Quel est cet étrange manuscrit de petite taille, celle dun livre de poche, récemment acheté par la Bibliothèque nationale de France ? Qui la écrit, doù vient-il, que contient-il ? Cest loccasion dune formidable enquête actuelle et médiévale. Il est certain que ce manuscrit nest pas le second tome de la Poétique dAristote, le livre que cherche frère Guillaume de Baskerville, un moine franciscain, dans « Le Nom de la rose », le roman dUmberto Eco. Pour son enquête, frère Guillaume nest accompagné que de son disciple, le jeune Adso. Là, cest tout une équipe de chercheurs et de chercheuses mobilisée : historiens, historiennes, experts en paléographie, en physique, chimie, biologie et bien sûr théologie. Il y a sans doute moins de crimes et de tension sexuelle à la Bibliothèque nationale que dans « Le Nom de la rose » (quoique
). Dans les deux cas, lenquête est palpitante, riche de suspens et de rebondissements. Xavier Mauduit
Minuscule livre de poche (12 x 8 cm), le manuscrit mis en vente en 2014 par une galerie parisienne, fruste, usé, dépenaillé et à peine déchiffrable, a pourtant suscité un extraordinaire engouement international et dintenses investigations scientifiques. Ce libricino quun frère itinérant, disciple de François dAssise, glissait dans sa besace voici huit cents ans fut, en quelques mois, acquis par la Bibliothèque nationale de France, numérisé et mis en ligne sur Gallica pour être offert à lexpertise internationale.
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Le bois de la croix est à la fois la charpente et l'écharde des sociétés médiévales.
Très-Haut, Tout-Puissant, Bon Seigneur,
À vous les louanges, la gloire, l'honneur et toute bénédiction.
À vous seul, ô Très-Haut, elles sont dues,
Et aucun homme n'est digne de prononcer votre nom.
Soyez loué, Seigneur, pour toutes vos créatures,
Spécialement pour Messire le Soleil notre Frère,
Qui dispense la lumière du jour;
Il est beau, il rayonne de splendeur;
Il est vraiment, ô Très-Haut, celui qui vous révèle.
Soyez loué, Seigneur, pour notre soeur la Lune, les Étoiles;
Vous les avez formées dans le ciel, claires, précieuses et belles.
Soyez loué, Seigneur, pour notre frère le Vent,
Pour l'air et ses nuages, pour le ciel pur et pour toutes les saisons
Qui donnent à vos créatures la vie et le soutien.
Soyez loué, Seigneur, pour notre soeur l'Eau,
Si utile, si humble, si précieuse et si chaste.
Soyez loué, Seigneur, pour notre frère le Feu;
C'est par lui que vous illuminez la nuit;
Il est beau, il est gai, il est puissant et fort.
Soyez loué, Seigneur, pour notre soeur la Terre
Qui nous soutient et nous nourrit;
Elle produit des fruits, des fleurs aux mille nuances,
Ainsi que la verdure.
O vous, tous les êtres créés, louez et bénissez mon Seigneur;
Servez-le dans l'humilité!
Robert ne condamne pas les brebis égarées à la mort au monde, "il leur prêche les paroles de vie et leur promet la miséricorde".
O Seigneur, Fais de moi un instrument de ta Paix,
Là où il y a la haine, que je mette l’Amour,
Là où il y a l’offense, que je mette le Pardon,
Là où il y a la discorde, que je mette l’Union,
Là où il y a l’erreur, que je mette la Vérité,
Là où il y a le doute, que je mette la Foi,
Là où il y a le désespoir, que je mette la Confiance,
Là où il y a la tristesse, que je mette la Joie,
Là où il y a l’obscurité, que je mette la Lumière,
O Seigneur, que je ne cherche pas tant
A être consolé, qu’à consoler,
A être compris, qu’à comprendre,
A être aimé, qu’à aimer.
Car c’est en donnant qu’on reçoit,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en s’oubliant, qu’on se trouve,
Et c’est en mourant, qu’on naît à la vie éternelle
L'ouvrage retrouvé par Jacques Dalarun est "de très petites dimensions (120 x 82 mm), dépourvu de couverture, formé de cent vingt-deux feuillets de parchemin de mauvaise qualité. (…) Fripé, corné, tanné, tâché, il ne paie guère de mine et est bien, en cela, à l'image de la simplicité et de la pauvreté franciscaines. Mais il recèle un trésor de textes inconnus."
Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour notre soeur la Mort corporelle
à qui nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui meurent en péché mortel,
heureux ceux qu'elle surprendra faisant ta volonté,
car la seconde mort ne pourra leur nuire.