AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jacques de Lacretelle (57)


“Cependant, malgré ses qualités qui s’ajoutaient non à la beauté mais à un charme très prenant dans l’expression, je n’éprouvais point de désir pour elle. La pensée qu’elle pourrait être ma femme m’empêchait précisément de considérer en elle la chair.”
Commenter  J’apprécie          252
“Dans cette espèce de cuve qu’est notre mémoire, l’imagination est, pour l’auteur d’un roman, le principe qui solidifie, qui fait le mortier. La crédibilité d’un ouvrage romanesque vient bien moins de la richesse de la vérité mise dans l’analyse que de la puissance d’imagination apportée dans la synthèse.”
Commenter  J’apprécie          250
J'étais d'une insensibilité totale devant tout texte scolaire; les mots sur les livres d'étude avaient à mes yeux je ne sais quel vêtement gris, uniforme qui m'empêchait de distinguer entre eux et de les saisir.
Commenter  J’apprécie          220
J’eus la vision d’une vie pénible et dangereuse au cours de laquelle on s’écorche d’avantage chaque jour. Et vers quel but ? Ne savais-je point maintenant que sur les sommets auxquels j’avais rêvé d’atteindre, nul humain ne vivait ?

Commenter  J’apprécie          200
Ainsi, la conscience de mon père, qui était restée fermée à tout sentiment de pitié, avait fléchi devant la considération d'un avantage personnel.
Commenter  J’apprécie          180
Comme je veux, aujourd'hui, retracer mes sentiments lorsque j'appris cette nouvelle, il me semble que mes souvenirs sont les lambeaux d'un rêve, et d'un rêve affreux.
Commenter  J’apprécie          130
Il dit :
-- Demain, je serai insulté, frappé... est-ce juste?
Et il mettait en avant ses deux paumes désarmées, ainsi qu'est représentée la personne du Christ au milieu de ses ennemis.
Commenter  J’apprécie          110
Jacques de Lacretelle
La ville a une figure, la campagne a une âme.
Commenter  J’apprécie          100
Je me souviens du jour où j’ai ouvert pour la première fois les Mémoires d’Outre-tombe. Je ne connaissais que le Génie du Christianisme ; je jugeais mal Chateaubriand ; je n’aimais pas ces tableaux pompeux et froids. Et tout à coup, je contemple Combourg ; je découvre le passage sur l’Amérique, sur l’émigration, je suis entraîné dans le tumulte prodigieux de ce cerveau… Quelle fièvre m’a saisi ! En moins d’une semaine, j’ai dévoré les huit volumes. Je lisais une partie de la nuit et, lorsque j’avais éteint la lumière et fermé les yeux, certaines phrases restaient dans ma tête comme des feux éblouissants qui me tenaient éveillé.
Commenter  J’apprécie          100
Il avait été deux fois premier lors des compositions. Ce succès avait suscité des jalousies parmi les rangs des bons élèves. Et comme il lui échappait quelquefois une ironie méprisante à l'adresse des cancres, il n'y avait pas moins d'animosité contre lui aux autres degrés de la classe. Les choses commencèrent par des taquineries assez innocentes; elles furent un peu encouragées par l'insouciance de la plupart de nos professeurs qui, malgré ses bonnes places, n'aimaient pas Silbermann.
Commenter  J’apprécie          100
-- Je suis content, bien content, que nous nous soyons rencontrés... Je ne pensais pas que nous pourrions être camarades.
-- Et pourquoi ? demandai-je avec une sincère surprise.
--Au lycée, je te voyais tout le temps avec Robin; et comme lui, durant un mois, cet été, a refusé de m'adresser la parole, je croyais que toi aussi... Même en classe d'anglais où nous sommes voisins, je n'ai pas osé...
Il ne montrait guère plus d'assurance en disant ces mots. sa voix était basse et entrecoupée; elle semblait monter de régions secrètes et douloureuses. Sa main qui continuait d'étreindre la mienne, comme s'il eût voulu s'attacher à moi, trembla un peu.
Ce ton et ce frémissement me bouleversèrent. J'entrevis chez cet être si différent des autres une détresse intime, persistante, inguérissable, analogue à celle d'un orphelin ou d'un infirme. Je balbutiai avec un sourire, affectant de n'avoir pas compris :
-- Mais c'est absurde... pour quelle raison supposais-tu...
-- Parce que je suis juif, interrompit-il nettement et avec un accent si particulier que je ne pus distinguer si l'aveu lui coûtait ou s'il en était fier.
