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3.94/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1978
Biographie :

Jacques de Guillebon est un écrivain, essayiste et journaliste français.
Ancien collaborateur de la revue Immédiatement, il est rédacteur en chef de 2002 à 2005, année où la revue cesse de paraître. Directeur délégué de la revue catholique La Nef de 2005 à 2009, il quitte ensuite ces fonctions pour y devenir éditorialiste2. De 2009 à 2010, il travaille pour le mensuel gratuit aujourd'hui disparu Direct Soir.
En août 2011, après le carnage en Norvège du à Anders Breivik, il livre sur le site Atlantico une interprétation du personnage qu'il décrit comme un « fondamentaliste » plus « néolibéral » que « chrétien », une position qui suscita la polémique.
En novembre 2011, il prend parti contre les manifestations devant le Théâtre de la Ville à l’occasion de la représentation d’une pièce de Romeo Castellucci. En septembre 2012, avec Falk van Gaver, et dans la perspective des prochains débats sur l'ouverture du mariage civil aux couples homosexuels, il signe sur le site des Nouvelles de France une tribune dans laquelle il se dit prêt au martyre plutôt que de laisser passer cette revendication sans résister. En janvier 2013, il publie L'Impasse : du mariage laïc au mariage gay.
En octobre 2013, il fait partie des 19 premiers signataires de « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 "salauds" » pour protester contre les sanctions qui pourraient toucher les clients des prostituées

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Entretien avec Jacques de Guillebon.


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
[Lakis Proguidis sur la publicité : "Avec Muray on ne ferme pas"]
Le langage publicitaire, dit-on, doit, par l'usage ludique de la grammaire, de la syntaxe, de l'image et du son, perturber les sens des consommateurs potentiels, les obligeant ainsi à sortir momentanément de leur monde familier. En général, on accepte la publicité comme si elle faisait partie de la nature des choses. Combien de fois n'ai-je pas demandé à mes proches de m'expliquer tel ou tel slogan publicitaire à mon avis incompréhensible ! La réponse tombait, crue : ne cherche pas, c'est de la publicité. Mais cela n'a pas de sens, insistais-je. C'est pour vendre, concluaient de manière à ne pas donner suite, mes interlocuteurs. Curieux, tout de même, ce monde appelé "du marché" qui se qualifie d'impeccablement, voire implacablement logique, et qui, afin de se réaliser, c'est-à-dire de transmuer tout ce qu'il touche en marchandise, (en objet vendable, achetable, jetable), fait usage d'un langage expressément faux et mensonger. Passons. Le fait est que nous naissons, grandissons et mourrons dans un environnement mentalement déréglé. Nos bâtiments, nos rues, nos montagnes et nos champs, nos écrans, nos vêtements, nos journaux, notre ciel et nos stades, nos objets, nos corps et nos tombeaux deviennent (au nom du marché) des supports du non-sens.

p. 191
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Philippe Muray, "Bloy : l'autre écriture des limites", 1978, cité p. 433-439.

Peut-être la faiblesse des avant-gardes est-elle d'avoir lié leur volonté de transgression à la lutte contre l'obscurantisme et pour les Lumières, c'est-à-dire d'avoir fini par se trouver prisonnières du militantisme du progrès. Ce serait vérifiable, sans doute, dans l'histoire du surréalisme, et cela en révélerait quelques faiblesses. Par ailleurs, lorsqu'en 1928, Artaud, à la fin de la représentation de "Partage de Midi", traitait Claudel d'"infâme traître" et que Paulhan lui écrivait : "Artaud, est-ce vous qui tout d'un coup abandonnez votre pensée à ces facilités, à ces absences d'âme, à ces trucs : l'anticléricalisme, la révolution politique ?", qui était en fin de compte le plus lucidement pessimiste ? Lequel des deux, Artaud, Paulhan ? Qui avait raison ? Et pourquoi la transgression réelle, la révolte véritable contre l'ordre du monde passent-elles finalement mieux (parfois) dans une écriture qui s'adosse à l'attente de la fin du monde et se nourrit de la pensée de la Résurrection ? Avant de refermer la porte sur le refus d'écoute de toute parole religieuse ou mystique, il faudrait peut-être sérieusement réfléchir à cette question.
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(Texte inédit de Philippe Muray, publié en 2011). "Adresse au petit homme".

