Ceux qui ont peur de mourir, on souvent peur de vivre. Ils respirent prudemment en attendant la fin.
AVANT-HIER c’était l’anniversaire de notre amour !
Je ne me souviens plus de cette première nuit.
Je me souviens du bar, du boulevard, du baiser. Après nous avons marché. Je me souviens que je ne t’ai pas aimée, durant notre nuit. J’ai commencé à t’aimer lorsqu’au matin je t’ai vue partir. Là, je me rappelle notre gêne.
Je crois que mon premier sentiment était de vous avoir blessée. Et le respect qui m’est venu pour vous, c’était le commencement de l’amour.

Sept minutes de beau... https://www.youtube.com/watch?v=Vtq4ojhestE
Ballade pour Izia.
Peut-être ce qui m'attire en toi, tire en toi
N'est rien que l'autre versant de moi, sang de moi
Où m'attendait la jouvencelle
Cachée derrière les portes
Les portes du ciel
Rien de tout ce qui m'inspire en toi
Pire en toi
N'est plus doux que le grain
De ta peau, de ta voix
Dont la magie providentielle
M'ensorcelle et m'escorte
Jusqu'aux portes du ciel
D'où, d'où, d'où viens-tu?
Oh, ma tendre merveille
Mon amour absolu
Bercée par le flot des sortilèges
Et des rêves étoilés
Sous le grand manège enchanté
Peut-être
Ce qui me relie à toi, lie à toi
N'est autre que ce cordon de soie, don de soi
Que tu m'enroules autour du cœur
Pour l'empêcher de courir
Se faire prendre ailleurs
Et si tout ce que j'adore en toi, dort en moi
Je veux que tu le réveilles en moi, veille en toi
Pour que de la terre au soleil
Des pluies de nos caresses
Naisse un bel arc-en-ciel
D'où, d'où, d'où viens-tu
O ma tendre merveille
Mon amour absolu?
Bercée par les sortilèges et les rêves étoilés
Sous le grand manège enchanté
Peut-être ce qui m'attire en toi, tire en toi
N'est autre que le sourire en moi, rire en toi
Du petit esprit malicieux
Qui lance des étincelles
Dans le ciel de tes yeux
Parce que
En dehors
À l'écart
Au-dessus
Loin
De la cohue des écrits vains
Des bars chics et des boudoirs
Des salons, des lupanars
Du prêt-à-penser de l'élite et du gratin
Loin
Du bla bla
Des comités de sélecture
Loin des cancans, loin du tintouin
Du club des entartés mondains
De l'enculture
Il y a
Les mots
De l'histoire à venir
Qui restera gravée
Dans les plis de mémoire
Du grand livre
De la vie,
De la mort,
Et de l'amour
Enlacés
La musique est libératrice. Elle est la liberté. Elle te projette hors du temps : tout ton corps, ton esprit, ton âme sont occupés.
Si tu vas au Sénégal, tu verras l'île de Gorée, à l'écart de Dakar, et le camp sinistre dans lequel on enfermait les esclaves avant de les envoyer en Amérique. Par l'esclavagisme, la musique africaine nous est arrivée. Elle a donné des chants de désespoir et de libération, mus par une énergie révolutionnaire. Ses rythmes forment la base du jazz.
En France, Trenet a popularisé le swing dans les années trente-cinq / quarante en jouant avec des jazzmen. En 1985, quand j'ai invité Youssou N'Dour et Mory Kanté à partager la scène avec moi, je n'ai fait que tirer le même fil.
La musique m'aide à ne pas être désespéré. Elle m'a rassuré. A fait sortir mes monstres. Elle m'a sauvé de tout.

Allez, approchez, n'ayez pas peur !
Allez roulez, roulez, roulez, roulez jeunesse !
Ah la la quelle vie qu'cette vie
Ah la la quelle vie qu'on vit là...
Des pions, des j'tons, des trous dans la gamelle
Des r'tours de manivelle pour les gras du bidon
Des flaques et des plaques d'immatriculation
Des bordels à Cosaques et des claques dans les roustons
Ah la la quelle vie qu'cette vie...
Des fatalistes
Des pessimistes
Des arrivistes
Qui vont nulle part
Des loufs, des braques, des pignoufs et des maniaques
Qui s'attaquent au steak des lopettes en pantoufles
A grands coups d'arnaque les mâchoires dans l'cou
A genoux sur la moquette tâte-moi la peau du mou
Ah la la quelle vie qu'cette vie...
Des ectoplasmes
Et des fantasmes
Dans le marasme
Economique
Baby foot, baby foot,
Salut les louloutes !
Rien à fout', rien à fout'
Baby foot, baby foot,
Vas-y shoote
Gamelle !
Gonocoques, jeunes coqs et paire de boucs en rut
Des femelles en chaleur qui te roulent une gamelle
Quelle époque, qu'elle est belle, la belle au coeur de pute
Loufoque elle m'affûte la flûte et le valseur
Ah la la quelle vie qu'cette vie...
Rentrée des classes
Lutte des classes
Sortie des classes
L'école est finie
Des gros, des p'tits, des pauvres et des nantis
Des ramasse-ton-oseille et des ras-du-gazon
J'bosse pour peau d'balle, pot d'colle et bol de riz
Lâche-moi la banane ou j'te fais sauter les boulons
Baby foot, baby foot,
Rien à fout', rien à fout'
Hey biloute, écoute-ça :
Y'a un rat dans la soute
Baby foot, baby foot,
Chapeau les cuivres !
Rien à fout', rien à fout'
Plein la hotte, plein l'dos,
Plein les bottes et l'apéro
Des clous dans ma roulotte
Et des bâtons dans les roues
Rase-motte, casse-cou
Qui rote et qui s'en fout
Des clodos qui radotent,
Capotes et sacs à poux
Baby foot, baby foot,
Rien à fout', rien à fout'
Ah la la quelle vie qu'cette vie...
M'en parlez pas...
Je n'vous dis qu'ça !
De la névrose
Des overdoses
Et des cirrhoses
Crise de foi
Des bérets, des cabas
Des baguettes et des bibines
Des radines et des bougnats
Qui retroussent leurs babines
Gueule de fouine
Castrat, scarlatine et choléra
Des steaks à la vaseline,
Des combines et des combats
Baby foot, baby foot,
Rien à fout', rien à fout'...
Ah la la quelle vie qu'cette vie...
La joie dans la douleur
Des rats au fond d'la cale
Et des poêles à mazout
La joie dans la douleur
En noir et en couleur
Et des poêles à mazout...
• 'Ah la la quelle vie qu'cette vie' (in 'Champagne pour tout le monde', 1979)
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=n8ya8aYGdKM

