AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.89/5 (sur 386 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Anvers , le 17/04/1923
Mort(e) à : Paris , le 11/10/2006
Biographie :

Jacques Sternberg est un auteur belge francophone.

Il est romancier, pamphlétaire, dramaturge, essayiste, journaliste et chroniqueur, pré et postfacier, scénariste mais surtout l'auteur de romans et de nouvelles touchant à la science-fiction et au fantastique.

Né d'un père diamantaire d'origine polonaise mort en déportation à Majdanek, il commence à écrire dès l'âge de 19 ans. Il pratique pendant un temps le métier d'emballeur, avant de s'installer à Paris dans le but de trouver un éditeur. En 1953, il publie son premier livre, "La Géométrie dans l'impossible", chez Éric Losfeld.

En 1967, il a participé, avec Jodorowsky, Topor et Arrabal, à la fondation du mouvement Panique, et par la suite, il ne cessera de militer pour faire reconnaître le genre de la nouvelle. Auteur très prolifique, Sternberg a également écrit le scénario du film "Je t'aime, je t'aime" (1968) d'Alain Resnais.

De 1963 à 1967, les éditions Juillard lui confient la direction de sa collection "Humour secret" destinée à mettre en lumière quelques humoristes alors méconnus en France. Dans les années 1970, il a beaucoup contribué à la diffusion, à la promotion et à la reconnaissance de la nouvelle française et étrangère des XIXe et XXe siècles, en publiant notamment les Anthologies Planète telles que Les Chefs-d’œuvre du fantastique, de l'épouvante, de la science-fiction, du kitsch, de la bande dessinée...

En dehors de l'écriture, Sternberg nourrissait une autre passion : celle de la navigation. Il déteste la compétition, et préfère accomplir de longues randonnées solitaires à bord de son Zef. Cet attrait pour la mer se retrouve d'ailleurs dans plusieurs de ses œuvres, notamment le plus célèbre de ses romans : "Sophie, la mer et la nuit" (1976). Et quand il est sur terre, l'écrivain aime se déplacer en velosolex, dont il fait un éloge dans son ouvrage "Vivre en survivant : démission, démerde, dérive" (1977).

À noter que son écriture se déportait aussi vers une autre passion, celle du jazz, dont il tirera des textes presque hallucinés.
+ Voir plus
Source : livres.fluctuat.net
Ajouter des informations
Bibliographie de Jacques Sternberg   (61)Voir plus

étiquettes
Video et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo

Cinéma
- Robert BENAYOUN, Jean Louis BORY, Georges CHARENSOL, Pierre MARCABRU, débatent des films suivants : - "Le Point de non retour", de John BOORMAN - "Le Cameraman", de Buster KEATON - "Je t'aime, je t'aime", d'Alain RESNAIS (le co-scénariste du film Jacques STERNBERG prend la parole et répond aux critiques) - "Le Rapace", de José GIOVANNI - "Phantasmes", de Stanley...
+ Lire la suite

Citations et extraits (219) Voir plus Ajouter une citation
Les rats

Il y avait longtemps qu'ils préparaient leur coup et, un matin, ils passèrent à l'action. Tous en même temps.
Sortant de leur monde souterrain des égouts, les rats montèrent à l'assaut de la civilisation, en une seule gigantesque armée qui déferla dans les coulisses de la capitale. Les rats savaient où se diriger et ils le prouvèrent en commençant par saboter les centrales électriques pour couper le courant, vital pour l'homme, inutile pour eux. Ensuite ils envahirent tous les centres nerveux et commerciaux de l'alimentation, se livrant à un pillage impossible à réprimer. Ils n'étaient pas invincibles, mais ils avaient le nombre pour eux. Un rat mort était instantanément remplacé par dix autres rats agressivement en vie.
La panique des citadins tourna très vite à l'hystérie, avivée par l'épouvante et la répulsion.
Cela se passait par une journée caniculaire de juin qui faisait de toute la ville un gigantesque brasier de puanteur toxique, de merde bétonnée surchauffée, de pollution qui bouffait chaque centimètre cube d'air stagnant.
Le soir même, contre toute attente, on vit les rats regagner leurs égouts, titubants, à moitié asphyxiés, intoxiqués. Ils ne revinrent jamais à la surface du sol. Il fallait être un humain pour supporter, à l'air libre, de pareilles conditions de vie.
Commenter  J’apprécie          669
Les assistés

En ce temps-là, les problèmes ne manquaient pas et le quotidien en dispensait à satiété, mais ceux du chômage avaient été résolus pour une raison d'une désarmante simplicité : partout, les salariés ne travaillaient plus qu'à mi-temps.
En effet, tant était allé l'homme au langage qu'il avait fini par y couler.
A l'ère atomique avait succédé l'ère de la parole. Le besoin de croire au sens profond de la vie, le refus de toute glaciale lucidité, la soif de se raconter, de justifier chaque sursaut psychologique, la névrose d'analyser son cas personnel, de se confesser par téléphone, à la radio, la télévision, à son psychanalyste ou en public ; toute cette hystérie amorcée depuis plusieurs décennies devint une nouvelle façon de vivre à l'aube du XXIe siècle.
En effet, plus personne ne travaillait à temps complet, les lois en avaient décidé ainsi. Une moitié de la journée devait être consacrée au travail et l'autre à disséquer ce que l'on vivait, pourquoi on avait agit ainsi, ce qu'il aurait fallu faire et ce que l'on ferait ou ce que l'on s'interdirait de faire.
Au commencement était le verbe. A la fin, également.
Commenter  J’apprécie          464
Jacques Sternberg
Dans ce monde de fous furieux, il y a aussi des mous sérieux.
Commenter  J’apprécie          480
Le Pacifisme

