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4.23/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Corse , le décembre 1940
Biographie :

Écrivain, poète, chroniqueur corse

Après ses études supérieures à la Sorbonne, il a d’abord enseigné les lettres dans la région parisienne et à Paris. Revenu en Corse en 1981, il a été chargé de missions ministérielles (mise en place de l’enseignement du corse) et conseiller technique des recteurs d’académie, chargé d’inspection pédagogique régionale. Docteur es lettres (Montpellier), docteur en sciences de l’éducation (Paris), il a enseigné à l'université de Corse la littérature et les sciences de l’éducation. Il est désormais professeur émérite des universités.

Écrivain, poète, chroniqueur, il a obtenu de nombreuses récompenses dont le Prix du livre corse, le Prix de la région Corse. Il est aussi le parolier de nombreux chanteurs et groupes corses dont certains parmi les plus connus.
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Il ne fallait donc pas s'étonner des bousculades, de l'organisation de soupes populaires, d'un régime d'allocations spéciales pour les mères de famille, les nécessiteux... et même des tentatives de lynchage d'individus que l'on croyait allemands alors qu'ils étaient d'origine alsacienne ou venaient de pays où une langue germanique était utilisée. Car la crainte des espions, des traîtres et autres ennemis infiltrés était plus grande encore du fait de la proximité des frontières italiennes, du voisinage de Monaco dont on disait que le prince était proche des Allemands...
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Savais-tu, toi, comment fonctionnait ou devait logiquement fonctionner l'artillerie au moment d'une attaque? Pas plus que les autres, sans doute. Vous vous imaginiez assez mal quel pouvait être son rôle principal, son utilité réelle, tout au moins au début. Vos instructeurs mêmes n'en avaient, semble-t-il, qu'une idée assez sommaire : "Ce qui compte, répétaient-ils, c'est le fantassin, la force principale des armées, ce qui importe, c'est l'assaut en groupe qui l'emporte toujours sur ce qui est en face, le nombre et la fougue étant bien plus importants que tout le reste..." Voilà ce qui se disait et voilà surtout ce qui se croyait vérité de toujours.
Balivernes pourtant que tout cela : vous le saviez bien à présent et vous l'avez lourdement payé de votre sang, vous avez éprouvé combien l'assaut en terrain découvert était notablement insuffisant s'il n'était accompagné ou plutôt précédé de tirs nourris d'artillerie, ce qu'on nommait nettoyage ou préparation avant que les fantassins ne lançassent leur assaut. Les artilleurs ensuite pouvaient se positionner de part et d'autre des fantassins déployés pour les soutenir. Quel est donc le fort en gueule qui prétendait devant ces évidences nouvelles que les canons n'étaient destinés qu'à faire du bruit, et que seule l'infanterie remportait des victoires?
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Le personnage de Garibaldi, ce combattant romantique dont la réputation de gloire avait franchi bien des frontières, tu ne l'ignorais pas tout à fait, non seulement à cause de ses exploits italiens mais aussi parce qu'il reposait, depuis seulement une dizaine d'années avant ta propre naissance, à Caprera en cette presqu'île galluraise du nord de la Sardaigne si proche de ton île d'à peine une dizaine de kilomètres. Il était donc une sorte de contemporain célèbre.
Ton camarade intellectuel t'apprit sur ce brillant personnage mille détails qui te réjouirent et attisèrent encore ton admiration. Le "héros des deux mondes" comme on le qualifiera parfois était né à Nice, la ville où on le considérait aussi comme un illustre compatriote, il avait eu de nombreux amis corses, et il te semblait donc, à mesure que tu apprenais des informations supplémentaires sur lui, comme proche de tes propres pensées, même si tu n'osais par timidité avouer pareille prétention. Ton camarade t'avait en outre indiqué que Garibaldi, comme révolutionnaire, était venu combattre pour la liberté avec les troupes de Napoléon III en 1870 contre les Prussiens considérés comme des envahisseurs.
Mais ce qui t'avait plus encore surpris ce fut d'apprendre qu'une troupe de plus de deux mille hommes était engagée dès le début de la présente guerre à vos côtés et qu'elle était commandée par l'aîné des petits-fils de Garibaldi, fidèle donc à l'esprit de son grand-père dont ils avaient tous adopté la légendaire chemise rouge. Cette "légion garibaldienne", comme elle voulait se nommer, avait été envoyée en décembre sur le front d'Argonne où elle avait subi des pertes très lourdes, y laissant d'ailleurs deux autres petits-fils du célèbre combattant. (...)
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Lorsque le Corte II s'éloigna du quai, une longue clameur monta du rivage et de la place principale de la ville sur les bords de laquelle s'était rangée la foule pour mieux suivre la manoeuvre du navire et saluer encore ses chers passagers. Des mouchoirs flottaient ici ou là, brandis par des parents et l'on se rassurait bruyamment pour masquer peut-être une inquiétude plus profonde.
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Des nouvelles venues de France vous avaient appris que certaines unités d'infanterie, vos frères d'armes en quelque sorte, avaient été durement réprimées à cause de mouvements de désobéissance auxquels elles auraient participé. C'était un sujet que vous aviez évoqué maintes fois à l'arrière dans votre trio et vous vous souveniez fort bien de vos craintes de mutineries dans la troupe si des ordres imbéciles continuaient à envoyer sans limite l'infanterie à la boucherie dans des combats perdus d'avance. Et vous aviez ajouté à ces raisons trop évidentes des motifs moins voyants mais aussi condamnables, la dolce-vita menée par certains officiers à l'insu de leurs hommes. Des condamnations à mort, des fusillés pour l'exemple ou pour moins que cela encore, pour des erreurs d'appréciation, une répression sauvage, la décimation de régiments entiers... tout cela expliquait largement selon vous ces révoltes de l'année 1917. Il vous était aussi rapporté que l'offensive, lancée par le successeur de Joffre, le général Nivelle, dans le secteur du Chemin des Dames, au mois d'avril et qui s'était révélée catastrophique alors qu'elle devait être décisive en moins de vingt-quatre heures, avait provoqué le limogeage du chef de guerre contesté et son remplacement immédiat par le prometteur général Pétain. Des mouvements d'insubordination, de refus d'obéir, des incidents nombreux à l'arrière et dans les trains ou les gares de permissionnaires, s'étaient succédé à partir de ces déconvenues du combat. D'ailleurs, ajoutiez-vous, il n'est point sûr que nous n'eussions pas nous-mêmes participé à ces mouvements, tant nous n'avions par moments l'impression d'une coupe trop pleine malgré notre relative modération! Le voyage inopiné en Italie vous avait en quelque sorte au moins éloignés de ce guêpier-là.
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Jacques Fusina
Echec



