VINO BRAVO 2015: Questions à Jean-François Bazin, historien.
L’humour du chanoine. Sa légende, sa popularité naissent de ces bonnes histoires pour noces et banquets qui le placent en rival d’Olive et de Marius. Certaines s’apparentent au calembour.
Le chanoine et Chou-en-Laï arrivent ensemble à la porte du paradis. Ils frappent. Le chanoine se faufile à l’intérieur. Son compagnon tambourine à l’huis. Saint-Pierre lui demande ce qu’il veut.
« Kir y est et Laï sonne »
A un contradicteur qui lui disait dans une réunion publique :
« Ton Bon Dieu, tu nous en parles tout le temps, mais après tout on ne l’a jamais vu ! »
… Il répond, par cette réplique magnifique d’audace et sublime d’à-propos :
« Et mon c… , tu ne l’as jamais vu, et pourtant, il existe ! »
(mais ce propos serait dû à un autre abbé - député Bergey)
Et les mal pensants de rajouter :
« Au fond, t’as p’t-être raison. Les deux s’ressemblent. Quand y causent, on n’entend qu’du vent ! ».
Qui donc disait : "Un métier est pour une fille plus utile qu'un mari ?" Je n'irais pas jusqu'à le penser, mais il y a du vrai là-dedans.
Quand ces dames sont à confesse, si les soutanes étaient en bronze, bien des curés sonneraient l'angélus (chanoine Kir).
L’abbé Kir participe activement à la campagne des élections législatives de 1924.
La Bèze est son Rubicon. Il soutient la droite (…) Un discours passe-partout, des improvisations, des gaudrioles pour faire rire les gens aux dépens de ses adversaires. Plus c’est gros, mieux ça vaut :
- Une voix féminine fait mine de l’interrompre « Je croyais qu’à cette heure les poules étaient couchées ? »
- Quelqu’un sort une cigarette.
« Vous pouvez fumer, j’ai été pompier »
- Pourquoi un prêtre parle-t-il de la famille ?
« Si je ne suis pas marié », c’est pour ne pas être cocu comme toi »
- « Toi, dit-il à un contradicteur à propos de l’histoire de Jonas, si la baleine t’avait avalé, elle t’aurait tout de suite recraché ! »
- A un adversaire de gauche, il jette un mètre ruban. Surpris, celui-ci ne sait qu’en faire.
« C’est pour prendre les mesures de ta veste aux élections »…
_ Quand on voit Paris pour la première fois, ça vous en bouche un coin, dit Joseph.
Ils venaient de se mettre à table. Tant pis pour les illuminations, les fontaines éclairées, l'embrasement de la tour...
_ Je ne voyais pas Paris si large, avoua Baptiste. Mais je m'y ferai pas. Il me faut de l'air pour respirer.
Le fleuve remonte toujours à sa source, comme le diamant gardera toujours la nostalgie de son feu intérieur.
En troupeau au fond de la salle, serrés comme des moutons sous l'orage, les garçons ne bougèrent pas. Ils ne savaient pas au juste comment l'alphabet pouvait les aider à se ranger. Seul Gaston Roupnel comprit la marche à suivre. Il poursuivait ses études à Dijon, mais sa nature ne le poussait pas à se porter en avant.
Juillet 1881
-Papa...Papa...
La queue d'un lézard s'échappa entre deux pierres.
A bout de souffle, Henri tomba sur le banc adossé à la citerne. Tenant ses sabots à la main, il répétait :
-Papa...Papa...
L’abbé Kir à Bèze
Il entreprend d’offrir à Bèze une statue de Jeanne d’Arc « lâchant sa quenouille pour brandir l’épée » L’idée est de lui. Et comme le sculpteur s’interroge sur les mensurations de la Pucelle, le curé convoque au presbytère les jeunes filles de la paroisse, prend les mensurations de toutes ces demoiselles et fait la moyenne !
Car il y a un humour du Tastevin. Celui de René Engel, de Marc Misserey, de Bernard Barbier. Vert tendre, avec une pointe d'émotion. Comme ce vigneron qui, ayant longtemps marché sous le soleil, passant auprès d'une 136
source fraîche, met ses mains en forme de tastevin, les plonge dans l'eau mais se reprend juste avant de céder à la tentation : « II ne faut pas gâcher sa soif! » Ou comme ce vieux vigneron qui, sentant sa fin prochaine, fait venir ses fils et leur demande un verre d'eau. Stupeur... « Mais oui, leur dit-il, on m'a toujours dit au catéchisme qu'il fallait, le jour de sa mort, se réconcilier avec ses pires ennemis. » Ainsi que l'écrivait André Maurois, « il ne suffit pas d'avoir de l'esprit. Il faut en avoir encore assez pour s'abstenir d'en avoir trop. »
Car il y a un humour du Tastevin. Celui de René Engel, de Marc Misserey, de Bernard Barbier. Vert tendre, avec une pointe d'émotion. Comme ce vigneron qui, ayant longtemps marché sous le soleil, passant auprès d'une 136
source fraîche, met ses mains en forme de tastevin, les plonge dans l'eau mais se reprend juste avant de céder à la tentation : « II ne faut pas gâcher sa soif! » Ou comme ce vieux vigneron qui, sentant sa fin prochaine, fait venir ses fils et leur demande un verre d'eau. Stupeur... « Mais oui, leur dit-il, on m'a toujours dit au catéchisme qu'il fallait, le jour de sa mort, se réconcilier avec ses pires ennemis. » Ainsi que l'écrivait André Maurois, « il ne suffit pas d'avoir de l'esprit. Il faut en avoir encore assez pour s'abstenir d'en avoir trop. »
Car il y a un humour du Tastevin. Celui de René Engel, de Marc Misserey, de Bernard Barbier. Vert tendre, avec une pointe d'émotion. Comme ce vigneron qui, ayant longtemps marché sous le soleil, passant auprès d'une 136
source fraîche, met ses mains en forme de tastevin, les plonge dans l'eau mais se reprend juste avant de céder à la tentation : « II ne faut pas gâcher sa soif! » Ou comme ce vieux vigneron qui, sentant sa fin prochaine, fait venir ses fils et leur demande un verre d'eau. Stupeur... « Mais oui, leur dit-il, on m'a toujours dit au catéchisme qu'il fallait, le jour de sa mort, se réconcilier avec ses pires ennemis. » Ainsi que l'écrivait André Maurois, « il ne suffit pas d'avoir de l'esprit. Il faut en avoir encore assez pour s'abstenir d'en avoir trop. »