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Citations de Jacques Baudoin (II) (11)


Aspect Historique
L’antique royaume burgonde avait été partagé par le traité de Verdun (843) en Bourgogne éduenne et Bourgogne supérieure qui donnèrent naissance, après l'an mil, au duché et à la comté de Bourgogne, relevant respectivement du royaume de France et du Saint Empire.
Devenues ainsi, provinces frontalières de deux États distincts, les deux Bourgognes étaient appelées à connaître des fortunes différentes et cette situation durera globalement jusqu'au traité de Nimègue, en 1678. Le bénéfice d'une exemption d'impôt avait d'ailleurs valu à la Comté le nom de Franche-Comté (1366).
Toutefois, cette partition a été momentanément suspendue par les ducs Valois, de 1384 à 1477. C'est l'âge d'or de l'art bourguignon.
Avec Philippe de Rouvres, mort de la peste en 1361, disparaissait le dernier duc Capétien. La succession est alors recueillie par Philippe le Hardi, chef de la maison des ducs Valois.
Philippe le Hardi (1364-1404) était le fils de Jean le Bon et le frère de Charles V. C'est son mariage avec Marguerite de Flandre, en 1369, qui lui avait permis de recevoir le riche héritage de son beau-père Louis de Mâle, en 1384, et de devenir ainsi maître de la Comté.
Une telle situation devait être préjudiciable à la branche cadette de la maison comtale, représentée par la puissante famille des Chalon. Malgré cette tutelle, la branche des Chalon-Arlay continuera, cependant, à jouer un rôle de premier plan dans la Comté jusqu'en 1530.
Fondateur de l'État bourguignon, PHILIPPE LE HARDI décida la construction de la Chartreuse de Champmol (1383), afin d'y établir sa sépulture. Il mourut le 27 avril 1404 à Halle, en
Brabant, et son corps fut ramené solennellement à Dijon.
Malgré la bravoure dont il avait fait preuve dans la croisade de Nicopolis ( 1 3 9 6 ) , JEAN SANS PEUR ( 1 4 0 4 - 1 4 1 9 ) a laissé un souvenir beaucoup moins flatteur. Complètement impliqué dans les intrigues de la guerre de Cent Ans, il mena une politique anglophile et ne participa même pas à la bataille d'Azincourt. Plus soucieux de régner à Paris qu'à Dijon, il laissa à son épouse
Marguerite de Bavière le soin de gouverner le duché. Sa fin tragique sur le pont de Montereau (10 septembre 1419) est à la mesure de sa vie tumultueuse.
Avec 48 ans de pouvoir, c'est PHILIPPE LE BON (1419-1467) qui a connu le règne le plus long et le plus glorieux. Les années 1428 à 1430 furent marquées par un accroissement territorial spectaculaire et Philippe le Bon se prit à rêver aux plus hautes destinées. Le 10 janvier 1430 (n. st.), jour de son mariage avec Isabelle de Portugal, il fonda l'Ordre de la Toison d'Or. En 1435, il renouait l'entente avec Charles VII en signant la paix d'Arras. En vertu de ce traité, Philippe était désormais exempté de tout hommage ou sujétion vis-à-vis de Charles.
Il était devenu le "grand duc d'Occident". Pourtant le retour à la paix ne se fit pas sans transition. Les soldats licenciés s'étaient organisés en bandes d'Écorcheurs qui semèrent la dévastation à travers les deux Bourgognes de 1437 à 1440 et il fallut quelques années pour maîtriser ce nouveau fléau. Enfin, de 1445 à 1470, l'État bourguignon pouvait jouir d'un quart de siècle de paix.
Mais le centre de gravité de l'État s'était déplacé vers les Pays-Bas et, à partir de 1455, Philippe le Bon résida à Bruxelles.
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LA CLIENTÈLE ET
LES COMMANDES
CONTRAIREMENT au siècle de Saint-Louis, où l'art religieux était l'œuvre de tout un peuple, l'essor du dernier âge gothique est beaucoup plus l'affaire des princes et des bourgeois, soucieux de l'aménagement de leurs palais, de leurs chapelles et de leurs sépultures. Les princes sont les premiers clients des imagiers et, parmi eux, certains monarques ont joué un rôle essentiel dans le développement artistique.
