Pour en revenir au compromis fondateur [de l'euro], il était le suivant. L'Allemagne obtenait un droit d'accès sans restrictions, qu'elles soient tarifaires (principe du Marché unique) ou monétaires (impossibilité désormais de dévaluer), aux principaux marchés de ses voisins (la France, l'Italie et l'Espagne). Mais l'Allemagne apportait aussi une contribution à l'Union. Ses économistes savaient que la monnaie unique permettrait aux différents pays membres de la future zone euro de profiter des taux d'intérêt très bas dont l'Allemagne bénéficiait. C'est cet avantage que l'on fit miroiter aux pays de la zone euro. En d'autres termes, si l'Allemagne obtenait un accès libre au marché de ses voisins, elle leur offrait la possibilité de s'endetter à bon compte pour... acheter des produits allemands!
L'euro n'est pas - et ne peut pas être - une objet économique. Il n'est même pas un objet politique. Il est devenu une obsession, un fantasme, celui qui dévoile, en réalité, ce grand désir de nombreux responsables et dirigeants politiques de se fondre dans une masse indifférenciée pour échapper à leurs responsabilités, et poursuivre, en toute impunité, un but d'enrichissement personnel.

La globalisation marchande a atteint aujourd’hui les limites du supportable.
C’est une évidence du point de vue écologique quand on regarde les dégâts provoqués dans le monde entier par la logique de développement dit « global » que nous avons suivie depuis une vingtaine d’années. La globalisation n’est plus « soutenable » et elle commence à poser des problèmes tout à fait dramatiques dans nombre de régions du globe.
C’est tout aussi bien une évidence d’un point de vue économique. Non seulement la globalisation marchande s’est avérée incapable d’aider les pays en voie de développement, mais aussi elle conduit à de profondes régressions sociales dans les pays développés. De ce point de vue, elle apparaît comme une politique qui « appauvrit les pauvres des pays riches et enrichit les riches des pays pauvres ». En fait, la globalisation a été une puissante arme dans les mains des dominants pour tenter de reprendre tout ce qu’ils avaient concédé des années 1950 aux années 1970. Mais la globalisation a aussi atteint ses limites politiques. L’échec des négociations du « cycle de Doha » le prouve. Nous sommes donc confrontés à un basculement de paradigme dont on ne sait encore ni le temps qu’il prendra pour se matérialiser, ni les formes qu’il adoptera.
L’heure est venue de revenir à des politiques nationales coordonnées, qui sont seules capables d’assurer à la fois le développement et la justice sociale. Ces politiques sont déjà à l’œuvre dans un certain nombre de pays. À cet égard, le retard qui a été pris sur le continent européen est particulièrement tragique. Sous prétexte de construction d’une « Europe » dont l’évanescence politique se combine à l’incapacité de mettre en œuvre de réelles politiques industrielles et sociales, nous avons abandonné toute ambition en la matière. Mais, comme le rappelle Dani Rodrik, le problème n’est plus le pourquoi de telles politiques mais il doit désormais en être le comment.
La globalisation financière établit bien un pouvoir supérieur aux États qui leur impose leurs politiques, mais il n'en est ainsi que parce que ces mêmes États le veulent bien. On se souvient de cette phrase prononcée quelques années avant 1789: "Les Grands ne le sont que parce qu'ils sont juchés sur nos épaules. Secouons-les et ils joncheront la terre."
La globalisation n'est nullement le fait de la nature, comme un ouragan, une inondation ou une quelconque calamité naturelle. [...] Elle est bien le produit de l'activité humaine, non pas dans le rapport des hommes à la nature mais dans le rapport social, celui d'hommes à d'autres hommes. Or ce que des hommes ont fait, d'autres le déferont.
Il faut ici le réaffirmer : action unilatérale et action concertée sont [...] profondément liées. L'action concertée démultiplie les effets de l'action unilatérale, et cette dernière permet de dépasser les blocages qui surgissent dans l'action concertée en imposant des modifications de contextes, donc de priorités, aux autres décideurs.
la pensée militaire allemande ne va s’en tenir qu’à la dimension tactique - celle du combat pur – se coupant d’une vision stratégique et, au-delà, politique du conflit. Elle reste, en cela, l’héritière des guerres napoléoniennes qu’elle pousse jusqu’à leur extrémité conceptuelle au point d’en interpréter à contresens CLAUSEWITZ. Ainsi, l’armée allemande conçoit-elle la victoire comme une addition de succès tactiques se traduisant dans la recherche systématique de la percée suivie d’encerclements et de véritables batailles de destruction des forces ennemies.
L'euro fut donc vendu aux populations (et aux électeurs) sur la base de mensonges répétés, mensonges enrobés dans un discours se donnant pour scientifique, mais qui en l'était nullement.
A travers les interactions, et les interférences, entre décision politique et décision militaire, c’est un aspect particulier de la société soviétique que l’on éclaire. La dynamique des évolutions, comme leurs spécificités, sont autant de raisons de s’interroger sur le statut d’une institution militaire, à la fois immergée dans et séparée de la société qui lui donna le jour.
Le projet est … [de] regarder comment la société soviétique a pensé et fait la guerre. A travers cette démarche naturellement pluridisciplinaire, on va s'interroger sur les processus et les chemins par lesquels une société produit une approche spécifique et construit, ou ne construit pas, une institution militaire adéquate à cette approche.