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Citations de Jacques de Saint Victor (28)


Venosa faisait figure de ville hibernatus émergeant d'un long sommeil depuis le début du boom. Elle n'avait pas subi les restaurations "poutres et crudités" des années 1970, ni le faux artisanat d'art et ses petites boutiques de breloques des années 1980, ni la lourde sanction de "'plus beau village d'Italie", contraignant le flâneur, comme en France, à garer sa voiture dans un parking public à un kilomètre du "centre historique" pris d'assaut par des masses d'envahisseurs armés de smartphones. Ici, tout avait été laissé au tout-venant. Bref le contraire d'un village du Lubéron...
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L’esprit de flânerie n’est plus à la mode. Trop à l’écart de la vie moderne, des individus « efficaces », des personnalités qui se « dépassent ». Marcher pendant des semaines, courir le marathon, faire du trekking au Népal ; toujours se fondre dans la logique de la performance ; c’est le loisir autorisé de la modernité, voire recommandé. Nous vivons dans le monde de la défonce. Il est devenu tellement banal de le dénoncer. Et pourtant… Cette société a besoin de paradis artificiels pour combler le vide de l’existence. La drogue ou le marathon ; parfois les deux dans le cas du Tour de France.
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J'avais souvent noté l'importance de cette proximité spatio-temporelle dans la civilité. A Ravenne, le premier chauffeur de taxi venu parle de l'impératrice Galla Placidia avec la même familiarité q'un taxi new-yorkais de Jennifer Lopez. A frayer avec les Anciens, on s'imprègne mieux de leur sagesse.
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Moi, je n’ai pas eu tout de suite un coup de cœur pour le Salente, Ici, la terre est plate, poussiéreuse, rocailleuse, l’architecture bizarre; les villes de haute Antiquité, où domine une pierre d’un ocre majestueux, s’oublient derrière d’affreuses constructions de béton, parfois trop colorées, vilaines petites huttes modernes qui masquent les splendeurs du passé, comme pour mieux les protéger. Dans chaque petite cité, il faut partir à la recherche des vieux palais qui se cachent en centre-ville.
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La véritable liberté, ne cessait de me répéter Michela, c'est de pouvoir être soi-même avec l'autre, sans avoir besoin de fuir ou de faire des efforts pour être autre chose que ce que nous sommes.
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On aurait tort de croire avec Cocteau que les Italiens sont optimistes. Michela me le faisait remarquer. En France, dans les gares, la salle où l'on se rend pour retrouver la valise égarée s'appelle Objets trouvés. En Italien Objets perdus (Oggetti smarriti). C'est la différence entre un peuple qui a pris la Bastille et un autre qui a toujours été envahi depuis Romulus Augustule.
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Le leader de la malbouffe se croyait invincible. Mal lui en a pris car, après avoir testé les hamburgers, les habitants d'Altamura s'en détournèrent rapidement. Ils continuèrent à fréquenter le fast-food pour profiter de sa climatisation, mais en y apportant leur focaccia achetée chez les frères di Gesù, qui avaient leur paneterria juste à coté du McDo. Ce dernier avait alors multiplié les opération promotionnelles. En vain. Fin 2005, la multinationale dut tirer le bilan de cette expérience désastreuse. De guerre lasse, l'énorme M jaune, si répandu de par le monde, fort démonté de la piazza Zanardelli. C'était bien la première fois que cela se produisait.
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La Méditerranée, en Italie comme en Grèce ou en Corse, est une mer de proximité ; une "mer de voisinage". Ses cotes sont rassurantes ; il y a souvent, dans le lointain, un bout d'île ou d'habitat, comme dans la campagne italienne. Ce n'est pas le grand vide de l'Atlantique.
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Mais Roméo et Juliette ont-ils jamais existe ? Et si, tout cela n'était qu'un faux historique, une illusion ? Beaucoup de bruit pour rien, en d'autres termes plus shakespeariens. Ce parcours, cette maison, ce sarcophage, tout serait inventé? Rien ne permet de l'affirmer, ni, bien sûr, de l'infirmer. Il faut y croire.
