La peur est une ancre lourde qui garde notre bateau à son attache, elle influence nos choix de vie en nous invitant à rester au port, quand soufflent des vents inconnus dans les voiles du voyage.
12 juillet 1937, exposition universelle
Paris, France
Otto Abetz, ambassadeur du IIIème Reich nommé à Paris, était en visite officielle à l'exposition internationale. Il paradait dans son uniforme clinquant d'officier supérieur, s'arrêtant à chaque stand en s'efforçant de trouver quelque chose d'intéressant à dire afin qu'on le remarque.
Il visitait méthodiquement les pavillons de tous les pays représentés, avec une grande rigueur, et dans le sens prévu de son plan pour n'en omettre aucun. Il atteignit celui de l'Espagne vers le milieu de la journée. L'air était chaud ; il ôta sa casquette un moment pour s'éponger le front. Il transpirait sous la visière qui protégeait ses yeux du soleil, lui permettant d'éviter des lunettes noires peu seyantes.
Il fut impressionné par l'immense toile cubiste, intitulée Guernica. Il s'approcha de l'homme qu'il cru reconnaître comme l'auteur du tableau, et lui demanda s'il en était bien le peintre.
– C'est vous qui avez fait ça?
– Non… vous.
Il y a si peu de temps ou tu vis vraiment dans une vie. Ou le temps est la vie. Juste quelques moments. Mais pour ces moments-là, remercie tous les jours qui tu veux d'être né. Dis merci à la vie. Et pars avec le sourire au moment où tu pousseras la porte où sont accrochées les autres espérances.
Peut-être y a-t-il le temps que tu vis et le temps que tu es?
Le temps que tu vis se découpe en morceaux bien distincts au cours desquels il se passe quelque chose pour toi. De bien ou de mal. Ou de neutre. Peu importe. C'est le temps que tu vis et tu peux le raconter parce que tu as semé des pierres blanches, comme des repères, dans ta mémoire.
Et puis il y a le temps que tu es.
Celui-là, comment le raconter ? Il est toujours présent.
Mais aujourd'hui, je sais que cette tendresse là, que je ne peux pas te dire, est moi. Elle est aussi l'univers. Imagine-tu que le poisson puisse te dire la mer ? Alors comment veux-tu que je te décrive mon amour pour Ana?
Cet amour, c'est moi.
... et j'aimerais
que ma tête arrête
de ne trouver qu'ennui
ce qui n'est pas souffrance
de toi...
L'impatience a l'imagination vivace et le sommeil impossible!
Libraire, j'ai parfois l'impression d'être manutentionnaire, à déplacer des cartons et ranger les livres le matin avant l'ouverture.