Tu es si malheureux, si démuni, si psychologiquement appauvri, que tu prends tous les pseudo-événements spectaculaires pour des lanternes et tous les Marchands de Bien pour des Messies. Je t'ai entendu et je t'entendrai encore mille fois crier : "Rien ne sera plus jamais comme avant !" Après sa première étreinte avec Rodolphe, Emma Bovary se regardait dans un miroir et se répétait, fiévreuse : "J'ai un amant ! un amant !" Je te vois, sous n'importe quel prétexte, crier : "J'ai un événement ! J'ai un événement ! J'ai une guerre !" Mais ton excitation de quelques jours ou de quelques heures n'est que la conséquence de l'évanouissement de tes derniers espoirs de jouir, petit homme.

p. 16
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Cyril de Pins, "La barbe altière et riante de Philippe Muray".

...Nietzsche, après Pindare, commandait : "Deviens ce que tu es", ce qui supposait justement que jamais je ne faisais un avec moi-même. L'impératif moderne, hypermoderne, libéré du péché par ignorance et par mépris, c'est celui qui nous enjoint d'être nous-mêmes.
"Il faut être soi-même", disent tous nos modernes. Jamais sans doute, dans l'histoire de l'humanité, impératif ne reçut réponse plus unanime, ni commandement ne fut suivi d'une aussi universelle obéissance, ni mot d'ordre ne fut plus célébré. C'est même devenu le grand Ausweiss autorisant toutes les goujateries : "Au moins, je suis moi-même" ; "Ce qui compte, c'est que je sois moi-même." ...
Cette coïncidence avec soi, c'est celle de l'animal. En renonçant à la fable du péché originel, nous renonçons à ce qui nous distinguait de l'animalité : l'homme seul doit accomplir activement son humanité, devenir homme. L'animal peut se laisser aller à être ce que sa nature lui commande d'être et il sera tout ce que son espèce peut atteindre. Devoir devenir homme, ne pas coïncider avec soi, voilà où vient se nicher la nécessité du langage, de la pensée, du doute, de l'espérance et et la foi (nécessité qu'ils alimentent en retour). La recherche de la vérité ... est une quête impensable et impossible aux êtres qui sont déjà tout ce qu'ils peuvent être.

pp. 482-483
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Jacques de Guillebon
L'Annonce faite à nous
Enfin l’Annonciation vint. Et avec elle l’espérance de la libération, un jour, on ne sait quand, avant neuf mois souhaitons-le. Mais la libération, sinon de nos coeurs, au moins de nos âmes, et l’idée que nous ne sommes pas que ces molécules assemblées dans un coin de l’univers avec pour seule destinée l’assaut perpétuel d’un virus dont on ignore l’intérêt général.
Avec l’Annonciation le recul des sombres idées survivalistes ou vengeresses ou animalistes de qui croit que nous voilà bien punis, nous autres sales humains qui voulurent s’élever plus haut que la boue de la nature.
Avec l’Annonciation, la joie d’une voix qui nous parle d’une autre dimension, d’un autre temps qui n’est même pas un temps mais une éternité. Et une éternité qui nous aime, et qui ne se moque pas de nos petites misères mais les souffre aussi, et les rédime, et en fera bien quelque chose de supérieur, même si nous l’ignorons.
La voix qui sans doute parle au creux des EHPAD où les vieux crèvent ; au fond des lits de douleur de tous les pauvres et agonisants de ce temps. Une voix qui épèle leurs noms et ne les oubliera pas.
La voix de nos lendemains, la voix qui chantera.
À très vite à tous, ici-bas ou là-haut.

Numéro 9 de la lettre quotidienne du magazine L'Incorrect, 25 mars 2020.
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"Ce qui m'amuserait maintenant", extrait du Journal inédit de Philippe Muray, 10 janvier 1992.

