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Critiques de J. M. Erre (851)
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Qui a tué l'homme-homard ?

Qui a tué l'homme-homard ou comment faire plus irrévérencieux, plus subversif que cela.😜





Margoujols, petit village de 432 habitants... enfin 431.. euh non, 430 ... Raa 429... Raaaaaa.... voilà qu'un tueur en série m'embrouille dans ma critique et m'empêche d'être exact !😤

Magoujols, petit village tranquille et pépère... enfin si on fait abstraction des morceaux de cadavres trônant un peu partout dans le village... Raaaa pas facile de faire la fiche touristique du lieu. 😣

Margoujols et ses habitants sympathiques... 🤥 Euh... Julie, tétraplégique, incapable de se mouvoir, de parler et passant son temps à baver comme héroïne, je ne sais pas si cela est très vendeur...🙄



Bref, pour résumer :

À Margoujol, on manie le couteau Laguiole🔪

À Margoujol, vous y trouverez des tas de bestioles🤪

Faites cependant gaffe à vos guiboles🙄

Parce qu'y rôdent quelques marioles😱

Vous n'y trouverez pas de sex-symbol😍

Mais vous êtes assuré de passer de bon moment de cabriole😆





J.M. Erre est connu pour ses romans décalés et plein d'humour. Et celui-ci se place dans la même catégorie. Un roman policier drôle où les personnages, les situations et l'intrigue sont à elles seules des moments de rire - voire parfois d'irrévérence.

Tout d'abord, oser faire intervenir comme personnage principal une jeune femme de 23 ans, handicapée, ne pouvant bouger qu'un majeur et communiquant grâce à un ordinateur... c'est culotté. Ajouté à ce personnage un humour noir, un cynisme, une répartie scandaleusement impertinente et des propos subversifs sur le handicap... Alloué à ce personnage un duo de policier avec un adjudant quelque peu dépassé par la situation et son stagiaire, Babiloune... un peu dans la Lune... Puis, installé le tout dans un village perdu au fin fond de nulle part où les habitants ont tous des caractéristiques et des personnalités déjantées... C'est bon, le lecteur est complètement accroché.





L'intrigue policière est un véritable périple pour ne pas dire une aventure. le lecteur se retrouve confronté à un crime abominable, sur un homme abominable avec des témoins et des voisins abominables. C'est drôle, c'est souvent tiré par les cheveux, mais on passe un bon moment de lecture.





Qui a tué l'homme-homard est un roman complètement déjanté et fou. À travers une enquête policière atypique avec moult rebondissements, J.M. Erre nous fait découvrir les affres de l'écrivain de roman policier qui réfléchit à son intrigue du point de vue du lecteur, du suspens, de la rythmique.... tout en mettant le projecteur sur le handicap d'une manière totalement décomplexée. le handicap n'est pas ici présenté de manière compatissante, bien pensante, mais, au contraire comme une humanité différente comme le sexe, la couleur de peau, la nationalité.





Un bon moment de lecture garanti !👌



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Qui a tué l'homme-homard ?

Ne tirez pas sur l’auteur moqueur! Et pourtant, il s’en donne à coeur joie, Jean-Marie Erre, tout y passe…Les handicapés, les journalistes, les flics! Champion des anti-héros, le flic en chef est tout sauf craquant :



Pourquoi n’aurais-je pas le moral ?

– Votre femme ne vous a pas quitté ?

– Non, pourquoi ?

– Vous n’êtes pas alcoolique ?

– Je ne comprends pas ce que…

– Alors votre coéquipier est mort sous vos yeux et depuis vous êtes hanté par des cauchemars parce que vous vous sentez coupable, c’est ça ?

– Pas du tout !

Moue perplexe du Gabriel. Il détaille Pascalini en repassant dans sa tête la liste complète des clichés du polar avant de lâcher :

– Vous êtes sûr que vous êtes policier ?





Par contre la fine mouche qui mène l’enquête est très atypique : tétraplégique, contrainte à communiquer via un dispositif de synthèse vocale, qu’elle actionne avec son seul doigt valide, qui ne peut être que son majeur, bien sûr! Et quelle est la seule personne autorisée à se gausser d’une telle situation? La paralytique elle-même, qui utilise avec prodigalité l’autodérision.

Les monstres du cirque qui s’est sédentarisé dans la petite ville ne sont pas épargnés.





Il existe bien une enquête, qui vise à retourner l’auteur de crimes bien sanglants, imaginez :



« C’est elle qui a découvert Joseph éviscéré, émasculé, énucléé, étêté – et mort – dans ses toilettes. Un vrai fléau, cette désertification rurale. »







On l’aura compris, le but premier n’est pas de conter un thriller angoissant avec une intrigue alambiquée, (encore que perso, je n’ai rien vu venir), mais de jouer avec les codes du polar. Toutes les ficelles sont tournées en dérision , et c’est d’autant plus drôle que le lecteur est pris à partie comme témoin de ces procédés.



C’est déjanté, jubilatoire, et précieux pour désamorcer la morosité ambiante.



#QuiATuéLhommehomard #NetGalleyFrance


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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

Mauvais esprit es-tu là ?

Appâté l’ODP par l’ironie salvatrice de ce titre, ce n’est pas un virus têtu qui allait l’empêcher de retrouver l’humour de J.M. Erre.

Vous ne trouverez pas son dernier titre au rayon glouton des évangiles du sous-développement personnel. Vous ne m’y croiserez pas davantage, allergique aux placébos des états d’âme et aux coachs de vies maussades, ex alcooliques promus patrons de bar.

