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Critiques de Jae-hoon Choi (27)
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Sept yeux de chats

« En ouvrant la porte de chez moi,

J'ai vu sept yeux de chats briller dans le noir.

Je n'ai que trois chats,

Un blanc, un noir et un tacheté.

Je n'ai pas osé allumer la lumière. »



Comment ne pas avoir envie de connaître la suite de cette histoire ?

Allez lire la critique particulièrement incitative de le_Bison, c'est elle qui m'a donné envie de découvrir cette lecture originale du sud-coréen Jae-hoon Choi, roman qui a reçu le prix littéraire décerné par le quotidien Hanguk Ilbo en 2012.



*

Tout commence lorsque six membres d'un blog consacré aux tueurs en série du monde entier, se réunissent dans un chalet isolé dans la montagne. Ils ne se connaissent pas, mais ont tous accepté une invitation de l'administrateur du blog.



« Quelques membres parmi les plus actifs de mon blog sont invités ce week-end à faire connaissance dans mon chalet de montagne. Ce sera l'occasion d'échanger les curiosités que nous n'avons jamais osé poster sur Internet. J'ai également prévu quelques jeux divertissants. Je compte sur votre présence. N'apportez rien, il y aura à boire et à manger pour tout le monde. Je vous joins un plan pour trouver facilement la maison.

Le Diable »



L'atmosphère se tend inexorablement lorsque le blizzard se lève sans voir venir leur hôte. Et puis le roman bascule dans la violence et la mort, la tempête faisant rage autant à l'extérieur que dans la petite maison.



Ainsi commence « Sept yeux de chat », une histoire assez classique en apparence qui pourrait rappeler les dix petits nègres d'Agatha Christie.

Et puis l'auteur nous étonne avec une suite vraiment très différente, du fait du changement d'atmosphère et de style, entremêlant épouvante, thriller, suspense, policier, romance, dans un huis-clos intrigant et efficace.

Cette suite est assez déconcertante car elle prend la forme d'une série de courtes nouvelles sans lien vraiment apparent avec ce que l'on a vécu dans ce chalet. Mais cette impression ne dure pas : très rapidement, on comprend que ces histoires sont toutes reliées entre elles par leurs personnages et par le premier récit.

On comprend que dans l'ombre, un individu, un « magicien » tire les ficelles et entretient l'illusion.



« … la vérité n'était qu'une imitation et le mensonge une création. »



*

L'écriture de l'auteur oscille également. Elle est belle, fluide, poétique mais évolue pour devenir sombre, angoissante, violente. Elle est prenante par le climat mystérieux et étrange qu'elle dégage.



C'est aussi un récit traversé par de multiples références artistiques et littéraires qui sont autant de clés pour comprendre en partie l'intrigue : « La jeune fille et la Mort » de Schubert, la salomé d'Oscar Wilde, le Baiser de Klimt, Munch, « Madame Bovary », « Les fleurs du mal » …



*

C'est une lecture qui doit être prise comme un jeu d'enquête. L'auteur se joue du lecteur, l'amenant dans une direction puis dans une autre.

Le lecteur doit se prendre au jeu, être sur le qui-vive, voire prendre des notes pour réagir promptement aux indices parsemés (c'est ce que j'ai fait). La trame du récit peut donner l'apparence de partir dans tous les sens, mais l'auteur maîtrise parfaitement le canevas de l'histoire, jouant avec nous comme un chat avec une souris.



« Car il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ne rien de secret qui ne doive être connu. »



L'intrigue n'est pas linéaire, elle prend l'allure d'énigmes à tiroirs : chaque nouvelle est comme un tiroir qui contient des détails, des indices, des révélations servant à faire le lien avec ce qui a été lu précédemment.

Le récit se répète, parfois avec de légères différences. Il se réinvente continuellement, se transforme sans cesse, se dédouble, se métamorphose, surprenant complètement le lecteur.

Autant dire que l'on s'égare très vite dans ce labyrinthe narratif qui se construit et se déconstruit dans une alternance temporelle.



« Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ? Et l'amour se rira de l'Enfer et du Ciel ! »



*

Malgré cette réserve quant à la trame narrative que le lecteur ne peut anticiper et nous laisse dans la confusion, le talent de Jae-hoon Choi est indéniable : il a construit un roman aussi complexe que cohérent.

Le récit est ambitieux et je ne m'attendais pas à ce qu'il se réinvente sans cesse sous mes yeux avec toutes ces pièces de puzzle qui s'agencent et se réagencent au fil du récit.



Vous aurez compris, c'est une lecture exigeante : je m'y suis parfois perdue, j'ai retrouvé avec soulagement mon chemin pour à nouveau me perdre dans cet entrelacement de fils narratifs.

Parfois, les plus belles lectures sont celles qui nous ont demandé le plus d'effort. Si vous souhaitez sortir de votre zone de confort, vivre une expérience littéraire insolite et déroutante, je vous invite à lire « Sept yeux de chats ».
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Sept yeux de chats

En ouvrant la porte de chez moi,

J'ai vu sept yeux de chats briller dans le noir.

Je n'ai que trois chats,

Un blanc, un noir et un tacheté.

Je n'ai pas osé allumer la lumière.



Voilà pour l'ambiance, première page addictive. Je ferme les volets, laisse le feu de cheminée s'enflammer. Dehors, des vents violents, une neige lourde et mouillée tombe presque à l'horizontale. Le blizzard coréen se déchaîne. En plus pas de réseau, le genre de zone blanche perdue au milieu de la forêt et où les fantômes peuvent surgir de chaque ombre pour vous entailler la jugulaire. Six personnes sont enfermées dans un chalet, le sang dégouline en silence, les victimes s’enchaînent au rythme des bourrasques du blizzard... Je me réveille en sursaut, le corps en sueur, avec ce sentiment de puer la peur - ou la mort. Tiens ? ça goûte quel parfum, la mort ? La fer sanguin, la chair en putréfaction... Je m'asperge le visage d'eau glacée, je dois reprendre mes esprits. Une musique. Je l'entends au fond d'une cave ou au tréfonds de moi-même, cet air lancinant qui me chatouille l'esprit, la Jeune Fille et la Mort, de Schubert ou de Munch. Tu as vu le film de Polanski ? Une histoire de vengeance. Sombre et entêtant, je m'emporte dans l'obscurité de mes pensées. Il y fait noir, comme plongé dans un puits sans fond. J'y erre, dans ces obscures pensées, un coup à gauche, un coup à droite, guidé tantôt par le violoncelle, tantôt par le violon, un labyrinthe dans lequel je ne trouverais ni sortie ni rédemption.



Je sors dans le froid, dans la nuit, dans cette brume qui m'entoure comme si j'avais vidé une bouteille de vodka en attendant la fin du blizzard. Je regarde la lune, enfin... sa moitié brillante, comme si l'autre demi-entité avait fuit mon regard. Dans ce ciel nocturne, la lumière reste étonnante, presque vaporeuse, je n'arrive plus à savoir où je suis, ni même qui je suis. Je sais que je suis sorti du chalet, mais maintenant... Perdu, je suis. Dans une nuit, dans ma vie. Je me retrouve peut-être au cœur d'un bouquin où un tueur en série tourne les pages. Étranges sensations, celle de n'avoir pas tout compris, mais celle de m'être laissé emporté par le blizzard, putain de blizzard qui frappe par surprise comme la mort, comme l'amour. J'ai envie de voir les tableaux de Munch, j'ai envie d'écouter la musique de Schubert, j'ai envie de revoir le film de Polanski, la Jeune Fille et la Mort, j'ai envie de te regarder dans les yeux, caressant le poil de ta chatte, j'ai envie de boire une bière et surtout de ne plus sortir de ce labyrinthe. Putain de bouquin, je n'avais jamais lu un truc comme ça, une expérience inoubliable et terrifiante.
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Sept yeux de chats

Un thriller Coréen déroutant, une simple histoire de meurtre qui prend des airs de dessin d’Escher.



