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Citations de Jacques Ellul (211)


Jacques Ellul
Sans penser que demain, peut-être, savoir cultiver un bout de terrain, allumer un feu de bois et faire des pansements corrects seront plus utiles que tapoter sur un clavier.

Cité dans Jacques Ellul : L'homme qui avait presque tout prévu de Jean-Luc Porquet
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[...] la technique nous est dorénavant présentée comme la seule solution à tous nos problèmes collectifs (le chômage, la misère du tiers monde, la crise, la pollution, la menace de guerre) ou individuels (la santé, la vie familiale, et même le sens de la vie) [...] Et il s'agit bien de bluff, parce que dans ce discours l'on multiplie par cent les possibilités effectives des techniques et que l'on voile radicalement les aspects négatifs.
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Dans l'esprit de Jésus, nous combattons la violence en nous attaquant à la peur. Jésus dit aux opprimées : " Si on te frappe sur la joue droite, tend la joue gauche", il cherche ainsi à les libérer de la peur devant la violence de leurs oppresseurs. p.149
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Je ne puis condamner les opprimés qui pour se révolter prennent les armes et se lancent dans la violence, mais je pense leur révolte inefficace pour une réelle révolution : ou bien les opprimés seront écrasés par les forces des gens du pouvoir, ou bien, quand le pouvoir en place sera renversé, ils auront acquis le goût du pouvoir par les armes, ils deviendront alors les nouveaux oppresseurs et tout sera à refaire.
Pour une véritable révolution, il faut trouver le moral de s'engager à faire disparaitre ce qui est à l'origine de toutes les violences : l'esprit de hiérarchie et la peur ; la peur qu'éprouvent les dominants de ne plus pouvoir vivre s'ils renversent leurs maitres, les pousse à accepter la violence qu'ils subissent. Ils trouvent eux-mêmes une compensation en cherchant à dominer sur d'autres, toujours au prix de la violence dans le cycle infernale de révolte-répression...
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Ce n’est pas la technique qui nous asservit, mais le sacré transféré à la technique.
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Car ce qui est essentiel, c’est d’obtenir une « impression », un « sentiment ». Pourvu que le peuple ait l’impression de vivre en démocratie, que le gouvernement « paraisse » démocratique aux yeux de l’opinion, c’est évidemment l’essentiel. On connaît parfaitement des gouvernements très démocratiques qui donnent l’impression d’être autoritaires, inversement des gouvernements dictatoriaux qui savent créer l’opinion dont ils ont besoin pour qu’ils soient ressentis comme démocratiques : ainsi les démocraties populaires.

