Citations de Jacques Rougerie (12)
Comment se fait-il que, tandis que chaque jour augmente le capital dans les proportions effarantes, les salaires payés diminuent dans les mêmes proportions, et en soient arrivés à suffire à peine au plus strict entretien de la masse?
Question posée en 1871...
Les dogmes soi-disant religieux sont un obstacle au progrès.
En opposition avec la science naturelle et positive, ils tendent à fausser les intelligences. Leur morale tout arbitraire est hostile aux principes souverains de justice et de solidarité.
Ils ont consacré tous les privilèges et sanctionné toutes les servitudes.
Ce n'est pas une république abstraite que les insurgés, en 1848 et 187, ont revendiquée, mais une bonne, une vraie République démocratique et sociale.
Une République sociale qui doit procurer à tous mieux-être et bonheur et qui réalise la vraie démocratie participative qui assure réellement les intérêts et les droits des gouvernés.
C'est par commodité habituelle qu'on a présenté d'abord le déroulement des évènements à Paris. Dans le même temps se produisent, en province, des mouvements qui sont d'une autre ampleur.
Le 18 mars 1871, à la suite de ce qui aurait pu n'être qu'un incident - la tentative de reprise, par le gouvernement légal, des canons que détenait la Garde nationale parisienne -, la capitale, exténuée par un siège de quatre mois, écrasée d'humiliation par la défaite devant les Prussiens et l'armistice, se révolte. Elle va vivre, pendant neuf semaines, une étrange, une impossible aventure : celle d'une république indépendante de Paris.
Dans un projet, somme toute assez conforme à celui de Louis Blanc, c'est contre l'intervention de l'Etat que vont se dresser les internationaux, et tout spécialement Varlin.
Les institutions communales sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science ; elles la mettent à la portée du peuple ; elles lui en font goûter l’usage paisible et l’habituent à s’en servir. Sans institutions communales, une nation peut se donner un gouvernement libre, mais elle n’a pas l’esprit de la liberté.
Celui qui fait au peuple de fausses légendes révolutionnaires, celui qui l’amuse d’histoires chantantes est aussi criminel que le géographe qui dresserait des cartes menteuses pour les navigateurs.
Les comités des vingt arrondissements parisiens se fédèrent bientôt en un comité central. Celui-ci se contente de réclamer dans une affiche "rouge" (en réalité, très rose), placardée le 18 septembre, la désignation d'une municipalité parisienne qui prendrait diverses mesures assurant la sécurité publique, les subsistances, et plus généralement, la défense de Paris et des départements.
La Commune, objet "chaud", a longtemps divisé les historiens.
En fait, l'ambiguïté semble bien remonter à la Commune elle-même. Les membres de l'Assemblée communale, d'emblée se divisèrent profondément en deux tendances, une "majorité" et une "minorité" aux options totalement inconciliables.
Un texte majeur est alors dans toutes les mémoires populaires : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dans sa version d’avril 1793, celle qui avait été proposée par Robespierre : « Le Peuple est souverain ; le gouvernement est son ouvrage et sa propriété : les fonctionnaires publics sont ses commis… Les rois, les aristocrates, les tyrans sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre, qui est le genre humain… » Le Peuple de 1871 a presque les mêmes mots : « L’État, c’est le peuple se gouvernant lui-même… » « Serviteurs du Peuple, ne prenez pas de faux airs de souverains…, Restez dans votre rôle de simples commis.