AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jamal Mahjoub (74)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La cité des chacals

Parker Bilal -dont le vrai nom est Jamal Mahjoub – est un écrivain anglo-soudanais- qui narre les enquêtes du détective privé Makana, ex-flic soudanais intègre devenu exilé politique au Caire; la capitale égyptienne servant de toile de fond à tous ses romans



Pour son nouveau roman paru pur la première fois dans la collection Série Noire de Gallimard*, le détective privé soudanais Makana arpente le Caire à la fin d'année 2005 .

.Il doit enquêter sur l'identité d'un réfugié dans le Nil, dont on retrouve la tête et dont on sait peu de chose à part, que comme lui, il est Soudanais du Sud.



Cette tête sans corps va beaucoup le travailler. Mais Makana a du pain sur la planche car il doit aussi enquêter sur la disparition d'un étudiant de 20 ans que le père de celui ci , grand restaurateur, lui a demandé de retrouvver



Dans un le Caire en plein frimas de l'Égypte et en pleine effervescence, notre très attachant détective privé soudanais va mener une double enquête policière avec comme toujours un peu d'humour et beaucoup d'empathie.



Comme toujours, Bilal sait camper une Egypte loin des clichés de carte postale qui plante parfaitement le décor de scènes d'un réalisme et étonnant , la capitale semble à la fois profondément marquée par son Histoire et ncroyablement vivante, dans un décor qui fait parfois penser à l'excellent le Caire Condentiel sorti en 2017 tandis que son détective réfugié fait irrémédiablement penser au Kouplan de la suédoise Sara Lovestam



Ce portrait sans fard de la société égyptienne, qui montre les ravages de la corruption du gouvernement égyptien sur fond de passé colonial n'empêche pas l'auteur de soigner aussi bien l'action que le rythme de son roman, avec une intrigue prenante et développée avec grande maîtrise.



Plongez dans l'intimité des chacals du Caire, mais ne vous laissez pas dévorer !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          330
Le Caire, toile de fond



Quatrième polar de Parker Bilal, écrivain anglo-soudanais dont le vrai nom est Jamal Mahjoub – Le Caire, toile de fond est aussi le quatrième volet du détective privé Makana, ex-flic soudanais intègre devenu exilé politique au Caire.



Makana, est appelé par un riche marchand d’art, Kasabian qui lui demande de retrouver la trace d’un colonel irakien, Al Samari, réputé pour avoir été un vrai tortionnaire, détenteur supposé d’un tableau expressionniste allemand, à la valeur exorbitante. Le privé va dès lors rencontrer, tout au long de son enquête, des personnages assez rocambolesques qui l'aideront à percer le mystère de ce colonel irakien.



Le contexte politique singulier- on est ici à l'approche de la première guerre du Golfe, consécutive à l’invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein- accentue l'atmosphère oppressante et plante parfaitement le décor de scènes d'un réalisme et étonnant avec une plongée dans le Caire qui fait parfois penser à l'excellent Le Caire Condentiel sorti l'an dernier.



Ce portrait sans fard de la société égyptienne n'empêche pas l'auteur de soigner aussi bien l’action que le rythme de son roman, avec une intrigue haletante, menée tambour battant et avec un dénouement au double twist particulièrement étonnant..

Un excellent polar dépaysant et très réussi !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          260
Les ombres du désert

Après avoir découvert cet auteur avec "Les écailles d'or", je reste avec lui en Égypte. Le détective privé, ancien policier, réfugié soudanais me plaît. Le titre le dit bien "Les ombres du désert". L'action de cet opus se déroule plutôt à Siwa, loin de la capitale qu'est le Caire . Makana, est engagé par un riche avocat afin de découvrir ce qui est réellement arrivé à une jeune fille brulée dans l'incendie de son logement. Arrivé à Siwa, oasis d'origine de cette jeune fille, notre détective fera face à des êtres parfois plus sauvages que cette terre aride.

