AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jacinthe Mazzocchetti (22)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Là où le soleil ne brûle pas

Ce roman raconte l'histoire de quatre jeunes migrants, deux hommes, deux femmes, partis chacun de leur coin d'Afrique de l'Ouest. Par hasard, au bout de leur continent, ils embarquent à bord du même bateau de fortune, quelque part sur la côte libyenne, destination l'Eldorado européen. Avec eux, des dizaines d'autres passagers, tous désespérés au point de tout préférer, même la mort, à leur vie de misère et/ou de violence.



Tous candidats au naufrage, en Méditerranée littéralement, ou un peu plus loin, symboliquement, quand leurs illusions de vie meilleure, de réussite et de fortune se seront fracassées, pour la plupart d'entre eux, sur la réalité d'un autre continent où l'on ne veut pas d'eux et d'où ils seront refoulés. A moins qu'ils n'arrivent à passer les mailles du filet, et se retrouvent alors dans la zone grise des sans-papiers qu'on refuse de régulariser mais dont, cyniquement, on n'empêche pas réellement l'utilisation/l'exploitation de la force de travail dans les circuits de l'économie parallèle.



Mais ça, Abdou, Tarik, Marie, Ramatou et les autres l'ignorent, ou ne veulent pas le savoir ni y penser, ou en sont conscients mais de toute façon ça ne peut pas être pire que chez eux. Et puis peut-être qu'avec un peu de chance...



Rêve, illusion et drame de la migration, ce court roman met la focale sur le parcours de ces migrants de "leur" côté de la Méditerranée, avec quatre exemples parmi tant d'autres, montrant les vexations, pressions, menaces, abus qui les poussent au départ, les difficultés et les horreurs du trajet, surtout pour les femmes, jusqu'en Libye, avec l'argent comme seul nerf de la guerre, comme toujours.



Quatre prénoms parmi des milliers, qui se résument pour la plupart d'entre nous à une masse d'individus innommés, rendus anonymes par leur nombre, notre habituation à ces drames quotidiens, notre indifférence.



Leurs histoires sont tristes, tragiques, ce roman l'est aussi, et sombre et désespérant. le style est fluide, parfois trop haché à mon goût, et il transmet toute l'empathie de l'auteure pour ces êtres déshumanisés. Elle rend hommage à ces esclaves modernes, aliénés par les défaillances systémiques de leurs pays d'origine et la froideur de la politique migratoire européenne. Elle rend un peu de leur dignité à ces "héros et héroïnes de notre monde contemporain que l'on dit migrant.e.s".
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          540
Dans l'oeil de la pandémie

Cet ouvrage propose d'apporter un regard anthropologique sur la pandémie qui nous occupe depuis 18 mois. C'est-à-dire qu'il est censé analyser "les conséquences du virus sur les relations entre les personnes". Et c'est vraiment ce genre d'analyse que j'avais envie de lire, et c'est pour cela que j'ai coché ce livre lors de la dernière Masse Critique Non Fiction.



C'est peut-être un malentendu, ou peut-être que je n'ai rien compris à ce livre, en tout cas je reste sur ma faim.



Les auteurs sont deux anthropologues belges, Jacinthe Mazzocchetti écrivant par ailleurs également de la fiction (par exemple "Là où le soleil ne brûle pas", que j'ai chroniqué récemment). le livre est constitué d'une introduction et d'une conclusion, et de six chapitres (trois par auteur), dont l'articulation m'a semblé assez aléatoire. Quelques photos et poésies (écrites par J. Mazzocchetti et très touchantes) ponctuent les différentes parties.



Les trois chapitres écrits par J. Mazzocchetti sont en lien avec le vécu des gens, concrets. Dans un style littéraire, parfois poétique, elle y parle de son propre ressenti, a interrogé son entourage et cite leurs témoignages pour ensuite élargir le propos. Elle aborde la défiance croissante envers les institutions, les angoisses et les incertitudes de la crise qui ont pu faire le lit du complotisme, elle questionne la relativité des vies, celles qui valent qu'on en porte le deuil et les autres. A ce stade elle s'écarte du contexte pandémique pour parler des migrants, un de ses sujets de prédilection, évoque ceux qui sont morts en Méditerranée dans l'indifférence, et ceux qui survivent chez nous, dans la même indifférence, et revient brièvement sur le sort de toutes les catégories de personnes (encore plus) précarisées par la crise.



