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3.49/5 (sur 88 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Viry-Châtillon , le 09/10/1947
Biographie :

Jacques Jouet est un écrivain français.

Il est à la fois poète, romancier, nouvelliste, auteur de théâtre, essayiste, et artiste plasticien (il réalise des collages).

Jacques Jouet est membre de l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle), fondé par François Le Lionnais et Raymond Queneau, depuis 1983.

Avec d’autres oulipiens (François Caradec, Paul Fournel, Hervé Le Tellier), il a animé l’émission "Papous dans la tête" (France Culture).

Il compose, depuis le premier avril 1992, un poème quotidien, "Le Poème du jour". Il fonde le 29 mai 2013 le "Projet Poétique Planétaire" ou PPP, dont l'objectif est de faire parvenir par voie postale, à chaque être humain de la planète Terre, un poème original composé pour lui. Il est rejoint par Patrick Biau, Jean-Paul Honoré, Natali Leduc et Cécile Riou.

Son roman-feuilleton "La République de Mek Ouyes", compte près de deux mille épisodes à ce jour. Il a aussi été diffusé sur France Culture et sur le web.

Il est auteur de dizaines de romans (dont "L'Amour comme on l’apprend à l’école hôtelière", 2006), d’autant de pièces de théâtre et de recueils ("L’Histoire poèmes", 2000), la plupart publiés chez P.O.L.

Le 1er avril 2022, il prend la décision d'abandonner le français et de ne plus écrire qu'en allemand.