Il met carrément les pieds dans une petite société, corrompue, pays de la cupidité, des vieilles rancoeurs, des secrets, de la méfiance, des traditions insensées, de l'hypocrisie religieuse. Les personnages sont "gros" dans ce roman. Le flic ripou, l'autre haineux, le juge corrompu, le médecin alcoolo, les méchants des méchants, bref des personnages caricaturaux. Est-ce voulu ? Est-ce pour mieux souligner que tout n'est-il pas "gros" dans ces contrées qui nous semblent si lointaines et si incompréhensibles ? Tout parait excessif chez ces personnages. Aucune nuance. Et bien sûr, notre héros fera encore une fois face à ses vieux ennemis de toujours: ceux qui l'ont chassé du Soudan et ceux qui le surveillent de près en Égypte.

Personnellement, "Les écailles d'or" m'avait paru plus achevé, plus probable, moins rocambolesque que ce titre. Petite déception mais qui ne gâche pas totalement le plasir de la lecture ne serait-ce que pour le constat sans la critique du sort fait aux femmes dans ce monde d'hommes.
Commenter  J’apprécie          230
Les divinités



Khal Drake, bon vieux flic londonien, a un passé chargé. Père absent, mère toxico, adolescence flirtant avec l’islamisme radical jusqu’à un réveil brutal à la suite des attentats de Londres du 07 juillet 2005.La rédemption pour le jeune homme ne pouvait arriver que par un engagement dans l’armée britannique. Un passé chargé et une tête dure, il vient d’ailleurs d’être rétrogradé.

Khal Drake, le flic musulman, fait équipe avec Ray Crane une psychologue anglo-iranienne juive, spécialisée dans le trouble de stress post traumatique, ensemble ils vont enquêter sur un double meurtre qui semble tout droit inspiré par la loi islamique la plus radicale.

Ballade noire et rouge sang le long de la Tamise.

Gentrification de quartiers populaires, pots de vin, corruption, travail au noir, communautarisme et racisme ordinaire, une bonne vieille série noire, classique et bien menée.Courses poursuites haletantes, bouffée de tendresse et d’humanisme bien venue, et un final violent au tempo très bien tenu. Le lecteur un peu sensible pourrait avoir besoin d’un suivi post traumatique.

Le roman est tout à fait estimable, mais vieux lecteur qu'on est à la rédaction de Baz'art, on peut sembler l’avoir déjà lu plusieurs fois..

Bref, avec "les divinités", Parker Bilal offre un polar sans trop de surprise, vite lu, mais idéal pour un voyage en train ( et il parait qu'on peut partir hors de sa région pour les vacances de février) et qui a surtout le grand mérite d'offrir une intéressante description d’un Londres cosmopolite voire communautariste, en tout cas bien loin des sentiers touristiques battus
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          220
Le Caire, toile de fond

Ce roman policier exotique par le lieu où il se déroule (Le Caire) et le protagoniste principal (un ex-flic soudanais) est semblable par la narration à de multiples romans du genre : un anti-héros désabusé, ayant perdu brutalement sa famille, ce qui le pousse à enquêter chez tous les malfrats, puissants ou pas, du pays dans lequel il a dû s'exiler et à croire retrouver dans les traits d'une prostituée ceux de sa fille disparue.

C'est la quatrième aventure de Makana (le fameux enquêteur) mais je ne suis pas certaine d'avoir envie de lire les autres.
Commenter  J’apprécie          200
Meurtres rituels à Imbaba

Cupidité, corruption sous couvert de religion, voilà des thèmes chers à Parker Bilal. Cette deuxième enquête de Makana, l'ex-officier de police soudanais devenu détective privé en exil au Caire, est pour moi la plus mûrie des 3 titres que j'ai lus. C'est aussi le plus angoissant. Pour tout ce qu'il annonce, pour tout ce qu'il entrevoit, pour les chemins troubles que prennent nos sociétés, il est alarmant. Pourtant, cet opus est mixé des mêmes ingrédients que le 1er et 3e tome mais il me trouble plus encore. Toujours sans compromis ni complaisance, Parker Bilal a le regard juste et nous dresse un portrait de l'Egypte où fondamentalistes, islamistes, militaires, marchand d'armes et politiciens tissent des relations plus qu'ambigues, inquiétantes.

