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Critiques de Jack-Alain Léger (22)
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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

Un ovni. Derrière sa jaquette chic et sobre, ce livre est un ovni. C'est là qu'un très grand merci s'impose envers « l'Editeur » et Babelio / Masse Critique sans lesquels je n'aurais sans doute pas eu l'occasion de découvrir cette perle surprenante.



Daniel-Louis Théron alias Jack-Alain Léger, dernier pseudonyme en date, alias Bibi comme il se nomme lui-même dans ce livre, fait son cirque : comme un funambule au-dessus de la piste aux étoiles, il balance au public des bribes de son enfance, de sa jeunesse et de ses débuts d'auteur. Et nous voilà au coeur d'un copieux bordel organisé. Révoltes et nostalgies, déclarations d'amour et canardages en règle... cette effervescence de réflexions larguées en vrac et savamment décousues (ne comptez pas sur un quelconque ordre chronologique, visiblement pas le genre de la maison) en heurtera peut-être certains, en crispera d'autres ou, au contraire, les emballera dès les premiers mots, ces mots dont Léger se joue avec une virtuosité singulière, provocatrice et faussement désordonnée.



De phrases longilignes en mots réinventés, il émane de cette prose tant d'érudition, de tumulte intérieur et de sensibilité exacerbée que toute tentative de commentaire, fut-il élogieux, m'est rapidement devenue intimidante. Peur de ne pas être à la hauteur, de mal interpréter l'auteur... Alors tant pis, je vais la jouer basique : même si j'en ai été la première étonnée, j'ai simplement adoré et j'attends la suite, puisque suite il y aura, Bibi l'a dit.




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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

Incroyable roman que ce Zanzaro Circus, dernier ouvrage de Jack-Alain Léger. Pause. Jack-Alain Léger. Connaissiez-vous ce nom ? Pour ma part, je l'avais vu cité un jour dans Rock&Folk. Patrick Eudeline lui avait consacré un papier. Je ne me souviens plus des termes employés ni même du propos de l'article mais je me souviens avoir noté ce nom dans un carnet déchiré.

A une époque, écrivait –mieux que ça- Patrick Eudeline, Jack-Alain Léger s'appelait encore Dashiell Hedayat et avait sorti un disque nommé « Obsolete ». J'avais noté ce nom et j'avais noté les titres de ses albums et de ses alias, que je trouvais très beaux : Si « Obsolete » était l'œuvre de Dashiell Hedayat, "La Devanture des Ivresses" était celle de Melmoth.

Beaux disais-je, beaux comme des pseudos que l'on prend pour se prétendre plus grand et plus fort. Dashiell Hedayat, Melmoth,.. Des noms d'écrivains de romans noirs et de bêtes bibliques. J'avais noté ces noms car déjà je les aimais. Un écrivain qui prétend s'appeler Dashiell ne pouvait que me plaire. Eudeline le présentait, je m'en souviens maintenant, comme un traducteur de Dylan et de Leonard Cohen. J'avais noté tout cela pour tout oublier ensuite des années durant.



Puis Youtube est arrivé. Ou bien en suis-je un jour arrivé à Youtube. J'ai dû à ce moment précis -alignement de planètes diraient les prophètes- ressortir mes carnets poussiéreux et taper le noms de Melmoth dans la machine infernale. je suis immédiatement tombé sur des titres sublimes. Non sublimissimes. Si « Chrysler Rose » semble avoir depuis fait l'Histoire, j'avoue un faible tout particulier pour « La mort multicolore », « Vous direz que je suis tombé » (Vous conviendrez, encore, de la beauté des titres, n'est-ce pas ? ) et « Long Song for Zelda ». Les textes sont très beaux et je n'ai cessé d'écouter ces titres depuis. La voix chevrotante, les incantations poétiques et parfois malhabiles,.. là encore, tout était fait pour me plaire, jusqu'à la pochette bleu du vinyle, comme sortie d'une nuit blanche et glacée.