Tout le monde voyage. Le voyage est le titre de noblesse de ceux qui n'ont rien. Depuis le temps qu'ils voyagent, les pays leur ressemblent. Ils ne sont plus personne.

p. 145
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Extrait de "Roues Carrées", in "le cancer du moderne. Une vue d'ensemble des "Roues Carrées" de Philippe Muray, p. 568.

Minorité nous sommes, minorité de plus en plus minoritaire nous serons, et c'est à ce titre que nous devons avoir accès à ce statut de dominés minoritaires qui ouvre sur de nombreux privilèges dérogatoires, droits particuliers, quotas, dégrèvements fiscaux, réparations, promotions spéciales, petits soins, tarifs préférentiels sur certaines compagnies aériennes, compensations compassionnelles et compensatrices, possibilité d'emmerder le monde jusqu'à la fin d'icelui et au-delà. De manière plus générale, il est clair que si nous revendiquons l'égalité afin d'avoir autant de droits que les autres, nous revendiquons également la différence afin d'en avoir davantage. Comme tout un chacun.
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Jacques de Guillebon
Editorial de L'Incorrect, numéro de janvier 2021.

Notre bon président nous a encore enfaribolés, fidèle à ses fondamentaux, qui sont de plaire à tout le monde en tout temps, à tout prix, et pour un résultat nul. Bien loin d’un Jupiter rêvé réglant de son foudre l’ordre de l’univers et le sort de l’homme, il se régale de ses inter­ventions médiatiques, un jour en vidéo, le lendemain dans un magazine des années 60, où il ne fait qu’énoncer des demi-vé­rités, destinées à calmer les ardeurs d’un peuple énervé. Aussi, encore une fois, celui qui répète toute la journée qu’il est le chef ne l’est pas, pour cette même raison : il commente l’actualité, comme tout un chacun au PMU, assortissant son propos de références de khâgneux qui ne trompent plus per­sonne. Bref, il se commente lui-même. De sorte que, comme on le sait au moins depuis Debord, il n’y a plus d’extérieur : si c’est gratuit, c’est que c’est lui le produit. Macron est le pro­duit de la démocratie, il en jouit, et n’a donc rien à dire, sinon qu’elle est belle, cette démocratie – forcément, parce que c’est lui, la démocratie.

Qu’est-ce qu’on va faire de lui ? se demanderait-on spontanément. Mais la vraie ques­tion est plutôt : qu’est-ce qu’on va faire de nous ? Parce que ce que démontre ce temps, c’est que nous ne sommes dignes de rien. Pas de la démocratie, ce qui n’est pas grave, la démocratie n’est pas grand-chose en soi, et une très fausse conquête de l’homme : tout juste un cadeau de Noël nul pour élève médiocre qui n’a pas écouté en classe. Pour être humain sans foi, sans Dieu, sans amour, sans lit­térature, sans art, qui se console avec des grands mots professés par des Robes­pierre, des Gambetta, des Ferry, des Clemenceau : autrement dit des ordures couvertes de sang jusqu’au coude.

Mais dignes non plus de ces vraies grandes choses que sont la tradition, l’histoire, la vérité, la grandeur, bref : de la France. Nous en sommes réduits ou à commenter le taux de repro­duction du virus, ou, pire, à débattre avec des gens qui veulent nous tuer, prendre notre place et cherchent à faire croire dans le même temps qu’ils sont les victimes. Un peu comme si le chef mafieux venait chez moi m’expliquer que ma fille est la sienne et qu’en plus je devrais le dédommager.

Les décoloniaux, comme ils s’appellent – comme s’ils avaient fait quelque chose dans cette histoire (fors les Asiatiques, Indochinois pour nous, Indiens pour les Anglais, Chinois en général, par exemple qui, eux, se sont réellement décolonisés tous seuls) – les décoloniaux donc, peuples de faibles histori­quement que notre amour du faible a justement libérés, pour leur plus grand malheur présent puisqu’ils n’en ont rien fait, ces gens-là ont décidé d’en découdre et de nous faire payer jusqu’au dernier centime ce qu’on ne leur doit pas : pourquoi et dans quel but ? On répond rarement à cette question. Le descendant de colonisés est supposé victime. Mais de quoi ? Nul ne sait, puisqu’il est logé, nourri, éduqué, aux frais de cette princesse qui s’appelle la France. Dans le fond, leur souci demeure dans le fait qu’ils nous doivent tout, et nous rien, dans l’autre sens. Pourquoi ? Parce que l’universel, c’est nous.