Michel H., qui entretient avec dévotion une dépression chronique, vient d’être largué par sa Bérénice, au terme d’une idylle d’au moins trois semaines. Elle n’a pas pris racine mais pour ce fan d’Houellebecq, c’est un record. Les noces de toc.

Sur la base de sondages qui placent le français parmi les peuples les moins heureux de la planète malgré la sécurité sociale, des centaines de variétés de fromages, la démocratie, les 35 heures, la retraite et le viagra, Michel se remet en question. Pourquoi des populations opprimées et affamées par des régimes sanguinaires qui ont une espérance de vie de libellule gardent la banane alors que pépère sombre dans la dépression à la moindre écharde ? Comme Michel consomme des psychotropes comme des dragibus, il pense au suicide mais il est un peu trop douillet pour hâter sa finitude.

Persuadé par un marabout virtuel que sa belle va revenir dans un tour de montre, il cherche dans les traités de développement personnel et dans les chaînes d’infos continues la recette miracle du bonheur à effet immédiat. Il va tout essayer au premier degré de l’absurde pour passer la douane de la mélancolie.

Si les digressions de J.M Erre m’amusent toujours autant, il manque au récit les aventures rocambolesques et parodiques qui animaient ses précédents romans. Le côté neurasthénique de l’histoire et sa carence en personnages secondaires calfeutrent le lecteur dans l’appartement de son anti-héros. Cela sent un peu le renfermé, l’ampoule nue qui éclaire le cheveu gras et la moisissure sur les joints de la salle de bain.

Depuis « Prenez soin du chien » jusqu’à « Qui a tué l’homme-homard ? », l’auteur m’avait habitué à beaucoup mieux.

J’attends encore le roman qui me soufflera l’idée qu’à trop s’écouter, on n'entend plus.

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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

Première rencontre avec cet auteur.

Au début, j’ai été très séduite par son humour caustique, ses petites phrases en accroche-cœur. J’aime le papier qui gratte de temps en temps, les mots qui grincent, la satire sociéto-politico-humano-psycho- comique ! Mais à la longue, j’ai été déçue, un peu lassée par cette référence à Michel Houellebecq, que je n’ai pas lu ni envie de lire.



Dommage ! alors si vous avez un meilleur titre de cet auteur, je tenterai bien l’aventure à nouveau malgré tout, car franchement, j’ai trouvé quelques pilules bien enrobées, au principe actif efficace, mais à la durée de vie limitée. La posologie initiale semblait me convenir, mais le traitement fut de courte durée. La déprime est revenue !



Le titre me rappelle « Bonheur à gogo » de Jean-Louis Fournier ; les deux évitent les prescriptions de lecture feel-good, sans doute pour aller mieux !



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Les autres ne sont pas des gens comme nous

A faire tilter des « sensitivity readers » !

En français, au choix, les éditeurs les surnomment des préventeurs d’emmerdes ou des renifleurs à scandales, les écrivains les voient davantage comme des parapluies ouverts en plein soleil ou des démineurs de sève et les mauvais esprits comme moi auraient plutôt tendance à les classer dans la catégorie des édulcorants de la cédille ou des nouveaux « Père la vertu » (ou mère ou tout autre genre, animal ou végétal) immatures.

Dans tous les cas, ces affreux relecteurs zélés chargés de « guimauver » les romans pour les rendre solubles aux offensés du premier degré devaient être partis en séminaire « feel-good, barbecue et autodafé » au Canada (dry), déboulonner quelques statues ou phosphorer sur le sexe des anges opprimés quand le manuscrit de J.M Erre a circulé. Avec ces yeux fades, le roman aurait surement ressemblé à une carte postale biffée par la Stasi avant de se faire le mur.

L’auteur rappelle au secours Julie, son héroïne insolente et tétraplégique du savoureux « Qui a tué l’homme-léopard ? », qui écrit des histoires pour semer son handicap et se moquer d’une humanité d’apparence valide.

Entre chaque réflexion à la sulfateuse de la dérision sur sa condition, Julie nous raconte une petite fable de sa composition. Un curé de campagne qui entend la voix d’un Dieu taquin qui incarne chaque jour une religion différente, un jeune homme lassé des conversations de réveillons qui veut vérifier scientifiquement l’adage « c’était mieux avant… », la résurrection d’un dépressif contagieux, un certain Michel H, ou encore un humoriste qui ne fait rire que de lui. Tout y passe. Certains y trépassent.

Les nombreuses références aux personnages de tous les autres romans de J.M Erre raviront les fidèles sans perdre les bizuths qui vont découvrir l’écrivain que je trouve le plus drôle actuellement (chaque phrase est une citation, un joli sourire par page minimum garanti et je ne travaille pas chez Darty !) et il nous offre ici un pot-pourri de ses textes parus dans Fluide Glacial mais que je découvre ici si habilement reliés dans une seule histoire.

Derrière son humour et ce titre délicieux, le sujet du livre, c’est justement de se moquer d’un ton léger de cette évolution qui proscrit toute « appropriation culturelle » comme disent les éveillés qui doivent manquer un peu de sommeil, qui promeut la réécriture de classiques pour apprendre à l’Histoire à bien se tenir, qui interdit à un acteur d’incarner un genre ou une sexualité qui n’est pas le sien.

Ne lisons-nous pas pour échapper à notre emballage et à ce que nous connaissons ? Faut-il qu'un acteur reste prisonnier de son rôle ?

J.M Erre est un universaliste qui met tout le monde dans le même panier percé mais il ne prend pas tout cela trop au sérieux. Il n’est pas prêt de tirer son irrévérence.