Le récit commence par un huis clos mortel dans un chalet au cœur d’une tempête, une série de meurtres angoissants.



Puis les chapitres s’enchaînent comme une série de nouvelles dans lesquelles on découvre peu à peu des similitudes de personnages et de situations avec les premières victimes. Méchants hasards ou sombres histoires de vengeance?



Et puis, ça se complique, le narrateur devient l’écrivain de l’histoire, qui lit une histoire, qui raconte l’histoire d’un écrivain… Mais qu’est-ce qui est vrai, où est le fil d’Ariane pour sortir de ce labyrinthe? À moins de prendre son envol comme un joli papillon?



Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire? « J’ai l’impression qu’on me chatouille le cortex avec une plume. » (Et j’aime ça…)

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Dix petits meurtres

Dix petits meurtres est un court roman efficace et surprenant.

Nous suivons le quotidien de Jang Yeong-min, courtier sérieux qui réussit parfaitement sa vie professionnelle, mais qui a une vie personnelle inexistante. Ce personnage atypique va être subjugué par un tueur en série qui sévit. Jang Yeong-Min semble comprendre le schéma du tueur au point de peut-être prévoir ses futures actions. Dix petits meurtres est un roman psychologique qui surprend par la psychologie de ses personnages et par la tournure que prend l'intrigue. C'est un thriller qui tient la route et qui arrive à s'arrêter au moment idéal. L'histoire aurait tourné en rond à être plus longue. Bien qu'ayant un ton plutôt froid, l'histoire tient en haleine jusqu'à un final détonnant. Un petit polar coréen plutôt intéressant bien que peu marquant.
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Sept yeux de chats

Petit quiz de départ : aimez-vous les faits établis, tangibles? Les histoires qui ont un début et une fin? Les énigmes résolues? Oui? Alors, ce livre n'est pas pour vous!



Par contre, si, comme moi, vous ne détestez pas sortir de votre zone de confort, si vous appréciez d'être happé dans l'insolite, l'étrange, d'aborder une narration surprenante et déstabilisante, alors plongez avec délice et angoisse dans cette oeuvre...



" Le récit se transforme un peu chaque fois, à mesure qu'il se démultiplie. " C'est un peu le principe de ce livre... Au départ, un narrateur, qui s'adresse par ailleurs à un autre personnage -témoin, raconte ce qu'il s'est passé dans cette maison, où trois hommes et trois femmes, passionnés de crimes et de tueurs en série , réunis par un mystérieux Diable, se retrouvent en huis-clos, alors que dehors, le blizzard fait rage. Et les meurtres débutent...



J'ai pensé à plusieurs livres" Les dix petits nègres" bien sûr, avec cet hôte qui n'apparaît jamais, mais aussi à " La délégation norvegienne" d'Hugo Boris, dont le contexte est le même.



Et puis, outre des références à des tableaux comme " La jeune fille et la mort" ou des compositeurs comme Schubert, il y a plein de clins d'oeil cinématographiques ou littéraires.



Mais me direz-vous, et l'histoire?? Impossible de vous la raconter, comme dans la bouche de Shéhérazade ( dans le livre, elle a nom Artémis), elle s'étale à l'infini, se transforme, les personnages passent d'un récit à l'autre, disparaissent, réapparaissent. Ça pourrait sembler répétitif, mais non c'est passionnant! On explore les rapports frère-soeur, les hypothèses de vie, les rêves, on côtoie des papillons, un magicien, des jumeaux, des illusions, des rôles de théâtre... et on tourbillonne, on a le vertige!