Si j'avais donc écouté ses chansons depuis et les connaissais assez bien, je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire les romans de Jack-Alain Léger. Zanzaro Circus est le premier et, avouons-le, même en ayant les meilleurs a priori, je ne m'attendais pas à un tel feu d'artifice de la langue comme je ne m'attendais pas à lire ce livre en entier en un seul souffle et en une seule inspiration après avoir distraitement commencé la première phrase…

Ce livre est une autobiographie de l'auteur mais cela pourrait être autre chose. Il est d'ailleurs peu probable que vous lisiez ce livre pour en savoir plus sur cet auteur prolixe et protéiforme qu'est Jack-Alain Léger. Si ce dernier a publié de nombreux livre et a eu son heure de gloire, il reste encore très méconnu.

Ce livre, si vous deviez le lire, ce serait simplement pour lire un écrivain, un vrai, un grand. Et la vie de tous les grands écrivains doit être lue. Il m'est d'ailleurs arrivé, en lisant ce livre, de me dire que la littérature ne devait être que cela. Un sur-je qui fait valser les souvenirs en mille digressions et remembrances amères. Il y a de la douleur dans les phrases éparpillées qui font l'unique trame du récit de sa vie. Il y a de la beauté aussi. Car le style est à couper le souffle. On commence une phrase pour la finir quelques 200 pages plus loin, entre deux fulgurances et quelques descriptions acides. On y croise Sagan, Derrida, Liz Taylor, entre autres. C'est que Alias Melmoth a failli être une star. Il fut reçu comme un prince par Christian Bourgois. Sa voie en littérature était toute tracée. Peu de temps après -ou avant, on s'y perd dans ce récit brillant de mille feux simultanés- il reçut le prix Charles Cros pour son premier disque. Las, dans les deux cas, un grain de sable ou une volonté adverse de nuire aura toujours tout fait capoter et toute une vie d'écriture n'aura depuis de cesse d'essayer de réparer cela.

« Le mal est fait. La plaie saigne encore. » Ou encore, plus loin, comme un coup de poing au cœur : « Et te voici au bord des larmes, le cœur aux lèvres. Coupable. Tu écriras donc pour réparer. Mais réparer quoi ? L'irréparable ? (…) L'écriture c'est tout ce qui te reste quand tu as trahi, comme a dit grosso modo Jean Genet -tu n'as pas la référence exacte de ce propos. L'écriture est une cure. Mais quand tu n'écris plus ? Ne te reste que la mélancolie. Et le ressassement. Te revoici Zanzaro à 6 ans.» Car le Zanzaro du titre, c'est lui, et c'est sa vie que Jack-Alain nous raconte en prenant le parti illusoire de la sincérité absolue.





Reste que, dans les méandres de telles ou telles digressions, l'on se perdra assez souvent dans le récit, même si l'auteur nous tient continuellement la main ou du moins nous rattrape en temps voulu. Ainsi, après une digression qui a couru tout un chapitre durant : «Je reprends. Je ne perds pas le fil, ami lecteur. N'ayez crainte. Sous les ormes, autour de la table, volète un papillon que je me plais à imaginer de la rare espèce nabokov's pug (eupithecia nabokovi ), mais je ne me laisse pas distraire. » (p. 30).

Inutile également de jeter un œil à ce livre si lire des phrases longues de plusieurs pages vous rebutent. Elles sont toutes interminables et fourmillent de détails et d'idées, d'anecdotes et d'images. Ce sont des poèmes en prose à elles seules.

Je ne sais de quelle teneur sont les autres romans de Melmoth-Dashiell Hedayat-(…)-Jack-Alain Léger, mais je sais d'emblée que ce roman, le dernier de sa riche bibliographie, est une sorte de chef-d'œuvre et un point culminant de sa carrière littéraire. Si, comme moi, les biographies ou autobiographies d'écrivains vous intéressent, sachez, très chers, qu'il n'y en a pas trente qui vous feront autant chavirer que celle-ci.


