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Citation de Nieva


Du Fu, au contraire, est un homme modeste, raisonnable, timide, même s’il sait être courageux dans l’adversité. Il est persuadé de la nécessité d’être responsable, envers l’empereur et envers sa propre famille. S’il est lui aussi un errant, c’est parce que l’époque où il vit est d’incertitude et de désastres, et qu’un homme sans protection ne peut trouver son salut que dans l’exil ou la fuite. Mais contrairement à Li Bai, Du Fu n’est jamais si heureux que lorsque, au milieu des turbulences politiques, il peut trouver un refuge avec sa famille dans une modeste chaumière du Sichuan, à Chengdu. L’endroit est isolé, au milieu d’une forêt de bambous, près d’un ruisseau, un décor pour un ermitage plutôt qu’une maison de lettré. Et pourtant il s’y sent bien et imagine que ce pourrait être son lieu d’élection, si les circonstances ne l’obligeaient pas à s’en aller. C’est là qu’il écrit un de ses plus beaux poèmes, À la vue des lucioles :

Une nuit d’automne, près du Mont Wu, s’envolent des lucioles
Traversant le rideau elles se posent sur les habits de l’homme assis
Celui-ci ressent soudain le froid qui touche déjà le luth et les livres
Et voit à travers leur agitation quelques étoiles au bord du toit
Il sort et les suit jusqu’au puits où elles dansent avec leurs reflets
Sur le passage elles s’attardent et illuminent les étamines des fleurs
Cheveux blancs, fatigué des fleuves, l’homme se lamente : « Regarde-toi
Vieil homme, seras-tu toujours là à contempler ces lucioles, l’an prochain ? »
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