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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

J.M Erre grand spécialiste de l'humour, parfois grinçant, parfois cynique, parfois un peu lourd aussi.



Une histoire sans queue ni tête, qui n'a au final pas grand intérêt, sauf peut être celui de détendre.



Le roman se lit vite. Il faut lui reconnaître un certain côté satyrique quand même. Il y a des passages où je me suis régalée.... Surtout ceux qui égratigne le président aux dents du bonheur.

Mais le côté absurde m'a un peu ennuyée.



Au final, un roman que j'oublierai sans doute assez vite, même si la lecture n'a pas été si déplaisante.

Mais si l'auteur y avait intégré une véritable intrigue ce roman aurait gagné en qualité.
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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

En France nous avons la chance d'avoir nombre de jeunes gens qui se sont donné pour mission, avec plus ou moins de réussite, de faire rire. J'en découvre un nouveau en la personne de J. M . Erre, professeur de français de son état, auteur de ce livre au titre prometteur : le bonheur est au fond du couloir à gauche. Une histoire de loser du genre houellebecquien qui envisage de se suicider après une rupture sentimentale, mais se ravise pour chercher le bonheur de la reconquête de sa dulcinée dans des livres de développement personnel.



Monsieur Erre se donne beaucoup de mal pour amuser. En ce qui me concerne, en dépit de l'autodérision, de quelques statistiques sur le suicide, de citations d'hommes politiques (en fait surtout du Président) et de références à des philosophes, j'ai trouvé l'ensemble assez potache (déformation professionnelle ?) et ai à peine souri aux situations cocasses et loufoqueries imaginées par le prof. Pourtant j'aime bien Michel Houellebecq, l'autodérision et la philosophie (moins les statistiques et le suicide). Mais après tout, à peine sourire n'est-ce déjà pas si mal par les temps qui courent...



Merci à Babelio et aux Éditions Buchet Chastel



Challenge MULTI-DÉFIS 2021

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Qui a tué l'homme-homard ?

Rien que le titre m'avait déjà donnée envie de lire ce roman… je l'ai trouvé intriguant. Il faut reconnaître que je ne connaissais pas du tout l'auteur.



Jai adoré le côté déjanté de J.M Erre. Il faut dire qu'il a une sacrée plume , et un humour plutôt exacerbe D'autant que le cynisme est bien présent et que j'aime beaucoup ça. C'est une humour parfois tranchant , très incisif , mais qui au fond ne fait que remonter a la surface des vérités.

Il faut aussi reconnaître qu'actuellement j'ai une énorme aversion pour le politiquement correct… cette hypocrisie ou tout doit être poli, lisse et gentil. Alors si comme moi vous aimé ce qui pique, ce roman est fait pour vous. Et puis il faut reconnaître que tout le monde en prend pour son grade.



J'ai déjà réservé d'autres roman de l'auteur dans ma bibliothèque préférée, car cet humour est juste du bonbon en barre.
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Le mystère Sherlock

Bien des gens oublient (ou ne le savent pas) que Holmes n'est pas qu'un détective, qu'un logicien implacable, qu'une machine à penser. Sherlock, c'est aussi un homme d'humour !



Je vous sens sceptique... Des faits ? Et bien, dans le Canon, il a sourit à 103 reprises, il a rit 65 fois, gloussé 31 fois, émit 58 plaisanteries et 59 mots d'esprit. Excusez du peu !



Durant ma lecture de ce livre, j'ai souri 336 fois, ri 126 fois, gloussé un nombre incalculable, à tel point que si j'avais voulu poster tout ce qui était drôle dans le livre, j'aurais 36000 citations à mon compte !



Ce roman trônait sur ma PAL depuis un certain temps mais je préférais attendre le bon moment pour l'ouvrir. Du genre "antidote après la lecture d'un roman sombre".



Le jour de gloire de ce pastiche était donc arrivé.



Conseil, si vous êtes coincé des zygomatiques, réfractaire à l'humour "second degré", horrifié par l'humour noir et tétanisé par des bons jeux de mots, alors, ne le lisez pas.



Pour les autres, allez-y franchement et je vous assure qu'il ne faut pas connaître le détective de Baker Street pour apprécier l'essence du livre.



On pourrait le qualifier ce pastiche holmésien de "Dix petits nègres" en version humoristique. Si, si, je vous le jure : un huis-clos hilarant, désopilant mais qui arrive tout de même à vous faire frissonner à la fin.



La recette ? Vous prenez 9 amateurs de Sherlock Holmes, qui, comme beaucoup de passionnés, sont de gentils farfelus (ils sont de niveau 7 à 10 sur l'échelle Holmésienne, tout de même).



Affublez-les d'un diplôme universitaire pour qu'ils se la pètent et réunissez tout ces zozos à Meiringen, en Suisse, à deux pas des chutes de Reichenbach, pour un colloque sur le détective londonien.



Promettez leur que l'éminent professeur Bobo veut désigner l'un d'eux comme titulaire de la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne (le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer) et laissez-les exposer leurs nouvelles théories révolutionnaire sur Holmes.



N'oubliez pas de les couper du monde durant trois jours à cause d’une avalanche.



Mélangez le tout, ajoutez-y de l'humour décapant, des jeux de mots, des bons mots, soignez vos personnages, soignez le suspense, laissez monter la suspicion, sortez nous des lapins de votre chapeau avec des théories loufoques sur Holmes et surtout, tuez les tous (Dieu reconnaîtra les siens, il paraît).



Au bout de trois jours de macération, faites dégager l’accès de l’hôtel Baker Street et récupérez les cadavres des universitaires dans la chambre froide.