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Vivre me tue

excellent - un roman passionnant ! La galère d'un beur qui a beau faire l'intégré, se faire prénommer par son père Paul au lieu de Mohammed, coller aux valeurs républicaines etc., aux yeux des autres, notamment des patrons qui l'auditionnent pour un job, il n'est qu'un «melon», un «raton», un «arbi».

Sur le marché du travail, son DEA en littérature comparée ne vaut pas un clou; désespéré, il se rabat sur des boulots alimentaires et précaires: livreur de pizza, réceptionniste chez une bibliothécaire raciste, veilleur de nuit dans un hôtel mal famé, point de chute d'une faune nocturne un peu destroy.

Tous les soirs, pendant sa permanence à l'hôtel, il recompose son histoire, indissociable de celle de sa famille, l'exemple type d'une famille dévouée et déracinée, en mal de reconnaissance: le grand-père mort pour la France, l'oncle victime d'une ratonnade le 17 octobre 1961 à Paris. Le père employé modèle à la SNCF, est mort à la suite d'un cancer. Le frère cadet s'extirpe provisoirement de la galère en se produisant dans un peep-show mais, à force d'anabolisants, il meurt dans une clinique de Hambourg où il est allé vivre auprès de son amant, un Kurde friqué. Après la mort de son frère, le narrateur décide de rentrer au Maroc. «Il se peut que je revienne dans quelques semaines, ou quelques mois, ayant perdu mes illusions. Je sais que ce sera tout aussi difficile là-bas, mais autrement.»
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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

J’ai abandonné ce livre à la page 99 sur 201. J’avais fait la moitié du chemin, j’aurais pu achever ma route. Mais je suis sortie épuisée de la logorrhée assommante de l’auteur. Sa parole folle, emballée comme un dragster sous acide, a eu raison de mon attention, de mon intérêt et de ma patience.



L’auteur parsème son propos d’expressions, de mots ou de phrases en anglais. D’ordinaire, j’aime le métissage et les textes cosmopolites. Mais là, sans raison peut-être, je reproche à Jack-Alain Léger une attitude de poseur un peu vaine et particulièrement agaçante. « La devise de ma mère, anglaise par son père, son élégance : ne pas peser, ne pas s’imposer, ne pas s’appesantir, avoir le désespoir gai, se retirer juste avant le heurt, se souvenir que la gloire est le deuil éclatant du bonheur, en rire, en rire de peur, glad to be unhappy ! comme chante Billie Holiday. » (p. 24) Apparemment, l’auteur n’a pas fait sienne cette devise. Je n’ai pas ressenti cette légèreté névrosée qu’il prône.



Jack-Alain Léger joue avec le texte et avec la page en changeant brusquement de police ou de casse. Le but est clair : ne se soumettre à aucune norme, refuser la routine, provoquer la surprise. Certaines parties sont intitulées « aria » ou encore « récitatif » : l’hommage à la musique est palpable. Il y a de la mélodie dans l’ADN de l’auteur, mais je n’ai pas su lire cette portée, ni suivre les notes. Anyway, the show must go on ! Mais ce sera sans moi.
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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

Bingo une fois de plus, j’ai tiré un bon lot : il est pas beau ce titre, elle est pas belle cette jaquette ? Sinon, non, je ne savais rien d'avance sur Jack-Alain Léger, n’avais rien lu de lui. Je découvre seulement maintenant qu'il a mon âge à peu près, et qu’il écrit et publie depuis plus de quarante ans !



Commencer une note de lecture par un avertissement, genre :

— attention, le plaisir de lire ce roman se mérite...

...c''est pédant, imbécile et snob, pardon.



Autrement dit, je préviens qu’il faut s’accrocher un peu quand même, pour y goûter. D’un autre côté si je me lance direct dans la description énamourée du style de Jack-Alain Léger, certains vont prendre peur, fuir, et ne pas revenir.



