Lame acérée, ébréchée de tant de crimes et roulant sur ses oreilles-roues, charettes de la mort et sexe érigé écrasant la folle humanité. La ronde peut commencer, des joies sans fin. La souffrance y sublime l'infinie jouissance . La tristesse des mornes nuits d'orgie vécues comme un rêve - ou bien rêvées comme la vie- en est le prix.
Avec Goya le plaisir est constamment mêlé de douleur. Sous l'image, souvent, Goya place des mots qui semblent plaisanter ou se moquer des personnages. Mais ces plaisanteries, pas toujours compréhensibles, font mal car Goya dépeint partout la souffrance humaine, le difficulté pour l'homme de vivre dans une société qui rejette ou bafoue, qui opprime ou détruit : la guerre qui ravage alors son pays lui fournit un thème sur l'horreur duquel il revient sans cesse.
Constructions de murs, d'escaliers, de ballustres
- balcon et clocheton - les formes
pénètrent toute la composition.
Mais l'humain est le centre.
[...]
Masses opposées de couleurs
Jeu libre des formes hyperconstruites
synthèse parfaite d'espace et de vérité dramatique.
Désormais la place de l'homme dans l'art sera de plus en plus importante : face à l'être divin, est l'être humain, dans son appartenance à la vie terrestre, dans sa complexion physique, fait de chair, de souffle et de sang.
le linge fait
mousse
une
mousse
de blanc
à
la nuque
au cou
autour
d'elle
L'air se pose
immobile, sur la joue
de Jésus - une légère ombre
creuse le dessus
de l'épaule - et marque la clavicule
Une voilure
nouée,
dénouée,
pour
l'envol
sans vent