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Citations de Jacqueline Kelen (297)


De fait, les solitaires se comprennent très vite et n'ont pas besoin d'échanger beaucoup de mots pour s'entendre. Ayant approché l'essentiel, ils ne vont pas discuter sur des broutilles ni perdre leur temps à des choses insignifiantes. Ils ne vont pas non plus s'affronter, faire valoir leur vérité ni défendre une image de soi, parce que la solitude leur a montré leur ignorance et leur pauvreté extrêmes en même temps qu'elle les a nourris du grand silence de l'amour.
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La solitude de l'artiste, aventure infiniment risquée, est ce qui permet l'invention, le renouvellement, la remise en question et ce qui empêche de se croire arrivé, ce qui coupe toute fatuité.
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Henri Michaux, poète et peintre belge, a toujours fui les interviews des journalistes ainsi que les photographes : ce qu'il a à dire, il le livre en artiste par ses poèmes, ses encres, ses peintures. Il gagne ainsi de n'être pas prisonnier des modes, de ne pas appartenir à un clan littéraire ni même à une époque. Même si l'état civil le mentionne, cet homme libre et secret (cela va toujours de pair) donne l'impression qu'il n'est pas mort. Et sans doute, c'est là le défi titanesque d'une solitude choisie : demeurer "hors" - hors jeu, hors champ, hors d'atteinte. Etranger et passant sur terre. Avec honneur et humilité.
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Etre bien tout seul, être seul et heureux, cela n'a rien à voir avec un mépris des humains ni avec l'égocentrisme : c'est le signe clair de la liberté. La maturité commence lorsqu'un individu se sent auteur et responsable de son existence, lorsqu'il ne demande pas aux autres de le rendre heureux, lorsqu'il n'accuse pas systématiquement les autres de ses propres faiblesses et insuffisances. Ainsi, l'idéal du sage antique - qu'il s'agisse des Epicuriens, des Stoïciens, des Cyniques... - consiste à se suffire à soi-même. Pour ne pas dépendre d'autrui, des circonstances extérieures, et pour ne pas encombrer le monde de nos plaintes, de nos ambitions. "Ne te juge heureux que le jour où toutes tes joies naîtront de toi" : par cette phrase, Sénèque conclut la dernière lettre qu'il envoya à Lucilius, quelques mois avant les évènements de l'année 65 qui poussèrent le philosophe à se suicider.
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Ce qui demeure précieux, dans toute relation, dans toute rencontre, c’est l’altérité : il ne peut y avoir dialogue véritable si on reste entre soi, si on ne fait pas la place à l’autre. L’accord et l’harmonie sont à ce prix
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Vivre solitaire demeure la seule façon de ne pas se compromettre, de sauvegarder son irréductible étrangeté et d’accéder à ce qui ne périt pas
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On a beaucoup perdu en bonheur de vivre et en légèreté.
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Les humains oscillent entre l’amour de compromission (tous ces arrangements conjugaux, ces tromperies, ces doubles vies) et l’amour de perdition(tourments et délires passionnels ou sexuels). Ils ne connaissent pas, et sans doute ne désirent pas, l’amour vrai qui, tel l’Esprit, est intransigeant, lumineux et salvateur. Au fond, ils n’aiment pas la clarté, ils préfèrent être enchevêtrés dans leurs propres lacis, ils se sentent rassurés dans le labyrinthe qu’ils se sont construit : ils sont à l’abri de la liberté.
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Se détournant des plaisirs éphémères du siècle et des satisfactions trompeuses, l’attente représente une ascèse autant qu’une ascension qui, dégageant le mortel de ses chaînes, célèbre ce qui demeure inaccessible et impérissable.
Heureux ceux qui connaissent encore la joie d’attendre – une lettre, une rencontre, une éclaircie, voire la vie éternelle.