Bref, un roman atypique, éblouissant: décidément, les quelques livres coréens que j'ai lus se sont tous révélés fascinants! Au suivant!
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Sept yeux de chats

La neige tombe dru, au dehors. Et six membres d'un forum consacré aux tueurs en série ont rendez-vous avec le "Diable", le webmaster dudit forum. Ainsi commence Sept yeux de chat, un roman qui rappelle Dix petits nègres, avant de s'en éloigner tout à fait. C'est que Choi Jae-hoon est un petit malin qui va faire se succéder les chapitres en intégrant à chaque fois un élément d'une ou de plusieurs histoires contées auparavant. Autant dire que l'on s'égare dans ce labyrinthe narratif et c'est bien le but du jeu. Les récits se répondent et vont dans une direction inattendue comme autant de nouvelles qui auraient quelque chose en commun, quoi que ce ne soit pas toujours très clair. Le romancier coréen s'amuse et ma foi, il nous divertit aussi, dans cet exercice de style qui mêle épouvante, suspense, romance, comme autant de parfums mêlés. Il y a de quoi y perdre son coréen mais le caractère ludique du livre et sa maîtrise font oublier au lecteur son esprit cartésien. Entre références multiples à Munch, Klimt, Schubert ou Wilde, Choi nous prend dans une immense toile inextricable. Un plaisir arachnéen pour ceux qui apprécient les dédales sans issue.
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Dix petits meurtres

Amatrice du cinéma sud-coréen et également de sa littérature, j'ai sauté sur le dernier polar de Choi Jae-Hoon qui, je le savais par avance, allait combler mon envie livresque du moment.

Quelle est la patte du polar coréen ?

Cet humour cynique, cette voix immorale qui nous fascine parce ce qu'au fond elle ne fait que délivrer bien souvent un message societal qui défrise les plus aveugles.

Inconvenant et obscur, il en reste que c'est bien la noirceur des hommes qui alimente ces oeuvres.

Choi Jae-hoon fait partie de cette génération d'auteurs qui s'empare de cette violence et des bouleversements de la Corée , ou peut être devrais-je dire des sociétés contemporaines.



J'y retrouve le polar sombre , ce climat anxiogène et perverti, cette génération désenchantée accroc des réseaux et phobiques des relations sociales, l'isolement, cette profonde solitude qui fabrique l'inhumanité, les humiliations quotidiennes et le harcèlement.

On pense très vite à l'univers de Ryu Murakami, cet auteur japonais mettant en exergue la brutalité de la société japonaise anesthésiée par la cruauté de l'immédiateté et la perte des valeurs.

Je ne sais comment Jae-Hoon, représentant du polar coréen moderne qui n'est plus marginal, détenteur de plusieurs prix, arrive encore à susciter cette impression de se retrouver devant un ouvrage novateur mêlant tant de références et c'est sans aucun doute une part de son talent.



Adroit, ce thriller tue et coupe des doigts, peut être parce qu'ils se substituent au cerveau, greffés sur des portables ou des touches de claviers, ils deviennent la matière grise de l'obsolescence humaine programmée.

L'évolution des meurtres tient ses comptes, un doigt de plus à chaque tuerie , dix , comme les commandements, comme un message du sacré qui ne pourrait supporter la perte de repère.



Jae-Hoon écrit les névroses.

"Dix petits meurtres" est le déséquilibre même, la psychose effervescente qui dissout la raison.

C'est le goût de l'effacement de soi et des autres, la pulsion de la finalité, la soif de vengeance qui abreuve une fringale d'existence éphémère.

C'est chanceler et bégayer dans le quotidien, patauger et feindre l'équilibre désaxé.

Jusqu'à l'explosion.



Déflagration d'un final puissant dans lequel subsiste toute l'adresse et l'agilité de Choi Jae-Hoon.



Un thriller mélancolique et brutal.





Pour terminer je réponds à la question que la majorité des lecteurs se pose... Ce titre, un clin d'oeil à Agatha Christie ?

