Noir.
Noir absolu.
Comme si j’étais enfermé dans une tombe, six pieds sous terre.
Au prix d’un effort insoutenable, je parviens à bouger la tête. Mais même en écarquillant les yeux, je ne discerne absolument rien.
Le vertige arrive lentement, neurone après neurone. Tout se met à tanguer d’autant plus fort autour de moi que je n’ai aucune image à laquelle me raccrocher. Mon cerveau perd alors la notion du haut, du bas, de l’équilibre. Je comprends que ça ne sert à rien de résister, que les courants sont bien trop forts pour que ma lutte ait un sens. Je me souviens que c’est en essayant de nager contre la violence des vagues que des gens s’épuisent en vain et qu’ils se noient.
Alors je tente de vider mon esprit de tout ce qu’il contient. Ma peur, mes questions sans réponses et ma douleur. Je me transforme en vague, moi aussi, et me contente de suivre le mouvement, comme si je n’étais plus qu’une petite goutte d’eau de plus dans l’océan. Je m’écrase sur quelque chose, je glisse, je me régénère, et ça recommence indéfiniment.