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De temps en temps, on entend des hommes reconnaître que la femme est plus courageuse que l’homme. Mais cela n’a rien de réjouissant pour les femmes. La phrase paraît dispenser les hommes d’exercer, eux, leur vaillance, leur audace, et elle empêche les femmes de manifester leur véritable puissance qui vient du cœur. Comme elles endossent souvent, par défaut, la vertu masculine de courage (andreïa en grec désigne ce qui est propre au mâle, aner), elles font passer au second plan leur charisme propre. La Force dont elle doivent faire preuve dans le monde actuel s’exerce au détriment de l’Amour qu’elle ont a offrir.
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Il existe des affinités évidentes entre le silence, le secret et le désir.
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Dans diverses mythologies, les nuages, la foudre, le tonnerre, parce qu’ils appartiennent à l’atmosphère, sont gouvernés nécessairement par un dieu céleste ou tout-puissant. Dans la Grèce ancienne, Zeus est appelé « assembleur de nuées ». Rien d’étonnant, parmi ses diverses transformations pour séduire les belles mortelles, que Zeus choisisse d’apparaître sous forme de nuage pour approcher Io. Un magnifique tableau du Corrège, conservé aujourd’hui au musée de Vienne, évoque cette étreinte vaporeuse et voluptueuse. Il fut peint aux environs de 1530 pour le duc de Mantoue, homme féru de symboles. Parmi les théogamies, où Zeus s’unit à une nymphe ou à une mortelle après s’être métamorphosé, on identifiera les quatre éléments, chers aux Anciens : la terre, avec le taureau qui emporte Europe ; l’eau avec le cygne qui s’approche de Léda ; le feu avec la foudre qui consume Sémélé ; enfin l’air avec la pluie d’or qui vient visiter Danaé. Io et son amant nuageux participent de la thématique aérienne. Ce qui est intéressant, c’est qu’après avoir été séduite, Io fut changée en génisse par Zeus, qui voulait la protéger des représailles d’Héra. Si Io n’échappa point aux méchancetés de l’épouse de Zeus, par sa forme même de génisse elle figure la fécondité : le nuage qui apporte la pluie nourricière rend la terre fertile. Dans plusieurs traditions, dont l’Inde védique, les nuages sont volontiers comparés à des vaches célestes.
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Au-delà de notre galaxie, il y a de merveilleux nuages, les plus grands, les plus lumineux qui se puissent concevoir – et apercevoir dans le ciel austral : on les a appelés Nuages de Magellan parce que c’est en 1519 que le navigateur portugais les aurait remarqués pour la première fois. En fait, ce sont les galaxies les plus proches de la nôtre, elles contiennent beaucoup d’étoiles bleues, et leur forme évoque le nuage plus que ne le fait la nébuleuse. On distingue le Grand Nuage de Magellan, situé à 170 000 années-lumière environ et le Petit Nuage, situé à 200 000 années-lumière.
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Elle frappe et elle apaise, elle soumet et elle bénit, elle ordonne et elle joue. Le pouce renversé condamne, la paume sait désaltérer, les doigts se serrent, les mains s'unissent....
...
on peut résister à la force mais on ploie sous la caresse.
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Il a le cœur si vaste, François d’Assise, que tous peuvent y entrer : non seulement ses frères humains, mais tous les êtres qui peuplent et embellissent la Terre. À tous, il accorde attention et douceur, il les enveloppe de sa joie et les rassemble en une louange à Dieu. Il est certainement le saint le plus populaire du christianisme et son amour envers les animaux – oiseaux, poissons, agneaux, abeilles ou vers de terre – demeure légendaire.
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Le choix du héros grec se propose à chaque être humain : suivre la pente facile des plaisirs ou gravir le chemin caillouteux de l’ascèse. Se contenter de l’existence terrestre ou aspirer à la voie des dieux.
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p 17 Ce qu’on appelle maintenant laïcité n’est bien souvent qu’un des déguisements de la pensée athée […]
Tous se targuent d’être des humanistes, à savoir des gens bienfaisants, solidaires, partager, fraternels, généreux, qui veulent le bien-être de l’homme. Mais ce moderne humanisme implique de chasser Dieu et de se détourner de toute préoccupation métaphysique pour établir l’homme sur terre et faire lui un dieu.