Commenter  J’apprécie          70
Et me demandes-tu encore pourquoi je quitte la France sans intention de retour ?... Oh! je sais, j'aurais pu supporter ces débuts difficiles, m'habituer ou patienter, comme bien d'autres de ma race. Non, ceux-là je vous les laisse. Vois-tu, chaque pays a les Juifs qu'il mérite...
Commenter  J’apprécie          70
Nous fûmes tous deux mis en quarantaine. Personne, ni en récréation, ni en classe, ne nous adressa plus la parole. Les groupes s'écartaient sur notre passage; les bouches se fermaient.
Commenter  J’apprécie          60
Il avait l'art de qualifier en une phrase le sujet d'une oeuvre, de réduire celle-ci sous une formule commode.
- Les Misérables ?... répondit-il à une de mes questions. C'est l'épopée du peuple.
Commenter  J’apprécie          50
J'avais un immense respect pour tout ce qui touchait à la littérature. Je plaçais certains écrivains qui avaient éveillé mon admiration au-dessus de l'humanité entière, à l'image des divinités de l'Olympe.
Commenter  J’apprécie          50
Nos tête à tête languirent. Mais, à dire vrai, ce fut un peu de mon fait. Chaque année, à l'approche des vacances, par une habileté mesquine que je ne m'avouais pas, je me détachais des amis que je m'étais faits au lycée. Je ne voulais point souffrir trop cruellement d'être séparé d'eux pendant les mois à venir. Et vers la mi-juin, en prévision de la morte-saison, je réglais avec prudence l'économie de mon cœur et le fermais aux sentiments trop vifs.
Commenter  J’apprécie          40
Les choses commencèrent par des taquineries assez innocentes lorsque Silbermann se mettait à pérorer et à gesticuler. Silbermann aggrava ces taquineries et les fit persister par sa façon de tenir tête et sa manie « d’avoir le dernier mot » ; elles furent un peu encouragées aussi par l’insouciance de la plupart de nos professeurs qui, malgré ses bonnes places, n’aimaient pas Silbermann. On s’en aperçut bien le jour où l’un d’eux, irrité de le voir venir trop souvent près de sa chaire, le renvoya avec une phrase brusque et cinglante que tout le monde entendit.
Bientôt, pendant les récréations, ce fut un amusement courant d’entourer Silbermann, de se moquer de lui et de le houspiller. Sitôt qu’il apparaissait :
— Ah ! voilà Silbermann, disait-on. Allons l’embêter.
On le bousculait, on prenait sa casquette, on faisait tomber ses livres. Silbermann ne se défendait pas mais il ripostait d’un trait qui, le plus souvent, frappait juste et exaspérait l’assaillant.
Commenter  J’apprécie          40
Il y a de bonnes valeurs dans ce livre, l'amitié, la tolérance, la connaissance...
Mais, dans son attitude, Silberman provoque ses camarades d'écoles.
Il veut toujours montrer qu'il est le meillieur, le plus intelligent même auprès de ses professeurs.
Il se fait rejeter au lieu d'attirer l'admiration.
A cette époque, il y a une haine anti-juive c'est pour cela qu'il est rejeté, car il avait deux autre juifs, mais ils s'habilaient comme les autres, ils s'intégraient

Antoine Barriere
Commenter  J’apprécie          40
J'avais souvent comparé la conduite de mes parents et le système de leurs actes à ces tapisseries a canevas que ma mère brodait avec patience et régularité durant nos veillées. Et maintenant, il me semblait découvrir l'envers de l'ouvrage ; derrière les lignes symétriques et les beaux ornements aux tons francs, j'apercevais les fils embrouillés, les noeuds, les mauvais points.
Commenter  J’apprécie          30
La journée, qui était une des dernières de l'automne, était froide et triste. Une lourde nuée couvrait le ciel. L'eau du lac, toute sombre, frissonnait. Les arbres étaient dépouillés; seule persistait la verdure d'un bouquet de sapins; et ce feuillage pauvre et opiniâtre, cerné par des bois morts, éveillait l'idée d'une vie misérable et éternelle.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques de Lacretelle (627)Voir plus

Quiz Voir plus

Vie de l'auteur

Qui est l'auteur de cette histoire ?

Mozart
Homere
Jaacques de Lacretelle

3 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Le retour de Silbermann de Jacques de LacretelleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}