Mais il vaut mieux le savoir : les phrases sont longues, haletées, souvent sans verbe, savamment et efficacement travaillées. Le vocabulaire est riche et précis, ses registres varient à l’infini en passant par la poésie et l’argot. Des expressions en anglais, en italien, en espagnol, en allemand, sans traduction ou presque, émaillent le tout. Des citations sans leur source (juste un indice parfois, bien camouflé). Des litotes, beaucoup, des jeux de mots, souvent, des répétitions comme des riffs de guitare, des harmonies, des impros jazz. Des références littéraires subliminales, des évocations comme des hommages à des thèmes aimés (Hamlet, Don Quichotte, Stephen Dedalus, Anna Karénine, and many more). Le rythme exalté de cette écriture brillante est soutenu de la première exposition du thème, jusqu’à la coda. Lecteur, prend ton souffle, ne perd jamais le fil, accroche-toi ! Quand l’auteur fait passer sans transition apparente le je du narrateur à un autre personnage, c’est comme un solo offert à un ami musicien venu faire le bœuf avec lui Bibi. Moi, j'aime ça. J’en redemande (et j’en aurai puisque celui-ci est le premier d’une série de sept titres à venir, annoncés comme autant de volumes de Zanzaro Circus). Cependant je préférais prévenir...



A vingt ans, fan de Joyce, Bibi a écrit son premier roman sous le pseudo wildien de Melmoth. Fan de Dylan, il a aussi enregistré son premier album couronné par l'Académie Charles Cros, puis aussitôt mis au pilon par sa production qui finalement le juge trop subversif pour l'époque (on n'est plus en 68, fini la révolution !). En même temps, il travaillait à un mémoire savant sous la direction de Roland Barthes ! Alors que s'est-il passé pour que sa trajectoire de surdoué, ne mène pas Jack-Alain Léger tout droit à l'Académie Française, en même temps que vers le sommet des charts ? Les fenêtres du passé se sont-elles vraiment refermées ? Bibi raconte.



"Windows du passé surgies de l'oubli", le premier opus d'une autobiographie en construction, couvre l'enfance et l'adolescence de Bibi le Zanzaro, dit aussi Babar et La Grosse, avec quelques courtes incursions dans son futur. C'est le roman familial, le roman d’initiation aussi, d’un gamin précoce, sensible et créatif, rongé par la peur (justifiée) de perdre sa mère, et le ressentiment causé par le rejet (possible) d'un père pour son fils.

On avait cru en lisant "Rien ne s'oppose à la nuit", toucher le fond du malheur vécu par un enfant face à la maladie mentale de sa maman. L'histoire de Bibi est pire encore, car il y a un double fond, une double peine : il est lui-même atteint de trouble bipolaire et en souffre dès l'enfance. Ce qui m'avait manqué chez Delphine Le Vigan, c'est une écriture. "Zanzaro Circus" est un travail d'écrivain.



Allers et retours dans le temps, pirouettes, échappées dans l'espace : Jack-Alain Léger est un virtuose de la construction romanesque. Il s'est souvenu de son mémoire sur les récitatifs et les arias dans la musique baroque, cela lui donne une idée pour organiser son roman.Travail sans filet : pas de chapitres, pas de notes de bas de page, pas de repères chronologiques. De la légèreté, de la virtuosité, au service du récit émouvant d'une jeunesse plombée.



Sur la pochette de l'album "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band" des Fab Four, figuraient les représentations grandeur nature de différentes célébrités... un bazar coloré et sans protocole, clinquant, une parade de cirque en fanfare. Sur la piste du "Zanzaro Circus", Bibi présente lui aussi sa parade de personnalités qu'il a côtoyées, admirées ou moquées, plus ou moins sympathiques ou grotesques. Cela donne des morceaux de bravoure brillants, drôles, méchants : les enthousiasmes et les coups de gueule de Bibi le rebelle.