Les trois chapitres de P.J. Laurent sont plus abstraits, factuels et impersonnels. le premier revient sur la saga des masques et la déferlante de chiffres dont on nous abreuve depuis le début, pour constater d'une part que comparer les chiffres ne sert à rien puisque les critères de comptage des morts Covid (par exemple) varient d'un Etat à l'autre, et d'autre part, que de toute façon ces chiffres ne disent rien des arbitrages des Etats, entre économie et santé notamment. le cinquième chapitre analyse et compare ces arbitrages et les choix des Etats, allant du confinement plus ou moins strict au non-confinement, et les stratégies privilégiant l'économie ou la santé de la population.



Le troisième chapitre m'a laissée perplexe : il y est question des ripostes des Etats à la pandémie, et notamment de l'imposition du port du masque, qui marque l'avènement d'une nouvelle culture plus distanciée et qui symbolise la peur, la suspicion et la réprobation à l'égard de celui qui ne le porte pas (perso je voyais le masque plutôt comme un signe de respect vis-à-vis d'autrui, une protection collective, quelque chose qui a à voir avec la solidarité, mais passons). S'ensuivent la conclusion que, masqués, il nous reste le regard pour faire passer la communication, puis une digression sur les yeux comme organes de séduction notamment dans "les cultures où le voile a établi une barrière autour du corps de la femme". Là je n'ai pas vraiment compris le lien : la pandémie ne masque que le bas du visage, pas l'entièreté du corps, et pas que celui des femmes, et puis cherche-t-on à séduire toutes les personnes qu'on regarde, à toutes les mettre "sous l'emprise de notre regard" dans une perspective amoureuse ?



J'ajoute que j'ai failli m'étrangler dans ce chapitre en lisant que "en France, en pleine expansion de l'épidémie, le taux Ro [ndlr: le R zéro est le taux de reproduction du virus] atteint 3 (30 personnes contaminées par malade), il tombe à 0,5 durant le confinement (5 personnes), et pour maintenir le déconfinement [...] il devrait être de 0,6". Alors qu'en réalité si le taux Ro est de 3, cela signifie que chaque personne infectée (d'ailleurs pas forcément symptomatique ni malade) en contamine 3 autres (et pas 30). Bravo à l'éditeur pour avoir laissé passer une telle bourde, qui perturbe un peu la confiance qu'on pourrait avoir dans le reste des propos de l'auteur.



Bref, un ouvrage qui ne m'a pas convaincue, là où j'attendais quelque chose de plus approfondi et systématique sur "les conséquences du virus dans les relations entre personnes", sur la façon dont les personnes s'adaptent et réagissent, individuellement et collectivement,  quelque chose qui fasse écho à l'image de couverture, par exemple. Mais il s'agit peut-être alors davantage de psychologie ou de sociologie. Globalement, tout cela m'a paru survolé, sans vrai liant entre les chapitres, pourtant censés "dialoguer" deux par deux.



Enfin, en plus de la bourde précitée, je ne félicite pas non plus l'éditeur (universitaire, de surcroît) pour les trop nombreuses coquilles qui émaillent le texte.



En partenariat avec les Editions Academia via Masse Critique de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          440
Masquer le monde

Reçu dans le cadre de la dernière opération Masse Critique, j'ai été particulièrement ravie de découvrir Masquer le Monde. M'étant débarrasser de ma télé lors du premier confinement (trop de communiqués hautement anxiogènes et confus nuisent à mon sens à une prise d'informations qualitatives), je m'informe désormais au sujet du virus de la Covid uniquement via les journaux, les livres et la radio.

Un ouvrage à visée socio anthropologique est donc pour moi toujours le bienvenu pour décrypter et comprendre les tenants et les aboutissants de la situation actuelle.

Aussi, je remercie chaleureusement les éditions L'Harmattan Academia ainsi que Babelio pour ce partage.



Depuis maintenant plus d'1 an et demi, la question du virus SARS-CoV-2 est omniprésente. Que l'on ait ou non été personnellement touché par la maladie, que l'on ait eu à souffrir de ses conséquences, on est contraint de construire notre quotidien en fonction de lui, bien malgré nous.



