AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jamal Mahjoub (195)


Kasabian parlait avec autorité. Le marché de l’art local avait peu de secrets pour lui. Aucun objet de grande valeur ne pouvait être en circulation sans qu’il en ait eu vent. Makana avait mené sa petite enquête avant de venir, d’où il ressortait que non seulement Kasabian était respecté mais qu’il était un client avisé et rusé. Sous des dehors lisses et décontractés se cachaient un homme d’affaires impitoyable et un redoutable négociateur. Il avait aussi des protections politiques, des amis haut placés – tels que Qasim, à n’en pas douter. Il suffisait de jeter un coup d’œil sur la liste des invités pour s’en rendre compte.
Commenter  J’apprécie          160
Souvent, on entendait des prisonniers parler d'évasion, de sabotage, mais ils étaient trop fatigués pour entreprendre quoi que ce soit. Le soir venu, ils s'asseyaient autour d'un feu, regardant à une certaine distance les officiers anglais en train de boire leur whisky et leur bière, et de fumer des cigarettes.
"Eux, ils se la coulent douce ! se disait Kadaro. Il ne leur manque rien." À Halfa, il avait pu voir les entrepôts : des montagnes de fil de fer, des tôles, des chaudières de rechange, des machines-outils, des wagonnets et mille autres choses dont il ne soupçonnait pas l'utilité. Les armées du califat ne pourraient jamais résister à une telle puissance. Il comprit alors que ce qui opposait ces hommes, ce n'était ni leur couleur ni leur religion, mais le fait qu'ils appartenaient à des époques différentes. Là-bas, il y avait un autre monde, un monde qu'il ne connaissait pas et qui vivait dans un autre temps, un temps où tout allait plus vite que tout ce qu'il connaissait, et où tout était plus sensé. C'était une guerre entre hier et demain.
Commenter  J’apprécie          80
Quelle différence y a-t-il entre les pratiques des infidèles et celle des croyants? (...) La vérité est-elle la même si l'on change de lieu ? Se pouvait-il que ce que l'on considérait comme vrai sous ces latitudes ne le fût pas ailleurs?
Commenter  J’apprécie          80
Autrefois, les livres qui garnissaient les étagères de cette grande bibliothèque auraient excité son imagination au point de lui en faire perdre le souffle. Il aurait voulu les avaler tous d'un seul coup. Page après page, ligne après ligne, il aurait voulu se creuser un passage jusqu'à ce que tout le savoir dissimulé dans ces lignes secrets finisse par lui appartenir. Il aurait voulu boire cette encre, manger ce papier. Ces livres contenaient les arches des cieux, le mystère sacré et insondable qui l'enserrait comme un cocon.
Commenter  J’apprécie          80
Il travaillait comme un alchimiste, mesurant et calculant l'impact et le poids des mots et des émotions. Une fois rassemblés, ils allaient se former en un éventail de gammes, comme sur un instrument de musique.
Commenter  J’apprécie          80
Leurs torses étaient déformés comme s’ils s’étaient débattus pour tenter de se dégager des gravats. Pendant combien de temps avaient-ils eu conscience de ce qui leur arrivait ? On les avait entortillés dans de la toile comme dans un linceul et ligotés avec de l’adhésif. La main tendu vers le ciel révélait que l’homme avait réussi à libérer un de ses bras. On voyait qu’il avait lutté jusqu'au bout à l’approche de la mort. Le visage de la femme exprimait sa souffrance, la bouche ouverte en un cri perpétuel.
Commenter  J’apprécie          70
Hawi regardait la scène comme s'il planait au-dessus d'eux. Il comprit avec tristesse que les gens n'étaient pas prêts à accepter le monde dans la splendeur de ses multiples faces, tel que Dieu l'a créé dans sa sagesse infinie. Ils voudraient que tout soit pareil. D'une part, ils louent Dieu dans Sa magnanimité, mais aussi ils se cramponnent à l'idée qu'il y a un type d'homme, figure parfaite à laquelle chacun doit s'efforcer de ressembler. Ils n'acceptent pas que chacun d'entre nous soit unique, que chacun ait été créé avec ses propres dons et ses propres talents. Au fond de leur cœur, ils savent bien que c'est là le mystère de la vie, mais ils ne veulent pas le reconnaître. C'est pourquoi ils se retournent contre tout ce qui leur rappelle cette vérité, contre ce qui est différent, contre l'étranger, contre lui.
