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Citations de Jackie Copleton (135)


page 173
Comment lui dire que je savais qu'elle était morte tant je sentais le vide d'elle, cette vacuité au fond de moi, là où une mère porte l'âme de son enfant ?
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Il n'existe pas de mot pour ce que nous avons entendu ce jour-là. Il ne doit jamais y en avoir. Donner un nom à ce son risquerait de signifier qu'il pourrait se reproduire. Quel terme serait à même de capturer les rugissements de tous les orages jamais entendus, tous les volcans, tsunamis et avalanches jamais vu en train de déchirer la terre et d'engloutir toutes les filles sous les flammes, les vagues, les vents ? Ne trouvez jamais les termes adéquats capables de décrire une telle horreur de bruit ni le silence qui s'était ensuivi.
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Endurance

L'anthropologue Ruth Benedict a un jour déclaré que le fondement de la culture japonaise est la honte et celui de la culture américaine, un certain sens du péché ou de la culpabilité. Dans une société dont la honte est la pierre d'achoppement, perdre la face équivaut à avoir un ego détruit. Par exemple, jadis, les guerriers samouraïs étaient des hommes fiers. Lorsqu'ils étaient trop pauvres pour se payer un repas, ils gardaient un cure-dent aux lèvres pour montrer aux yeux du monde qu'ils venaient de manger. (p. 11)
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Malgré la distance, ................ j'étais suffisamment près pour savoir qu'il s'agissait du bruit qui accompagne la fin de toute existence.
Jamais encore, je n'en avais entendu de semblable.
J'eus l'impression que le coeur du monde venait d'exploser.
Certains allaient le décrire par la suite comme un bang, mais il ressemblait plus au fracas d'une porte se rabattant violemment sur ses gonds ou à la collision de plein-fouet d'un camion-citerne et d'une voiture.
Il n'existe pas de mot pour ce que nous avons entendu ce jour-là.
Il ne doit jamais y en avoir.
Donner un nom à ce son risquerait de signifier qu'il pourrait se reproduire.
Quel terme serait à même de capturer les rugissements de tous les orages jamais entendus, tous les volcans, tsunamis et avalanches jamais vus en train de déchirer la terre et d'engloutir toutes les villes, sous les flammes, les vagues, le vent ?
Ne trouvez jamais les termes adéquats capables de décrire une telle horreur de bruit ni le silence qui s'était ensuivi...
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Partager un parapluie

Al-ai-gasa : à l'époque féodale, hommes et femmes en relations intimes n'étaient pas censés se montrer proches l'un de l'autre en public, sans même parler de bras entrelacés ou de mains tenues. Une des rares occasions où ces gestes étaient permis étaient les jours de pluie, quand ils pouvaient jouir de l'intimité d'un parapluie partagé. En conséquence, si un homme proposait un parapluie à une femme, son geste était souvent interprété comme l'expression implicite de son amour pour elle. Depuis lors, un homme et une femme amoureux se décrivent comme partageant un parapluie. (p. 141)
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Il vaut mieux que les secrets restent ce qu'ils sont, des secrets. Le passé est le passé. Rien de bon ne peut sortir de ce ratissage de charbons déjà consumés.
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Cette vie est souvent au-delà de toute logique. Nous n'en trouverons jamais le moindre sens mais pour autant, nous ne devons jamais la laisser nous vaincre. Nous nous devons de garder cette fortitude envers ceux qui ne sont plus avec nous.
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Le vent

Kaze : le vent aussi bien que la pluie sont plus que de simples phénomènes naturels pour les japonais. Il existait une ancienne croyance selon laquelle le vent était créé par les allées et venues de dieux invisibles. En conséquence chez les anciens, tous les vents, hormis les mauvais et les méchants, étaient littéralement -kamikaze- (vents divins) (p. 315)
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Jackie Copleton
Saashi: ce mot peut se traduire librement par"compréhension", "sensibilité", "considération". Au japon, il s'agit d'un concept important régissant les rapports entre individus. En termes de modestie et de sincérité, deux principes que les Japonais estiment particulièrement, parler de soi directement n'est pas bien vu. On attend des gens qu'ils devinent ce que les autres ont l'intention de dire. S'ils ne sont pas suffisamment perceptifs et osent poser des questions indiscrètes sur des points restés en suspens, ils sont considérés comme grossiers [La Voix des vagues, Les escales, 2017]