L'exemple est donné par l'empereur Charles IV qui se révèle comme un grand bâtisseur.
Sa préoccupation première est la cathédrale de Prague, dont il active la construction en faisant appel au maître d'œuvre Peter Parler (1356). Mais il favorise aussi la fondation de nombreux sanctuaires à travers la Bohême et l'Empire. En 1355, il décide l'agrandissement de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle par l'adjonction d'un chœur gothique prolongeant l'octogone de Charlemagne et il fait édifier l'église Notre-Dame de Nuremberg, consacrée en 1358. Dès 1348, alors qu'il n'est encore que roi de Bohême, il entreprend la construction de sa résidence préférée, le château de Karlstein. Situé à 30 km au sud-ouest de Prague, ce château, destiné à abriter les joyaux de la couronne, a été doté exceptionnellement de cinq chapelles. Enfin, comme les empereurs romains, auxquels il se compare, il bâtit des ponts, tels le fameux pont Charles à Prague, commencé en 1357 — renouant ainsi avec l'antique fonction de «Pontifex».
Ces constructions multiples sont richement ornées de sculptures, dues à l'atelier de Peter Parler ou au maître lui-même, à la fois architecte et sculpteur. Mais la peinture y occupe aussi une place importante et l'Empereur a ses peintres attitrés, comme Maître Théodoric et Maître Oswald.
Grand collectionneur, amoureux d'objets précieux, sa «bibliothèque » peut être considérée comme le modèle des premières bibliothèques européennes, dont celle de son neveu, le roi de France Charles V.
Charles V ressemble par bien des points à son oncle. Il transforme le château fort du Louvre en un palais servant à installer la fameuse «librairie» qui lui a valu le nom de Sage (savant) et qui comptait 800 volumes.
Le château de Vincennes, «le Versailles du Moyen Age», est l'objet d'une complète rénovation.
Mais, le roi studieux ne réside pas dans ces somptueuses demeures, pas plus que dans le Palais de la Cité où, étant dauphin, il avait affronté l'ambitieux Etienne Marcel. Il préfère l'hôtel Saint-Paul, sur la rive droite de la Seine, à proximité du fameux couvent des
Célestins.
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La Croisade, prêchée par le pape Urbain II à Clermont en 1095, a largement contribué à faire de la croix un emblème et à relancer son culte : désormais le droit d’asile, jusque-là réservé aux églises, est étendu aux croix qui vont se multiplier tout au long des itinéraires des pèlerins. Des dates, portées sur les croix, rappellent cet événement capital : on découvre le millésime « 1095 », sur la croix de la fontaine Saint-Sagittaire, à Saint-Setiers, et « 1009 », à Saint-Merd-les-Oussines. Ce dernier millésime, a priori insolite, était célébré comme une année de deuil pour la chrétienté, parce qu’il évoquait la destruction du Saint- Sépulcre par le calife Hakim.
Mais la croix de Saint-Merd est encore plus éloquente par son millésime : il s’agissait, en effet, d’une croix de bornage du prieuré de Fournol qui était une dépendance de la commanderie sépulcrine de la Vinadière : c’est donc bien la mémoire du Saint-Sépulcre qui est en cause. Bien entendu, ces indications mémoriales ont été reportées au cours du renouvellement des croix. Au lendemain de la prise de Jérusalem par les Croisés (1099), deux ordres de moines-chevaliers sont créés pour protéger les pèlerins : les Templiers et les Hospitaliers. Un peu plus tard s’ajouteront les Sépulcrins et les Antonins. Bénéficiaires de nombreuses donations en Occident, les deux ordres majeurs s’installèrent sur les territoires délaissés par l’occupation monastique. C’est ainsi que les chevaliers du Temple s’implantèrent dans le fief des Ventadour, où ils sont à l’origine de la fondation de 13 paroisses, dont Bellechassagne, Chavanac, Courteix, Comps (Peyrelevade), la Vinadière et Féniers. Mais des transferts d’ordres s’opérèrent par la suite, la commanderie de la Vinadière passant à l’Ordre du Saint-Sépulcre en 1263, tandis que celle de Comps était rattachée à Féniers en 1308.