J-M Erre, l’auteur, connaît bien son monde holmésien et son "Sherlock Holmes pour les nuls" dont il nous gratifie tout au long du roman ferait rêver tout passionné du détective du 221b.



Son écriture est des plus agréables à lire, me faisant penser (dans toutes les réflexions en aparté des personnages) à celle de Dard (Frédéric, le papa du commissaire San-Antonio) en moins vulgaire et sans les scènes de fesses.



Extrait : "Moriarty a un sex-appeal affligeant ("Il est glabre, livide, la mine ascétique"), des hobbies consternants ("Il a écrit un traité sur le binôme de Newton"), des gadgets rances (Il porta rapidement la main à sa poche et sortit un calepin"), une stratégie publicitaire d'une médiocrité sidérante ("Cet homme gangrène Londres et personne n'a entendu parler de lui"), voilà tout ce que peut s'offrir le vilain Moriarty (un prof de maths!). En résumé, c'est pas demain la veille qu'on trouvera sa figurine chez McDo."



Extrait : "Puisque tout ce passait derrière lui et que sa parano commençait à se réveiller, le lieutenant Poséidon fit ce que des années d'entraînement au sein des troupes d'élite des soldats du feu lui avaient appris en termes de prise d'initiative et de réactivité : il se retourna."



Le microcosme qui se déroule dans l'hôtel est sans temps mort, les personages sont tous plus arrangés les uns que les autres et la présentation du déroulement des trois jours, au moyen de fiches, de notes ou d'enregistrements à leur insu, est bien trouvée.



Ajoutez à cela un lieutenant des pompiers un peu "Rambo", un flic débile, un commissaire Lestrade qui ressemble curieusement à Holmes et vous aurez quelques heures de plaisir à lire ce livre.



Holmes a dit : "La vie est infiniment plus étrange que tout ce que le cerveau humain peut inventer. Nous n'oserions même pas concevoir des choses qui constituent les simples banalités de l'existence. Face à la vie, toute fiction, avec ses conventions et ses conclusions prévisibles, semblerait dépassée et stérile".



La fiction sera toujours moins sordide que le réel, mais où s'arrête la fiction, où commence le réel ? Ceux qui l'ont lu comprendront.



L'auteur m'a bluffée en plus de m'avoir fait rire.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Prenez soin du chien

Bon, moi qui me dit fervente amatrice d'humour, d'humour caustique, d'humour noir , humour british, et bien je crois que je vais passer mon tour pendant un bon moment... car c'est le deuxième en quinze jours qui fait un gros FLOP !



Et pourtant j'avais adoré J M Erre avec qui a tué l'homme homard !



Bref , je me suis ennuyée a mourir , j'ai essayé de lutter contre l'ennui et j'avoue n'avoir pas trop trouvé l'humour qui m'amuse tant en général. J'ai trouvé ça convenu et un peu bateau. Je n'ai eu aucune affinité pour les personnages. J'ai du fortement lutter pour arriver au bout , mais je n'aime pas abandonner en route.



D'habitude j'aime assez l'auteur, donc je relirais certainement JM Erre, mais pas tout de suite.

sans doute mon état d'esprit ou tout simplement pas le bon moment...
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Série Z

Je ne suis pas une grande cinéphile et ne suis pas très fan de ces films de série z. Je trouve ça pénible a regarder. Par contre j’apprécie beaucoup plus cette dérision en roman. Mais j’aime beaucoup les titres de ces films (il me semble d’ailleurs qu’il existe des quizz babelio sur ces thèmes).



L’auteur quand a lui semble terriblement épris de cette catégorie de film , au point de lui rendre admirablement hommage. Comme bien évidemment j’aime tourner les choses en dérision, j’ai bien sur apprécié ce roman. Très bien construit avec un épilogue assez surprenant..



Il faut reconnaître que la plume de J.M Erre est formidable. Et son roman très bien construit , Toujours avec cette facilité de se moquer de tout, il fait les choses en grand , sans choquer et puis au final avec un sujet assez sérieux derrière tout ça.



Bref je reste conquise par l’auteur , même si j’ai un peu moins aimé ce roman (il faut avouer que le sujet premier n’est pas ma tasse de thé) que « qui a tué l’homme homard. Mais il faut reconnaître que j’ai bien rit quand même : c’est vrai , c’est hilarant et ça pique juste la ou il faut.

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Le mystère Sherlock

A Meiringen, en Suisse, se tient un très célèbre colloque, connu surtout par les fans inconditionnels de Sherlock. Un rendez-vous que certains d'entre eux ne manqueraient pour rien au monde et pour cause, à la fin de ce séjour, le Professeur Bobo devra désigner le titulaire de la première chaire d'holmésologie de la Sorbonne. C'est donc à l'hôtel Baker Street que se retrouvent 10 grands spécialistes de ce cher détective: Eva von Gruber, blonde plantureuse siliconée; son ennemie jurée Dolorès, enceinte jusqu'au cou; Jean-Patrick Perchois ou JPP3 pour les intimes qui semble toujours entendre des voix, un peu con(stipé) et con(sternant); le brillant professeur McGonaghan et son tout aussi brillant Bobby-Smile©; le professeur Rodriguez aussi séduisant qu'un mollusque mais d'une beauté intérieure époustouflante; l'altruiste professeur Durieux, professeur avant tout et rien d'autre; Benjamin Rufus, son doctorant qui le suit comme un toutou; le professeur Gluck toujours à fond dans ce qu'il fait, évidemment; le professeur Bobo le bien-nommé, le Jeanne Calment des amphis et ses post-it dont il ne se sépare jamais et qui sont sa mémoire; le jeune Oscar qui a pris la place de son papa victime d'un tragique accident qui lui-même remplaçait un autre professeur décédé tout aussi bizarrement et enfin Audrey, la blonde sans cervelle qui joue son rôle de boniche à la perfection mais qui se trouve être en fait une journaliste. Sans elle, rien n'aurait pu être dévoilé car c'est grâce à ses écrits retrouvés par la police que l'affaire sera résolue...