Affirmatif!
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Dix petits meurtres

Dix petits doigts tentateurs pour apprenti tueur. Jang Yeong-min, jeune trader phobique social a un don : il perçoit instinctivement les shémas cachés derrière toute chose. Toute la vie, selon lui, est régit par ses shémas rigoureux qui ne laissent aucune place au hasard. Un tueur en série, pour être qualifié comme tel, doit obeir lui-aussi à un shéma particulier, sorte de routine obsessionnelle et rassurante. Même arme, même lieu, même type de victime. Mais voilà que le nouveau venu dans la sphère criminelle ne se contente que d'une signature : couper à chaque crime un doigt supplémentaire à sa victime. De quoi titiller l'esprit organisé de notre trader qui gouterait bien au crime lui-aussi.



Plus novella que roman (134 pages) cette petite histoire à la première personne se savoure d'une traite. Ce qui au départ démarre comme une simple recherche sur les motivations du tueur à se disperser autant, finit en organisation de crime parfait. Et c'est lui-même, finalement, que Jang Jeong-min découvre. Un personnage à l'évolution descendante, renfermé, presque fade, au départ et qui s'ouvre peu à peu, nous confie ses blessures, ses trahisons, son intelligence, ses envies et nouveaux désirs jusqu'à cette fin inattendue.

Une écriture percutante qui va droit au but, première personne, présent, en immersion totale dans la vision de cet homme qui renaît sous nos yeux

J'aurais bien passer plus de temps avec lui



Dix petits meurtres 단지 살인마 de Choi Jae-hoon 최제훈 paru aux éditions @editionspicquier pour la France et aux éditions @Hyundaemunhak pour la Corée

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Sept yeux de chats

Voici un livre que j'avais tenté de lire en 2018, mais qui finalement ne m'avait pas trop inspiré, Je me suis décidé à tenter de le lire à nouveau et cette fois-ci la sauce à bien fonctionné.



Je ne vais pas tourner autour du pot. Cette lecture fût une lecture déroutante. Je ne sais pas trop ce que j'ai lu, moi qui ai souvent l'impression de louper des informations, de me planter dans les liens entre les personnages et bien sept yeux de chat a littéralement réussi à me noyer dans ses pages. C'est un véritable labyrinthe. Des moi qui sont je, des je qui sont tu, des personnages qui sont d'autres personnages. Des personnages qui sont d'autres personnages de personnages. Pendant toute ma lecture, j'ai eu l'impression d'ouvrir une porte, de rentrer dans une pièce, d'aller vers la porte au fond de la pièce, ouvrir une porte, de rentrer dans une pièce, d'aller vers la porte au fond de la pièce, ouvrir une porte etc. Une répétition monstrueuse, un dédale qui mène à la folie.



Le début m'a fait penser à dix petits nègres d'Agatha Christie et puis non ce n'était pas ça, mais à six hommes morts de Steeman, mais ça n'était pas cela non plus. Non cela semble plus profond. L'auteur nous entraîne ici et là en même temps. D'ailleurs, je pense que dans les sept yeux de chat, il doit y avoir le chat de Schrödinger parce qu'être ici et là. Je ne me sens plus. Sinon en dehors de tout cela, il y a des jolies références à Klimt, Munch, c'est beau parce que cela augmente encore plus le coté roue libre.



J'ai beaucoup aimé sept yeux de chat parce que je ne sais toujours pas où je me trouve. Si cela se trouve je ne suis plus du tout moi. Ai-je écrit cette critique ? Je ne le sais pas. Il ne me semble pas avoir ouvert Babelio aujourd'hui.



Je suis encore sous confusion.

De toute manière, tout le monde est fou ici.
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Sept yeux de chats

Un polar coréen, qui commence par un premier chapitre ultra classique : 6 personnes se retrouvent enfermées dans un chalet et meurent les unes après les autres. Bof? Ah mais en fait non... De réécriture en réécriture de l'histoire de chacun des protagonistes, chapitre après chapitre... Et je vous laisse lire la fin!
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Sept yeux de chats

En rentrant chez moi, j'ai vu sept yeux de chats briller dans le noir. Je n'ai que trois chats. (...) Je n'ai pas osé allumer la lumière.

Achat : je ne sais plus mais probablement à cause de cette phrase. Lecture : été 2019.



