Mon ami, ne viens me voir ni aujourd'hui ni demain, ne viens pas avant que je te le dise. Aux bouillonnements de ma tête, aux battements de mon cœur, à la violence de mes pensées, je sens que mon mal va renaître. Ah! si tu pouvais en prévenir les effets, je te dirais : viens. Mais cela est impossible, car lorsque la crise approche, je ne m'en aperçois pas moi-même. Au contraire, je crois que le danger est passé, et cette fatigue que j'éprouve se change en une sorte d'assoupissement. Je suis comme en extase ; je ne sais plus si je dors ou si je veille ; et ce charme qui m'entoure, je te le communique. Oui, je le sens, je le vois, c'est cette fascination qui me rend si dangereuse, car je ne te semble jamais plus belle ni plus digne d'être aimée, que lorsque je mérite le moins de l'être.
J'ai beau dire que cela passera et répéter, avec le docteur, que c'est l'effet de la jeunesse. Je crains pour toi ; oui, je crains tôt ou tard de te faire encore du mal. Ah ! si cela arrivait non, je n'y survivrais pas !
À mesure que les connaissances humaines se perfectionnent et s’étendent, il devient plus difficile d’être célèbre ou utile. Tel eut été un savant et un homme d’esprit il y a deux cents ans, qui n’est aujourd’hui qu’un ignorant et un sot.
Quelqu’un a dit : On a remarqué, à la honte de l’humanité, que, lorsque le muletier avait dispute avec son mulet, c’était toujours le muletier qui avait tort.
L’opinion est le seul bien que nous ayons en propre, et c’est celui qui nous est le plus contesté.
Un homme ivre, ou égaré par la passion ou la peur, ou abruti par l’esprit de parti ou le fanatisme, est certainement, pour l’intelligence, bien au dessous de l’animal, qui, dans toutes les circonstances, a l’instinct de sa conservation et le coup d’œil juste.
La Satire qui attaque les personnes est odieuse, celle qui poursuit les vices
est utile.