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Les croix les plus remarquables de la Corrèze nous ont fourni un inventaire de 174 monuments. Ce total, relativement modeste, cache en réalité une grande disparité. On compte 125 croix pour la montagne limousine, 26 croix pour la Basse-Corrèze et 23 croix pour la Xaintrie. Une telle inégalité pourrait s'expliquer, en premier lieu, par la différence entre matériaux résistants de la montagne (granite et granulite) et matériaux plus tendre du Bassin de Brive (grès et calcaire). Mais cette opposition a été accentuée, dans la vicomté de Turenne, par les guerres de Religion qui ont exercé un vandalisme sélectif sur les croix et le patrimoine religieux.
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IX - Les ducs et l’âge flamboyant
Huit ducs ont régné sur le Bourbonnais de 1327 à 1523. Après des débuts difficiles, dus à la conjoncture de la guerre de Cent Ans, la province va enfin jouir de la paix et de la prospérité. Cette période fastueuse est celle de l’art flamboyant qui est considérée, en d’autres régions, comme l’âge d’or des croix.
Le Bourbonnais n’échappe pas à la règle comme en témoignent 4 croix imposantes, à Vieure, Coust, Aire et Chappes.
– Avec ses 7 mètres de haut, la croix de Vieure, sans figuration du Christ, offre un aspect monumental. D’après les traces de blasons, il semble que l’on puisse en attribuer le mérite à Ptolémée Coron († 1418), capitaine de la Chaussière et valet de chambre du duc Louis II.
– A la lisière du Bourbonnais, la croix du cimetière de Coust se recommande par son raffinement extrême. Datée de 1473 et taillée dans le calcaire du Berry (Charly ?), cette œuvre délicate a été commandée par Jacques de Thianges.
– Plus robuste, mais non moins élancée (h : 5,90 m), la croix d’Aire, sur la commune de Quinssaines, provient de la Belle Chapelle, mentionnée le 7 octobre 1493, au lieu-dit la Grange-d’Aire.
– Enfin la croix Sainte-Anne, à Chappes, se distingue par la richesse de ses fleurons et la science de son iconographie. Sans doute faut-il la mettre en relation avec le mécénat d’Anne de France, « gardienne » du prieuré de Chappes en 1508.
Néanmoins, ces croix majeures ne sauraient faire oublier quelques exemples plus modestes, comme la croix de Saint-André, à Archignat, sans doute donnée par la famille des Ages qui a laissé son nom au lieu-dit voisin « les Ages », ou encore la croix de l’abbé Pierre de la Fin, à Montaiguët-en-Forez (1496).
Il existe donc une authentique production flamboyante, issue des largesses du milieu ducal ou de son entourage.
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ASPECT POLITIQUE
La Champagne et la Lorraine ont chacune des raisons d'être fières de leur passé. La Champagne connaît son heure de gloire dès le début du Moyen Age et ses puissants comtes ont porté, tour à tour, les couronnes royales de Jérusalem et de Navarre.
La Lorraine, quant à elle, résulte du démembrement de l'ancien royaume de Lotharingie, créé en 855 pour le roi Lothaire, arrière-petit-fils de Charlemagne, et qui a su garder son autonomie, au cœur du monde occidental, jusqu'en 959. Tributaires de vicissitudes fort lointaines, les deux provinces offrent, à la fin du Moyen Age, des situations politiques assez différentes.
La plus grande partie de la province de Champagne est sous la dépendance directe du roi de France depuis le mariage, en 1284, de Philippe le Bel avec la comtesse Jeanne, qui apporte au roi de France le titre, bientôt légendaire, de roi de Navarre. Échappe à cette destinée le comté de Rethel, rattaché à la Flandre en 1291 et devenu, au XVe siècle, possession des comtes de Nevers.
Il en va de même, en Champagne méridionale, des châtellenies de Chaource, Isle et Villemaur, propriétés du duché de Bourgogne depuis 1328 et léguées en 1405 à Philippe de Bourgogne, comte de Nevers.
C'est ainsi qu'une partie non négligeable de la Champagne restera sous la dépendance de la maison de Nevers jusqu'au XVIIe siècle, favorisant, dans cette direction, le rayonnement de l'art champenois.