L'environnement et le monde auxquels nous étions habitués se sont profondément et durablement transformés. Une rupture sanitaire, sociale, économique, politique, anthropologique s'est opérée. Comme il est mentionné dans l'introduction de l'ouvrage (page 5), il s'agit d'un « point de bascule historique ».



Dans Masquer le Monde, 6 professeur.e.s à l'UCLouvain et membres du Laboratoire d'Anthropologie Prospective (LAAP) analysent, étudient, décryptent cette pandémie planétaire. Chacun à leur manière, à travers leur expertise, leur perception, leur terrain de recherche et d'étude, ils nous nous proposent différentes grilles de lecture pour comprendre la manière dont la pandémie a ébranlé le monde.



En premier lieu, une chronologie qui identifie les évènements clés internationaux ayant mené à la situation que nous connaissons aujourd'hui.



Nous découvrons ensuite les réflexions des 6 académiques. Différents points y sont abordés, parmi lesquels :



- Rapports et interactions de l'Homme avec son environnement naturel. Il y est notamment fait référence à l'imaginaire collectif concernant les chauves-souris.

- La Covid : un évènement devenu catastrophe planétaire (observée à travers les conséquences collatérales du virus).

- le masque, moyen de lutter contre la propagation du virus, est désormais un objet usuel. Participant à la « culture de la distanciation » (p. 78), il est devenu une norme sociale, un symbole collectif.

- Manières dont les états gèrent la crise.

- Apprentissage de nouveaux codes sociaux : distanciation physique, précautions sanitaires, entre-soi, façons d'investir et d'occuper l'espace public, …

- Réflexions sur la manière de concevoir la vie en communauté depuis l'apparition du virus.

- Sentiment d'angoisse et de peur (peur de perdre un être aimé, peur de la mort, de la souffrance et de la maladie) exacerbée par la pandémie.





En dépit de certaines références et paradigmes propres aux champs disciplinaires des sciences sociales qui peuvent paraitre de prime abord assez complexes (comme par exemple la collapsologie, la proxémie ou encore la phénoménologie), je note que la lecture de cet ouvrage peut sans difficulté être appréciée par les non initiés.



Les particularités stylistiques, les approches empiriques, les sensibilités, les analyses réflexives, les thématiques abordées, bien que différents selon les auteurs, sont très enrichissants du point de vue informationnel.



Chaque chapitre pouvant se lire indépendamment des autres, il reviendra à chaque lecteur d'approfondir et de consacrer davantage de temps et d'attention aux parties avec lesquelles il se sentira plus d'affinité.

Commenter  J’apprécie          122
Ma grande voyageuse

Elle s’est réveillée avec cette urgence à poser des mots, avec ce besoin de raconter la banalité de l’absence. Ce non-sens qui obsède. Juste l’envie de lui écrire. Pour la retenir encore un peu. Pour lui dire au revoir, lui dire sa vie, son amour aussi. Et puis peut-être, la laisser partir. Et réapprendre à sourire...

Un journal, mais pas n'importe quel journal, inutile de poser les jours...il s'agit de mois, de longs mois dans l'absence, de janvier 2018 à octobre 2019.

Un trou immense s'est creusé suit à la mort brutale et prématurée de la maman de l'auteur.

Alors les souvenirs reviennent, ceux que l'ont croient oublié, ceux agréables, ceux moins agréables.

Tout le monde, tout les lecteurs peuvent comprendre ce passage, cette lecture, cette vie qui devient différente, pour avoir l'avoir vécu, pour ne pas l'avoir accepté, même pour le vivre en lisant....qui sait...

Une maman, un papa, un mari, un enfant...les mêmes mots, les mêmes souvenirs, la même gorge serrée, les mêmes malaises.

En lisant Jacinthe Mazzocchetti on pense à notre ou à nos chers disparus.

C'est une lecture qui touche, qui bouleverse, avec des phrases courtes mais tellement vraies, les mots vous piquent en plein cœur...



A lire absolument, la gorge serrée "parfois-très souvent"...A lire pour comprendre qu'il faut aimer nos parents et peut-être le dire, une fois, deux fois, mille fois, quand il est encore temps...la vie est courte.