(p.178)
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Croire que l'on a la solution des problèmes politiques ou économiques est une des catastrophes de notre société : les plans, la planification dans tous les domaines sont, autant que la prévisionnite, une maladie mortelle. En ce sens notre société est pire que celles où l'on vivait dans un univers religieux, car ces sociétés connaissaient le doute et les incertitudes, alors que le croyant en des solutions scientifiques et techniques est l'inexpiable bourreau collectif de notre monde, insensible aux remords autant qu'aux scrupules.
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On ne peut pas créer une société juste avec des moyens injustes. On ne peut pas créer une société libre avec des moyens d’esclaves. (page 16)
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Il ne faut pas confondre travail et vocation. Le premier est de l'ordre de la nécessité, de la contrainte. La seconde est une action guidée par un élan spirituel et elle est susceptible de modifier, dans une plus ou moins grande mesure mais dans un sens chrétien tel que l'entend Ellul, la forme du monde où nous vivons. Cette action ne peut être que gratuite, car il y a contradiction entre le travail salarié, marchand et un engagement auprès de ses semblables censé traduire une grâce divine. Pour éviter une dichotomie trop importante entre ces deux parts de vie encore convient-il qu'il y ait une relation dialectique entre les deux sphères d'activité : le travail rémunéré doit être vécu comme une source d'expériences pouvant être réinvesties dans l'activité militante et inversement.
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Lorsque l'homme aura été entièrement adapté à cette société, lorsqu'il aura fini par obéir avec enthousiasme, parce que persuadé de l'excellence de ce qu'on lui fait faire, la contrainte d'organisation ne sera plus ressentie, à la vérité elle ne sera plus contrainte, et la police n'aura plus que faire. La bonne volonté civique et technicienne et l'enthousiasme du mythe social, créés par la propagande, auront résolu définitivement le problème de l'homme.
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Tout le monde est d'accord pour déclarer que la recherche scientifique doit être libre et indépendante. De même la technique. Si bien que nos modernes zélateurs pour l'abolition de la morale sexuelle, de la structure familiale, du contrôle social, de la hiérarchie des valeurs, etc., ne sont rien d'autre que les porte-paroles de l'autonomie technicienne dans son intolérance absolue des limites quelles qu'elles soient : ce sont de parfaits conformistes de l’orthodoxie technicienne implicite. Ils croient combattre pour leur liberté mais en réalité, c'est la liberté de la technique, dont ils ignorent tout, qu'ils servent en aveugles esclaves du pire des destins.
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Le bourgeois commencera par valoriser le travail en ce qui le concerne lui-même. C'est d'abord chez lui qu'il applique une stricte et rigoureuse morale du travail, il crée un enseignement orienté vers le travail, il donne un sens à la vie par le travail, et le plus grand reproche qu'il puisse adresser à ses enfants est celui de paresse. Inversement, à l'homme qui travaille, tout est permis, tout devient péché mineur. Il peut tromper sa femme, exploiter les autres, être dur, égoïste, orgueilleux, qu'importe : c'est un grand travailleur ! Tout est ainsi purifié.
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Arbeit macht frei, grande formule inscrite à la porte des camps de concentration par les nazis. Car eux aussi participent à la communion fraternelle en la valeur travail. Et comme ils ont bien compris, comme ils ont bien exprimé le lieu commun fondamental, ils ne sont pas assez stupides pour inscrire sur leurs frontons "voi ch'entrate, lasciate... (note en bas de page : Lasciate ogne speranza, voi ch'entrate, vers fameux du chant III de l'Enfer de Dante, généralement traduit en français par l'alexandrin : Vous qui entrez ici, laissez toute espérance.) C'est ici l'astuce et le plus grand mensonge mais qui leur est fourni par la société bourgeoise, et par la société communiste. Vous êtes enfermés, vous êtes mal nourris, vous êtes mal traités, vous avez froid, vous êtes sous le coup de la mort, mais il y a une espérance : le travail. Quoique derrière des barbelés le travail vous libère, vous apporte dignité, vertu, justice, vous êtes encore un homme puisque vous travaillez. Vous êtes un homme libre parce que le travail c'est la garantie et l'assouvissement de votre liberté intérieur. Et cette admirable trouvaille, que seuls de mauvais esprits peuvent considérer comme dérision, peut s'appliquer partout : ouvriers soumis au patron, le travail rend libre, c'est la même démonstration. Russe soumis à la dictature stalinienne, le travail rend libre, c'est la même démonstration. Et toi homme tout court, n'importe quel homme, qui vis dans une société absurde, qui n'as plus de foi an Jésus-Christ, qui es livré aux puissances déchaînées, qui ne sais pas si demain existera encore, qui es saisi par l'angoisse de ta condition, et trouves que ta vie n'a pas de sens, tu as de la chance, une bien grande chance : tu travailles, tu travailles beaucoup, tu travailles de plus en plus, et alors par là, tu le vois bien, tout est en place, tu es un homme libre. Même démonstration.
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La plupart des gens, qui se laissent aller qui vont se bronzer, qui font du terrorisme et s'abêtissent à la TV, se moquent complètement des discours politiques et de la vie politique. Ils ont compris qu'ils n'ont rien à espérer. Et réciproquement, ils sont exaspérés par l'encadrement bureaucratique et les tracasseries administratives. Dénoncez tout cela, et vous aurez l'oreille d'un vaste public.
Autrement dit : plus le pouvoir de l’État et de la bureaucratie augmente, plus l'affirmation de l'anarchie est nécessaire, seule et dernière défense de l'individu, c'est à dire de l'homme. Encore faut-il que l'anarchie retrouve son mordant et son courage, elle a un bel avenir devant elle. Voilà donc ce qui m'attache à l'anarchie.
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Toutes les relations humaines sont sur le modèle de la relation de la femme et de l'homme qui s'aiment, et pour cette raison croient l'un dans l'autre. À partir du moment où l'on ne croit plus à la fidélité, à la bonne foi, à la véracité de l'autre, le couple devient un enfer. Et jamais aucune preuve, jamais aucune démonstration n'a pu remplacer la croyance, la confiance. Et jamais aucune enquête, jamais aucune raison n'a pu faire cesser le soupçon et combler la rupture. Seule la croyance comble le fossé qui existe entre les hommes. Hors d'elle nous vivons dans le climat desséché, desséchant de la raison, de la preuve (jamais suffisante), et quelles que soient les grandeurs de la science, l'homme n'a jamais pu vivre dans ce climat rigide, austère et puritain, dans l'air raréfié de l'expérience abstraite et des codes anonymes. De la conversation la plus courante à la relation la plus intime, tout repose sur cette confiance-croyance, qui donne un repos à l'âme et une joie dans la présence des autres.
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L'homme honnête est obligé de constater qu'il existe non seulement un dérangement mais une sorte de renversement, où ce sont les moins rapides qui gagnent la course (...), les crétins qui s'enrichissent. Certes, cela peut être un consolation à bas prix pour ceux qui perdent les courses et les guerres (...). Seulement, c'est oublier qu'une fois encore, de manière négative, à l'envers, Qohelet rejoint ici la grâce pauliniènne. Tout est inversé dans le monde. C'est pourquoi Dieu fait intervenir en Christ un deuxième renversement, en choisissant les choses faibles, folles, ou sans existence, pour manifester sa force, pour montrer sa Sagesse, pour donner réalité à ce qui n'en avait pas. D'ailleurs ce double renversement, le Christ lui-même l'a opéré dans les Béatitudes..."
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Nous savons aussi comment la démocratie économique est en train d'échouer . Le processus d'abstraction concernant les décisions politiques , qui s'est produit au XIX siècle , se reproduit identique sous nos yeux , au sujet des décisions économiques que l'on prétend confier à l'individu . C'est la même farce qui se reproduit . Mais il faudrait commencer par comprendre que là où se trouve l'état moderne , les pouvoirs concédés à l'individu ne sont jamais que la concession d'une parfaite innocuité , pouvoir d'accéder à ce qui est bon pour l'état , celui-ci étant la somme de tout le bien social .

