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Citation de Sachka


Il se comparait au berger chaldéen rêvant sur le mystère des étoiles, à la sentinelle avancée guettant dans les marches polaires l’avance de la vague de froid qui, d’un pôle à l’autre, ne ferait plus de la terre qu’une immense banquise. Il se comparait à tout, sauf à ce qu’il était : un pauvre homme amoureux et déçu.
À vrai dire, il s’attachait moins aux aurores magnétiques qu’à la contemplation des simples nuages. Diaphanes, jetant sur le ciel comme une moire, une retombée de dentelles, ils laissaient jouer sur leurs contours changeants les teintes les plus exquises allant, par des passages d’une gradation insensible, du rose pimprenelle au gris tourterelle, de la pourpre de Tyr au blond d’Hollywood. Parfois, passait entre les déchirures un soleil rougeoyant, moins soucieux de répandre sa chaleur que de raffiner encore sur les jeux de lumière dans les draperies nuageuses. Sur le déclin de sa vie, l’astre du jour devenait électricien de théâtre. Ses feux se dispersaient en fêtes magnétiques, en feux d’artifices tirés pour les funérailles du système solaire, deuil silencieux et grandiose qu’un cœur mélancolique pouvait trouver en harmonie avec son amertume. C’est là que peu à peu Pat chercha à oublier qu’il aimait…
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