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3.98/5 (sur 129 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 21/12/1912
Mort(e) à : Versailles , le 10/04/2006
Biographie :

Jean Grosjean, né à Paris le 21 décembre 1912 et mort à Versailles le 10 avril 2006, est un poète et écrivain français, traducteur et commentateur de textes bibliques.

Après une enfance dans le Doubs en Franche-Comté, l'exercice du métier d'ajusteur, il entre au séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux en 1933. Il effectue son service militaire au Liban puis, en 1936-1937, il voyage au Proche-Orient (Syrie, Palestine, Égypte et Irak). Il est ordonné prêtre en 1939, puis mobilisé. Prisonnier, il rencontre André Malraux au camp de Sens, puis Claude Gallimard et Roger Judrin pendant sa captivité en Poméranie et au Brandebourg, compagnons qui resteront des amis proches.

En 1946, c'est chez Gallimard, dans la collection « Métamorphoses » de Jean Paulhan, que paraît le premier livre de Jean Grosjean, une suite de notes poétiques, Terre du temps. Désormais, il restera fidèle à la maison d'édition, comme auteur et comme membre du comité de lecture. Il participera également très activement à la vie de la NRF auprès de Marcel Arland et de Dominique Aury, puis (à partir de 1977) de Georges Lambrichs.

En 1950, il quitte la prêtrise, se marie et achète une propriété à Avant-lès-Marcilly, dans l'Aube, où il résidera très fréquemment. Il se livre désormais à des travaux de traduction de Eschyle et de Sophocle, de Shakespeare ou du Coran et de la Bible, notamment avec son «camarade» Michel Léturmy. Il est aussi essayiste. Poète hors des mondes, poète de l'intemporel, c'est un mystique toujours en questionnement.

En 1989, il crée avec Jean-Marie Le Clézio, chez Gallimard, la collection « L'Aube des peuples ». Y sont publiés les grands textes fondateurs des civilisations. Il publie de nouveau des recueils de poèmes. Sa poésie est intemporelle, mystique et faite en même temps d'une grande humilité. Il interroge dans une méditation permanente les grands textes sans jamais perdre de vue le simple paysage de la campagne qui transparaît à sa fenêtre. Robert Sabatier dans son Histoire de la poésie française écrit : « …c'est comme si le monde se créait sous nos yeux, comme si les textes saints étaient de ce jour, comme si le chaos se déroulait sous nos yeux, sans jamais rien de redondant ou de posé, dans un climat où la gravité n'éloigne pas la sensualité, où l'amour est sans fadeur, où la tendresse de l'élégie n'est jamais pleurnicharde, où le poème s'inscrit dans la vie sans jamais quitter le voisinage du divin.»
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Vidéo de

Jean GROSJEAN – Dans l’univers de la Parole (Chaîne Nationale, 1956) L’émission « Le poème et son image », par Pierre Emmanuel, diffusée le 12 avril 1956 sur la Chaîne Nationale.


Citations et extraits (193) Voir plus Ajouter une citation
INATTENDU

Inattendu se montre le matin
à travers les effeuillements des nuits.
Les étourneaux dansent au bord d'un ciel
dont les constellations se sont terrées.
J'entends grincer les grilles d'autrefois.
Ah les jardins désertés par la nuit.
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Jean Grosjean
L’écriture est l’art d’omettre. Dire ce n’est pas tout dire. On ne voit les astres qu’à cause du vide. On entend le langage par ses silences. Ce qu’on laisse entendre parle.
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MÉLANCOLIE

L'ensoleillement des jardins d'automne avec leurs derniers dahlias. L'effeuillement tranquille des arbres et tout le reste hors de portée. La luminosité de l'absence. L'âme de la dépossession. Et la buée des larmes.
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L'ombre tourne sous le hêtre
sans que le soleil descende.
Le soleil stagne au zénith
les pommiers plient sous leur charge.

La respiration d'une herbe,
le chemin secret des taupes,
la fumée droite et tranquille
d'un hameau qui brûle au loin.

Sous le silence on entend
un autre silence.
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QUIÉTUDE

L’éblouissement solaire s’étale sur les éteules et les coteaux soutiennent les bords du ciel. Mais la quiétude des apparences cache mal les impatiences du temps. Ni la paix de l’âme n’empêche la chute du jour.

Le soleil s’incline dans les flamboiements des nuages. Les hirondelles se croisent au-dessus de nous. L’ombre nous gagne comme un attendrissement.
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PUISSANCE DES NOSTALGIES

L'octobre comme un navire
va vers les derniers rivages.
Je me penche au bastingage
avec un cœur qui chavire.

Ah ne venez pas, cyclones,
secouer les parois du monde,
l'âme oscille assez déjà.
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J'arrive au bord de la falaise,
c'est la terminaison du temps.
Mes derniers pas sur la planète
ne font pas retourner l'oiseau.

Jamais le jour ne fut si beau
avec ses arbres que mordorent
les automnes et les crépuscules.

Nous déjeunons sous un reste d'ombrage
parmi les brises au langage inaudible
en qui se perd le peu que nous disons.

Le ciel n'est plus voilé que dans nos yeux.
Laissons voguer l'abeille encore
quand déjà ce n'est plus pour nous.

( Extrait de "Attention au départ" )
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Jean Grosjean
Ainsi va

La neige après les frimas
traîne encore le long des bois
Les nuées d'un hiver en fuite
s'attardent sur l'horizon.

Les chemins douteux du ciel
les chemins boueux du monde
le ruisseau du jour abreuve
les troupeaux d'instants.

Ma vie pareille à la tienne
aussi simple qu'insoluble .
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LE TEMPLE

Les nuages déploient leurs courses au-dessus de nous sans voir que notre vie est un travail interminable criblé de fêtes éternelles.

Ce chemin le long de la barrière où se penchent des fleurs d'iris ne mène pas au temple, il est lui-même le temple. Et ta main sur mon épaule avant que j'aie pu tourner la tête.
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SI VITE

On a frôlé les villages du monde,
on s'arrache à ces jours qu'on n'a pas vus,
on s'écarte de soi. Tout va si vite.
Juste eu le temps de m'essuyer les mains.
J'aurais aimé avoir longtemps vingt ans
comme un busard qui plane.
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