Ce qu’on a appelé l’universel, qui est une lourde charge à porter, une très lourde charge que nul n’a tenté de porter avant nous ; qui suppose de rester soi en amé­liorant l’autre

Pas tant que nous ayons inventé la roue, le livre, le moteur à explosion et le vaccin – pas du tout, même si c’est vrai : mais dans le fond que depuis saint Paul, le disruptif absolu, nous ayons compris que la terre entière est à évangéliser. Et qu’il s’agit d’apporter aux peuples, comme le merveilleux Louis XVI le disait à son bon monsieur de La Pérouse, les bons fruits et bons légumes de la terre de France, mais sur­tout l’amour de la liberté, de l’ordre et de la vérité. Ce qu’on a appelé l’universel, qui est une lourde charge à porter, une très lourde charge que nul n’a tenté de porter avant nous ; qui suppose de rester soi en amé­liorant l’autre. Or, non seulement l’autre contemporain ne veut plus être amélioré, il veut juste profiter, mais nous-mêmes nous sommes perdus dans cette aventure.

Rien de grave : on se perd bien soi-même dans une aventure amoureuse, dans le mariage, l’engendrement, pour un bien supérieur. Reste que nous sommes le père, et personne d’autre, et que ça se respecte. Et le ridicule Macron ne le sait pas, ça, parce qu’il n’est père de rien, ni d’en­fants, ni de la France, ni d’idées, et qu’il n’a sans doute jamais donné cinq francs à un pauvre. Romaric Sangars m’a soufflé cette phrase inouïe de Rivarol : « Tout le monde a besoin de la France, quand l’Angleterre a besoin de tout le monde ». Donc : qu’on nous insulte, nous tourne en ridicule : bof, rien de bien grave. Mais qu’on redise partout, même si l’on n’en pas envie, juste parce que c’est vrai : que vive cette princesse qui s’appelle la France, sans quoi rien n’est possible.

Jacques de Guillebon
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Jacques de Guillebon
[Observations d'un catholique confiné (L'incoronavirus, 13 avril 2020).]
Rendez-nous les sacrements
On tente de se rassurer en proclamant ici et là que la communion est d’abord spirituelle, et que Pâques s’est très bien passé, à travers les écrans, et que d’abord les cloches se sont remises à sonner et que les oeufs étaient dans la salle de bain et derrière l’armoire de bonne-maman, ce qui est bien la preuve. Que nenni. Nous avons été lourdement frustrés de célébration, de communion et surtout d’administration de sacrements. Nous, les catholiques, en l’occurrence, qui sommes d’une religion où la manifestation de la grâce réclame sa matérialité, et surtout la présence. Personne ne se confesse sur Houseparty ni ne transsubstantie quoi que ce soit par bluetooth. Qu’on ne nous raconte pas d’histoires. Certains curés ont confié tremblants leur angoisse de célébrer en l’absence de fidèles. Mais pour le pékin moyen, c’était bien pire : pas de présence, pas de sacrement. Et soyons clairs, ça emmerde tout le monde de regarder le père Trucmuche réciter le Pater en Facebook live, entre le lave-linge qui tourne et la voisine qui éternue – dans le meilleur des cas. Comme en tout temps de guerre, il y a bien eu du marché noir, et le catho bien en cour auprès de la dame caté a certainement pu subrepticement assister à quelques offices. Mais ça ne fait pas une catholicité, ça, c’est-à-dire une universalité. On a beau tomber sur le râble des pauvres lefebvristes coupables d’avoir célébré avec une trentaine d’enfants de choeur, on se doute que pour certaine autre religion qui réclamera bientôt le dû de son mois sacré, les choses tourneront d’une autre manière. Cette République, si elle cède, fera une nouvelle fois la preuve de sa faiblesse, rendant les armes aux plus virulents et maltraitant les obéissants.
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