L'autre Bibi, le tendre, avait compris un jour, stupéfait, qu'il pouvait exister plus malheureux que lui : son copain de classe Hervé, souffre-douleur et martyr de ses parents multimilliardaires. Copain-miroir, Hervé aidera plus tard Bibi à se recomposer une meilleure image de lui-même. Jack-Alain Léger n'a pas fait de dédicace, mais j'aime à penser que c'est grâce à ce Hervé V*** que j'ai lu et aimé "Zanzaro Circus".



Et bien sûr merci aux Ours de Babelio et à Masse Critique ;)






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Being

Livre surprenant dans lequel on comprend les mots mais pas les phrases !

Cela commence comme une version gore du château de la Bête du film La Belle et la Bête de Cocteau. On ne sait pas trop qui est le châtelain mais il est plongé dans la nuit et le cauchemar commence. Description d'atrocités, débris de corps et autres horreurs dont je ne vois pas bien l'intérêt. Je dois dire que j'ai vite abandonné ce récit dans lequel il n'y a pas d'histoire. Il y a bien des lieux connus évoqués, comme Venise, ou des personnages identifiés, comme C... qui est parfois un homme, parfois une femme, mais on ne voit pas comment tout ça s'articule. J'ai trouvé ce texte incompréhensible.

J'ai l'impression que "Being" peut signifier "avoir été" comme un fantôme qui hante ce livre. Pourtant, aucune émotion ne s'est dégagée de ce labyrinthe de paroles sauf peut-être l'agacement.

Au départ, j'avais un faible pour l'auteur que je connais sous le nom de Dashiell Hedayat, le chanteur de Chrysler rose, chanson qui a marquée ma jeunesse. Il a écrit ce livre à 20 ans sous le nom de Melmoth mais sera connu sous un autre pseudonyme celui de Jack-Alain Léger. Melmoth est un personnage faustien, c'est le nom d'un mort-vivant qui ne pourra jamais trouver la tranquillité. Il ne l'a pas choisi par hasard.

J'ai souvent lu que c'était un auteur très intelligent, peut-être trop pour moi.





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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

Tentée par Daniel, j’ai souhaité découvrir cet auteur et son roman. Malheureusement, je suis totalement passée à côté et ai détesté le style, trop foisonnant et farfelus pour moi, que j’ai trouvé extrêmement fatiguant à lire… ça part dans tous les sens, et il faut être un lecteur très attentif pour suivre le rythme, c’est une véritable logorrhée et je n’ai pas vraiment saisi où l’auteur voulait en venir. J’ai donc baissé les bras au bout d’une petite cinquantaine de pages, prenant tout de même le soin de feuilleter la suite, sans que cela me donne envie de continuer ma lecture.
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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

Allons droit au but : je suis très partagé sur ce livre. D'abord, l'auteur mélange tellement d'idées, de souvenirs, de réflexions, que parfois, je ne savais plus où j'en étais. Ensuite, il règne dans son livre une sorte d'intellectualisme, d'élitisme que je n'aime pas. Non que je n'aime pas les intellectuels, mais j'ai du mal à comprendre le mépris qu'ils peuvent avoir pour ceux qui n'ont pas l'envie ou la chance d'égaler leur Grandeur. En cela Jack-Alain Léger me paraît un peu suffisant, pédant par moments. Disons que ce n'est pas la modestie qui l'étouffe ! En outre, il règle aussi des comptes avec des éditeurs, d'autres écrivains qu'il n'aime pas mais il ne les nomme pas toujours : j'ai donc eu parfois l'impression de rester un peu au bord de la route, de ne pas comprendre toutes ses colères et leurs subtilités ou plutôt, en tant que lecteur de base de ne pas pouvoir lire entre les lignes ce que les initiés peuvent eux comprendre sans décryptage particulier.