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- Moi aussi, vous auriez dû me voir,quand j'étais jeune dit la vieille en riant. Ce corps que j'avais.
..
- A l'époque, les hommes, et ils étaient nombreux, attendaient leur tour pour venir frapper à la porte de mon père, avec des cadeaux, des demandes en mariage, des larmes et des poèmes. Oh, tellement de poèmes. Et toujours quelques abominables haïkus. Il était obligé de les chasser à coups de balai. c'est vrai.
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Comment lui dire que je savais qu'elle était morte tant je sentais le vide d'elle, cette vacuité au fond de moi, là où une mère porte l'âme de son enfant ? (p. 161)
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Vous ne devez pas gâcher vos talents d’artiste. C’est tellement beau de pouvoir montrer au monde la façon dont vous le voyez, ses ombres, ses lumières et les espaces entre les deux. Des détails qui nous échappent dans la vie quotidienne. L’art nous rappelle tout ce que nous n’avons pas le temps de voir.
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Je le regardai rentrer dans la chambre, étourdie par la fièvre et ébranlée par sa présence. Je détestais l'idée qu'il me voie aussi faible. Comment osait-il introduire son chagrin dans notre maison sans y avoir été invité ? Qui était-il pour la pleurer en ce lieu ?
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Son silence me fit l'effet de la lame d'un bourreau encore sanglante après l'exécution. Il finit par me dire :
- Vous devriez rentrer chez vous et les attendre.
Comment pouvais-je rentrer chez moi ? Comment pouvais-je attendre qu'ils ne reviennent plus ?
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Même la douceur de la pénombre ne parvenait pas à déguiser ses cicatrices.
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Vous ne devez pas gâcher vos talents d'artiste. C'est tellement beau de pouvoir montrer au monde la façon dont vous le voyez, ses ombres, ses lumières et les espaces entre les deux. Des détails qui nous échappent dans la vie quotidienne. L'art nous rappelle tout ce que nous n'avons pas le temps de voir. (p. 199)
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Je relevai une seconde les yeux vers une photographie au mur encadrée de bois noir. Le soleil en avait blanchi les silhouettes mais on distinguait toujours Hideo en uniforme d’écolier, debout entre ses parents, Yuko et Shige. Le 9 août, chaque année, Kenzo sortait son meilleur pur malt importé d’Ecosse, en préparation de cette journée. A mesure qu’elle s’écoulait, nous faisions un sort à la bouteille, son goût tourbé persistant sur nos langues, pendant que mon mari créait de nouvelles destinées à notre petit-fils. Certaines années, il en faisait un marin, d’autres un homme de loi, parfois même un poète vivant dans les montagnes. Il était beau, gentil, plein d’esprit. Il avait un bataillon d’enfants solides ou une maîtresse en France. Sa vie était joyeuse, exotique, pleine d’aventures. L’homme à ma porte ne cadrait guère avec cette image de film familial. Ce n’était pas la fin que je voulais pour aucun d’entre nous. Ce n’était rien d’autre qu’un monstre, un de plus, sorti des décombres de Nagasaki.
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- Yuko et Hideo sont-ils morts pour une raison, pour que la guerre puisse se terminer? insistai-je.
- Ils sont morts parce que nos ennemis disposaient de plus grosses bombes, ils sont morts parce que l'Amérique a voulu donner une leçon au monde, ils sont morts parce qu'ils n'ont aucune importance.
- Pour nous, ils étaient importants.
Il sécha son verre en faisant la grimace.
- Nous non plus, nous n'avons pas d'importance, Ama, tu ne comprends donc pas?
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Kodakara : comme le dit un poète japonais du VIIIe siècle, il n'est pas de trésors plus précieux que les enfants. Selon les croyances populaires japonaises, les enfants sont des cadeaux du paradis, et ceux qui sont âgés de moins de sept ans méritent une attention particulière. Ces croyances ont une profonde influence sur leur éducation, avec pour résultat une relation étroite entre mère et enfant.
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J’eus l’impression que le cœur du monde venait d’exploser. Certains allaient le décrire par la suite comme un bang mais il ressemblait plus au fracas d’une porte se rabattant violemment sur ses gonds ou à la collision de plein fouet d’un camion-citerne et d’une voiture. Il n’existe pas de mot pour ce que nous avons entendu ce jour-là. Il ne doit jamais y en avoir. Donner un nom à ce son risquerait de signifier qu’il pourrait se reproduire. Quel terme serait à même de capturer les rugissements de tous les orages jamais entendus, tous les volcans, tsunamis et avalanches jamais vus en train de déchirer la terre et d’engloutir toutes les villes sous les flammes, les vagues, les vents ? Ne trouvez jamais les termes adéquats capables de décrire une telle horreur de bruit ni le silence qui s’était suivi.
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