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Critiques de Jacqueline Daussain (8)
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La journée mondiale de la gentillesse

J'aime les auteurs qui savent écrire sur la difficulté de l'extrême sensibilité des rapports humains. J'ai plongé allégrement dès les premières lignes dans l'atmosphère de chacune des nouvelles de ce recueil avec une joie immense. D'une intensité rare et d'une intelligence à tous les étages, j'ai renoué avec le plaisir des nouvelles, plaisir resté en berne depuis des années.



La subtile écriture de Jacqueline Daussan sait nous immerger au plus profond de chaque intrigue en quelques lignes, en quelques échanges, avec des dialogues ciselés et travaillés à souhait. Force est de reconnaître que tous les personnages se tiennent et nous dévoilent un pan de leur histoire qui ne peut que nous interpeler à chaque fois, de telle sorte qu'on s'y reconnait, qu'on se sent concerné, touché profondément.



Je me suis prise d'empathie pour Gloria la mère de Joséphine l'adolescente pénible, mais aussi pour celle qui a « une si grande étendue de peau à caresser » et dont on ne connaîtra pas le nom mais qui nous racontera son beau sursaut de vie, il y a Bichette la chienne qui empêche Christel de communiquer avec sa mère âgée… et vingt autres encore à nous dire leurs colères, leurs solitudes et parfois leurs doutes. Le tout est rendu possible grâce à une justesse analytique des relations humaines rarement égalée en si peu de pages.



Il y a les femmes au fort tempérament, celles qui sont dans la peine, les hommes dans l'expectative d'une décision irrémédiable, et puis les autres qui nous décrivent notre monde contemporain avec ses travers et son absolue humanité pas toujours facile à trouver. Tous se battent contre la dureté de l'existence, la précarité, les séparations sous des tonnes de carapaces sociales et quelques non-dits.



L'auteure sait admirablement donner corps à ses personnes en quelques mots, et fait bien plus que dresser subrepticement leurs portraits, elle nous narre leurs quêtes dans lesquelles les tourments s'expriment pourtant avec une merveilleuse pudeur. Aucun pathos, aucun trémolo… nous sommes dans l'orfèvrerie de la Nouvelle, et c'est dû à la sensibilité de Jacqueline Daussan. Elle sait entrer dans l'âme des gens, de ceux qu'elle raconte, et dans la nôtre aussi pour nous dire ce qu'est souvent la vie, et ce à quoi on aspire tous.



En lâchant l'information qui éclaire notre compréhension de l'intrigue en quelques lignes, mais en en gardant toute l'essence jusqu'à la fin, elle excelle dans l'art de la chute.



Il y a fort longtemps que je n'avais pas lu de nouvelles, les dernières étaient « Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part » d'Anna Gavalda. Ici, c'est encore plus fort, car les vingt-trois textes sont à égalité, et le style est juste parfait à mon goût.



Oui, Jacqueline Daussain maîtrise l'art de la nouvelle avec un supplément d'âme rare et délectable. Merci donc à Babelio et aux éditions Quadrature pour cette excellente journée mondiale de la gentillesse. Ce recueil est un petit bijou !

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La journée mondiale de la gentillesse

Ce ne sont pas moins de vingt-deux nouvelles qui émaillent ce recueil de Jacqueline Daussain, le deuxième qu’elle publie chez Quadrature. Des textes courts, de deux à sept-huit pages, dont de nombreuses nouvelles à chute. C’est la première qui donne son titre au livre, où une quadra toute fraîche reçoit des marques de gentillesse inattendues dans le bus et dans la rue ; elle se rend compte que c’est son look « lendemain de la veille » sans maquillage, cheveux sales cachés dans un foulard, qui fait croire qu’elle est gravement malade. Ca fait hurler de rire sa « copine Rita qui rit toujours » et elles se prennent à jouer les malades quand elles ont envie de rire, de s’évader du quotidien et les réactions des gens sont surprenantes…



Cette nouvelle contient tout ce qui fait l’univers de Jacqueline Daussain : des gens ordinaires, la vie de tous les jours, un regard un brin décalé, un langage vif, direct, familier si nécessaire mais jamais choquant tant l’auteure est au plus près de ses personnages. En quelques pages, elle donne vie et profondeur à un personnage, brosse une situation de vie, capte les doutes, les peurs, le désir de bien faire comme le dit si bien la quatrième de couverture. Ca se passe dans un hôpital, dans la rue, dans un home pour personnes âgées, à la maison, ça parle d’amour, de divorce, de vieillesse, de deuil, de bébés, d’adultes et de vieillards : on peut tous reconnaître une situation vécue, une peur, une erreur, une envie, un amour, un désamour. C’est proche de nous mais il y a la petite touche Jacqueline Daussain, inimitable, un grain de fantaisie, un humour, un réalisme parfois féroce, une émotion qui rendent ses nouvelles vraiment attachantes.



On passe par toutes les couleurs des émotions avec ces textes. Je vous en donne quelques exemples pour vous mettre l’eau à la bouche :



Une si grande étendue de peau à caresser m’a fait vibrer et sourire : c’est la résilience, grâce à la découverte de l’écrivain Colette, d’une femme grosse et délaissée par son compagnon.



