voyage.

C’est un peu comme dans la chanson, à chacun son Venise.

Dans cet «imbroglio» Emile s’y retrouve tant bien que mal, il veut retomber sur ses pieds, il lutte, argumente, explique, justifie, analyse, ment pour la bonne cause.

Souvent ses formulations sont justes, pertinentes, sans concession, parfois féroces et cruelles, envers les autres mais aussi envers lui-même.

C’est un plaisir de les lire, de les écouter.

On ne peut que jubiler de ce florilège de bon sens adolescent, qu’il serait vain de vouloir citer de façon exhaustive :

- C’est un choix cornélien, dirait Mr Merlet, mais connaître le mot n’aide pas vraiment à trancher.

d’ailleurs c’est fou comme la passé est présent partout chez les gens qui ont peur de l’avenir.

- La joie se révèle toujours un peu communicative, c’est pour ça que tant de gens s’en méfient.

- Quand on a trop d'émotions, Venise, c’est pas qu’en Italie, c’est un peu en chacun de nous.

- Eh bien pleure, tu pisseras moins. Quand ma mère me dit ça j’ai envie de téléphoner à la Cour européenne des droits de l’homme.....

- Faire semblant. L’important c’est d’en avoir conscience. Les enfants savent très bien quand c’est pour de faux, les adultes, à force, je crois qu’ils finissent par oublier.

- Les gens trouvent que c’est une qualité la pudeur.....Moi je pense que c’est à l’origine de pas mal de guerres mondiales.

- La beauté, la poésie, la grâce, tout ce dont on nous prive à longueur de journée, parce que la vie doit être pratique, organisée.........vous savez toutes ces phrases du journal de 20 Heures qui nous éloignent du bonheur en nous le promettant à chaque instant.

- Cette fois je me suis retenu. Pour ce qui est de garder tout son désespoir à l’intérieur, j’avais de plus en plus d’entrainement.

- Nous, on n’a pas les moyens de perdre gros, parce qu’on n’a jamais eu grand chose.

- La vérité, c’est qu’il y a énormément de gouttes d’eau qui ne font pas déborder le vase.



Lues ainsi, ces phrases pourraient passer pour des formule faciles. La magie du roman réside dans la force de conviction avec laquelle l’auteur les fait dire à Emile pour nous les faire partager ; et le charme opère. On s’identifie avec cet adolescent que nous avions oublié, avec cette famille que nous avions détesté, mais point de regrets, ni de nostalgie négative, simplement une rage de vivre, toujours, malgré les déconvenues, avec le même espoir dans l’avenir.




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Venise n'est pas en Italie

Voilà un roman très sympathique, frais, drôle, doux, philosophique, déjanté et original sur lequel je ne me serais pourtant pas arrêtée si on ne me l’avait pas conseillé ! Cette lecture fut divertissante, notamment en raison de ce voyage rocambolesque initié par Emile, un adolescent. Celui-ci est amoureux de Pauline, une demoiselle issue d’un milieu aisé, qui va un jour lui proposer d’assister à un de ses concerts ayant lieu en Italie… Le problème ? Ce voyage n’est pas donné, notamment pour l’adolescent dont la famille ne roule pas sur l’or. Commence alors un road-trip atypique où vont se greffer les parents du héros ainsi que Fabrice, son grand-frère. La route est longue, semée d’embûches et de rencontres en tous genres. Cela va permettre à cette famille hors-norme de passer du temps ensemble…



La narration se fait à la manière d’un journal intime. On y trouve le quotidien d’Emile ainsi que ses ressentis. En plus de l’auto dérision dont il fait preuve, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de chouettes réflexions. Certaines étaient justes, avec de belles valeurs tandis que d’autres étaient amusantes. Cependant, le narrateur ne m’a pas toujours convaincue… En effet, comme il s’agit d’un adolescent, l’auteur l’a volontairement fait très naïf, en particulier au début. Entre les « moi je » et les remarques enfantines, j’ai longtemps estimé que le héros ne faisait pas son âge. Sa façon de s’exprimer n’était pas crédible pour un ado de quinze ans ! Il semblait même en faire la moitié ! Heureusement, les choses ont évolué petit à petit. On notera aussi la mise en page qui rend parfois la lecture difficile, en particulier au niveau des dialogues qui sont imbriqués dans le texte et simplement indiqués d’un trait. Le hic, c’est que l’on ne sait pas toujours qui parle et quand la conversation s’achève, car elle est parfois entremêlée avec les pensées d’Emile. Ainsi, lorsque trois à quatre personnages conversent, ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver !



En plus d’être loufoque et de divertir le lecteur, ce voyage comme une métaphore du passage à l’adolescence. Le héros va radicalement changer grâce à cette aventure. Au départ, il fait très jeune, que ce soit dans la narration ou le comportement qu’il a à l’égard de ses parents. Par exemple, il aura plus d’une fois l’envie de dissimuler le fait que sa famille soit la sienne. Il semble avoir honte de vivre dans une caravane, honte de ses cheveux qu’il fait teindre, honte de se promener avec sa mère, honte de révéler le travail de son père. Pourtant, ses proches sont des personnes adorables, douces et un peu dingues… Mais surtout attachantes ! Emile est d’abord quelqu’un de peu sûr de lui qui a conscience qu’il n’est pas un riche BCBG. Plutôt petit, pas forcément très beau et assez banal, il fait partie de ceux que l’on ne remarque pas immédiatement. Et pourtant, la jeune Pauline va tisser des liens avec lui. Ces premiers émois sont pleins de tendresse, d’humour et de petites contrariétés qui font sourire le lecteur. Comment ce duo que tout oppose va évoluer ? J’ai aimé le fait que la romance soit progressive et crédible. De plus, elle sera toujours en fil rouge sans pour autant prendre toute la place dans le scénario. En effet, elle est un fil conducteur toutefois, la bonne moitié du livre est principalement dédiée au voyage ainsi qu’aux relations intra-familiales de la famille Chamodot.