"Les dix petits nègres" à la sauce J.M. Erre: un cocktail savoureux où se mélangent ici et là femmes hystériques, hommes pédants ou peu sûrs d'eux-mêmes, des meurtres à la pelle, des cris et des soupçons, arrosé de sang (ne pas hésiter sur la quantité) et saupoudré de neige et givré d'humour... Dans ce huis clos, l'on retrouve 10 personnes bloquées dans un chalet en Suisse à cause de la neige, dans le noir le plus complet. L'une après l'autre trouvera la mort. La logique voudrait effectivement que le dernier survivant soit le meurtrier mais J.M. Erre a plus d'un tour dans son sac. Véritable Cludeo à taille humaine, ce roman policier (mais pas que), truffé d'aphorisme de Sherlock, est jubilatoire tant les jeux de mots sont bien amenés et l'ambiance dans ce chalet caustique. Les personnages qui héritent tous d'un caractère assez remarquable sont loufoques, déjantés et savoureux dans leurs comportements et leurs réflexions. Ce séjour est glauque, farfelu, endiablé et riche en rebondissements. Remarquable tant sur le fond que sur la forme...



Le mystère Sherlock... de quoi casser sa pipe...
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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

Le récit d’un doux dingue comme on les aime.





La rupture a été brutale, mais dans la tête du narrateur, c’est juste un malentendu et reconquérir Bérénice nécessite simplement quelques ajustements. Google est ton ami, ou ton pire ennemi quand tu gobes tout au premier degré ! Des ouvrages de développement personnel laissés comme autant de pistes par sa douce, aux innombrables suggestions d’aide en ligne, le champ de possibles crée un large éventail de dérives. Avec une candeur désopilante, le héros (!) entame une descente aux enfers dont il est le seul à ne pas mesurer l’importance.



C’est drôle, déjanté. On n’est pas loin de l’univers de Fabrice Caro dont les personnages affichent le même type de naïveté indestructible. Et pourtant avec un peu de recul, la solitude, l’exclusion sociale, la difficulté de vivre à deux tout cela transparaît dans un univers où les recettes que proposent la gluante toile d’araignée d’internet n’est qu’un leurre d’autant plus dangereux qu’attirant. L’humour est un bouclier efficace pour mettre en lumière nos failles, sans plomber l’ambiance.


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La fin du monde a du retard

Commencer l'année par de grands éclats de rire est de bon augure.

En tout cas pour la durée de la lecture et les souvenirs amassés pour les jours plus moroses. C'est ce qu'il m'est arrivé avec « La fin du monde a du retard ».



« Boum ! fit la porte en percutant le crâne du commissaire Gaboriau comme pour rejouer l'ancestral combat entre la matière inerte et l'esprit humain » (p. 95).

« Avez-vous foi en Notre-Seigneur ? Je ne sais pas, je suis amnésique » (p. 304).



L'humour se déploie en continu, sous différentes formes, du drôle au décalé, de l'intergénérationnel au potache, de l'absurde au terre-à-terre.



Comique de situation aussi puisque les deux héros font le mur lors d'une fête donnée à la clinique psychiatrique où ils sont soignés pour amnésie. Julius se souvient seulement qu'il doit sauver le monde d'un dangereux complot fomenté par une organisation internationale tandis qu'Alice, seule rescapée de sa cérémonie de mariage, a perdu tout contact avec ses émotions lors d'une explosion qui a pulvérisé tous les invités de la noce. Ses émotions, c'est sûr mais pas sa logique !



S'ensuit une cavalcade loufoque dans les rues de Paris, dans les égouts, les catacombes et même un ancien lupanar soixante-huitard. Ainsi que des rencontres presque du Troisième Type avec un internaute féru, comme Julius, de Star Wars, de Men in Black et de toute la panoplie des « héros en justaucorps bariolés », un King Chewbacca, bouffeur de pizzas et arnaqueur de première, ainsi que d'une fine équipe, survivants de la fin du monde de décembre 2012, et de paparazzi pas futés mais tenaces.



Puisqu'il y a des policiers lancés à la poursuite des évadés, peut-on qualifier ce roman de polar ? Peut-être mais c'est plus que ça.



C'est aussi un livre de cuisine où le plat principal est servi dans la Caverne de Platon, l'entremets accompagné d'une lecture de Cioran et le dessert roboratif sucré d'une nouvelle connaissance des dieux grecs dont Superman et consorts sont les avatars. Parce que, attention, y en a là d'dans, faut pas croire. Les surhumains sont parmi nous, les films américains montrent bien ces personnages « fictionnalisés » qui délivrent même des messages secrets que Julius a captés. Ils causent des dégâts, ils sont imprévisibles, fascinants mais instables. L'organisation secrète Tirésias, vieille de plusieurs siècles, veut garder l'humanité sous contrôle en l'empêchant de reconnaître l'existence de ces super-héros. C'est eux qu'elle veut détruire, mais Julius veille. Il sait que Tirésias a effacé sa mémoire pour qu'il ne révèle pas la vérité au monde mais, shooté comme il l'est aux capsules Nespresso, il mène sa tâche tambour battant.