"Meurtres rituels à Imbaba" dévoile les secrets des massacres organisés contre les coptes et certains dessous d'émeutes sectaires. C'est aussi l'occasion pour l'auteur d'attirer de nouveau notre attention sur le sort réservé aux milliers d'enfants de la rue. Enfants dont peu se soucie si ce n'est certains qui ne font que les instrumentaliser pour leurs propres fins. Depuis que j'ai découvert cet auteur et Makana, je me dis que ces récits ne sont que prétexte à dénoncer les abus de toutes sortes, l'hypocrisie religieuses, les errements des fous de dieu et la complexité politique, géographique, sociale de ce pays.

Autour de Makana, une galerie de personnages auxquels on s'attache, sympathiques, vrais et généreux. Il ne faut surtout pas passer outre Le Caire comme personnage presque principal avec son atmosphère insolite, extraordinaire qui nous imprègne tout le long de la lecture. "Meurtres rituels à Imbaba" nous laisse sur un événement de ce monde qui le changera et malgré ses sombres intuitions, ça reste un grand plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          190
Lattitudes à la dérive

Le temps n’était que de l’air. Les secondes s ´étaient transformées en sphères minuscules et magiques, qui scintillaient comme du mercure en glissant le long des vitres de contrôle, et se faufilaient dans les tubes de cuivre. Je crois que mon père a essayé de me parler de toi, il y a des années , quand j’allais le voir à l hôpital. Il n’était plus vraiment lui-même . Donnez moi un point d’appui et je soulèverai le monde(Shelley). Les grands philosophes européens n’ont jamais compris le jazz. Pourquoi ? Parce que cette musique brise toute logique et rompt avec l’idée de progrès linéaire du temps.
Commenter  J’apprécie          180
Les écailles d'or

Il s’agit d’un livre écrit par Jamal Mahjoub sous le pseudonyme de Parker Bilal, le premier d’une série de romans policiers, avec le personnage récurent de Makana. Ancien policier au Soudan, il a du fuir son pays dans des conditions dramatiques, suite à l’installation des islamistes au pouvoir. Il s’est réfugié au Caire, où il survit en exerçant la profession de détective privé. A sa grande surprise, un richissime homme d’affaires, ancien truand, fait appel à lui, pour retrouver le joueur de foot star de son équipe qui s’est volatilisé. En parallèle, Makana est mêlé à l’enquête sur la mort d’une Anglaise, qui revenait régulièrement chercher au Caire sa fille disparue 17 ans plus tôt.



C’est efficace, cela reprend un peu tous les codes et passages obligé d’un polar actuel. En toile de fond, Le Caire, sa population, son histoire, sa situation politique. Entre corruption généralisée, la menace islamiste, la violence, et la misère pour la plus grande partie de la population, la situation n’a rien d’un décor de carte postale. Comme dans la plupart des polars, il y a beaucoup de hasards, et cela devient prévisible au bout d’un moment. Mais c’est incontestablement bien fait, et le cadre change des USA ou des pays nordiques. En tous les cas, il est difficile de s’arrêter, une fois le livre commencé.



Cela me donne envie de continuer, tout au moins pour un livre ou deux, avec cette série consacré à Makana.
Commenter  J’apprécie          130
Les écailles d'or

Vraiment, je ne sais qu'en dire. Dois-je vous conseiller de courir lire ce titre ou de passer à côté ? Cette lecture doit décanter un peu. Mais comme j'aime bien explorer, je suis bien servie. Ici, le Caire avec ses 20 millions d'habitants, sa richesse, sa pauvreté, son histoire et sa transformation...sociale, politique, religieuse et économique.

