Jack Lang - Jack Lang : une révolution culturelle : dits et écrits
Michel-ange, depuis ses dix-sept ans et l'accostage incroyable des caravelles espagnoles aux Amériques, le sait. Il sait que l'Infini est une question de point de vue. [p.17]
C'est peut-être dans son insidieuse action sur ses victimes que le racisme est le plus odieux. Car elles deviennent complices, malgré elles et inconsciemment, de la dévalorisation qu'on leur inflige. Desmond Tutu raconte qu'un jour, alors que son avion subissait de fortes turbulences, il s'est surpris à penser: " C'est vraiment inquiétant qu'il n'y ait pas de Blancs dans le poste de pilotage".
Ainsi la "Pietà" qui divorce avec l'exaltation contemporaine pour lui préférer un désespoir recueilli. L'allégresse mariale a cédé le pas à une dévotion mystique, l'idéalisme rayonnant à un réalisme crépusculaire.
Le "programme" du roi peut se résumer d'une formule: "chasser l'ignorance". Le livre en est le premier instrument et, là aussi, François donne l'exemple, à en juger par l'étonnement du secrétaire du cardinal d'Aragon devant le contenu de la bibliothèque de Blois : "Littéralement comble de livres, sans compter ceux qui sont dans les coffres, dans une autre pièce.Ces livres sont tous de parchemin, écrits à la main en très belles lettres, ornés de soies de diverses couleurs, avec dorures élaborées et fermoirs d'argent doré."
Diluant sans cesse le plaisir dans la tristesse, Michel-Ange souffre de jouir. Et inversement. Déchiré entre ses hautes aspirations et sa basse extraction, entre un absolu créatif et une vie singulière, il confesse ne pouvoir jamais prétendre à la satisfaction.
Le style de François, c'est l'affirmation de la vie.
Le pinceau en dit parfois plus long qu'une plume.
Bâtir est une activité digne d'un roi.Elle matérialise une puissance, elle signe la trace d'un homme.La splendeur architecturale est donc une nécessité politique, comme sa bravoure.En un sens, la château est un trophée.

François Mitterrand, une force tranquille...
" Vingt ans après sa mort, cent ans après sa naissance, François Mitterrand n'a jamais été aussi nécessaire. Le temps a fait son œuvre. L'agressivité de circonstance a reflué. Les déçus permanents ont mis de l'eau dans leur vin aigre. Surtout, les historiens ont fait la part des choses. Ils ont redonné du crédit à une œuvre majeure, à un double septennat progressiste et libérateur, où la justice et l'égalité ont gagné beaucoup de terrain. J'ai accepté avec ferveur de faire revivre la mémoire d'un président de gauche qui a fait de moi son ministre de la Culture et de l'Education. Je me suis confronté à l'ensemble de l'action du politique et de la vie de l'homme, avec ses méandres, ses silences, ses échecs. Mais aussi et surtout, avec sa constance dans les convictions, son acharnement dans la bataille, son brio dans l'accomplissement de sa tâche. J'ai été le partenaire de François Mitterrand dans cette entreprise de transformation des mentalités et des attitudes d'un pays qui avait besoin de s'émanciper, de se moderniser. Nous n'avons pas toujours été d'accord sur tout, mais jamais cela n'a jamais altéré notre proximité confiante, notre enthousiasme fidèle. J'ai été un ami admiratif, un compagnon chaleureux, un soutien offensif et créatif.
Je suis heureux de faire revivre cet acteur majeur du changement et de conjuguer son souvenir au présent de l'incitatif. "
Goethe résume ainsi son désarroi né de la contemplation de cette aveuglante beauté ("le Jugement dernier") : " Et pour l'instant, je suis si fanatique de Michel-Ange, que je ne suis même pas capable de goûter la nature après lui, puisque je ne peux pas voir avec des yeux aussi sublimes que les siens."