[...] au moins 15 000 lobbyistes sont installés à Bruxelles avec la mission d'influencer les décisions politiques et techniques dans un sens favorable au industriels. Il est évident que notre système d'expertise n'est pas au service de l'intérêt publique.
Il paraît illusoire de faire décroître la consommation de matière et d’énergie en ne jouant que sur les mutations technologiques
Il faut permettre au public de penser qu’il n’existe pas d’intérêts propres de la science qui justifieraient qu’on aliène les valeurs de la civilisation. Il faut cultiver chez les citoyens l’audace de se prétendre juges de ce que font les laboratoires
Résine Tacamaque : Mise dans le creux d’une dent, cette résine d’un arbre de la nouvelle Espagne la préserve d’une entière corruption.
L'éthique n'est pas cette crème informe qu'on répand souvent sur le gâteau de la science. Elle est le lieu d'une harmonie entre l'homme d'aujourd'hui et son fantôme de demain : elle est le régulateur de nos délires d'être ce que nous deviendrons.
"Intégrer le risque nouveau avec une attitude d'incertitude positive", voilà le credo, scientiste et néolibéral, fatal à toute velléité de précaution que l'on retrouve dans toutes les branches de la technoscience et qui autorise aussi les avancées du transhumanisme.
Une demi-heure plus tard, Filandre avait terminé sa manipulation. Par l’œil du microscope, il considéra avec émotion la sphérule sombre que dessinait un noyau issu de la bouture, trônant au cœur de la cellule greffée comme si elle y fût venue par l'ordre naturel. Il remit l’œuf réceptacle en culture et s'assura contre l'échec en congelant quelques-uns des milliers de noyaux produits par le bourgeon.
Aujourd’hui, parmi toutes les promesses transhumanistes, la poursuite de l’immortalité est celle qui séduit le plus large public, faisant écho aux angoisses de chacun sur la finitude et l’absurdité de l’existence. Qui ne voudrait pas avoir le choix de vivre plus longtemps ? C’est certainement par là que le transhumanisme se fera le plus facilement accepter, sans véritable débat, puisque les candidats à la mort immédiate sont rares…
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De telles résistances à ce que les dirigeants présentent continuellement comme des "progrès" ne sont pas courantes dans la vie quotidienne où ce sont souvent de petites minorités qui paraissent avoir l'exclusivité des réticences vis-à-vis des innovations technologiques. C'est que le benêt que nous sommes tous (gogo ou jocrisse du grand théâtre politique) est l'animal de compagnie des puissants. Sa passivité est acquise par le conditionnement à des promesses de lendemains qui chantent ou par la résignation à se satisfaire de possibles balisés ("il n'y a pas d'alternative", "ça va marcher" !), auxquels n'échappent, parfois, que bien peu d'intellectuels et de militants. Ceux qui, depuis Condorcet, voient dans l’éducation le premier outil d'émancipation ont théoriquement raison, mais l'école ne suffira jamais à construire une société libérée. Il est urgent d'officialiser des procédures vertueuses, capables de révéler l'humanitude chez des personnes ordinaires afin que les représentants du peuple s'emparent de leurs conclusions.
François était persuadé que la connaissance ne peut être recherchée que par une démarche rationnelle, mais il jugeait cependant que le peu que nous savons nous est parvenu par chance plus que par méthode...
Crocodile : Il renverse sa femelle pour s’accoupler avec elle ventre contre ventre. Il l’aide ensuite à se relever.