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Source : livres.fluctuat.net
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Jacques Jouet & Laurence Kiefé -traduire Harry Mathews - "Les derniers seront les premiers" - à l'occasion de la parution de "Les derniers seront les premiers", d'Harry Mathews aux éditions P.O.L traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurence Kiefé et Jacques Jouet , à Paris le 6 février 2024 et où il est question, notamment, de Harry Mathews, de traduction à deux, de contraintes et de haïkus, de Georges Perec et de l'Oulipo, de Raymond Roussel et de Raymond Queneau. "On peut dire de la plupart des poèmes rassemblés ici qu'ils ont des origines biographiques, imaginaires ou d'ordre procédural. Une fois établies ces catégories simples, il est indispensable de ne pas tarder à les bousculer voire à les détruire. En fait, presque tous ces poèmes entrent dans plus d'une catégorie et parfois dans les trois." Harry Mathews -"Collected Poems 1946-2016", de Harry Mathews est publié en anglais chez Sand Paper press -"The Solitary Twin", de Harry Mathews est publié en anglais chez New directions -"Case of the Persevering Maltese", de Harry Mathews est publié en anglais chez Dalkey Archive press
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
La station LA MUETTE
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Que voilà bien bonne justification d'ordre quasi civique,
vider la langue à son extrême et la remplir à son extrême,
la goutte fondante qui fait régner le vide et la gonflante qui fait déborder le vase, bée et chante,
alternativement ou simultanément,
s'il est possible de concevoir qu'un plat plantureux creuse les estomacs.
Les excuses que profère le vendeur d'un journal de sans-abri
prennent fermement le pas sur l'étroitesse de ma réflexion.
Je laisse passer cette averse répétitive de réel en rentrant un peu la tête dans mes épaules.
Mais le vers a du mal à s'en ébrouer.
Il est plus probable qu'il s'imbibe.
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Ecoutez-moi. Ecoutez-moi au moins une fois. N‘écrivez rien. Vous allez, dans quelques années, trois si votre carrière estudiantine marche sans encombre, diriger un hôtel, un restaurant, servir à table, apporter le petit-déjeuner dans les chambres, l’orange pressée à une terrasse, cuisiner pour un groupe ou une table de deux, sur un paquebot ou dans un hôpital… que sais-je ? Ecoutez-moi. Fermez les yeux. Vous voilà dans votre hôtel ou dans votre restaurant, votre brasserie, votre cantine, votre café ou salon de thé, votre réception privé… vous voilà en présence de vos hôtes. Si… Attention !... Ecoutez-moi bien.
Si dans votre restaurant, une table branle sur un pied et que votre client s’en avise avant vous-même, je vous demande aussitôt de vendre votre fonds de commerce. Si vous n’avez pas de cale toute prête en bois biseauté (et non un vague fragment de rond de bière), vous êtes indigne de la profession.
Si quelqu’un d’entre vous, un jour, se permet de servir des feuilles de salade pas fraîche ou de la menthe dont les bords sont noircis, qu’il aille plutôt se jeter dans le canal !
Si, dans votre hôtel ou dans l’hôtel ou vous travaillez, vous marchez à l’évidence à la tête du client, celle qui vous revient et celle qui ne vous revient pas, lui délivrant ou non des quasi-autorisations de dormir, je vous expulse.
Si, dans votre hôtel ou dans l’hôtel ou vous travaillez, il se trouve une lunette de W-C. qui ne tient pas en position relevée, au risque de tomber avec fracas en venant coupe le jet du pisseur mâle, je n’ai plus rien à vous dire.
Pour une salière toussant avec parcimonie du sel humide, je vous chasse.
Pour de la moutarde qui s’est laissé venir une croûte sèche et poussiéreuse, pas mieux.
Si, sous la protection d’étoiles fallacieuses au fronton du bâtiment vous envisagez, pour cause d’exiguïté des lieux, de laisser un rideau de douche en plastique froid se plaquer sur la peau mouillée d’un de vos clients, je vous dénie le droit de poursuivre votre métier.
Si, dans la salle d’eau de la chambre 15, la poubelle à pédale de pied ne s’ouvre pas à la demande mais s’agite sans succès sur sa base, allez chercher du travail ailleurs.
Si vous traitez quelqu’un, derrières son dos de petit client, vous n’êtes qu’un petit hôte.
Pour peu que dans une de vos sauces je sente craquer sous ma dent un pépin de citron qui vous a échappé, sachez que je crache à la figure si je suis de mauvaise humeur.
Je vous vois d’ici : au moment du dessert, un livre est à la place de la cuiller à entremets, sous les yeux du client, et le fait, pour vous, serveurs de poser la cuiller à cet endroit-là et pas ailleurs est plus important que le livre ! Si c’est le cas, allez au diable !
Si l’on sert chez vous le vin, ayant horreur d’un verre à moitié plein, ou tout verre à moitié plein étant surtout à moitié vide (comme si le client était trop manchot pour se servir lui-même), à seule fin de pousser à la consommation, je vous fais éboueur (je n’ai rien contre les éboueurs, attention ! là aussi vous devez faire des preuves).
Si, pour le client solitaire, vous ne préparez qu’un cintre dans la penderie, une seule serviette dans le cabinet de toilette pour le visage et pour le cul, un malheureux oreiller célibataire à la tête du lit, nous n’avons rien à faire ensemble.
Qu’une lunette de W.-C. se dérobe sous mon poids et ripe désagréablement, sachez que je dépose plainte.