Commenter  J’apprécie          70
"- Les services de sécurité vous pourchasseront.
- Ca dure depuis des années. Nous n'aurons pas de repos tant que ces kufar ne seront pas chassés du pouvoir, tant que le véritable islam ne sera pas rétabli dans notre pays.
- Et pourquoi pas par des moyens démocratiques?
- La démocratie, c'est comme l'amour : un mensonge inventé pour que nous restions à notre place, satisfaits de notre sort.
- Certains en diraient autant de la religion."
Commenter  J’apprécie          70
La destruction universelle de l'homme par son frere
Commenter  J’apprécie          60
De la sorte, ce qui semblait lointain devient proche. Le temps est projeté vers l'infini, vers des étoiles lointaines et mortes. Le passé s'avance...les distances s'accélèrent, et au bout il y a un navire qui l'attend et qui n' a pas de nom...
En route vers les étoiles patientes et inaccessibles, entre les éclats frêles d'une lumière qui garde son silence et ses secrets.
Commenter  J’apprécie          60
Ces dernières semaines, Kadaro les avait prudemment conduits à travers ce paysage désertique, découvrant de l'eau là où personne n'aurait pu imaginer qu'il puisse y en avoir, trouvant pour se nourrir des racines de fago enfouies dans le sol ou des cosses de dom desséchées qu'ils mâchaient. Pour la première fois de sa vie, il semblait comprendre cette contrée. Il commença à voir des choses qu'il n'avait jamais remarquées auparavant : des changements légers et subtils dans la coloration de la poussière, dans les ondulations de cette plaine. Les innombrables kilomètres de sable et de rochers secs comme des os commençaient à lui parler. Il ne se l'expliquait pas, et il ne comprenait pas pourquoi cela lui arrivait maintenant. Il s'amusait à sentir la présence d'un arbre à une demi-journée de marche, et les étendues de boue dure et craquelée où l'eau viendrait se déposer quand il pleuvrait, et les minuscules graines jaunes d'où l'herbe allait sortir. Il reconnaissait les traces des gazelles et des coudous, il savait voir les minuscules boulettes qui indiquaient des souris rouges, également comestibles. La terre commençait à prendre corps devant lui.
Commenter  J’apprécie          50
Je pense que les choses n'arrivent pas par hasard, même si nous n'en voyons pas la raison sur le moment. Bien sûr, il peut s'écouler bien des années avant que celle-ci apparaisse clairement, mais il y a toujours un motif d'ensemble.
Commenter  J’apprécie          50
"Je vais vous dire une chose, quand j'ai commencé à étudier l'archéologie, c'était une véritable obsession. Je brûlais d'envie de mettre au jour les histoires secrètes de nos ancêtres."
Commenter  J’apprécie          50
"Pleure, ô mon enfant, car ce monde est arrivé à son terme."
Commenter  J’apprécie          50
Deux gigantesques léopards en céramique émaillée montaient la garde à l'entrée. Preuve que, lorsqu'on possédait tout l'argent du monde, point n'était besoin d'avoir du goût.
Commenter  J’apprécie          50
Coincés au fond de la mer d'Irlande, écoutant Scott Joplin. Il se souvenait de çà. Le silence alentour, une fois le disque fini, et l'aiguille grattant dans le vide, jusqu'à ce que le capitaire Usher tende la main pour la soulever. Il s'était senti vivant à ce moment-là comme jamais, comme s'il suffisait de vivre cette expérience pour savoir ce que vivre voulait dire. Un simple enfant-soldat, à peine quinze ans.
Commenter  J’apprécie          50
La théorie de la perspective représente le monde tel que l’œil le voit, l’œil de l'homme remplaçant celui de Dieu.
Commenter  J’apprécie          40
S'il vous plaît, oui, j'ai deux oreilles, c'est vrai. Mais même un homme de ma sagesse ne peut pas écouter deux récits de la même histoire à la fois.
Commenter  J’apprécie          40
-"La motivation est facile à acheter, monsieur Makana. La loyauté, c'est une autre affaire."
Commenter  J’apprécie          40
Un jour, il vit une créature couverte d'écailles descendre des escaliers sur le ventre, pour disparaître dan l'eau trouble en agitant sa longue queue.
il se demanda s'il était vivant ou 'il était mort, s'il rêvait, ou s'il était bien éveillé.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jamal Mahjoub (254)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
26 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur cet auteur

{* *}