p 45 Les pays que l’on désigne comme riches, c’est-à-dire développés sur le plan scientifique et technologique, sont souvent spirituellement des pays sous-développés. Non qu’y manquent religion et cultes divers, mais parce que la priorité que leur système établit (p 46) est le pouvoir, le profit et le plaisir, non pas l’élévation des consciences, ni la connaissance de l’éternel. Ainsi beaucoup de personnes demeurent intérieurement affamées.

p 56 La première tentation met aussi en garde de ne jamais confondre une religion avec une idéologie politique et de ne jamais iènstrumentaliser le nom de Dieu à des fins de conquête, de guerre, d’assassinat. Le Royaume éternel ne saurait être asservi aux passions et aux faiblesses d’un monde contingent.

p 64 La deuxième tentation comme un défi insinue que le fait d’être indemne, de bénéficier d’une santé parfaite et d’un moral d’acier serait beaucoup plus important que de se préoccuper de son âme et des réalités impérissables
Le tentateur invite à se jeter en bas, le Christ exhorte à faire un retour à Dieu.

p 75 Finalement, la troisième tentation prend pour cible l’orgueil démesuré de l’homme, sa volonté de toute-puissance qui le mène inévitablement à la perdition. En se prosternant devant le prince de ce monde, l’homme s’empare de tous les pouvoirs, de tous les plaisirs, puis s’adore lui-même. Dieu semble dérisoire. Dieu se meurt. Dieu est mort. Désormais, l’homme se glorifie de ne servir que le règne terrestre et le genre humain, à commencer par lui-même. Il est dans le monde, il est du monde et il y mourra. Belle évolution. Tel est l’humanisme athée qui sous ses divers masques, va prospérant et désespérant.
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p 19 (PARLEZ-MOI...) Extirper le sens de l'éternel du cœur des hommes, supprimer de leur horizon l'inoubliable étoile, c'est la première manœuvre qu'accomplit une idéologie totalitaire, violente ou doucereuse, afin d'étendre son empire. Lorsque cette étape aura été franchie, il faudra bien fournir de nombreuses compensations pour que l'homme se console du trésor perdu, ou plutôt arraché, et afin que, peu à peu, il l'oublie. C'est ici que la civilisation des loisirs, l'omniprésence des manifestations sportives, la multiplicité des chaines télévisuelles, l'invasion publicitaire entrent en jeu pour distraire l'individu, c'est-à-dire pour le détourner de cet essentiel dont il ressent parfois une nostalgie. Si cette dernière persiste, engendrant un mal-être indéfinissable - et insupportable dans un monde qui nous veut tant de bien - on aura recours aux drogues chimiques et à une panoplie de thérapies. Ainsi le citoyen sera tout à fait calme et heureux. Enfin guéri de sa nostalgie de l'éternel
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Jacqueline Kelen
LES MASQUES DE L’ATHEISME

p 13 J’ose employer le mot de propagande pour désigner et « démasquer » l’idéologie plus ou moins feutrée qui s’exerce aujourd’hui sous couleur de laïcité, d’humanisme, de citoyenneté, de bonheur, de sagesse, de sérénité, de bien-être.

p 15 Dormez, braves gens ou bien amusez-vous, dit le nouveau Big Brother, mais n’ayez nulle inquiétude, ne pensez surtout pas. « Pas de souci », nouvel impératif kantien que lancent à longueur de journée nos contemporains.
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p 6 Oui, comment, en Occident, l’homme a-t-il pu déchoir à ce point, c’est-à-dire renoncer à une vie plus haute, à ces nobles idéaux qu’indiquaient aussi bien les philosophes de l’Antiquité que Jésus le Nazaréen, afin de satisfaire d’immédiates et précaires convoitises ? Pourquoi s’est imposée une conception de l’homme et de l’existence à ce point aplatie, rétrécie, jusqu’à pouvoir entrer dans ces petites boîtes à écran avec lesquelles le consommateur contemporain fait joujou pour oublier qu’il est mortel et que sa vie est insignifiante ?