La technique du regard systématiquement détourné par le serveur – par vous serveur ? Vous serveuse ? – qui ne veut pas voir le besoin qu’on a de lui, d’elle, est au point. Je la connais. Je la prends pour une déclaration de guerre.
Sous ma dent, pas de peau de tomate dans la salade niçoise ou vous êtes un chef mort. Une tomate se pèle (voir s’épépine, ça se discute) !
Si vous me servez des huitres trop froides parce que le « lit de glace » est une illusion de fraicheur, condamnant mes dents à la réfrigération douloureuse, je vous balance les coquilles à la figure.
Je réprouve ce frappement de la serviette blanche sur le siège qu’un convive vient de quitter. On ne fesse pas le siège pour en chasser les miettes, on ne le torche pas de ses miettes comme si le convive les avait déféquées.
Que je pénètre dans une chambre d’hôtel dépourvue de table et/ou, de chaise, je vous gifle.
Que je trouve dans ma chambre un sous-main qui ne contient ni papier ni enveloppe à en-tête de votre hôtel, sachez que je considérerai cela comme plus grave encore que, dans un livre, un appel de notre qui ne débouche sur aucune note.
Si vous n’êtes pas foutu, en collectivité, de cuire trente kilos de pâtes sans qu’elles collent, faites-vous maçon (je n’ai aucun mépris pour les maçons, là aussi vous aurez peut-être des difficultés).
La femme de chambre qui, par négligence, aura laissé sur « douche » le robinet de la baignoire, de sorte que le client se verra agressé par un jet inattendu sur sa tête, sera tout simplement considérée par moi comme à l’image de ses patrons. Mais attention ! ce n’est pas elle que j’accablerai d’abord en mon for intérieur.
Le maître d’hôtel qui n’a que mépris pour le choix de clients se portant sur les petits prix de sa carte ou de sa cave, ce « maître d’hôtel », je le nomme « esclave hôtel ».
Si je vous prends à servir l’apéritif sans qu’il y ait des pistaches, des olives, des cajous, je vous saque ; si je trouve, dans les pistaches, des coques non fendues et par conséquent inouvrables sans casse-noisettes, je vous vire de l’emploi, c’est-à-dire que je vous ferme le métier.
Le premier d’entre vous, la première, qui servira de la merde à des non-connaisseurs en pensant tout bas que c’est assez bon pour tous ces cons, je le déculotte et le fesse devant tout le monde.
Et de même si tu refuses à qui que ce soit de lui servir gracieusement un verre d’eau, quelle que soit l’étendue de sa déchéance ou de sa prospérité.
Si vous laissez brailler, dans le salon de thé, un phonographe dont personne ne vous a demandé la chanson, vous me tuez.
Un gond qui grince à une porte de chambre sans que vous n’interveniez dans la minute en brandissant votre burette d’huile, tout est fini entre nous avant même d’avoir commencé.
Si vous ne servez pas un enfant comme une personne entière et d’avenir, je vous tue.
Si vous n’épaississez pas, au risque de vous ruiner, des cloisons qui ont fait la preuve qu’elles étaient trop fines pour isoler deux chambres qui n’ont rien à voir entre elles, adieu pour toujours !
Attention aux attentes du client : si vous le resservez de vin alors qu’il attend depuis cinq minutes que vous desserviez son assiette, vous êtes grossier !
Si vous répondez à une juste critique que, bien que sans lumière du jour ou presque, la chambre est « réglementaire », je vous abats. Je tire au canon sur toute chambre réglementaire dont la seule fenêtre est en verre cathédrale. Vous voilà prévenus.
La radio obligatoire pour tous dans la salle de restaurant, je vous achève ! Même à l’heure de Signé Furax !
Si, sommelier, vous matraquez le client avec à l’esprit le seul fait que vos êtes payés au pourcentage des bouteilles conseillées, attention ! vous boirez de l’eau toute votre vie, et pas de l’eau-de-vie !
Si, serveur ou serveuse, vous apportez les cuillers à soupe en coinçant votre pouce dans le creux de la cuiller, les verres en trempant les doigts dans leur vide, vous souffrirez de la soif toute votre vie !
Si, serveuse ou serveur, vous dépiautez une daurade sans en en lever les joues avant les filets pour les offrir aux enfants avec un commentaire amusant, vous souffrirez de la faim toute votre vie !
Sac à dos : pas forcément misère au cul ! Si, à la réception, vous manifestez de la suspicion envers un porteur de sac à dos et non envers celui d’une valise bourgeoise, vous êtes nul(le).
La porte de votre restaurant ferme mal et laisse entrer un vent coulis : réparation au plus tôt ! en attendant, ne mettez pas n’importe qui à la table la plus proche. Mettez plutôt personne et perdez deux couverts. N’y manquez pas, si vous tenez à mon estime.
Et que je n’entende pas un client un peu myope se plaindre de pouvoir vérifier à coup sûr le sens d’ouverture ou de fermeture de la manette du radiateur pour la raison que les symboles + et – sont marqués ton sur ton et que nul n’est censé connaître le braille !
Quel nom porte l’hôtel ? Quel nom, le restaurant ? Qu’on ait envie d’aller au Mouton blanc, connu comme le loup de la même couleur ! Qu’on rêve, par le nom, du chapeau rouge ou du Turban vert ! Pensez au nom, ou gare à votre matricule !
Si ce n’est pas vous qui apportez l’amour, du moins devez-vous ne pas mettre dans ses roues aucun bâton, mais un peu d’huile. Oui, un peu d’huile… Huile… Est-ce que vous me comprenez, jeunes gens ?
-Oui, dit une voix presque inaudible qui parlait pour toutes et paraissait recevoir, au pied de la montagne, les mille et un commandements du serveur et du cuisinier.