C'est en hiver 2002 qu'éclata brusquement la Troisième Guerre mondiale. Ne pouvant plus contenir leur potentiel d'agressivité avivé par une crise décidément insoluble, quatre grandes puissances libérèrent leurs missiles à haute nuisance pour les envoyer en plein centre des villes les plus peuplées. Le conflit ne dura qu'une seule nuit et fit 550 millions de victimes.
Deux ans plus tard, la France et l'Allemagne qui étaient restées modestement en dehors de ce carnage nucléaire voulurent retrouver, pour le troisième fois, les sortilèges virils de la grande boucherie qu'elles organisaient si régulièrement depuis plus d'un siècle. C'est alors qu'on enregistra un fait unique dans l'Histoire et les annales militaires ; soucieux de retrouver une guerre "propre" menée par des fantassins, les deux pays proclamèrent tapageusement la mobilisation générale à laquelle répondirent 1 245 Français et 896 Allemands.
On dut admettre qu'on venait d'entrer dans l'ère de la lucidité et qu'il était temps de penser à un désarmement général. Cela se fit dans le monde entier, à tous les niveaux de la technologie du meurtre : on détruisit les fusils des baraques foraines comme les fusées tueuses les plus perfectionnées.
Le XXIe siècle allait sur ses 5 ans quand, pour la première fois, des êtres venus d'ailleurs, d'une lointaine galaxie, débarquèrent sur la Terre.
Les Stryges ne pouvaient que décevoir les camés de l'étrange conventionnel : ils n'avaient rien des monstres galactiques qui crachaient le feu depuis tant d'années dans les magazines de science-fiction. Ils nous ressemblaient comme des frères et ils étaient venus en force pour le prouver : une armada de deux millions de Stryges armés jusqu'aux dents. Les hommes, désarmés jusqu'aux dents également, ne purent qu'accueillir les envahisseurs avec des fleurs, de l'étonnement et un semblant de cordialité. Qui ne donna le change à personne. Les Stryges colonisèrent les Terriens bien plus rapidement et plus facilement que les Européens jetés face aux Indiens ou aux Africains.
Non sans un certain nombre de massacres tout à fait gratuits. Pour l'exemple, peut-être. Ou pour le plaisir alors. Par jeu. Pour ne pas perdre la main.
Les Stryges ressemblaient, en effet, aux Terriens comme des frères. Mais à ceux d'avant la Troisième Guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie          425
Jacques Sternberg
Une bibliothèque, c'est un des plus beaux paysages du monde...
Commenter  J’apprécie          440
La création

Le premier jour, Dieu créa le rhume de cerveau. Cela lui parut bien peu de chose.
Le deuxième jour, il créa la grippe. C'était mieux, mais bien anodin encore.
Le troisième jour, il créa la pneumonie. Il en fut content, pas tout à fait cependant.
Le quatrième jour, il créa la peste. Cela permettait d'envisager des épidémies que l'on arriverait à enrayer un jour, il le savait.
Le cinquième jour, il créa le cancer et il fut franchement satisfait de cette initiative. Il manquait cependant quelque chose au cancer, il en était très conscient et le sixième jour, enfin, il créa la mort.
Le septième jour, il put aller se reposer. Il ne l'avait pas volé.
Commenter  J’apprécie          413
Le Communiqué
Il était sur le point de s'endormir quand, soudain, il vit briller dans la nuit la petite lucarne de sa radio qu'il avait oublié de fermer. Il se redressa et, machinalement, il fit passer d'un poste à l'autre l'aiguille de métal qui boucla le tour du cadran sans se heurter au moindre son, pas même un parasite. Il allait fermer le poste quand soudain l'aiguille se buta à une voix. L'homme s'étonna: il n'avait jamais obtenu le moindre programme sur cette longueur d'ondes.
- Cher auditeur... dit la voix.
De cela, l'homme était certain : la voix n'avait pas fait mention des chers auditeurs. Cher auditeur, avait-elle dit. Et cette voix ne semblait pas appartenir au monde des spectacles et diffusions. Elle n'en avait pas la sonorité classique, il lui manquait une certaine onctuosité, un certain pouvoir rassurant. Elle sonnait sèche, personnelle. Le ton était distant, neutre, légèrement froid.
- Cher auditeur, dit la voix sans aucun effet oratoire, il est maintenant zéro heure, zéro minute, zéro seconde. Votre programme est terminé. Nous vous donnons rendez-vous demain matin dans un autre monde.
L'homme, en effet, ne passa pas la nuit.
Commenter  J’apprécie          390
L'invention

Il avait inventé une petite antenne portable qui supprimait radicalement les pensées parasites du cerveau humain.
Il l'essaya avec succès sur sa propre personne. A peine avait-il donné le contact qu'il ne pensait plus qu'à la mort, à l'inutilité de toute entreprise, à la vanité d'avoir mis au point cet engin révolutionnaire. Le temps de penser à couper le contact, il s'était suicidé.
Commenter  J’apprécie          332
la politique, fille de la diplomatie et de l'escroquerie courtoise.
Commenter  J’apprécie          342
FOI
On se raccroche à la foi pour sauver son moi, garder son toit, être son roi, faire sa loi, peser le poids, manquer de choix, suivre sa voie et demeurer coi. (p.87)
Commenter  J’apprécie          270

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Sternberg (483)Voir plus

Quiz Voir plus

Héros littéraires 1️⃣

"Si un enfant vient à vous, s'il rit, s'il a des cheveux d'or, s'il ne répond pas quand on l'interroge, vous devinerez bien qui il est ? Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste: écrivez-moi vite qu'il est revenu" ...

Le Petit Poucet
Titeuf
Le Petit Prince
Poil de Carotte

11 questions
248 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , heros , personnages , roman , écrivainCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..