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Citations de Jacques Saussey (503)


Je me demande ce qu’ils ressentent, à chaque fois qu’ils suivent cette route. Ça doit être une chose horrible de ne pas pouvoir se déplacer autrement. C’est une sorte de deuxième malheur qui vient s’ajouter au premier, une condamnation à visualiser en permanence le lieu où leur fils a perdu la vie.
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Un homme qui ne doute jamais n'est pas, contrairement à ce qu'il croit, un roc dans la tempête. C'est exactement l'inverse : un navire qui trace sa route tout droit dans la brume et finira par se briser sur le récif qu'il s'imagine incarner.
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Contrairement à ce que la plupart des gens imaginait, le crime d’inceste s’insinuait dans toutes les couches sociales, des plus pauvres aux plus fortunées. La différence, c’était que dans les secteurs les plus défavorisés de l’île, la mère sans emploi gardait ses rejetons en priant le destin que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. Voire en fermant les yeux sur ce qui se déroulait sous son toit, parce que si le mari était condamné et emprisonné, elle se retrouverait à la rue sans aucun revenu. Au bout du chemin, il ne lui resterait plus que l’alcool ou le suicide. Les mineurs seraient alors confiés à l’Aide sociale à l’enfance. Il n’y avait pas d’autre issue que cet insupportable éclatement de la famille.
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La religion était un domaine qui lui demeurerait étranger aussi longtemps qu'elle vivrait. Les sacrifices qu'elle demandait à ses plus fervents adeptes restaient un mystère pour elle, quels que soient les efforts qu'elle puisse faire pour essayer de les comprendre. Et quelles que soient les religions.
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Jacques Saussey
Tous ont gardé cette image de la maison de mes parents gravée dans la cure-mère de leurs cerveaux, comme une verrue qui a continué à pourrir leurs neurones, plongeant ses tentacules filamenteux au plus profond de leur mémoire.
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Coincé entre sa violence intrinsèque et la conscience dont il doit éviter de se servir pour ne pas se nuire à lui-même, Bruno Paoletti représente pour lui un fragile équilibre entre la brute et l'homme de lettres. Et l'adjudant-chef ne l'avouera jamais à personne -même sous la torture- mais ce Paoletti est l'unique soldat de son affectation qu'il craint comme la peste. Il n'y a rien de plus inquiétant qu'un combattant qui détient le pouvoir des mots. Il y en a notamment eu un en Allemagne, il n'y a pas si longtemps, et cela s'est soldé par des millions de morts partout sur la planète.
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Ils éclatèrent de rire tous les deux, s'attirant l'air mauvais de la maîtresse des lieux qui était en train de ranger des verres sur les étagères. Le torchon claqua et elle tourna ostensiblement le dos à ces deux maudits tourtereaux qui sentaient le sexe à plein nez, mais elle pouvait toujours voir leur reflet dans la paroi polie du percolateur.
Elle détestait ces types à l'air suffisant et ces petites traînées qui ne pensaient qu'à écarter les jambes pour arriver à leurs fins. Pourquoi ces couples visiblement illégitimes élisaient-ils tous leur base d'attaque chez elle, hein ? Est-ce que son salon de thé avait l'air d'un lupanar ?
(…) [Lui] il ne portait pas d'alliance, mais il avait ce regard de fauve qu'ont les hommes mariés qui partent en chasse en zone interdite. Elle le connaissait bien, ce regard. Elle l'avait déchiffré durant suffisamment d'années dans les yeux fuyants de son mari jusqu'à ce qu'il passe l'arme à gauche, trois ans plus tôt, d'un cancer des couilles. Puni par là où il avait péché. Bien fait pour sa gueule, tiens. Il pouvait toujours essayer de baiser les anges, maintenant.
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Le Bouledogue serre ses griffes sur les accoudoirs de son fauteuil. Ils vont voir. Ils vont voir ce qu'ils vont voir. Ils n'ont pas réussi à l'avoir, en Algérie. La clope ne l'a pas eu. Ils ne l'auront pas ici non plus. Il se battra jusqu'à la mort, jusqu'à son dernier souffle.
Le Bouledogue glisse sa langue entre les trois dents qu'il lui reste et il ricane en silence. Le premier qui va se pointer, il va s'en souvenir. Parole d'ancien combattant. La Légion d'honneur, à l'époque, ça voulait dire quelque chose. On ne la donnait pas au premier abruti qui écrit des chansons ou qui sait frapper dans un ballon.
(p. 153)
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Le jour où les femmes auront des bras aussi musclés que leurs Jules pour tenir des couteaux de cuisine et faire des sushis avec leur poitrine, ils feront moins les malins. En attendant, ce seront elles qui morfleront à chaque fois, ou presque.