La condition de la Lorraine est beaucoup plus complexe. La province actuelle s'est formée par la réunion des deux duchés de Bar et de Lorraine; cependant, le Barrois reste divisé en deux parties : un Barrois mouvant, à l'ouest de la Meuse, placé sous la suzeraineté du roi de France, et un Barrois non mouvant, demeuré terre d'Empire. La fusion des deux duchés, réalisée par le duc René II en 1483, avait été depuis longtemps préparée par le mariage de ses grands-parents René Ier d'Anjou et Isabelle de Lorraine (1420).
Cependant, le nord de la province, autour de Marville et de Thionville, fait alors partie du duché de Luxembourg, dont il partage le sort mouvementé jusqu'en 1659, date à laquelle il en sera détaché et réuni à la Lorraine.
La Champagne et la Lorraine ont beaucoup souffert au XVe siècle de leur position géographique.
La Champagne a été l'une des provinces les plus durement éprouvées par la guerre de Cent Ans.
L'essor de l'art flamboyant, qui avait connu un magnifique élan à Troyes, dès la fin du XIVe siècle, avec la construction du jubé de la cathédrale (1382-1388), se trouve brutalement arrêté dans les premières décennies du XVe siècle.
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Le Maître du monument de Jean d’Arpajon - 1516
SÉNÉCHAL du comte de Rodez en 1493, mais aussi baron d’Arpajon et sire de Sévérac, Jean III d’Arpajon avait demandé, dans son testament de 1516, à être enterré à Ceignac « tel qu’il était habillé quand il fut fait prisonnier de guerre en Picardie, par les gens du roi d’Angleterre » en 1513.
C’est donc vêtu de son armure que Jean d’Arpajon a été représenté sur son tombeau, où il figure en oraison, c’est-à-dire agenouillé et les mains jointes (h : 1,60 m) (« ses deux guides Christophe et le Précurseur le conduisent au Christ »).
Jean d’Arpajon porte la frange et les cheveux longs à la mode de Louis XII. Son tabard est timbré de son blason : « écartelé au 1, de Toulouse, aux 2 et 3, de Sévérac (d’argent, à quatre pals de gueules), au 4, d’Arpajon (de gueules, à la harpe d’or) »
Complètement ignoré des historiens de l’art, le monument de Ceignac révèle pourtant une manière très originale. Si les barbes frisées et les pommettes saillantes des deux saints protecteurs restent dans la tradition des ateliers ruthénois, des caractères nouveaux se mettent en place : la cordelière du Précurseur et la tête de l’Enfant-Jésus, au front large et aux yeux écartés, annoncent les usages du Maître de l’Ouradou. Mais surtout la jupe aux plis tuyautés de Saint Christophe et les tibias saillants des deux saints traduisent un style vigoureux et incisif qui fait penser au travail du bois.
Les documents ne précisent pas si Antoine Salvanh a cumulé, comme Jacques Morel, les fonctions de lapicide et d’imagier. On est tenté de le croire si l’on en juge par le jubé d’Aubrac qui a fait l’objet d’un contrat avec Antoine Salvanh en 1508, et qui est doté de riches ciselures. Par ailleurs, en 1508 également, Antoine Salvanh est associé, sur le chantier d’Espalion, avec un certain Guillaume Desmazes, peyrier de Cruéjouls.
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La Sainte Madeleine du Puy-Jobert
Conservée dans une collection privée de la Geneytouse, la Sainte Madeleine, dite du Puy-Jobert, pourrait être le témoin de ces maladreries qui quadrillaient le diocèse de Limoges : 48 établissements y ont été recensés 212 parmi lesquels on relève Limoges (chapelle Sainte-Marie-Magdelaine citée en 1475), Nontron (maladrerie de Sainte-Madeleine 1488), Aixe (maladrerie de Sainte-Madelaine 1492).
À Saint-Junien, un autel de Sainte Madelaine est fondé dans la collégiale en 1492.