C'est un très bon polar. Par contre expliquer pourquoi me sera extrêmement difficile, ce livre n'a ni début, ni fin, ni queue, ni tête... On ne sait pas où est la fiction et où est le réel, si l'auteur est un narrateur, un personnage ou un lecteur. En tout cas, c'est fantastique ! Je voulais savoir, je ne savais plus ce que je voulais savoir et j'ai compris, sans comprendre et surtout impossible d'expliquer.

Cette critique ne va sûrement pas pousser beaucoup de lecteurs vers ce livre et pourtant elle lui convient bien.

Lisez Sept yeux de chats, c'est une merveille interrogative à tout point de vue.
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Le château du baron de Quirval

Ce livre, qui précède Les sept yeux de chats, est composé de 8 nouvelles. Les sept premières se placent soit dans le cadre de la Corée contemporaine, soit dans les mythes, mythologiques ou littéraires occidentaux. Nous suivons par exemple Sherlock Holmes qui est amené à enquêter sur la mort d'un écrivain, un certain Conan Doyle. Ou nous découvrons la vérité ultime sur Frankenstein et son monstre. Entre autres révélation. Enfin, la huitième nouvelle fait le lien entre tous ces récits, à priori sans aucun point commun.



Ceux qui ont déjà lu Sept yeux de chats, retrouvent ici le style de l'auteur, terriblement prenant. De même sa façon de dire les choses sans les dire, laisser plein de pistes au lecteur, et ne pas toujours donner toutes les réponses. Comme dans tout livre de nouvelles, certaines sont plus réussies que d'autres, ou tout au moins ont plus touché mon imaginaire personnel. Je dirais surtout les nouvelles qui se passent en Corée de nos jours. Mais toutes se lisent avec un certain plaisir, et amusement.



Je n'ai en revanche pas été convaincue par la façon dont l'auteur souhaite faire de tout cela un ensemble, le dernier récit m'a paru un peu boiteux et forcé. Il réussira infiniment mieux l'exercice d'écrire des histoires qui ne semblent pas faire partie du même récit en en faisant finalement partie. Mais dans ce roman on retrouve les mêmes personnages, ou ce qui y ressemble d'un récit à l'autre.



Ce n'est pas un livre indispensable, bien que plutôt agréable à lire, l'auteur ayant mieux réussi l'opus suivant. Pour ma part, j'attends le prochain avec intérêt.
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Sept yeux de chats

Cela commence comme un policier, un thriller, j’ai même pensé à une sorte de Sept petits Nègres actualisé. Un groupe de participants à un forum consacrés aux tueurs en série est invité par le webmestre du site, à une rencontre en vraie dans un chalet en montagne. Ils commencent à faire connaissance, et attendent leur hôte qui ne vient pas. Puis, évidemment, intervient le premier meurtre. Mais ce n’est que le début du livre, le premier récit, le début du labyrinthe. D’autres récits vont se dérouler, dans lesquels nous retrouverons des personnages qui auront des ressemblances parfois troublantes avec des personnages du premier récit, mais aussi quelques points de divergences, comme des variations en musique, certains éléments, comme le quatuor de Schubert, La jeune fille et la mort, vont revenir à des moments clés. Dans une narration à la limite sans fin, dont le but n’est pas d’arriver mais de dérouler, de retenir l’attention du lecteur, de lui donner l’envie de tourner la page, en attendant la suite, comme l’explorateur d’un labyrinthe espère, une révélation, ou la sortie après le prochain tournant. Mais ne débouche que sur le tournant suivant. Qui de nouveau donne irrésistiblement l’envie d’aller plus loin….Jusqu’à ce que nous retrouvions le premier récit d’une façon détournée….



Un livre très surprenant. Complètement prenant, l’art du conteur de l’auteur est incontestable. En même temps c’est terriblement intelligent, brillant, fascinant. Avec des références très nombreuses. Terriblement ludique aussi. On voit bien que d’une certaine façon il nous fait marcher, mais on a envie de le suivre, on s’amuse autant que lui à nous égarer dans des dédales sans issues.