Merci à toute l'équipe Babelio, à Nicolas et aux Editions Académia pour ce livre.



Commenter  J’apprécie          90
Plurielles, femmes de la diaspora africaine

D’abord un grand merci à Babelio et aux éditions Karthala pour l’envoi de cet ouvrage.



Ici nous rencontrons vingt femmes. Vingt femmes qui forcent le respect. Vingt femmes au parcours différent, qui donnent, chacune à sa manière, une toute autre définition au mot courage.

Ces rencontres se dessinent autour d’un portrait photographique et du récit plus ou moins succinct de leur parcours.



Beaucoup de citations de ces femmes viennent illustrer les écrits des différents auteurs, donnant beaucoup de relief et de vie à ces histoires.

Le ton des portraits, très positif, ne s’arrête pas sur les obstacles ou les échecs (bien que ceux-ci soient évoqués), mais se concentre sur la réussite de ces femmes, femmes qui pourraient en apprendre à beaucoup tant au niveau du courage qu’à celui de la force de caractère.



Cet ouvrage rappelle aussi à quel point nous avons de la chance, en tant que femmes, d’être nées dans un pays comme le nôtre. Il permet de relativiser sa propre vie, ses soucis du quotidien, ses échecs… Il donne aussi envie de puiser dans la force de ces personnes, car rien ne les destinait à la vie qu’elles ont réussies à se forger que ce soit seules ou par le biais de rencontres inattendues.



Je dirais donc que c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert ce livre et avec beaucoup de respect que je l’ai refermé et lui ai trouvé une bonne place dans ma bibliothèque.

Commenter  J’apprécie          90
Ma grande voyageuse

Fragments de récit de vie. L'auteure a choisi la forme épistolaire pour parler à sa mère. Celle-ci est décédée inopinément quelques mois plus tôt laissant derrière elle une famille (dont sa propre mère) sidérée autant qu'éplorée.



Au fil des mois, de janvier 2018 à octobre 2019, Jacinthe Mazzocchetti écrit son désarroi, son incompréhension, sa tristesse, son chagrin, son mal-être, tous les sentiments et les émotions qui affluent. Elle dévoile des pans de sa vie privée en revenant sur des anecdotes vécues avec sa maman. Elle avait tant de choses à lui dire encore et surtout combien elle l'aimait. Chose qui n'est pas toujours facile à dire à sa propre mère. Tout n'a pas toujours été rose entre elles, mais cette mère l'a toujours soutenue dans ses entreprises (même si l'auteur ne s'en est pas toujours rendu compte) . Elle va fouiller dans ses souvenirs parfois confus, dans des caisses de photos pour retrouver des moments de bonheur.



Ces lettres n'ont pas de réponse évidemment, l'auteur ne peut que faire des suppositions tout en cheminant dans son deuil. Elle s'appuiera aussi sur sa propre expérience de mère et les questionnements de son fils , Thélio, l'obligeront aussi à aller de l'avant.



Ce livre est empreint d'énormément d'émotions qui prennent aux tripes ! Car c'est une histoire universelle. Tout le monde n'a bien sûr pas la même vie, mais chacun peut y retrouver aussi des fragments de sa propre vie. Ce n'est pas le premier livre de Jacinthe Mazzocchetti que je lis, et j'aime beaucoup son écriture : simple, poétique, faite de phrases courtes, très courtes parfois mais qui veulent tout dire.



Une auteure belge, des éditions belges : alors amis belges n'hésitez pas, ce livre mérite d'être lu !

Commenter  J’apprécie          89
Ma grande voyageuse

Un grand merci à Babelio et aux éditions Academia Littératures pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique Non fiction de juin 2022.



Témoignage bouleversant de l'auteure qui écrit des fragments, des lettres à sa mère qui vient de mourir tragiquement.

Écrire pour se souvenir, ne pas oublier, pour tenter de faire son deuil, pour tenter de se reconstruire.

Écrire car seule chose à faire durant les nuits blanches, l'écriture comme exutoire, libération des mots que l'on a tant de mal à dire à nos proches de leur vivant.



Jacinthe Mazzocchetti évoque ce jour en 2017 où elle a perdu sa mère.