Quoi qu'il en soit , c'est cette participation au politique qui devient la prétention de ceux qui ne l'on point , le critère de la dignité , de la personnalité ,de la liberté .
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Nous sommes partis à une vitesse sans cesse croissante vers nulle part. Le monde occidental va très vite. De plus en plus vite, mais il n'y a pas d'orbite où se situer, il n'y a pas de point vers lequel on avance, il n'y a ni lieu ni objectif. On discerne les erreurs que l'on a commises, et on continue avec une obstination qui dure comme si elle était aveugle. On sait ce que veut dire la menace atomique, et on continue comme une taupe à fabriquer bombes H et usines à énergie atomique. On sait ce qu'implique la pollution, et on continue imperturbablement à polluer l'air, les rivières, l'océan.
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Jacques Ellul
Exister, c'est résister.

Cité dans Exister, résister. Ce qui dépend de nous de Pascal Chabot
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De même Baudrillard montre à quel point la culture issue de la Technique est l'inverse absolu de la culture conçue comme : 1. Patrimoine héréditaire d'œuvres, de pensées, de tradition. 2. Dimension continue d'une réflexion théorique et critique. Transcendance critique et fonction symbolique. Les deux sont également niées par la subculture cyclique, faite d'ingrédients et de signes culturels obsolescents, par l'actualité culturelle... On voit que le problème de la consommation culturelle n'est pas lié aux contenus culturels à proprement parler ni au public culturel... ce qui est décisif c'est que la culture n'est plus faite pour durer... c'est la rapidité de progression de la technique qui condamne la culture à être l'inverse de ce qu'elle a toujours été, consommation immédiate d'un produit technique sans substance. Baudrillard note à juste titre qu'à la limite il n'y a pas de différence entre la culture de masse (qui combine des contenus) et la création d'avant-garde (qui manipule des formes) les deux sont déterminées par l'impératif fonctionnel de la technique qui implique que tout doit toujours être actuel.
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