J.-M. Erre tire de multiples ficelles pour façonner ce roman échevelé : celles de nos croyances et de nos certitudes, celles des réseaux sociaux et du savoir encyclopédique d'Internet, celles des informations officielles passées au crible par les théoriciens du complot, celles des répliques de films cultes, celles des nouvelles technologies qui font très vite perdre les pédales.



Le suspense dure jusqu'à la fin, sauf si vous aussi êtes un super-héros. Et si je vous parlais d'un pigeon à collerette blanche, unijambiste et borgne de surcroît, vous croiriez que j'exagère ?



Très bonne pioche que la chronique de Krout m'a fait découvrir. Qu'il en soit vivement remercié.

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La fin du monde a du retard

"C'est du grand n'importe quoi", en référence à l'un des ouvrages de l'auteur J.M Erre mais du grand art dans l'art du n'importe quoi et qui plus est, de manière organisée contrairement à ce que l'on pourrait panser.

Pour avoir déjà lu deux ouvrages de cet auteur, je savais d'avance, en m'attaquant à celui-ci, que je ne serai pas déçue et effectivement ce ne fut pas le cas. De plus, par les temps qui courent, cela fait du bien de lire ce genre d'ouvrage, complètement décalé et pourtant avec des vérités, dissimulés sous une bonne dose d'humour, assez justement placées.



Cela fait un moment que Julius, notre protagoniste, interné dans l'établissement Saint-Charles, en pince pour la belle Alice, elle aussi amnésique mais avec la particularité de ne ressentir aucune émotion. Alors que Julius est persuadée que la fin du monde est proche et qu'il est impliqué au premier plan dans cette machination sans nom, il veut à tout prix s'échapper de cet asile en emmenant Alice avec lui afin d'essayer de sauver le monde (tant qu'à faire) mais pour cela, comme tout héros qui se respecte, il aura une quête à mener, des indices à trouver et le "graal", connu sous le précieux "codex" qu'il doit à tout prix trouver et récupérer pour mener à bien sa mission.



En parallèle, le commissaire Gaboriau prépare tranquillement son départ à la retraite et, désespéré par l'attitude du jeune lieutenant Matozzi qui ne le respecte pas le moins du monde (c'est bien connu, il n'y a jamais eu de respect pour qui que ce soit dans ce bas-monde, surtout envers nos aînés) et le pot de départ est fixé le jour de la dite fin du monde. Simple coïncidence ? Complot ? Quoi qu'il en soit, nos deux représentants de l'ordre sont eux aussi sur la trace de Julius et Alice...



En vous embarquant dans cette course contre la montre (et oui, même si "la fin du monde a pris du retard", elle ne doit dorénavant plus se faire attendre), je vous garantis un suspense jusqu'à la toute dernière page, des crises de fou rire garantis et le tout, avec une écriture extrêmement bien soignée et légère à la fois. De nombreux clins d’œil à diverses œuvres littéraires ou cinématographiques ainsi qu'à de grands clichés dans l'univers des jeux de rôle arrivent à point nommé ! Un régal !
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Qui a tué l'homme-homard ?

[Lu dans le cadre d'une Masse critique Privilège Babelio]



Joseph Zimm - dit “l'homme-homard” en raison de la malformation congénitale de ses mains - misanthrope notoire et haï de tous, vient d'être assassiné. Il a été découvert “éviscéré, émasculé, énucléé, étêté - et mort - dans ses toilettes.” Bienvenue en Gévaudan, et plus précisément à Margoujols, petit village tranquille de 432 habitants.



C'est une commune rurale où il ne se passe jamais rien et où la date du 11 septembre 2001 n'évoque rien d'autre que le jour où - événement croustillant - “le vieux Childéric avait été surpris en train d'exprimer son affection débordante à une brebis.” Pourtant, Margoujols n'est pas un village tout à fait ordinaire : un cirque itinérant présentant un “freak show” (et dont la victime avait fait partie) s'y est installé en 1945, y est définitivement resté et y a fait souche. de sorte que le village est, depuis, peuplé de femmes à barbe, de nains, de géants, de soeurs siamoises, d'hommes-caoutchouc et autres bizarreries de la nature, et que la normalité y est une notion tout à fait relative.



La narratrice, Julie, une jeune fille de 23 ans qui se trouve être la fille du maire, est pour sa part infirme moteur cérébrale et tétraplégique - résultat d'une naissance compliquée - et pose sur les villageois comme sur elle-même un regard pour le moins sans complaisance, elle qui se décrit par ces mots : “émaciée, le regard fixe, la tête penchée sur le côté pour mieux me baver sur l'épaule. Car je bave. Beaucoup. Un des rares domaines dans lesquels je sois très productive. Je suis un monstre. Je vous avais avertis.”



C'est par le biais de cette narratrice qui se revendique comme étant “le cynisme incarné” que le lecteur plonge au coeur de cette sombre affaire de meurtre dont elle va explorer avec son intelligence froide et acérée les pistes envisageables, les possibles mobiles et les suspects potentiels. Depuis son fauteuil roulant, elle s'improvise auxiliaire bénévole et enthousiaste de gendarmes perplexes et déconcertés, à la limite de l'effarement, l'adjudant Pascalini et son stagiaire Babiloune. Elle mène l'enquête tambour battant - elle dont personne ne se méfie - jusqu'à venir à bout de l'énigme proposée à notre sagacité de lecteurs : qui, parmi ces personnages bizarroïdes, a bien pu faire la peau de cet homme-homard détestable et détesté passé maître dans l'art de l'insulte et de la calomnie, et dont le petit carnet noir a disparu, peut-être volé par son assassin… tandis qu'une mystérieuse blogueuse tapie dans l'ombre se vante avec délectation sur son site intitulé “Ma vie en monstre” d'être une serial killer aguerrie et que les meurtes s'enchaînent, en suivant le même mode opératoire ?