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La vérité est celle qui établit des faits, et laisse les passions pour ce qu'elles sont. Les faits ne mentent pas. Seule la façon de les interpréter porte à caution, et à l'erreur.
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La vie a parfois un humour féroce qui nous rend à notre triste condition de mortel, de simple pion sur un échiquier divin dont les règles du jeu nous dépassent. Il aura fallu que je sache que j’allais mourir de ce cancer pour qu’enfin la vérité s’impose à moi comme une évidence.
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J’ai l’impression de devenir comme mon père. Un cogneur incapable de voir plus loin que le bout de ses poings. Un salaud qui abat tout ce qui se dresse face à lui, juste pour le plaisir d’être le seul à avoir le pouvoir.Seulement moi, je ne bois pas une goutte d’alcool.Pas une seule.
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C’est curieux comme, quand on a manifestement la preuve que tout va au plus mal, on peut garder quand même au plus profond de soi un déni de la plus cinglante évidence.
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On n’a parfois pas toutes les cartes en main pour juger. Même si l’on souffre.
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On compte en France environ 165 000 violences sexuelles chaque année envers des mineurs, dont 130 000 petites filles. L'agression, majoritairement intrafamiliale, est fréquemment niée ou étouffée par les proches qui exigent souvent le secret par peur de la honte qui pourrait rejaillir sur eux si les faits venaient à être connus. À peine plus d'une victime sur quatre porte plainte. Seulement six de ces affaires sur dix provoquent l'ouverture d'une procédure judiciaire qui aboutit à la condamnation de la moitié des agresseurs.
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Les crashs d'hélico étaient devenus si rares qu'ils défrayaient désormais la chronique, quelle que fût l'identité des victimes. Mais quand le fils unique d'une famille très aisée était impliqué, force était de constater que les colonnes étaient plus longues et plus nombreuses dans les journaux.
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Tandis que le Directeur, tourne les talons, le Policier prend le Curé sous le bras et l'entraîne vers le fond de la chapelle. Les deux hommes marchent lentement et en silence jusqu'au confessionnal. Le Policier considère la construction de bois adossée au mur de pierres, puis il dirige un regard intéressé vers son vis-à-vis.
- C'est là qu'ils vous disent tout, hein ?
L’ecclésiastique opine.
- Oui, c'est là. Ils puisent dans les abysses de leur cœur et en exhument leurs péchés face au Créateur et à moi-même
- Mm...
Le Policier tourne autour du bâti et observe les lieux comme s'ils pouvaient parler.
- Dans le secret de la confession, c'est bien ça ?
Le Curé se rembrunit.
- C'est exact. Vous n'avez pas l'intention de me demander de vous en révéler la teneur, j'espère ?
Le flic lui sourit.
- Secret de la confession... C'est pratique.
- Secret de l'enquête... c'est tout comme, non ?
Le Policier éclate de rire.
- Vous êtes bon aux échecs, vous, hein ?
- Je n'y joue pas. Ce n'est pas aussi passionnant que l'étude du Livre saint.
- C'est bien celui qui dit : "Œil pour œil, dent pour dent ?"
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Le cadavre avait les poignets et les chevilles liés aux quatre pieds de la table. Deux couteaux de cuisine plantés dans les orbites jusqu’à la garde lui clouaient le crâne sur le bois. On lui avait découpé les lèvres, cassé toutes les dents et sa langue avait été arrachée avec des tenailles. Le tueur avait même pris le temps de lui enfoncer un long tournevis d’une oreille à l’autre. Une autre version des trois singes de la sagesse. Le message était clair.
Ne rien voir.
Ne rien entendre.
Et surtout, ne rien dire.
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- Elle est belle, n'est-ce pas ? (...)
- Magnifique. Mercedes ?
- Oui. Une 280 SE W114. 180 chevaux. Une tonne et demie de ferraille. Mon péché mignon. Vous vous intéressez aux voitures ?
- Pas vraiment, non. (...)
(...) elle se promit qu'elle allait revenir sonner à cette porte jusqu'à ce que [cet homme] lui appartienne.
Même si elle devait apprendre par coeur la revue technique de cette foutue voiture.
(p. 33)
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Luc Mandoline, voulez-vous prendre pour épouse La Mort ici présente, et lui promettez-vous de l’aimer jusqu’à la fin des temps? Lui jurez-vous fidélité jusqu’à ce que La Vie vous sépare?
Oui, je le veux. Je l’épouse et je la baiserai jusqu’à l’os, à l’infini, pour lui faire regretter d’être venue à moi avec ses seins lourds de veuve noire toxique et son ventre putride empli des vers du remords.
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