Par contre, le point fort du bouquin, c'est son écriture. Jack-Alain Léger manie, triture, chamboule les mots, les phrases, parfois excessivement longues, parfois jouant avec les assonances parfois avec verbe, parfois sans. Toutes les possibilités et tous les goûts sont présents. Certaines pages, surtout celles dans lesquelles l'auteur parle de sa mère et de leur maladie communes sont absolument magnifiques. D'autres passages sont plus crus, plus directs, plus violents mais toujours écrits sous cette forme de longues phrases, très virgulées (je ne sais pas si ce mot existe, mais il a l'avantage d'être compréhensible par tous !) Voilà donc mon dilemme exposé sous vos yeux concernant ce livre qui porte le sous-titre de Windows du passé surgies de l'oubli et qui est le premier d'une série de 7 racontant la vie de l'auteur avec des sous-titres comme Les entractes de ma vie ont été trop longs (citation du Marquis de Sade) ou encore Le gris de la griserie, le rose du morose, Zanzaro circus étant le titre générique j'imagine. Zanzaro est le surnom que Irena, la nounou italienne du narrateur, lui donnait quand il était petit : "Zanzaro (d'après le mot zanzara qui, en italien, signifie moustique...)" (p.76)

Un roman qui ne peut laisser indifférent, il peut heurter, répugner, fasciner, plaire séparément ou tout cela ensemble mais il ne provoquera pas d'avis tiède !

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Maestranza

Jack-Alain léger à sous-titré son « Maestranza » « Ni essai ni roman ce qu'on voudra ». Pour ma part, je trouve que cela ressemble à un récit mais c'est surtout un hymne à la corrida, berk ! J'ai pris ce livre à la bibliothèque quand j'ai appris que Jack-Alain léger est le pseudonyme de Dashiell Hedayat, le musicien qui a écrit Chrysler rose, chanson mémorable de mes années de lycée.



À l'aube du XXIe siècle le narrateur décide d'aller traîner sa déprime à Séville. le sujet pourrait ne pas être ennuyeux et pourtant il l'est profondément. Il y a un côté donneur de leçons qui est très désagréable. Il n'aime pas le tourisme organisé, les peintres sont incompris dans leurs oeuvres, et tout y passe, le communisme, le nazisme, les élus, la presse... Misanthrope sort de ce corps !

En plus j'ai horreur de la tauromachie alors quand je lis que c'est parce que nous sommes humains que nous tuons des animaux, ça me fait bondir.

J'aurais pu être plus vigilante car le titre Maestranza est le nom des arènes de Séville (arènes de la Real Maestranza de Caballería de Séville).

J'ai lu la moitié du livre et c'est déjà beaucoup. Je referais peut-être une autre tentative de lecture avec cet auteur qui a quand même fait un disque avec le groupe Gong, qui est une référence pour moi.





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Ali le magnifique

Dans cet ouvrage extrêmement prenant et remarquable, l'auteur nous conte l'histoire d'un jeune pris entre deux cultures, délinquant, révolté, asocial et dont l'élément déclencheur de la folie meurtrière est comme souvent dans la littérature ou au cinéma (au hasard "la cible vivante") la femme infidèle.

A partir d'un fait divers, le marseillais Sid Ahmed Rezzala, celui qui jetait les femmes hors du train...qui termine sa course par un suicide plus ou moins douteux.

Ce livre est tellement bien écrit qu'on a l'impression qu'un très grand auteur se cache sous le nom de Paul Smaïl, malheureusement peu connu ni reconnu à sa juste valeur.
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Vivre me tue



Paul SMÄIL, vous l’aurez compris, a soulevé mon enthousiasme. En se racontant il raconte aussi la discrimination de tous les jours, les dead-ends qui régissent certaines vies d’enfants de l’immigration, leur envie d’avoir une place, quelque part, n’importe où, les combats et leurs succès. Sans caricature excessive, même les personnages archétypaux servent là à enrichir le propos. Et surtout, l’écriture est superbe, drôle. Le langage en monologue interne est celui d’un jeune homme moderne, bien dans son temps et instruit, loin des clichés d’une langue déstructurée et sans verser dans le pédant qui tuerait le réalisme du personnage.



