- Je pense que je désirais surtout m'entendre dire que l'amour était plus fort que tout. Je voulais voir sur la table de cette voyante la carte de l'amoureux !
- En plus de ta carte bleue ?
- Vous l’avez vu partir ?
- Bien sûr ! Cet abruti s’est garé comme un con devant ma fenêtre avec sa grosse bagnole. J’l’ai engueulé naturellement. Il m’a insultée, naturellement, pis il est monté chez lui au s’cond. J’ai été dans l’couloir pour lui dire d’aller garer son gros cul ailleurs et il est r’descendu deux minutes après. Il m’a dit d’aller me faire foutre et il est reparti.
Arthur admira la richesse de son récit, concis, précis, sans chichis, parfait !
- C'est un esthète de l'amour ! C'est un... un ange ! dit-elle les yeux au ciel, espérant sans doute le voir passer en looping au-dessus de la table où on nous a servi un thé.
Cette fois-ci la détonation fit un bruit énorme. Bony, le bras cassé au-dessus de l’épaule, prêt à la détente pour envoyer sa pique vers le vigile bloqua son geste. Le crâne chauve de Bertrand Massilia sembla exploser comme une pastèque. Quelque chose vola dans les airs jusqu’à atterrir presque aux pieds de Bony. Il se pencha vers l’objet sanguinolent et vit briller une petite perle encore incrustée dans un lambeau d’oreille.
Les trois gus qui tapaient dans les boules avaient-ils un flingue dans leur costard ? Je le saurais peut-être après. Cependant, Clermont commanda à boire et se déclara enchanté de me rencontrer.
- Je fais toujours cet effet, lui dis-je.
Il sembla surpris, s’attendant sans doute à voir mon front en sueur fumer sous la lampe. Mais je n’en laissai rien paraître. Il aurait fallu pour cela aller jeter un œil dans mon caleçon…
- Nous allons continuer à monter tout droit.
- On ne sait pas où ça conduit !
- Regardez ces deux plantes de chaque côté des marches.
- Ben quoi ? demanda Roberte en se penchant pour tâter ladite plante.
- Aie ! ça pique, cette saloperie !
- Oui Roberte, c'est une urtica dioica.
- Une quoi ?
- Une ortie si tu préfères, précisa Sofia. C'est un signe. Il nous faut donc suivre les orties de secours.
— Dis-moi, il paraît que tu bricoles en douce ? Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as jamais été foutu de faire la différence entre un marteau et une clef de douze et tu attends d’être ici pour réparer la robinetterie ?
Son père haussa les épaules.
— Oh ça va hein ! C’est pas une robinetterie, c’est de la merde en tubes qu’ils ont ici. Ça fuit, ça claque, c’est pourri de tartre et c’est dégueulasse.
— OK, mais il me semble qu’à La Rosière, sans même parler des lattes de l’entrée, la salle de bain était loin d’être nickel, et pourtant t’as jamais pris la peine de la moderniser, non ? Tu t’emmerdes à ce point ?
Antoine avait jeté un œil dans la petite salle d’eau attenante où un ouvrier était occupé à réparer les dégâts.
— Eh ben ! T’as pas lésiné dis-moi ! Et en plus t’as inondé la petite vieille d’en dessous !
— C’est une vieille peau, aussi agréable qu’une coloscopie. Si elle avait pu se noyer...
Une 4 chevaux des calèches Nikov se positionna à l'entrée peu après 12 h, heure locale, ce qui n'a aucun intérêt pour l'histoire mais apporte au récit un aspect journalistique qu'un étudiant pigiste à l'Ecole de Lille se devrait de noter
Après Guiraude, voici Élisabeth, qu’il avait tuée, de ses mains. Car il fut certain d’avoir provoqué sa mort. Il regarda ses mains, les retourna pour y scruter les lignes de ses paumes, s’étonna de ne pas y voir de traces de sang.
J'imagine que Clarissa doit être sûre des horaires de son mari pour inviter son amant à son domicile, mais peut-être, sans doute, a-t-elle prévu une excuse bidon en cas de survenue intempestive, genre: "monsieur est coach en décoration d'intérieur. Que penserais-tu de refaire tout en gothique chez nous ?".