Deux mots
ou trois peut-être
arrachés à la brume
de cette rêverie
de l’éveil
qu’on croit poème
Deux mots
qu’on tente d’apparier
d’assortir
triturés
perdus, revenus
dissous enfin
à l’écriture
écho de sens
et de mémoire
avant l’échec


/ Poèmes inédits - traduction de l'auteur.
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Il faut dire que les citadins se sentaient un peu plus près de chez eux puisque plus tard, c'est à la caserne centrale dite Marbeuf de Bastia qu'avaient lieu les derniers regroupements pour le grand départ, cette caserne majestueuse érigée face à la mer et dominant la grande place et le quartier portuaire. Elle avait été, vous expliquait-on un ancien couvent des missionnaires lazaristes, vaste bâtisse avec de grands jardins où l'on avait installé, au XVIIIe siècle, l'administration du gouverneur et c'est pourquoi certains l'appelaient encore "le Gouvernement" ou plutôt en idiome local U Guvernu ou u guvernamentu. Cette bâtisse deviendra plus tard, sous le même nom de Marbeuf, d'abord lycée général puis, non sans substituer à son ancienne dénomination, celle d'un résistant célèbre, en lycée d'enseignement professionnel.
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Le fond de décor de la vieille photo est bistre ou plutôt gris autant que l'on puisse le deviner. Elle a été reproduite au milieu de bien d'autres du même genre à partir d'un fonds privé dans un bel album illustré paru récemment chez un éditeur local dans le cadre de la commémoration de la guerre de 1914, la "grande guerre", la Première Guerre mondiale, celle qui devait être pour les plus optimistes la "der des der".
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CALAHONDA



Près de la côte blonde
Par cinq mètres de fond
Une plaine d’algues
Peuplée étrangement frémissante
Un mouvement continuel
De tentacules de nageoires de filaments
De vert
Une reptation hésitante
Un va-et-vient
Une indifférence alourdie de solitude
Un silence de bulles
S’ouvrant devant le glissement nu de l’homme
Par cinq mètres de fond
La vie
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