Elle explique comment elle a décidé d'écrire pour libérer sa souffrance, mettre des mots sur ses maux.

De ses souvenirs d'enfance dans la caravane de ses parents, à son premier appartement à Liège, de la solitude à la folie en passant par la peur, de cette journée noire qui laisse des questions sans réponse, l'auteure pose la question de la reconstruction d'après deuil, de comment un évènement tragique bouleverse à jamais notre vie et celle de notre entourage.



A la fois tragique, poétique et philosophique, ce livre inclassable est une preuve d'amour indéniable d'une fille à sa mère.
Commenter  J’apprécie          70
Ton ombre, émoi

Un livre qui marque. l'autrice a construit son livre autour d'un questionnaire de 22 questions sur nos "relations" avec nos comportements sexuels. Relations larges qui vont de nos comportements sur la voie publique ainsi que dans notre intimité. Ces questions sont pour que nous puissions y réfléchir, que nous soyons l'harceleur(se), l'agresseur(se) ou la victime.

L'autrice fait l'exercice, à partir de sa vie personnelle ou de témoignages ? Peu importe, cela sonne tellement vrai !

Un livre à lire.
Commenter  J’apprécie          50
Ma grande voyageuse

Dans Ma grande voyageuse, Jacinthe écrit des fragments destinés à sa mère. Elle écrit son deuil. Elle écrit afin de combler l'absence, le manque. Jacinthe se livre, interroge le monde, s'interroge elle-même, elle cherche un sens nouveau à sa vie. Elle évoque des souvenirs et invoque l'avenir.



Émouvant récit. Avec poésie, l'autrice se confie indirectement à nous, ses lecteurs. Les mots de Jacinthe Mazzocchetti résonnent en moi, en cette période douloureuse de ma vie (la mort s'est invitée… décès d'un de mes êtres chers). Ses mots sont puissants, vont à l'essentiel.



Que pourrais-je écrire de plus ? Jacinthe exprime parfaitement la douleur, la souffrance causées par la mort d'un être qui nous est cher. Quant aux fragments, ils illustrent parfaitement nos pensées décousues liées au chagrin de cette absence définitive. Absence dans la vie, mais présence dans les coeurs : est-ce suffisant ? Je ne sais pas… le vide et le silence laissés par la mort de l'être cher, sont tellement… intenses.
Lien : https://wp.me/pc1Zwg-3AG
Commenter  J’apprécie          51
Là où le soleil ne brûle pas

4 nouvelles qui prennent aux tripes. Les protagonistes de chacune d'entre elles se retrouveront au final pour un même destin.

Une mise en avant de ce que pourquoi des personnes doivent quitter impérativement leur pays en espérant trouver une vie meilleure en Europe.
Commenter  J’apprécie          40
La vie par effraction

Le titre et la quatrième de couverture, « Ne pas baisser la tête. Jamais. » laissent entendre que les ados héros de ces nouvelles tentent de vivre, malgré tout, ils semblent induire un écho, une intention positive dans leur lutte pour vivre. Pourtant au début de ma lecture, j’ai d’abord été frappée, presque écrasée par le sombre, le rude, le violent de leurs destins.



Violence subie par Jessica, Eglantine, Nina, Vlad, Maria, Samira et les autres, violence qu’ils portent en eux aussi, violence des sentiments quand on aime trop et trop fort. Quand on n’est pas assez aimé aussi. Cette violence, elle a pour noms maltraitance, alcoolisme, viol, inceste, génocide, fuite, exil… mais elle n’est jamais clairement nommée, elle se dévoile au détour d’une phrase, dans un silence sur la page, dans un soupir noyé de larmes, dans un cri de souffrance aiguë. Comment pourrait-elle être nommée puisque, c’est bien connu, ces formes de violence se passent de mots, elles sont souvent sourdes et aveugles, elles ne voient pas l’autre, l’être en devenir comme une personne douée de parole. Heureusement, Margot, Léa, Louis, Julien et les autres essayent envers et contre tout de sortir du cercle vicieux, tentent d’exister face à des adultes souvent enfermés dans leurs certitudes, leur ordre (im)moral, quand ils ne sont pas défaillants, absents, voire inexistants. Car ce sont les ados qui sont les héros de ces nouvelles, avec leur désir de vivre ou d’en finir, leur fièvre, leurs questions, leur idéalisme parfois bien écorné, leur incapacité à prendre distance, leur vie dans l’instant, leur brûlure intérieure.