J’espère que d’autres livres de lui vont suivre….

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Le château du baron de Quirval

Comme dans "Sept yeux de chats", Jae-hoon Choi prend le lecteur à contre-pied en l’emmenant avec ce titre à travers des chemins surprenants, sans lien apparent les uns avec les autres.



La première partie du roman annonce en quelque sorte l'éclatement narratif à venir, en explorant de manière protéiforme un sujet manifestement central : l'histoire du Baron de Quirval, sorte d'amalgame du conte de Barbe-bleue et du mythe Draculien, évoquant le cannibalisme dudit Baron, qui mangeait de jeunes enfants pour atteindre l'immortalité. A l'origine de cette fable macabre, un certain Perrault (non pas Charles, mais Michel) qui dans les années trente, écrit un récit s'inspirant d'une histoire que lui racontait sa grand-mère, qui fût ensuite adaptée pour le grand écran par un réalisateur hollywoodien dans années 60, puis par un cinéaste coréen au début des années 2000. Le parcours de cette oeuvre et de ses variantes nous est exposé par fragments que l'on capte au gré d'une ballade effectuée à travers le temps, en assistant à une entrevue entre Michel Perrault et son éditeur, en lisant la transcription d'un cours universitaire traitant de la place des femmes dans le cinéma puis celle d'un entretien téléphonique entre l'actrice principale et le producteur de la première adaptation filmique... et la liste est loin d'être exhaustive.



Et puis vous quittez brutalement le Baron de Quirval pour vous retrouver aux côtés de Sherlock Holmes enquêtant sur le meurtre de Conan Doyle, avant d'être projeté dans l'intimité d'une coréenne d'aujourd'hui qui, en se remémorant ses années étudiantes, s'interroge sur les fluctuations de sa mémoire... et ce n'est que le début des revirements auxquels vous soumettra Jae-hoon Choi tout au long de son récit.



Multipliant les modes narratifs, il nous fait lire des lettres ou des articles de journaux, assister à une consultation psychiatrique, rencontrer des héros de la mythologie, ou nous entretenir par téléphone avec Mary Shelley... mais nous côtoyons aussi parfois d'anonymes personnages à l'esprit torturé...

S'appuyant sur les mythes inspirant nos psychés et nos fictions, il explore avec virtuosité les diverses possibilités du romanesque, détournant pour mieux leur rendre hommage les codes du thriller psychologique, du policier, de l'horreur...



Où tout cela nous mène-t-il ? Il vous faudra attendre les pages ultimes du roman pour le savoir... ou pas. La conclusion, obscure et expéditive, m'a en effet personnellement laissé sur ma faim. Mais cela ne m'a pas empêché d'éprouver un immense plaisir à la lecture de tout ce qui la précède !


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Sept yeux de chats

Ce livre est pour moi une totale mise en abyme. Une histoire dans une histoire, dans une histoire…

La construction du roman me rappelle un peu ce film australien « Triangle » avec en même temps un certain mélange du film « Inception ».

Où s'arrête la réalité, où commence l'illusion? Peut-on vraiment sortir de cette illusion, ou suffit-il juste d'y survivre?

La comparaison d'un livre à des films est peut-être inapproprié, mais à vrai dire je pense ne jamais être tombée sur un tel puzzle littéraire.

Ce bouquin m'a complètement baladé par le bout du nez. On se perd, on se retrouve, on recommence, on se rappelle…

Parce que c'est ça l'idée générale, une histoire sans fin, un éternel recommencement.

Et l'étrange incertitude qui nous accompagne jusqu'au bout.
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Sept yeux de chats

On peut voir Sept yeux de chats comme une variation sur le concept de L’Histoire sans fin, dans un environnement plus adulte et fortement imprégné de culture sentimentale. Seuls subsistent, d’une histoire à l’autre, des références communes — Klimt, Wilde, Schubert. C’est bien écrit, ça t’accroche, ça joue avec toi, mais je suis ressortie de ma lecture avec une relative frustration, sans bien comprendre où l’auteur souhaitait en venir. Et cela m’agace d’autant plus que je pressens quelque chose d’intéressant, bien caché sous les sept voiles de la perverse Salomé.



