Citations de J.R.R. Tolkien (1823)
C'est un digne homme, mais sa mémoire ressemble à un débarras : ce dont on a besoin est toujours enfoui.
C'est écrit avec mon sang, tel que, bien ou mal, c'est tout ce que je peux.
(Après avoir achevé l'écriture du Seigneur des anneaux)
On sera bientôt trois jolis petits Gollum marchant à la queue leu leu, trésor, si ça continue, pensa Sam.
(Nouvelle traduction de D. Lauzon)
Aussitôt, la brise s'enfla jusqu'à devenir un Vent impétueux, rugissant comme une grosse bête ; cette bourrasque le souleva et le jeta sur la rive, puis elle le poussa sur les pentes, tournoyant et tombant comme une feuille morte. Il passa les bras autour du tronc d'un jeune bouleau et s'y agrippa, et le vent lutta furieusement avec eux, essayant de l'arracher à son support ; mais le bouleau, courbé jusqu'à terre par la rafale, l'enserra dans ses branches. Quant le vent finit par passer son chemin, Smith se releva et vit que le bouleau était dénudé. Il avait perdu toutes ses feuilles ; il pleurait, et les larmes tombaient en pluie de ses branches. Posant la main sur l'écorce blanche, le jeune homme dit : "Béni soit le bouleau ! Que puis-je faire en compensation ou en remerciement ?" Il sentit la réponse de l'arbre monter de sa main : "Rien, dit l'arbre. Va-t'en ! Le Vent est après toi. Tu n'es pas d'ici. Va-t'en et ne reviens plus."
En remontant du fond du vallon, il sentit les larmes du bouleau couler sur son visage, et elles furent amères à ses lèvres.
Ça alors ! Un elfe accepterai d'aller sous terre, alors qu'un nain ne l'oserait pas !
Tolkien répondant en 1938 à un éditeur allemand qui lui demandait s'il était de descendance aryenne ou au contraire de descendance juive : "If I am to understand that you are enquiring whether I am of Jewish origin, I can only reply that I regret that I appear to have no ancestors of that gifted people. My great-great-grandfather came to England in the eighteenth century from Germany: the main part of my descent is therefore purely English, and I am an English subject, which should be sufficient. I have been accustomed, nonetheless, to regard my German name with pride, and continued to do so throughout the period of the late regrettable war, in which I served in the English army. I cannot, however, forbear to comment that if impertinent and irrelevant inquiries of this sort are to become the rule in matters of literature, then the time is not far distant when a German name will no longer be a source of pride."
[Bilbo a invité le magicien Gandalf, rencontré la veille, à prendre le thé. Mais quand la sonnette tintinnabule à l'heure dite, ce n'est pas Gandalf mais un nain inconnu qui se présente à la porte]
Le lendemain, il avait complètement oublié Gandalf. Il n'avait pas très bonne mémoire des choses, à moins de les inscrire sur son agenda comme ceci : "Thé Gandalf mercredi". La veille, il était trop agité pour agir de la sorte.
Juste avant l'heure du thé, une retentissante sonnerie se fit entendre à la porte, et alors il se souvint ! Il se précipita pour mettre la bouilloire à chauffer, sortir une seconde tasse et un ou deux gâteaux supplémentaires ; puis il courut à la porte.
- Excusez-moi de vous avoir fait attendre ! allait-il dire, quand il vit que ce n’était nullement Gandalf, mais un nain avec une barbe bleue passée dans une ceinture dorée et des yeux très brillants sous un capuchon vert foncé.
Aussitôt la porte ouverte, il entra comme s'il fût attendu. Il suspendit son capuchon à la patère la plus proche et dit avec un profond salut :
- Dwalïn, pour vous servir !
- Bilbo Baggins, à votre disposition ! dit le hobbit, trop surpris sur le moment pour poser des questions.
Le silence qui suivit devenant gênant, il ajouta :
- J'étais sur le point de prendre le thé ; venez le partager avec moi, je vous en prie.
C’était dit d'un ton peut-être un peu raide, mais il n'y mettait aucune mauvaise intention. Et que feriez-vous si un nain non invité venait suspendre ses effets dans votre vestibule sans un mot d'explication ?
Je ne connais pas la moitié d'entre vous autant que je le voudrais, mais j'aime moins la moitié d'entre vous à moitié moins que vous ne le méritez !
