Or la guerre aussi a une histoire. Dans quelle mesure cette histoire pèse-t-elle sur ce qui se joue alors à Berlin, Belgrade ou Kigali ? Bien souvent, l'histoire de la guerre a été racontée comme une épopée, à l'instar du grec Homère, ou pensée du point de vue de la stratégie, comme, en des temps tout aussi anciens, par le chinois Sun Tse. De manière plus provocante, on pourrait parler de l'histoire d'amour que les hommes entretiennent avec la guerre. Qu'on le déplore ou non, les hommes, du moins certains d'entre eux, aiment faire la guerre. Il ne sert à rien de nier ce penchant de l'être humain à chercher dans la guerre tout autant la gloire que la mort. «Il faut garder à l'esprit, écrit l'historien militaire israélien Martin Van Creveld, que le combat a souvent été considéré non pas comme un simple spectacle, mais comme le plus grand de tous.»