En vérité, j’ai un peu de mal avec les tours de passe-passe. J’ai trop peur qu’on me jette de la poudre aux yeux pour me faire pressentir le plein — pour dissimuler le vide. Je n’ai lu que cet ouvrage de Jae-Hoon Choi mais je suis intimement persuadée qu’il a beaucoup à dire et qu’il a, dans ce livre, révélé beaucoup de son imaginaire. Moi qui ne suis pas attachée à la signification brute des choses, qui aime tant le flou d’habitude, j’aurais pourtant préféré qu’il structure davantage le flot mouvant de cette histoire, mille fois réécrites, à la fois semblable et différente. Le voyage peut valoir le coup, pour l’univers, mais j’aurais aimé, moi, aller un peu plus jusqu’au bout des choses. Certaines dérobades du narrateur ont un peu trop un arrière-goût de fuite.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Sept yeux de chats

Étonnant! On ne comprends qu'à la toute fin du livre "l'histoire". On vit plusieurs histoires à la fois sans vraiment les vivre. L'ambiance générale est assez sombre et les personnages plutôt tristes et pathétiques. Un livre vraiment original!
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Sept yeux de chats

C'est en croisant deux yeux de chat au détour d'un rayonnage que je me suis lancée à la découverte de la littérature coréenne et suis tombée... dans un labyrinthe.

6 inconnus sont invités par le Diable dans un chalet coupé du monde, telle est l'histoire de départ.

D'une nouvelle à l'autre les vies de ces 6 personnages se croisent et se recroisent à divers âges, dans différents lieux. Les histoires se succèdent réécrivant chacune de ces existences.

Le voyage est tortueux et on se laisse porter par la curiosité de découvrir des univers différents agrémenté du plaisir de retrouver des têtes connues.

Chaque nouvelle est une surprise et on se demande si, au bout du compte, il y aura vraiment une sortie à ce labyrinthe.
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Dix petits meurtres

Personne n’attendait ce thriller venu de Corée ! Un petit roman qui joue avec les nerfs et qui ne laisse aucun répit au lecteur. Rédigé à la première personne, il met en scène Jang Yeong-Mi, trader professionnel qui vit et agit simultanément devant deux écrans d’ordinateur et qui maîtrise parfaitement les fluctuations de la Bourse. Acheter et vendre des actions n’ont pas de secrets pour lui. Puis, sans le chercher, il tombe sur une série de victimes d’un étrange coupeur de doigts aussi invisible qu’insaisissable. Se prenant au jeu de débusquer le coupable, il entreprend de le traquer sur le Net, en veillant à le piéger à sa manière. Mais tel est pris qui croyait prendre !
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Le château du baron de Quirval

It's alive! Alive!



Choi Jae-hoon, tout droit sorti de l'imagination névrosée du Docteur Victor Frankenstein, corps d'écrivain fait de corps d'écrivains, polymorphe et polygraphe, se fragmente en mille éclats et convoque une à une les âmes de Sir Conan Doyle, Edgar Allan Poe, Mary Shelley, Terry Pratchett, Maupassant.



Mais le monstre se réveille et réinvente la prose.

Il détourne, transgresse, tord le cou à la fable. Deus ex machina.



Distorsion de l'intrigue, Puzzle, mise en abyme. Ses textes, monstres enfantés par un monstre, s'agrègent et se désagrègent au gré de ses Personas.



Livre hybride de la monstration des monstres qui choisit lui-même de quels fragments il sera fait.



NE VOUS ILLUSIONNEZ PAS, HUMAINS,

VOUS AVEZ PERDU LA PARTIE !



LES MONSTRES REPRENNENT LE POUVOIR !

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'Peau à peau'

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Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

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