Vous me connaissez : un piano Steinway, les mains qui commencent à s'agiter, une fringale ! une débauche ! j'en ai trempé ma belle chemise bleue. Les Allemands, ça les rendait fous, y voulaient plus me lâcher ! J'ai fait du Higelin-sous-Fats-Waller-sous-Garner-sous-Jazz-moderne ! Faut me pardonner, c'est tout ce que je sais faire (ô rage, ô désespoir !), j'étais emballé. Le vieux style, c'est toujours très marrant, très sympathique. Ça a une odeur de phonographe à manivelle, terrible ! On était tous très contents de jouer ces vieux trucs : Saint Louis blues, When the saints go marchin'in, Struttin' with some barbecue (Sidney Bechet), Aint misbehavin' (F. Waller), Hey-ba-ba-re-bop (un morceau très swing de Lionel Hampton). Je te dis les titres parce qu'ils "sonnent" bien et qu'on n'a pas manqué de les faire "sonner".
Après, j'ai chanté le blues. Traditionnel, primitif ou moderne, c'est ce qu'il y a de plus beau dans le jazz. Le blues, c'est la joie, la tristesse de l'homme, ses "histoires". C'est l'âme, le soleil noir du jazz.
C’est un joli p’tit coin d’automne
Perdu entre soleil et pluie
Un coin inventé par les dieux
Pour charmer les yeux, les oreilles
Des poètes et des amoureux
C’est un joli p’tit coin d’automne
Enivré de mélancolie
Où l’on ne voit d’autres personnes
Que celles et ceux qui lui pardonnent
De leur rappeler la nostalgie
D’un temps où les enfants s’étonnent
Devant les mystères de la vie
C’est un joli p’tit coin d’automne
Qui rappelle les baisers mouillés
Que s’échangeaient deux beaux enfants
A l’orée d’un bois incendié
Par les feux du soleil couchant
C’est un joli p’tit coin d’automne
Un coin d’enfance abandonnée
Par toutes ces nobles et grandes personnes
Qui ont perdu le goût de rêver
Et ne l’ont jamais retrouvé
Ni au jardin, ni au grenier.

On pleure de n’être pas
Celui que l’on croyait
On pleure de n’être plus
Celui que l’on était
On rit face au miroir
De se voir tel qu’on est
On flirt avec le diable
Ou l’idée qu’on s’en fait
On injurie le ciel…
Mais comment s’oublier
Quand chacun vous rappelle
Qui vous avez été
Mais comment s’oublier
Alors qu’à chaque instant
Le temps vient maquiller
D’une ride nouvelle
Cette paupière usée
De s’être trop frottée
Aux vérités cruelles
Ca fait chier de vieillir
Après avoir été
Les baisers d’un amour
Le sourire d’un bébé
Enfant,
J’étourdissais le vent
Du chant gracieux de mes paroles
Aujourd’hui la neige auréole
Des ses flocons les herbes folles
De mes cheveux
Ce soir mon cœur est froid
Et le doute en mon âme
A chassé tous les rires
Et comme je tends l’oreille
Sous l’auvent de mon aile
J’entends tomber du ciel
Le chuchotement des dieux.
Ecrit à la fin des années 80 ou au début des années 90. Quelques phrases de ce texte ont été reprises dans la chanson « Criez, priez », sur l’album illicite, sorti en 1991.
Comme je saurai vous aimer ce soir, calmement, avec cette religion de l'amour qui est en nous. Nous connaissons maintenant cette plénitude, cette jouissance des corps amoureux, comme un océan immense, ce désir si large, cette lumière épanouie.
MA FLAMME, MON SOLEIL TENDRE, ce soir, chaud... demain ?