Jacqueline Martin-Bagnaudez

Jésus, avant d'être prophète, messie ou fils de Dieu, était homme.

Et qui plus est, un homme de son temps.

Cet homme, ce "Jésus historique" est un objet d'étude assez récent pour les historiens. La particularité du livre de Jacqueline Martin-Bagnaudez est de proposer une réflexion sur les différentes approches effectuées sur ce sujet par des historiens juifs (pour certaines récentes et non traduites).

Le propos est clair et structuré. Les annexes sont fonctionnelles et utiles (le glossaire et les extraits des évangiles cités notamment), sans noyer le lecteur sous des tonnes d'informations.

L'auteure dans un premier temps pose les enjeux de la recherche : Elle situe l'objet de son étude et le délimite, elle expose les sources disponibles en spécifiant leurs intérêts et leurs limites et nous éclaire sur la société dans laquelle vivait Jésus.

La société juive est alors en pleine évolution avec l'émergence de différentes écoles de pensées (et de pratiques) du judaïsme : un bouillonnement de pensées et de réflexions qui nous fait appréhender Jésus comme un homme de son époque, guidé par un questionnement plus singulier ou novateur, mais qui n'a rien d'extraordinaire pour son temps.

Nous suivons donc cette présentation un peu comme une enquête : Jésus était-il un pharisien ? un hassid ? Quels étaient ses véritables liens avec la communauté des baptistes ? Et que penser de la proximité de ses pratiques religieuses avec les esséniens, une mouvance assez radicale du judaïsme ? Toutes ces communautés sont exposées clairement et les liens ou discordances entre elles et Jésus sont mis en lumière.

La dernière partie fait état du procès et de la condamnation de Jésus. Qui est responsable ? Les religieux juifs ou les autorités romaines ? Les raisons étaient-elles religieuses ? Politiques ? Les deux ?

La question « Qui a tué Jésus ? » est capitale et draine des enjeux qui touchent toute la communauté juive : Les historiens juifs en sont conscients et pour certains, ont peine à ne pas orienter leurs réflexions vers la non responsabilité des dirigeants religieux. Ceci mis en lumière, l'auteure expose les différentes thèses développées par les historiens.

L'ensemble de l'ouvrage est d'un grand intérêt et l'exposé avance comme une enquête. On devine le travail de réflexion de l'historien en mouvement et on l'accompagne tout au long de son propos.

Un beau moment de lecture que je ne peux que conseiller...



Un grand merci à Babelio et aux éditions SALVATOR pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique qui m'a permis de découvrir le travail de cette auteure.

Contrairement à la critique précédente, je n'ai pas aimé le livre et l'ai abandonné avant la fin de la première partie.

Pourtant je trouvais le sujet très intéressant et avait envie de savoir mais je ne m'attendais pas à quelque chose de si "complexe" (langage d'historien) et pas toujours accessible à la compréhension de Monsieur ou Madame tout le monde.

Evidemment c'est un ouvrage historique fait par un historien.

Dommage (avis très personnel évidemment)

Hyper intéressant, mais il faut vraiment prendre le temps de lire toutes les références pour, parfois, saisir le propos. Les problématiques sont abordées avec de multiples points de vue qui perdent le non-initié.