Une galerie de portrtaits, du plus fourbe au plus honnête, du plus religieux au plus athée, on trace le destin d'une nation et de son portrait en mutation. Jamal Mahjoub alias Parker Bilal nous fait le récit de rivalités qui durent depuis des lunes, des destins liés par la vengeance, une rivalité entre deux hommes forts qui jamais ne pourront trouver l'entente: l'un devient riche, puissant et connaît le succès et le respect et l'autre se tourne vers la religion afiin de sauver son pays de toute cette cupidité et de tous ces péchés. Nous sommes en 2009 mais ces faits de société sont d'actualité, prémonitoires d'une suite inquiétante. Sûrement une série intéressante qui s'annonce avec le détective Makana, réfugié soudanais en Égypte, personnage déjà hors norme. Un privé sous surveillance! Finalement, oui oui, je le surveillerai.
Commenter  J’apprécie          130
Les écailles d'or

Premier volet d’une série annoncée d’une dizaine de volumes, Les écailles d’or met en scène Makana, ancien policier soudanais devenu enquêteur privé au Caire. Ayant fui dans des circonstances tragiques son pays d’origine après la prise de pouvoir des islamistes, Makana vivote dans la mégapole égyptienne lorsque Hanafi, milliardaire régnant sur un immense empire financier, le contacte pour retrouver Adil Romario, joueur star de l’équipe de football du magnat, porté disparu depuis plusieurs jours. Ancien truand devenu respectable grâce à des collusions avec le pouvoir, Hanafi n’est certainement pas seulement motivé par le bien de son équipe de football. Makana ne va pas tarder à le découvrir.

Ainsi donc Parker Bilal se saisit de la figure classique du privé approchant du bout du rouleau pour la propulser dans un environnement auquel le lecteur n’est pas forcément habitué. Pour autant, l’auteur ne fait pas dans l’exotisme au rabais et, si les pyramides émergent parfois des brumes de pollutions qui étouffent la capitale égyptienne, si le chemin de Makana le mènera au bord de la mer Rouge, Bilal n’entend pas nous offrir une visite touristique.

Ce qu’il dévoile derrière une enquête pour le moins attendue et guère surprenante malgré son lot de rebondissements qui obéissent finalement aux règles du genre, c’est surtout l’atmosphère délétère des années durant lesquelles Bilal ancre son récit. Nous sommes en effet en 1998, quelques mois après l’attentat mené par des islamistes à Louxor à la fin de l’année précédente. Aussi Makana, victime de l’islamisme politique arrivé au pouvoir au Soudan des années auparavant, assiste-t-il à l’expansion insidieuse d’un mouvement similaire dans son pays d’accueil où l’autoritarisme de Moubarak allié à une forte dérèglementation économique incarnée ici par Hanafi et le poids de l’armée et de la police facilitent par ailleurs la corruption et les arrangements contre-nature.

Outre un personnage principal bien campé, sans illusions et dont l’histoire personnelle rejoint l’histoire politique de la région, l’intérêt de ce roman réside essentiellement dans la manière dont Parker Bilal arrive à faire vivre sans se montrer docte ou lénifiant l’arrière-plan social et politique d’une société égyptienne tiraillée par les inégalités, vendue au capitalisme sauvage auquel Hanafi et le Russe Vronski prêtent leurs visages, et dans laquelle, lentement mais sûrement une autre idéologie avance à peine masquée.

Quand la forme sert un fond passionnant.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          100
La cité des chacals

Quel plaisir de retrouver Makana,  détective privé, ancien officier de police soudanais exilé au Caire, déjà croisé il y a quelques années dans Meurtres rituels à Imbama.



Le roman démarre par la découverte, dans les filets d'un pécheur, de la tête d'un soudanais repêchée dans le Nil. Makana, appelé sur les lieux, décide de remonter la piste des camps de réfugiés et d'essayer de retrouver, a minima, l'identité du mort.



Dans le même temps, un de ses amis, inspecteur de police, sollicite son aide pour retrouver le fils d'un restaurateur, étudiant  en ingénierie, et qui n'a pas donné de nouvelles  àses parents depusi quelques semaines.



