Jacques Perry-Salkow est pianiste et auteur. Il est diplômé de la Dick Grove School of Music de Los Angeles, et il est un passionné de littérature à contraintes. Il a publié, avec Étienne Klein,
Anagrammes renversantes ou le Sens caché du monde (Flammarion, 2011) ; avec
Sylvain Tesson,
Anagrammes à la folie (Équateurs, 2013 ; Pocket, 2015) ; avec
Raphaël Enthoven,
Anagrammes pour lire dans les pensées (
Actes Sud, 2016) et avec
Karol Beffa,
Anagrammes à quatre mains (
Actes Sud, 2018). Il vit en Touraine.
Conférence : L'anagramme est-elle un art de la déconstruction-reconstruction ?
1er juillet 2022, 14h30 - 15h15 Amphi 34B
« Chaque mot porte en lui un secret, un surcroît de sens, quelque chose de plus grand que sa définition », écrit
Sylvain Tesson. L'anagramme est l'art de faire apparaître ces messages insoupçonnés, enfouis dans la matrice orthographique. Elle est une reconstruction porteuse d'un sens caché.
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RUE VERLAINE : GENIAL REVEUR
En 1969, CE REPERE PEREC*, réalise le plus long palindrome de la langue française : 5 566 lettres, soit le produit des nombres 11 x 23 x 2 x 11 !
* Palindromme de Luc Etienne, publié dans le numéro 23 de la Bibliothèque oulipienne, A Georges Pérec. C'est à l'automne 1960 que s'est constitué, autour de François Le Lionnais et de Raymond Queneau, un petit groupe d'amoureux des lettres qui allait bientôt se doter du nom d' "Ouvroir de littérature potentielle" (Oulipo en abrégé)
La forêt amazonienne
La zone énorme fanait
RIRE, PREDIRE, DESERTER, ERRER, ETRE, SE DERIDER, PERIR.
NI VIDE, NI VAIN, NI AVINE : DIVIN.

Mines antipersonnel
Sentinelles sans besoins, dans les labours afghans, elles attendent. Une enfant, un passant, un soldat. Elles laisseront une tache brune dans le lœss. Avec de la chance, la victime clopinera sur des béquilles fournies par une ONG démocrate.
Parfois, les démineurs détectent un engin. Un sapeur se couche sur le sol et, lentement, avec des gestes d'archéologue, il déblaie la terre de sa truelle. Il fait chaud sous la visière de plexiglas. Il la relève, essuie la sueur de son front, recommence à gratter. L'objet apparait: une mine russe, iranienne, chinoise. Posée sous la fleur de sol par les moudjahidin de Massoud, les commandos de l'armée rouge, les Ouzbeks de Domstom, ou les talibans du mollah Omar. Il ne reste plus qu'à la détruire avec une charge de plastic et un mètre cinquante de mèche lente. Les paysannes pachtounes pourront recommencer à vaquer vers les champs de pavot, sans crainte des anémones mortelles semées sous les chemins. Il y a de l'espoir en ce monde: ces femmes finiront sous les coups de leur mari, brulées dans le nylon des burqas, jetées au fond d'un puits ou vidées de leur sang par une septième fausse couche mais
les tripes en main, non!
"La foi est la ferme attente de choses qu'on espère, la claire démonstration de réalités que pourtant l'on ne voit pas*."
.... SUR CE, JE CRUS.
*Epître aux Hébreux, chapitre 11, verset 1.
Tokyo, Malibu, Lima, Kyoto ...
La vie Comblée qu'on vit là.
Vertiges de l'amour
Vol de marguerites
LES SUCETTES À L'ANIS
Des oeufs de saumon sauvage,
Un vin tannique (de Calabre)
Des poèmes tantriques (d'Abhinavagupta, par exemple),
"Les tribulations d'un opiomane" de James S. Lee,
Le "Pybrach" de Pierre Louÿs et quelques "Fleurs du mal",
Un tube des t.A.T.u. russes ("Ya Soshla s'uma") ou une pièce de Jâlal Eddine au qânun,
Un chandelier à cinq branches, de l'encens yéménite (et du qat, à mâcher),
Un tapis (de Boukhara, en soie, à motifs abstraits que le qat animera selon le bon principe de Henry James),
Ma femme aux yeux noirs, calibre 9 mm.
Voilà ma liste pour les jours alanguis
ET LES NUITS SALACES.
Le baiser, Rodin
Libre déraison