pp 8-10 C’est aux chrétiens que je m’adresse en premier lieu, aux ministres du culte autant qu’aux fidèles. Avec la tâche peu facile de les réveiller, de les délivrer des poncifs et des bons sentiments du siècle auquel ils sacrifient, afin de leur rappeler la suprématie de l’Esprit, la Transcendance divine. Certes, il est beaucoup plus aisé d’être flatteur et complaisant, de manier la brosse à reluire plutôt que d’étriller l’âme. Mais dès l’abord, il convient de rappeler que toute parole authentiquement spirituelle s’avère intransigeante, telle celle du Christ : entière, ardente, sans compromis, totalement libre, absolument fidèle à Dieu. Bien des chrétiens d’aujourd’hui, qui à dessein confondent intransigeance et intolérance, et qu’effraient la rigueur et la loyauté autant que l’amour passionné, affadissent et aménagent le message de Jésus pour l’adapter à notre temps, autrement dit à leur confort personnel.[…]

En mentionnant la dégradation accélérée de l’image de l’homme en Occident, je ne veux pas dire, que, dans les pays d’Orient, tous sont sages et bons ou en méditation permanente. Par là, je désigne la société occidentale actuelle, qui s’est largement exportée : une société matérialistes , entièrement soumise à la technique, à l’efficacité, au profit avec ses leurres de bonheur, une pseudo-culture qui méconnait, voire piétine la belle et forte tradition occidentale, riche de sa philosophie, de ses religions, de ses mythes et de son extraordinaire floraison artistique et littéraire. J’ai à cœur de rappeler cet héritage abondant, magnifique, alors que tout conspire à faire table rase pour mieux imposer les prétendues « valeurs » et « paradigmes » de notre temps. En quoi, par exemple, la croissance serait-elle meilleure que la frugalité préconisée par les philosophes grecs et les Pères du désert ? Pourquoi l’incontournable « vivre ensemble » s’imposerait-il par rapport à une démarche solitaire, périlleuse mais garante de liberté ? Comment peut-on proposer le changement comme programme, alors que tout coule et s’écoule à chaque instant ainsi que l’énonçait Hérodote ? Il est facile de comprendre que ces valeurs arbitraires servent une idéologie, non une sagesse; qu’elles visent à rassembler des citoyens crédules, non à élever des âmes, non à éduquer les esprits. […]

C’est pourquoi les réflexions et les critiques que j’adresserai s’adressent à tous, et non seulement aux chrétiens, parce qu’elles concernent une conception de l’homme et de l’existence qui se voit désormais imposée comme seule réelle, seule envisageable. Un homme limité à sa condition terrestre et relevant de l’espèce, que nul au-delà ne saurait effleurer, qu’aucun désir d’immortalité n’habite plus. D’où les expressions ridicules qui sont employées fréquemment : la « vraie vie », les « vrais gens » pour bien se démarquer du monde invisible et de la vie spirituelle qui seraient « mensonges et fantasmagorie. C’est à un appauvrissement terrible de l’être humain que l’on assiste et à sa servitude plus ou moins consentie. De ce massacre, beaucoup ne sont pas conscients, certains y applaudissent, en dignes émules de Big Brother, et très peu se récrient.

Je n’ai pas la prétention de désigner « le bon parti », la vraie religion, la meilleure philosophie de l’existence. Ce qui me tient à cœur, c’est l’immense liberté de l’être humain. [...]

Tel est aujourd’hui l’enjeu de la liberté et de la grandeur humaines : ne pas se laisser entamer en soi le sentiment du divin.
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