Il semble bien que la Sainte du Puy-Jobert se rattache à la même série de fondations. Curieusement, l’année 1492 marque un point culminant dans le culte magdalénien: c’est alors que des religieuses pénitentes de Sainte-Madeleine s’établissent à Paris avec la protection de Charles VIII 214; d’ailleurs, le même phénomène est sensible en Allemagne où la Sainte Madeleine de Münnerstadt (musée de Munich), oeuvre célèbre de Riemenschneider, est précisément datée de 1492.
En tout cas, le développement simultané de ce culte s’accompagne d’un type iconographique commun: le Ravissement de la Madeleine à la Sainte-Baume.
Le visage encadré de deux longs bandeaux de cheveux descendant sur les épaules, la pénitente du Puy-Jobert est élégamment vêtue d’une robe plissée, avec ceinture à chaînette, et d’un manteau doublé d’une pelisse à pointes de diamant (h: 1,24 m). Il s’agit d’un traitement de la fourrure assez spécifique du Limousin (cf. Donzenac, Carennac). Les mains brisées devaient soutenir le phylactère déroulé par deux anges acolytes qui participent au « Ravissement ».
Sur le phylactère s’inscrit la fameuse maxime de la Sainte-Baume :
« Ne desperetis, "os qui peccare soletis
Exemploque meo, "os reparate Deo »,
c’est-à-dire :
Ne désespérez pas, pécheurs endurcis,
Mais imitez-moi et faites pénitence devant Dieu.
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Les croix de peste
Depuis 1348, date de la terrible peste Noire, l’Occident a été périodiquement ravagé par les épidémies. Célèbre par son industrie lainière, le Gévaudan a subi de plein fouet les effets de la contagion. En effet, l’extension de la production drapière nécessitait l’achat de laines étrangères et notamment orientales. C’est ainsi que plusieurs épidémies ont pris un caractère accentué dans la province.
– L’épidémie de 1578 fait 1 700 victimes à Mende ;
– La contagion de 1630, qui exerce ses ravages de 1628 à 1631, est connue sous le nom de Grande Peste. On recense 4 000 morts, à Villefranche-de-Rouergue en 1628, 10 000 morts au Puy en 1629, 3 000 morts à Rodez en 1630, 5 000 morts à Clermont en 1631. Par contre, la ville de Mende est miraculeusement épargnée, à la suite d’un vœu à Notre-Dame de Quézac en 1630 ;
– Introduite avec des laines achetées à Smyrne, la peste de 1721, dite « Peste de Marseille », a laissé des souvenirs cruels dans tous les centres lainiers du Gévaudan. On a dénombré 945 morts sur 1633 habitants, à la Canourgue, 1 078 morts sur 5 000 habitants à Mende, et surtout 1 800 morts sur 2 756 habitants à Marvejols. La contagion avait débuté à Corréjac en 1720 : le village fut alors brûlé, mais le mal, qui s’était propagé à la Canourgue, paralysa le Gévaudan pendant deux ans.
Les croix du Gévaudan portent le reflet de ces vagues de contagion.
Plusieurs croix de la Margeride, de section octogonale, sont ornées, sur leurs faces biseautées, de protubérances arrondies. Ce décor, qui apparaît sur les voussures des portails romans du Velay, à la chapelle Saint-Clair d’Aiguilhe, à Vorey et Rosières, prend une signification particulière dans l’art des croix. On parle de croix à bubons ou argnats, d’un nom patois qui signifie furoncle, par allusion aux manifestations les plus évidentes de la peste.
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Plusieurs facteurs peuvent expliquer l'essor des croix bourbonnaises : l'héritage mégalithique et celtique, sensible à travers les menhirs, les tables de morts ou le culte des fontaines, l'implantation ancienne du christianisme, attestée par différents ermites ou abbés, comme saint Patocle, saint Pourçain ou saint Principin, enfin la proximité de carrières de granite, de grès ou de calcaire, matériaux indispensables à la production et à la conservation des croix.
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les croix, qui se sont multipliées au cours des siècles à travers le Gévaudan, répondent à des fonctions multiples, parfois cumulées par un même monument. Pourtant chaque croix a une fonction majeure, révélée par son site particulier ou les circonstances spécifique de son implantation. Plusieurs fonctions essentielles seront ainsi envisagées : elles expliquent comment la croix est devenue un repère indispensable de la vie quotidienne.
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