Cette parole à circoncire, à circoncire pour quelqu'un, à quelqu'un, cette parole qu'il faut donc donner, et donner une fois circoncise, entendons-la comme une parole ouverte.
Comme une blessure, direz-vous. Oui et non. Ouverte d'abord comme une porte, ouverte à l'étranger, à l'autre, au prochain, à l'hôte ou à quiconque. À quiconque sans doute dans la figure de l'avenir absolu (celui qui viendra, plus précisément qui viendrait car cet avenir, celui à venir, sa venue ne doit pas être assurée ni calculable), donc dans la figure de la créature monstrueuse.
[...]
Je situerais en ce lieu ce qui dit ou appelle la venue de l'événement parenthèse (kommen, geschehen) dans tant et tant de poèmes de Celan.
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