Pour évoquer ces vies d’ados, Jacinthe Mazzocchetti emploie un style nerveux, à phrases courtes, parfois heurtées, un peu comme cette course contre le temps, cette lutte que mènent nombre de ses héros, une écriture qui rend bien le « à bout de souffle » vécu par certains. J’ai dû m’y accommoder, de même qu’au côté un peu mystérieux des textes qui ne révèlent jamais complètement les choses. Il faut lui reconnaître une grande sensibilité, une empathie envers ses personnages, de la pudeur aussi si elle en disait trop, elle briserait les secrets intimes de ces adolescents si fragiles, qui ont déjà vécu des expériences tellement difficiles. Les corps trinquent, les personnalités se construisent vaille que vaille. Certains sont sur le chemin de la résilience mais pour d’autres, la route est encore si sombre, si remplie de souffrance… on espère qu’ils ne seront pas lâchement largués au fossé.



Un recueil exigeant sur le plan psychologique.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
Commenter  J’apprécie          40
Ma grande voyageuse

La mort de sa maman, inattendue, brutale, plonge l’auteure dans un désarroi profond.

Pourquoi ? Comment ?

Il restait tant de choses à lui dire, à cette maman artiste, fantasque, parfois déconcertante, parfois insaisissable…

Alors, elle lui écrit, jour après jour, en quête de ce qu’elle était, de ce qu’elles ont vécu, de loin, ou ensemble. Ses lettres creusent la profondeur des souvenirs, cheminement douloureux, chaotique, fait d’allers et de retours, cheminement nécessaire pour retrouver le souffle, la vie, et ne pas sombrer.

L’écriture exceptionnelle de Jacinthe Mazzochetti fait de ce récit épistolaire un long poème en prose, poignant et magnifique.

Commenter  J’apprécie          30
Masquer le monde

J'ai reçu ce livre grâce à un service presse avec Babelio. Je me rappellais pas d'avoir sélectionné ce livre lors de la sélection masse critique du mois dernier. C'est pourquoi j'étais peu enthousiaste de le lire. Et pourtant. Ce fut une lecture somme toute intéressante.



Ici, les auteurs nous décrivent leurs réflexions sur le covid. On a le droit à leurs idées, leurs point de vue et le résultat de leurs recherches, le tout, appuyé par leurs sources.



Les idées sont vraiment bien posé et exposé. Et bien qu'il y ai pas mal de longueur (si on est pas intéressé par le sujet ça peu être long) le tout est allégé par des illustrations et caricature tiré de journaux et autres.



Cependant, ça reste du lourd, du moins pour moi. Certains passages sont difficiles à digérer, et quelques peu assomant.



***

Un roman lourd, déprimant, mais intéressant sur les bases. Les idées sont bien exposées et développées.

Je ressort pas transformé par ce livre, mais ça reste lucratif.
Commenter  J’apprécie          30
Dans l'oeil de la pandémie

Lecture décevante en vue de mes attentes. En ouvrant ce livre je m'attendais à lire un essai scientifique abordant des thèmes tels que les conséquences sociologiques et culturelles qui découlent de la pandémie. En effet, je suis très déçue que les sujets évoqués sur la quatrième de couverture (montée des inégalités sociales, montée de la défiance et du conspirationnisme, effets culturels de la distanciation sociale,...) ne soient qu'abordés en surface et non réellement analysés. Le "face-à-face anthropologique" n'est malheureusement pas au rendez-vous.



Malgré l'organisation en chapitres, le récit est relativement décousu et manque de profondeur. De plus, les poèmes et photographies des deux auteurs insérés ici où là n'apportent rien au contenu déjà creux.



Ce livre dresse simplement un état des lieux de la gestion politique de la pandémie en fonction des États, rien de très instructif pour quiconque ayant suivi de près ou de loin les informations mais cela permet de résumer la situation mondiale de l'année 2020.

L'approche holistique de la pandémie choisie par les deux auteurs est trop succincte et n'offre ni approfondissement ni perspective si bien qu'on n'en retient finalement que très peu d'informations.