Ce n’est pas pour une fois m’a touchée : un père divorcé demande à passer plus de temps avec ses deux enfants, il vient d’apprendre que son père est gravement malade et ne sait comment affronter la situation.



Le papa de Pépette m’a fait frémir : une jeune mère est au chevet de son bébé dans le coma, on comprend au fil de ses pensées comment cette petite fille est arrivée là (Britney-Di, ça ne s’invente pas, il fallait bien mettre un peu de sourire dans cette histoire tragique).



Evidemment, la nouvelle qui m’a le plus fait rire est Cadre à Beauneux (Patrick Dupuis, l’éditeur, m’avait prévenue à la Foire du livre : ce livre est à conseiller à ceux qui ont un « petit fond catholique de tradition » – haha) : une employée d’un sanctuaire marial raconte comment elle en est venue à travailler là, « grâce à » un prêtre qui lui a appris, à elle et à bien d’autres Jojo, à discerner les vertus chrétiennes, surtout la chasteté bien sûr.



Vous l’aurez compris, j’ai passé un bon moment en cette Journée mondiale de la gentillesse !
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La journée mondiale de la gentillesse

22 textes de quatre à six pages en moyenne, mettant en scène des gens ordinaires, sans chutes particulières, des tranches de vie comme j'aime. Une tension supportable, assez pour ne pas lâcher, mais pas trop pour ne fatiguer les nerfs. Je le répète, c'est comme j'aime!



Le lecteur est tout de suite 'en situation', une histoire se déroule, et on laisse les protagonistes à leur vie, c'est bien ainsi. Par exemple les deux amies de La journée de la gentillesse (découvrir ce que c'est!), les parents de Britney-Di (glaçant), et ces père/fils ou mère/fille se découvrant (un peu), et ces divorcés se débrouillant cahin-caha avec leurs enfants.
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La journée mondiale de la gentillesse

C’est un petit livre de rien du tout qui vous cueille entre deux émotions.

C’est une Belge qui ne raconte pas d’histoires drôles…enfin pas que. Pourtant, chacune d’entre elles pourrait commencer par « C’est l’histoire d’un mec… », ou d’une nana.

C’est un assemblage hétéroclite de petits bouts de vie volés par le trou d’une serrure, happés derrière une fenêtre embuée, saisis dans un regard fatigués, brodés à partir d’un mot ou d’une bribe de conversation, dérobés dans une confidence, vécus ou inventés, qui sait ?

Qu’importe. Il y a dans chacun de ces textes brefs, quelques pages à peine, autant de force, de mélancolie, de poésie, autant de fantasmes, de projections, d’angoisses, que l’on peut en trouver chez Baudelaire lorsqu’il écrit « A une passante ».

Avec « La journée mondiale de la gentillesse », Jacqueline Daussain rend tout son sens au terme de « recueil de nouvelles », car c’est en véritable glaneuse de fragments d’existences qu’elle nous convie à glisser, en toute discrétion, en toute émotion, d’une parcelle de vie à une autre, d’un personnage au suivant, laissant ricocher les échos de ces brefs instants dans la mémoire ou le vécu de ses lecteurs.


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La journée mondiale de la gentillesse

5 étoiles ✨
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Après ta mort

Tonio, la soixantaine, se retrouve veuf après un nuit d'amour et un stupide accident de camion.

Son quotidien plonge. Finies les chansons au chantier avec les gars, fini de regarder le beau corps de sa femme. Désormais il s'assoit seul sur le grand canapé blanc immaculé qu'elle avait soigneusement choisi.

C'est difficile de se lever, la journée passe lentement, l'après-midi il s'ennuie comme un rat mort et le soir il cherche à dormir à 21h mais ne trouve pas le sommeil.

Son moral plonge inexorablement, le réconfort de l'alcool est là et même les grandes joies familiales le laissent de marbre. Quel but donner à sa vie désormais ?

Un roman court, rapide et facile à lire sur une histoire de société qui nous arrivera à tous : la solitude lorsque l'autre décède. Une excellente histoire rondement menée, écrite en 'facile à lire et à comprendre'.
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La journée mondiale de la gentillesse

Ce livre est un ensemble de nouvelles. La vie quotidienne et les affres de nos journées sont mises en avant. Le titre, je l'avoue, m'a trompé. Je m'attendais à des histoires sur la gentillesse, des nouvelles sur ce thème en tout cas. Et bien, ce n'est absolument pas le sujet. J'ai trouvé les histoires plates et sans envergures. A la rigueur, mes collègues de travail ou bien mes voisins peuvent me dire la même chose….Très déçue.
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Namur-Bruxelles Aller-Retour

J'ai reçu ce livre en prêt et il m'a beaucoup plu. Très simple, pas de fioritures, pas de "too much". Un livre simple et touchant dans sa simplicité et authenticité... Etant belge et connaissant les villes de Bruxelles et Namur, c'est d'autant plus sympa de se repérer et de voir les lieux dont il est question dans ce livre...
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