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A quelques minutes du centre engorgé et des banlieues grouillantes, l'Appia donne l'impression d'un paysage irréel. Vue d'avion, la via antique ne forme qu'une frêle coulée verte au milieu de la cacophonie périphérique moderne. Sur ses pavés, on ne perçoit rien de cette agitation urbaine. Encore faut-il, bien sûr, l'emprunter un jour de semaine et de préférence le matin. Inutile d'y aller un dimanche après-midi ensoleillé, comme je le proposais naïvement à Michela. "On se croirait au jardin du Luxembourg", remâcha-t-elle.
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Aussi surprenant que cela puisse paraître, la comtesse appartient à cette catégorie, moins rare qu'on ne le croit, de «filles» aux moeurs légères mais dotées d'une grande piété. Dans toutes ses propriétés, on la voit construire une église ou une chapelle, comme à Louveciennes, dans son hôtel de Versailles ou à Saint-Vrain. Elle va y entendre la messe presque tous les matins. Cette conviction lui vient de son éducation religieuse. Mais cette religiosité n'est pas chez la du Barry une simple apparence ostentatoire. Elle se traduira par une charité sincère et méthodique à l'égard des nécessiteux, et de tous ceux pourchassés par le sort (...). Sa grande bonté s'exercera surtout à l'égard de ses proches, en particulier de sa mère, Mme Rançon, dont elle ne rougira jamais dans son succès.
Ces qualités trahissent non seulement sa bonne âme mais aussi l'éducation qu'elle reçut.
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Jacques de Saint Victor
Dans un monde post-démocratique, où le citoyen a perdu toute emprise, la Camorra chercha à satisfaire ceux qui comptent. Les vrais riches. Les BIG.
Comme toujours, les mafias ne font qu'accompagner _en pire_ un mouvement déjà lancé ; elles ne sont que l'effet loupe des dérives du système.
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Jacques de Saint Victor
Cette Italie perdue fut le berceau d'une humanité première, tendre et cruelle. Depuis des siècles, elle s'abime au contact d'une autre humanité, plus rationnelle, plus efficace, mais guère plus éclairée. La Méditerranée n'a plus confiance en elle; elle fut pourtant la patrie des mythes et de la civilité.
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Il y a, comme chacun sait, plusieurs Italies. La crise a aggravé le fossé entre celle du Nord et celle du Sud. Une certaine Italie est plus riche que l'Allemagne ; et une autre s'enfonce et souffre à l'image de la Grèce. J'allais partir à la rencontre de celle qu'on appelait justement la Grande Grèce, la Magna Graecia, plus grecque qu'Italienne. Elle fut le berceau de notre civilisation, mais vacille aujourd'hui aux côtés de notre mère et voisine, la Grèce.
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Il apparaît en outre que pour enraciner la République, il faut créer des "mœurs républicaines", et ce, d'abord par l'acquisition d'une culture de l'égalité.
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Survenue en même temps que la victoire de Valmy (20 septembre), érigée au rang de "mythe", la République, écrit Mathiez, est "auréolée de la gloire d'avoir sauvé la Révolution et la Patrie".
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L'Italie peut s'enorgueillir de compter à elle seule plus de la moitié du patrimoine artistique mondial, selon l'Unesco.
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Il est amusant de noter que le langage commun dit la "Belle Italie" et la "Douce France", ce qui semble assez justement résumer les traits respectifs des paysages et des mentalités de chacun des deux pays.
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Je me souviens avoir lu que le général De Lorenzo, quand il préparait le fameux coup d'Etat de 1964 (Piano solo), prévoyait de le faire le jour d'une grande rencontre de foot : les Italiens, rivés devant leur télévision, n'y auraient vu que du feu.
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Le greffier lit le jugement : Mme du Barry et les banquiers Vandenyver sont condamnés à mort. La favorite, qui gardait toujours naïvement espoir, est frappée de stupéfaction. (...)
Transférée vers la cellule réservée aux condamnés à mort, elle passe la nuit à attendre le châtiment suprême. On imagine quelles furent pour elle les angoisses des ténèbres.
(…)
En ce mois de décembre, le jour est déjà tombé vers quatre heures. Les accents de détresse de Mme du Barry émeuvent, d’après les témoins, le peuple massé sur le trajet. La détresse de cette femme, pleurant, hurlant, les mains attachés derrière le dos, le visage perdu, frappe les Parisiens plutôt habitués à la morgue des «ci-devant». Au moment de monter sur l’échafaud, la favorite est déjà à demi-morte.
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