Commenter  J’apprécie          22
Dans l'oeil de la pandémie

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée ; je remercie donc Babelio ainsi que les Éditions ACADEMIA pour ce très joli "cadeau".

L'oeil de la pandémie est un état des lieux de cette crise sanitaire où tout le monde à du s'adapter du jour au lendemain aux nouvelles règles sanitaires.

Ce livre retrace la période des diffèrentes phases de l'épidémie de Covid19.

Les périodes de confinements, déconfinements,la communication faite par les dirigeants des pays du monde en entier et comment cette communication a été perçu par ses citoyens.

Notions de complot, de conspiration.

Comment nous avons vécu ces confinements, cette peur du virus, comment nous avons du nous adapter à cette pandémie, télétravail, gestes barrières, masques, vaccinations.

La gestion de cette crise par nos dirigeants. et le ressenti de la population.

Dans l'oeil de la pandémieJacinthe Mazzocchettitous les livres sur Babelio.com
Commenter  J’apprécie          20
Masquer le monde

À la veille du premier anniversaire du confinement dans les pays d’Europe occidentale, nous restons aux prises avec le SRAS-CoV2. Quelques mois après, que pouvons-nous retenir de cette crise ? Comment s’est-elle créée ? C’est ce à quoi des anthropologues ont tenté de répondre. Ce livre s'insère dans le débat de la crise Covid-19 sans être anxiogène, et sans devenir un pamphlet de théories du complot.



Le livre « Masquer le monde. Pensées d’anthropologues sur la pandémie » est un ouvrage collaboratif reprenant 6 articles scientifiques de 6 anthropologues différents.



Au début de « Masquer le monde », une chronologie nous est proposée afin de mieux nous rappeler le déroulement des différents événements de la crise Covid-19. Sans analyser cela, elle nous permet de nous situer, et de prendre conscience de ces éléments que nous avions suivis à l’époque sans vraiment s’y attarder. Elle permet ainsi la remise en contexte d’une crise qui nous a touché de plein fouet. C’est un outil qui était indispensable, selon moi, pour nous recentrer sur le sujet tout en prenant de la distance avec les débats stériles qui enflent à la télévision et sur les réseaux sociaux.



Ce livre est bien écrit et accessible dans son ensemble. Les différents chapitres nous proposent des pistes pour le futur sans donner une réponse finale. En effet, il est difficile à l’heure actuelle d’avoir des solutions concrètes et universelles. Comme les auteurs le rappellent, ce n’est qu’à la fin de la crise que l’on pourra l’analyser et la comprendre dans sa globalité. Un point positif dans ce type d’ouvrages, ce sont les sources. Si vous désirez aller plus loin ou vérifier ce qui a été dit, libre à vous de lire les notes bibliographiques.



« Masquer le monde » est plutôt court mais très enrichissant. En effet, il permet à tout lecteur de se poser des questions et de s’intéresser à cette crise sans qu’on « l’oblige » à être d’accord avec ce qui est écrit. Il permet une vue d’ensemble du point de vue de l'humain, et un essai de compréhension concernant la manière dont nous en sommes arrivés à cette situation.



Le seul point négatif que je vois dans ce livre est que, bien qu'il soit accessible au grand public, il n’y a pas de réelle vulgarisation scientifique à certains moments pour qu’une personne ne lisant pas ce type d’ouvrage soit assez à l’aise.



Plus de détails sur le livre sont disponibles dans ma chronique au lien ci-dessous:


Lien : http://dwfstory.news.blog/20..
Commenter  J’apprécie          20
Plurielles, femmes de la diaspora africaine

Chacune de mes lectures laisse une trace indélébile dans mon âme de lectrice. Je dois dire que cette lecture aura laissé une trace particulièrement forte en moi.



Plurielles, c'est l'histoire de 20 femmes issues de la diaspora africaine, qui témoignent de leurs difficultés, de leurs réussites dans une société occidentale qui leur semble parfois hermétique.



Ce livre a su trouver écho en moi, et je pense que c'est la raison pour laquelle j'ai autant apprécié ce livre!