L’histoire dans l’histoire est également un énorme hommage à Oscar Wilde. “Le but de l’art est de cacher l’artiste et de réveler l’art”, Jack-Alain Léger a voulu rappeler au monde la pensée Wildienne, l’essence de la littérature doit rester la littérature. EN 1997, il a voulu mettre le monde médiatico-littéraire en France qu’elle avait perdu de vue la valeur artistique de la littérature, se contentant de mettre au panthéon du moment des œuvres avant tout voyeuristes, des œuvres où l’art vient en second et que les critiques littéraire ne lisent plus, se contentant de reprendre, en mouton, le marketing voyeur des éditeurs.

Jack-alain LEGER a sorti ce "Vivre ma vie" sous le pseudonyme Paul SMAÏL et a "vendu" une belle histoire d’immigré maghrébin rejeté par le système et qui se bat pour s’en sortir. Une histoire d’ascenseur social bien dans l’air du temps Chiraquien. En parallèle, il publiait "Ma vie" sous son vrai nom. Le même livre. Le premier eut les lauriers des médias, pas le second. Une escroquerie de l’auteur pour montrer l’hypocrisie du monde médiatique de l’édition.

J’ai fait comme l’aurait souhaité l’auteur, lu en me focalisant sur l’œuvre, oubliant l’auteur, son histoire et je dois dire que ...

C’est le livre le plus puissant que j’ai lu sur un personnage dans la marginalité. Pas un livre sur la banlieue mais sur la discrimination, sur l’injustice, sur l’identité nationale déniée à certains, sur la famille, la fratrie, l’amitié, l’amour de la femme et de la boxe.

Humour, chagrin, désespoir, littérature, émotions....

Style, fond, pertinence, actualité du propos.





« Le seul moyen d’exister est de jouer un personnage. On ne te demande pas ta vérité en ce monde, mais de ressembler le mieux possible à l’image toute faite qu’on a de toi... À celui que tu serais dans un téléfilm. »





(Chronique complète sur: http://www.loumeto.com/spip.php?article385)
Lien : http://www.loumeto.com/spip...
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Ali le magnifique

Jack-Alain Léger ; de son vrai nom Daniel Théron est multiple, complexe, inclassable.

Il nous a livré des pépites de modernité.

Le titre musical Chrysler Rose sous le pseudo de Dashiell Hedayat et le roman

Ali le magnifique signé Paul Smaïl.

Ali, son anti-héros est lui aussi plusieurs, mais il n'a qu'une obsession : devenir célèbre.

A défaut ; il deviendra serial killer.

Céline pour l'écriture ; Moravagine de Blaise Cendrars pour la folie sont les références que l'on pourrait trouver à ce roman noir et épouvantablement obsédant qui est aussi et peut-être surtout une critique de notre société du spectacle et de la consommation.

Underground.



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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

C'est vrai qu'il m'a fait aimer le style. C'est vrai aussi que quelques écarts de verbe n'étaient pas très utiles. C'est vrai enfin que l'égocentrisme du propos limite diablement l'envergure d'un ouvrage dont je dirais, parodiant le Canard, qu'on peut ne pas le lire.
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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Autoportrait au loup

Jack-Alain Léger avait initialement pensé à intituler son roman "Le Vif du sujet", "Autobiographie d'un autre" ou "Moï" avec un tréma pour désigner sa duplicité. Ce fut finalement "Autoportrait au loup". On le voit, même dans le choix du titre, l'auteur est plusieurs, ses doubles le hantent (celui de son frère mort, surtout). Avec ce texte, on entre sans détour dans le cerveau d'un bipolaire, avec ses éclats, ses pulsions, ses délires, mais aussi ses hontes et ses regrets. Le style est vif, baroque, touchant souvent, drôle toujours. Le récit se déploie comme un roman, entrecoupé par des transcriptions de séances psychanalytiques, et des développement sur la littérature, dont une étude d'une rare intelligence sur Proust et Mishima.
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Vivre me tue

