Parenthèse...Jack-Laurent AMAR
Connaissait-on jamais vraiment quelqu’un ? L’homme qu’ils recherchaient était un calculateur au sang-froid, un penseur qui analysait et allait jusqu’à disséquer ses propres conclusions avant d’agir.
(...) Alzheimer ressemblait à une double peine ; un deuil qu'il fallait se préparer à vivre par deux fois. La maladie, disait-elle, vous retire d'abord tout ce qui fait d'une personne qu'elle est unique à vos yeux. En lui volant sa mémoire, elle brise cette douce complicité qui vous unit, parce que l'amour repose toujours sur une passerelle invisible, une passerelle édifiée par les souvenirs. Elle dépouille alors le cœur du malade de tous ces instants magiques pour ne laisser aux yeux des proches qu'une enveloppe vide (...) Après avoir grignoté l'esprit avec perversité, elle vend le corps comme un vulgaire morceau de viande à son amie la faucheuse.
Le bonheur n'est rien d'autre qu'un funambule qui peut basculer et perdre l'équilibre d'une seconde à l'autre...
Étrangement, son ventre se noua au souvenir de cet homme qui, la veille au soir, l'avait prise dans ses bras. Aussi stupide que cela puisse paraître, il était ce soupçon d'espoir qui, à ce moment précis, éclairait ses doutes. Une once de lumière indéfinissable qui refusait de s'éteindre, même dans l'abysse de ses pensées les plus noires.
La routine, c'est le cancer de l'amour.
Nos rêves sont le miel de nos désirs, mais irrémédiablement ils sont chassés par d'autres rêves, parce qu'il est dans notre nature de regarder devant en oubliant de savourer l'instant présent.
(...) ce n'était plus des larmes de tristesse, mais des larmes de souvenirs, celles qui font faner les yeux et fleurir le cœur. Croyez-moi, la différence est de taille...
- Vous demandez au peuple de se serrer toujours un plus la ceinture, de partir au combat, et vous restez à l'abri de la bataille dans vos bureaux climatisés. Les rois étaient plus crédibles que vous ne l'êtes. Ils avaient au moins la décence de se battre aux côtés de ceux qu'ils envoyaient à la mort !
- J'ai beau connaître cette histoire, ça m'épile les couilles à la cire chaude de l'entendre à nouveau !
Nier l'évidence est parfois plus facile que de l'accepter, surtout, lorsque cette évidence vous dérange.