Ces témoignages sont touchants, plein d'espoirs, les portraits dressés, loin des clichés habituels et je dois dire que ça fait du bien.



Je félicite les auteurs et photographes car la combinaison de l'écriture et de la photographie donne à un ouvrage une plus-value.



J'ai apprécié en apprendre plus sur de nombreuses cultures, même si j'ai regretté qu'il n'y ai pas encore plus de diversité!

Je conseille vraiment ce livre à toutes celles qui sont bercées entre deux cultures ou tout simplement celles et ceux voulant découvrir, explorer et s'enrichir.



Je tiens à remercier Babelio qui grâce à sa Masse critique, m'a permis de découvrir ce magnifique ouvrage des éditions Karthala!
Commenter  J’apprécie          20
Ton ombre, émoi

Il est difficile pour moi de catégoriser ce livre, c'est à la fois de la poésie, des nouvelles, un récit de choses... Mais ce qui est certain c'est que c'est un livre qui vous remue... On ne ressort pas intact de cette lecture! Mais elle est tellement bien présentée.

Au fur et a mesure des pages on se questionne sur soi-même, on se revolte contre ce qu'on lit. On se demande les cases qu'on aurait ou pas cochées.

Par cet ouvrage, Jacinthe Mazzocchetti bousclue les codes de la littérature, elle parvient a dépoussiérer notre vision des choses sans toutes fois choquer le lecteur.







Commenter  J’apprécie          10
Dans l'oeil de la pandémie

Cet ouvrage m’a été conseillé par une amie et je l’ai découvert avec intérêt. Si les questions liées à la pandémie sont omniprésentes dans l’actualité depuis plus d’une année, d’où une certaine lassitude, les discussions entamées par les auteurs m’ont permis de mieux comprendre et décoder à la fois les politiques publiques en œuvre, les vécus notamment de défiance et de colère ainsi que, et c’est là pour moi le principal apport de l’ouvrage, de penser au-delà de la crise (notion par ailleurs discutée dans l’ouvrage) en la restituant dans l’histoire et surtout en prenant la mesure du signal d’alarmes que représente la pandémie quant à notre avenir en termes d’enjeux sociaux, économiques et environnementaux. La conclusion générale est à cet égard particulièrement intéressante. J’ai aimé également le croisement des analyses et des écritures des deux auteurs, très différentes, même si un dialogue plus approfondi entre leurs approches aurait permis plus de fluidité et de cohérence. Je salue cependant leur volonté d’un ouvrage hybride, à tiroirs, et qui permet de picorer en fonction des intérêts de chacun.
Commenter  J’apprécie          10
Plurielles, femmes de la diaspora africaine

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et la maison d'édition qui a publié ce livre parce que ça m'a donné l'occasion de lire quelque chose de vraiment très prenant.



C'est un livre qui dès le premier coup d'oeil marque. La photo de la couverture est magnifique et toutes celles qui sont dans le livre le sont également.



Plurielles, c'est Elles. Vingt femme qui ont accepté qu'on parle de leur histoire, qu'on les prenne en photo. Ce sont des femmes pleines de force et de courage.



Je ne veux pas trop en dire car selon moi, il faut entrer dans cet ouvrage sans a priori, sans attentes, ignorant. Et il faut se laisser aller, peu à peu, grâce aux mots.



Cependant, il faut savoir que le titre est essentiel : "femmes de la diaspora africaine". La diaspora africaine.. C'est tellement mais tellement intéressant!



Bref, je recommande mille fois cet ouvrage! Tant pour son esthétique que pour son histoire, son message.



De l'humanité. Beaucoup d'humanité, même, s'en dégage.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacinthe Mazzocchetti (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Retrouvez la ville de Belgique... en suivant les indices

Ville d’origine de Simenon. Dans la série Magritte et Georgette, tome 4 de Nadine Monfils, elle est en eaux troubles. Pour Jacques Brel, " Et la neige sur XXX pour neiger met des gants. " Réputée pour ses 116 clochers, avec un nom de matière de bouchon de vin, il s'agit de…

Anvers
Bruges
Bruxelles
Charleroi
Dinant
Gand
Knokke-le-Zoute
Liège
Namur
Ostende

10 questions
30 lecteurs ont répondu
Thèmes : belgique , villes , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}