Avec "Qui a tué l'homme-homard ?", J.M. Erre nous entraîne à bride abattue dans un univers totalement déjanté peuplé de créatures improbables où le sordide le dispute au burlesque. Tous les personnages sont méthodiquement passés à la moulinette du politiquement incorrect et au filtre de l'humour très noir et passablement grinçant d'une narratrice lourdement handicapée qui ne respecte aucun tabou, se moque allègrement de tout - y compris et surtout de son propre handicap - et pose sur toutes choses un regard d'une ironie mordante et désenchantée assorti de réflexions au vitriol, lucides et sans aménité, mais intelligentes et souvent profondes, notamment sur le handicap, son ressenti par les personnes concernées et sa perception par autrui.



Le style est alerte et bondissant, le roman est bien écrit (en dépit de quelques coquilles) et, une fois entamé, ne lâche plus son lecteur tant il a hâte de connaître le dénouement de cette intrigue obscure et bien ficelée qui, jusqu'au bout, ménage le suspense... Dans le même temps, l'auteur s'amuse à nous révéler les ressorts (puisés chez ses plus brillants confrères) indispensables à l'écriture d'un roman policier efficace et convaincant, ce qui, pour tout amateur de littérature, est un réel plaisir.



Un polar atypique, décalé et très original dont le ton délicieusement irrévérencieux et insolent emporte le lecteur hilare dans un univers tragi-comique et profondément dérangeant, et que j'ai beaucoup aimé.



Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour ce cadeau et ce bon moment de lecture !



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

Michel H. est dépressif depuis sa plus tendre enfance. Il vient d'être quitté par Bérénice et cela le plonge dans des affres encore plus intenses que d'habitude, au point que, pour trouver enfin le bonheur et récupérer sa belle, il commet des actes que le commun des mortels jugerait contraires au bon sens. ● Certes, on passe un bon moment avec ce livre plein d'humour aux nombreuses formules faisant mouche. Mais notre plaisir de lecture est bien atténué par la contradiction entre l'esprit très fin du narrateur et sa crédulité totalement invraisemblable. Comme chez Houellebecq auquel le nom de son héros rend hommage, il n'y a pas vraiment d'histoire et on s'amuse beaucoup, mais contrairement à notre grand écrivain national, la mayonnaise ne prend pas vraiment et on reste sur sa faim. ● Quelques formules que j'ai relevées : « Vis tes rêves, ne rêve pas ta vie, comme disait Lao Tseu ou Patrick Balkany. » « Ça doit être tellement reposant d'être prétentieux, arrogant et obtus. » « [J]'ai foi dans le doute. » « ‘Il faut penser par soi-même au lieu de se référer à des maîtres à penser', disait un maître à penser auquel je me réfère souvent. »
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Qui a tué l'homme-homard ?

Pistaches, pastis & pis t'as pastiches !



Bon titre pour une chronique ça, qui met en appétit, qui a du style. Aguicher, dévoiler sans révéler. Comme « Omar m'a tuer » ou « Qui a tué l'homme-homard ? », déjà on sait vers où on va. Sans détours, ça je ne peux promettre car Jean Marcel Erre, donc j'essaye de suivre. Enfin c'est beau d'annoncer d'emblée qu'il y aura meurtre. En même temps, c'est un polar.

Le mystère reste entier, on a placé deux figures, jusque là on est bon.



L'accroche.

« On a ouvert avec un meurtre bien sordide, un homme-homard découpé en morceaux, c'est original, c'est visuel, c'est gourmand. A mon avis, on a marqué des points. » p.233

Le mystère reste entier, on a placé une citation, fait monter la sauce, on est bon là.



L'aveu.

(Attention, je ne plaide pas coupable, pour rappel je ne suis pas dans le roman. Non mais quelle histoire !)

J'avoue, j'en pince pour les livres de J.M. Erre et ce n'est bien sûr pas celui-ci qui me fera changer d'avis. Bon, pour la fine bouche, perso, je l'aurais jeté vivant dans l'eau bouillante avant de le couper en morceaux (20 c'est beaucoup quand même). Mais enfin c'est de la popotte interne et tant qu'à revisiter la recette du polar autant le faire aussi pour celle du homard.

Entre parenthèse on a pastiché le pasticheur, introduit le faux espoir d'une révélation, joué de l'ascenseur émotionnel avec un chaud froid tout en évitant la chute. Donc le mystère reste entier (contrairement à l'homme-homard qui n'est pas dans son assiette).



La révélation.

-Déjà ?

-Ben oui, je reste sur un court-bouillon.

Chuuuut !!! Ce polar est aussi un guide du polar. Et ce n'est pas tout : il s'agit d'un roman post-moderne.

-Ké kc'est ça ???

-C'est expliqué sur wiki mais je te conseille l'épisode 6 du blog de Winona Jane : Je vois la vie en monstre p.229

-Là, bravo.

-… « est modeste et repose sur la question que tout a été dit, déjà, et qu'il faut reprendre les anciennes règles en renouvelant ce qui peut l'être. […] Margoujols, mon Pulp Fiction à moi.»

-Margoujols ?

-4ème de couv.

Le mystère reste entier, on a placé un dialogue, changé de niveau en parlant du travail d'écriture, c'est tout bon.



Les personnages.