Ce livre m'a permis de connaitre une date : le 17/10/1961!. Je n'en avais jamais entendu parler et j'en ai honte pour notre pays. Merci à Paul Smaïl de nous faire vivre ce que peuvent ressentir les immigrés dans notre société bien pensante et où bien sûr le racisme n'existe ni dans la police ni ailleurs.
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Mon premier amour

bouleversant.

j'étais jeune et encore inconsciente de la mort quand je l'ai lu. je ne suis pas certaine que je pourrais le relire aujourd'hui.
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L'opéra du moi

L’œuvre d’un écrivain virtuose et ingérable.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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L'heure du Tigre

C'est un livre que j'ai trouvé dans une boîte à livres (j'adore ces découvertes) quelques semaines avant de recevoir via Masse critique la biographie récemment parue de son auteur, Jack-Alain Léger.

Je ne reviendrai pas ici sur son œuvre (on peut se reporter à ma recension de sa biographie : https://www.babelio.com/livres/Azarel-Vous-direz-que-je-suis-tombe--Vies-et-morts-de-Ja/1511049/critiques/3531657), mais il faut savoir que la bibliographie alterne des essais et des romans très personnels, avec quelques parutions beaucoup plus grand public, comme L'Heure du tigre.

Ce dernier est long, certainement trop long. C'est inspiré, aux dires de l'auteur, des aventures du Comte de Monte-Cristo : Abel Young apprend dès le début du roman que son père biologique est un grand magnat de la presse ; à l'approche de la mort, il souhaite réintégrer ce fils caché au sein de sa famille. Ce qui ne se passera pas sans grincement, de dents, vous pouvez vous en douter.

L'intrigue n'est pas dépourvue d'intérêt, mais elle est malheureusement gâtée par de longs passages assez redondants et au style parfois bien ronflant.

Mais je ne me démonte pas à vais poursuivre la lecture de cet auteur par un de ses essais.

A suivre donc...
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Zanzaro circus : Windows du passé surgies de ..

Je vous présente aujourd’hui un roman que j’ai détesté au plus haut point. Enfin, je vous présente, c’est vite dit, je vais surtout donner mon ressenti car je serais bien en peine de vous dévoiler les subtilités (je ne doute pas qu’il y en ait) de ce roman…

Zanzaro Circus est le dernier roman de Jack-Alain Léger, auteur que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire. C’est sans doute une erreur d’avoir lu ce titre-ci sans connaître le personnage, mais passons. J’ouvre le roman, intriguée. Mon regard croise le sous-titre : « Windows du passé surgies de l’oubli » et je sens que j’ai fait fausse route en acceptant de lire ce titre. La citation qui suit me plaît pourtant : « De tous les personnages que crée un écrivain, les meilleurs sont encore ses lecteurs ». Oui, eh bien, justement, le lecteur est à mon sens complètement oublié dans ce roman. L’auteur s’est fait plaisir, à n’en pas douter, mais le lecteur, lui, est laissé à la marge. Ce roman est-il trop intellectualiste ? Je ne sais pas, mais je suis obligée d’avouer que je n’y ai pas compris grand-chose. Le style est vraiment très particulier : les phrases, parfois averbales, s’étirent à n’en plus finir. Un exercice de style périlleux, somme toute assez déplaisant pour la lectrice que je suis. La syntaxe proustienne y est modernisée en format « liste ». Les thèmes se suivent, que dis-je, s’enchevêtrent : l’auteur s’en prend à la presse à scandale, évoque Sagan, parle de son éditeur Charles Bourgois, fait référence à Stendhal, Antigone et Brassens, mentionne la guerre d’Algérie, se souvient d’un professeur d’Henri IV… C’est si décousu que ça en devient inintéressant. Le récit est, en outre, un éternel recommencement, favorisé par ces multiples digressions. Je ne sais pas si c’est un mauvais roman et je me garderai bien de formuler un tel jugement, mais c’est un roman que je n’ai pris aucun plaisir à lire et que j’ai trouvé incompréhensible…


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Ali le magnifique

Mieux vaut lire "Vivre me tue"
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