A la victoire ou à la ruine du monde !
Rappelons-nous qu'un traître peut se trahir lui-même et faire un bien qu'il n'avait pas en vue.
Tout ce que nous avons à décider, c'est ce que nous devons faire du temps qui nous est imparti. Gandalf
Je suis heureux que tu sois ici avec moi. Ici, à la fin de toutes choses, Sam.
Si un plus grand nombre d’entre nous préférait la nourriture, la gaieté et les chansons aux entassements d’or, le monde serait plus rempli de joie.
La vraie guerre ne ressemble en rien à la guerre légendaire, dans sa manière ou dans son déroulement. Si elle avait inspiré ou dicté le développement de la légende, l’Anneau aurait certainement été saisi et utilisé contre Sauron ; celui-ci n’aurait pas été anéanti, mais asservi, et Barad-dûr n’aurait pas été détruite, mais occupée. Saruman, n’ayant pas réussi à s’emparer de l’Anneau, aurait profité de la confusion et de la fourberie ambiantes pour trouver, au Mordor, le chaînon manquant de ses propres recherches dans la confection d’anneaux ; et bientôt il aurait fabriqué son propre Grand Anneau, de manière à défier le Maître autoproclamé de la Terre du Milieu. Dans un tel conflit, les deux camps n’auraient eu que de la haine et du mépris pour les hobbits, qui n’auraient pas survécu longtemps, même en tant qu’esclaves.
Rien ne vaut la recherche lorsqu’on veut trouver quelque chose.
- Que craignez-vous, Madame ? demanda-t-il.
- Une cage, répondit-elle. Rester derrière des barreaux, jusqu'à ce que l'habitude de la vieillesse les accepte et que tout espoir d'accomplir de hauts faits soit passé sans possibilité de rappel ni de désir.
"Eh bien, joyeuses gens ! dit Bilbo, passant la tête au-dehors. Quelle heure est-il à la lune? Votre berceuse réveillerait un gobelin ivre ! Mais je vous en remercie.
- Et vos ronflements réveilleraient un dragon de pierre - mais on vous en remercie, répliquèrent-ils en riant."
Nous sommes encore toi et moi, Sam, coincés dans les pires endroits de l'histoire, et il est plus que probable que d'aucuns diront à ce point : "Referme ce livre maintenant, papa ; on n'a pas envie de lire plus loin."
La mort n'est qu'un autre chemin qu'il nous faut tous prendre. Le rideau de pluie grisâtre de ce monde s'ouvrira, et tout sera brillant comme l'argent... Alors vous les verrez... Les Rivages Blancs! Et au delà... la lointaine contrée verdoyante, sous un fugace lever de soleil.
Par monts brumeux, cimes glaces,
Jusqu'aux cavernes du passé,
Pour trouver l'or, avant l'aurore
Il faut partir sans renoncer.
Nombreux les sorts des nains d'antan,
Les coups de leurs marteaux sonnants
Là où se terrent dans la pierre
Merveilles et monstres dormants.
Pour seigneur elfe et roi âgé
Maints trésors ils ont façonné
Et la lumière ils capturèrent
Dans des joyaux sur leurs épées.
Ils firent des colliers d'argent,
Des couronnes d'un feu brûlant
Ils imprégnèrent, marièrent
L'éclat des astres, jaune et blanc.
Par monts brumeux, cimes glacées,
Jusqu'au cavernes du passé,
Partons avant l'aurore
Pour retrouver l'or enchanté.
Dans leur vaste palais du Nord
Résonnèrent des harpes d'or
Et fort longtemps de nombreux chants
Jamais entendus au-dehors.
Les pins sifflaient sur le versant,
Dans la nuit gémissait le vent.
Le feu montait et rougeoyait ;
Les arbres flambaient brusquement.
Les cloches sonnaient dans le val,
Les hommes guettaient, le teint pâle ;
Et le dragon sur leurs maisons
Abattit son ire brutale.
Le mont fumait au clair de lune ;
Adieu trésors, adieu fortune.
Dehors les nains, cruel destin,
Tombèrent dans le clair de lune.
Par monts brumeux, cimes glacées,
Jusqu'aux cavernes désolées,
La harpe et l'or, avant l'aurore
Il faut partir lui réclamer !