Il y en a beaucoup, mais pas trop car la narratrice a l'intelligence de ne pas nous présenter les 432 habitants de ce petit village de Lozère. Ni les autruches, fille du maire mais apolitique^^ Julie ; par contre elle cherche un carnet^^. Alors il y a Joseph, un homme-homard, qui s'est fait une carapace en insultant tous les gens du village, cela fait 431 coupables potentiels, plus 4 norvégiens, plus 2 policiers, plus une journaliste, l'on peut exclure les autruches. Mais dans tous cette consanguinité, il n'y a finalement que l'assassin(e) qui vous intéresse et je préfère ne pas en parler, alors que je pourrais renouveler la règle en post-modernisant dans un élan paroxysmique. Un mot sur Julie plus attachée à son fauteuil roulant qu'attachante, d'autant qu'elle est plus baveuse qu'une omelette de la mère Poulard, ou encore qu'un escargot sur une route de Bourgogne limitée à 80 (à retirer lors de la mise sur le site car la métaphore est aussi vielle que la recette de la mère Poulard, que l'omelette revisitée avec les oeufs d'autruches c'est raccord et post-moderne, alors que l'escargot à 80 c'est un coup à se mettre plus de Français à dos que Joseph et ne plus pouvoir rentrer dans sa coquille).

Mine de rien on a encore placé deux figures, situé l'action, soigné le vocabulaire, introduit un côté terroir, surpris son lectorat en révélant que comme dans l'inspecteur Barnaby il y a plusieurs victimes, si, si, Ah ! Ah ! Elle est bien bonne et le mystère reste entier.



L'hommage

Ce n'est par contre pas un mystère que J.M. Erre dans l'exploration narrative de différents genres littéraires en totale liberté, maniant différents type d'humour à multiples degrés, en s'appuyant sur une imagination débridée et jouissive. Singulier, il l'est et son style est déjà une signature. Se tromperaient les lecteurs-trices, qui s'arrêteraient au seul aspect rigolo. L'humour irrévérencieux est un véhicule très puissant pouvant sans modération dépasser largement le 80, et à même d'approcher l'indicible ce qu'en fin de compte n'arrivent à faire que les écrivains talentueux. C'est un coup de génie que cette apprentie-narratrice, détective-amatrice, handinspectrice, native-tétraplégique, pilote confirmée, cynique patentée ou qui l'est. Pourquoi pas ? Je lis un peu partout déjanté, moi je trouve simplement que ce fauteuil roulant débridé tient drôlement la route. Et d'autre manière l'humour de couleur n'a jamais fait rire personne, alors que l'humour noir est un régal et que rien ne vaut le noir de noir. Noir, c'est noir, chantait Johnny !!

« Face au tumulte de la vie moderne, sachons profiter du cadeau offert par un mort : le silence. » p. 198



Remerciements

La lecture d'un livre de J.M. Erre est toujours un moment de rare jubilation intérieure, le chroniquer un bonheur à partager. Je remercie vivement Babelio pour cette masse critique et les éditions Buchet Chastel pour leur confiance.
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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

Ma deuxième lecture du talentueux J.M. Erre est à l'aune de la vie de Michel H., son personnage de dépressif au bref long-cours: Courte et jubilatoire.

Voilà un court roman, taillé pour le théâtre et digne d'un grand-guignol moderne rapide et enlevé.

À partir du carton de livres laissés par Bérénice, et d'une randonnée dans les couloirs de Google, Michel H. va retrouver, c'est sûr, le moyen infaillible de faire revenir ladite Bérénice et la conserver à jamais.

Entre Mr Patusse, le voisin-règlement-de-copropriété et Piotr , l'autre voisin sous pétard; le récit de Michel H. galope vers une chute inattendue... à effet, pour reprendre une terminologie théâtrale.

On n'oublie pas, au passage, d'égratigner l'aura de certain autre Michel H. célèbre et réel.

Mais, tout jubilatoire qu'il soit, Le bonheur est au fond du couloir à gauche, m'a moins emporté que prenez soin du chien. La faute, peut-être, à un léger surplus d'accumulation de démonstrations.

... Ce qui ne saura empêcher Horusfonck, de continuer de lire J.M. Erre.

Non-mais!









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Qui a tué l'homme-homard ?

Ce livre est un tel concentré de drôlerie, de faits improbables que je me suis souvent demandé à quoi carburait l’auteur pour oser nous proposer une histoire aussi loufoques dans laquelle on croise une femme à barbe, un nain et un colosse, mais aussi un homme caoutchouc, des sœurs siamoises et j’en passe.

Une fois les présentations faites, l’auteur nous entraîne dans un polar à la suite de l’adjudant Pascalini et de son adjoint Babiloune bien décidés à élucider le mystère de l’assassinat de l’homme homard.

Ce dernier, Joseph Zimm, surnommé l’homme homard, a autant d’ennemis qu’il y a d’habitants dans la ville de Margoujols.

Que serait cette histoire, sans Julie ? Jeune tétraplégique clouée sur Jolly Jumper, son fauteuil roulant équipé des dernières technologies.

Cette jeune fille sait tout sur tout le monde, elle observe, donne son avis en remuant le doigt, son seul moyen de communication.

Des rencontres inouïes, des secrets, des coups bas, vous mixez le tout et vous obtenez une sorte d’ovni littéraire, un pur concentré de bonheur.



Comme je connais très peu d’écrivains, mis à part Arto Paasillina, capable de me faire rire autant, j’ai bien l’intention de continuer ma découverte de l’œuvre de J.M. Erre.



Un grand merci à NetGalley et aux Editions Buchet Chastel.



#QuiATuéLhommehomard #NetGalleyFrance

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