Malgré le fait que je recommande volontiers cette lecture à ceux qui recherchent un roman pour se détendre un week-end ou durant les vacances, je tiens à préciser que tout ne m’a pas plu… Par exemple, j’ai eu du mal avec deux scènes qui m’ont laissé un goût amer et qui m’ont fait échapper au coup de cœur tant elles m’ont agacée. Tout d’abord, il y a la relation malsaine entre Natacha, Emile et Fabrice. Je ne pensais pas que les choses iraient aussi loin… En lisant ce passage, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver la situation très glauque malgré la jeunesse des personnages… Je veux bien que l’on s’amuse, mais quand même… Ensuite, il y a le fameux secret lié à la voisine Christine… Je ne comprends pas que cette information soit sans répercussion !… J’ai eu l’impression que l’on banalisait la tromperie et que ce n’était pas si grave tant que l’autre ne le savait pas… Comme la révélation est arrivée juste avant le dénouement, j’avoue que je n’ai pas totalement savouré ce dernier. Certes, j’ai trouvé le dernier paragraphe très mignon cependant, j’avais encore en tête les conséquences du mystère précédent ! Dommage, car ce livre était une vraie bouffée d’air frais qui passerait aussi bien avec les adolescents qu’avec les adultes (mais il faudrait oublier la nuitée avec Natacha…). Une bonne découverte malgré tout ! Je reste sur un ressenti positif, car j’ai beaucoup ri et j’ai été émue. A mes yeux, c’est l’essentiel.
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Venise n'est pas en Italie

Roman sur l’adolescence, sous forme d’un journal écrit à la première personne.



Emile, 15 ans, a tous les symptômes de l’adolescent lambda : intelligent et mal dans sa peau, il se cherche et pose sur son entourage un regard lucide, tendre et/ou exaspéré ; le tout, exprimé avec humour. «Tout nous échappe, les événements nous glissent entre les doigts. C'est un sablier qui se vide, la vie qui passe...»



Il tombe amoureux d’une lycéenne, bourgeoise et musicienne, qui l’invite à un concert qu’elle donne à Venise. Le voilà lancé dans un road-trip en compagnie de sa famille, plutôt déjantée (des personnages truculents, mais caricaturaux parfois).



C’est toujours juste : en lisant, j’avais l’impression de me retrouver dans ma peau d’ado. Ce n’est pas de la grande littérature, mais ça se lit très facilement et c’est frais, optimiste et très drôle.

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Venise n'est pas en Italie

Enorme coup de cœur pour ce roman d’Ivan Calbérac ! Il sera assurément en tête de liste de mes lectures préférées de l’année.



J’ai tout apprécié dans cette lecture, tant et tant que j’ai même redouté de refermer le journal du jeune Emile, personnage croqué avec beaucoup d’intelligence et une infinie tendresse. Je me suis prise d’affection pour lui, il m’a touchée.

L’écriture de l’auteur est très gaie, c’est du langage parlé, sensible et plein d’humour. Les personnages prennent vie. Emile était là, tout près de moi et me racontait son univers, sa famille qu’il aime tant mais dont il a tellement honte parfois, ses espoirs, ses illusions déjà perdues, son amour pour la belle et riche Pauline.



Ce roman trouve toute sa force dans sa simplicité, celle qui touche parce qu’elle sait se faire l’écho de notre propre vécu par petites touches : l’air de rien, il y a de la profondeur.



Un livre pour rire et s’émouvoir. C’est tendre, naïf, joli, empreint de poésie. J’ai, à plusieurs reprises, pensé aux romans de Marie-Sabine Roger en lisant Venise n’est pas en Italie. Il y a cette même poésie à fleur de mot.



Voilà, je me suis régalée. Irrésistible !
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Venise n'est pas en Italie

J'ai tellement vu ce livre en tête de gondole dans les grandes surfaces que j'avais l'impression de l'avoir déjà lu.

A priori non.

Or plus j'avançais dans ma lecture, plus l'impression se confirmait.

Or, bizarre, il n' apparaît pas dans ma bibliothèque babelio.

Pourtant, je me souviens de plein de choses, comme le trou dans les chaussettes, les cheveux teints, le camping face à Venise.......

ah mais peut-être ai-je vu le film !

Or une recherche google et la bande annonce, par contre ne me disent rien du tout.

Donc j'ai vraiment du le lire, quand ? Où ?

Grand mystère !

Quoiqu'il en soit, c'est une lecture agréablr, mais sans plus.

Un petit côté famille Tuche bien sympathique.

Et Emile s'assimile assez bien à Coincoin.

Le côté journal ado m'a assez plu.

J'ai souri par moments, ai été agacée à d'autres..

Il y a de la tendresse dans ce livre qui est loin d'être déplaisant mais n'est pas extraordinaire non plus.
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