page 37
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Sur le canal saint-Martin glisse,
Lisse et peinte comme un joujou,
Une péniche en acajou,
Avec ses volets à coulisse,
Un caillebot au minium,
Et deux pots de géranium
Pour la Picarde, en bas, qui trôle.

.....................................................

Je rêve d'un soir rouge d'or,
Et d'un lougre hindou qui s'endort:
_ Siffle la brise...eh toi ! créole."

Dixains (1920), Jean-Paul Toulet ,p.14
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Jacques Jouet
Je ne suis pas écrivain. Je suis poète quand je fais de la poésie, romancier quand je fais des romans, dramaturge quand je fais du théâtre. Ce sont des choses assez autonomes, assez séparées.
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Donc, je rencontrai Victoire et Victoire me rencontra, et c'était le même jour, même heure. Je rapporte ici notre plaisanterie favorite, qui dénonçait une vraie connivence.
Pour moi, le choc fut rude, c'est-à-dire très beau. Je trouvais enfin une femme qui alliait la douceur et la décision, la décision de la douceur et son contraire exact, l'hésitante dureté, qui me laissait une place. Un geste d'elle amorcé et je savais déjà comment l'aider à le finir sans qu'elle ait le sentiment d'être assistée. Une fille toujours impeccable qui donnait l'impression de n'avoir jamais à se laver, à se peigner ou à repasser son linge. Elle pliait un tee-shirt en deux mouvements d'une seule main. Une chaussure ôtée de son pied par un jour de canicule était aussi propre que si elle sortait neuve de sa boîte en carton et de son papier de soie. Elle travaillait alors dans une boutique d'antiquités qui appartenait à son oncle, un homme très pointu dans le domaine des objets manufacturés d'usage courant, tels qu'on pouvait les acquérir chez Manufrance et sur catalogue dans les années 1930. De ce fait, elle se trouvait être, sur le plan financier, extrêmement autonome - et relativement à l'aise -, d'autant plus que le même oncle sans héritier lui vendait en viager un appartement confortable dans la troisième cour du n° 22 de la rue de la Folie-Méricourt à Paris, habitable de suite. Moi qui tirais le diable par la queue en dépit de parents beaucoup plus riches que les siens, j'enviais moins sa chance que je n'admirais son courage.
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Jacques Jouet
Stendhal, à l'évidence. Non que Flaubert ne soit pas un écrivain magnifique, mais il y a une sorte de religion flaubertienne de la forme et du travail qui m'exaspère. Je suis plus du côté de Balzac et de Stendhal. Toutefois, relire Trois contes, texte extraordinaire de Flaubert, en l'intercalant avec des Chroniques italiennes de Stendhal, est une expérience qui me procure un pur bonheur.
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Regarde Mélusine (la chatte) comme elle se lave le cul. C'est ce qu'on appelle s'appliquer, non ? C'est comme ça qu'on fait son métier. Eh ben moi, c'est pareil. Quand je défèque, je me lave à grande eau et à grand savon. Ça épargne le caleçon. Le trou du cul, ça doit être propre comme un sifflet. C 'est comme ça qu'elle disait, ma grand-mère.
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Sa denture était assez bousculée, mais donnait à son sourire quelque chose d'attendrissant.

page 62
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La nostalgie de l’Occupation. Tu sais, quand on dit l’Occupation, en Belgique, chez nous, c’est autant 14-18 que 40-44. Aucune espèce de scrupule, en plus. Et soutenu au travail par on ne sait quelle hiérarchie qui n’est même pas sur le terrain, les actionnaires… Je peux te dire que tous ses collègues sont contents qu’il soit passé dans le poivrier, rien de le dire. Ils ne le diront pas. Même la police n’est pas mécontente. Et les juges idem. Ils en avaient marre d’entasser les dépôts de plaintes et les non-lieux.
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Le communisme dans la nuit est une petite étoile, morte et luisante à la fois .
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