Les deux enquêtes vont nous permettre de découvrir l'extrême misère eds réfugiés soudanais en Egypte, migrants attendant des visas de l'ONU, pour partir ailleurs, voire, franchir clandestinement la frontière avec Israël , ce dernier pays étant plus accueillant que d'autres ... 



Dans une période de chamboulements politiques, de manifestations étudiantes et de répression policière, l'infiltration dans les milieux étudiants ne sera pas si facile, celle dans une église évangélique encore moins ... 



Un roman qui donne à voir la réalité de la vie quotidienne égyptienne, entre corruption, aide internationale aux buts inavouables, cliniques pour super riches, et misère extrême.



Un roman tout aussi profond que le précédent. 



Un auteur qui a le sens du rythme et qui sait donner du corps à ses personnages.



Après ces deux belles découvertes, je vais rechercher d'autres titres de cet auteur pour découvrir d'autres aspects du Caire d'aujourd'hui.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          90
Le télescope de Rachid

Hassan est envoyé sur une fouille archéologique pour étudier un coffret de cuivre mystérieux. Trois siècles plus tôt, nous suivons les pérégrinations incroyables de Rachid, de l'Afrique du Nord au Danemark. Jamal Mahjoub écrit un beau roman, sur fond d'histoire de l'astronomie, opposant la science et l'obscurantisme. Le récit est intéressant même s'il manque parfois un peu de rythme.
Commenter  J’apprécie          90
Les écailles d'or

Livre policier ou roman ou les deux? Ouvrage original ou finalement le héros est une ville Le Caire et ses habitants.

Les personnages , peu nombreux, sont "attachants" et Makana un policier et un homme hors du commun de par sa philosophie et son style de vie.

De la fraîcheur dans les thèmes, une écriture simple, une intrigue classique (peut-être trop aux vues de toutes les originalités de ce livre), à découvrir.

Cependant certaines longueurs et répétitions dans ce fourmillement du Caire.

Mais on reprendra volontiers un thé avec une feuille de menthe..
Commenter  J’apprécie          90
Les divinités

Décidément, 2021 s'annonce comme un grand cru pour le roman noir. Aujourd'hui, c'est Parker Bilal qui provoque mon enthousiasme avec son dernier livre à la Série Noire " Les divinités ".

Ce thriller est en plein dans une actualité qui est un peu éclipsée dans les médias pour cause de pandémie, mais qui reste un terrifiant sujet d'inquiétude, à savoir le terrorisme. Parker Bilal nous entraîne dans une course haletante à travers une Londres cosmopolite avec beaucoup d'intelligence, et comme toujours énormément d'humanité. Ses personnages, même ceux qui font du mal, sont touchants. Ses héros tentent de faire au mieux malgré leurs propres blessures. C'est tellement bien écrit et passionnant qu'on s'oublie vite et qu'on ne voit pas les pages défiler.

Encore un coup de coeur pour un roman de la vénérable Série Noire, qui n'en finit pas de me surprendre par sa capacité à se renouveler et proposer d'excitants thrillers.



#LesDivinités #ParkerBilal #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques #Londres #Terrorisme



Le quatrième de couverture :



Howard Thwaite, promoteur immobilier arrogant et influent, a lancé à Battersea, face à la Tamise, la construction d'un complexe d'appartements de luxe.

À l'aube, arrivé sur le site avant l'embauche des travailleurs clandestins, le gardien kurde découvre au fond d'une vaste excavation deux corps ensevelis sous un monceau de pierres. L'épouse du promoteur et un collectionneur d'art, citoyen français d'origine japonaise, sont identifiés.

Le sergent Khal Drake, musulman, enquête, flanqué contre son gré d'une psychologue anglo-iranienne, Ray Crane. Ni l'un ni l'autre ne sont blancs.

Crane songe à la lapidation, châtiment prévu par la charia. Drake lorgne du côté de la cité multiraciale de Freetown et de l'incendie d'une mosquée jadis synagogue.

Sur fond de tensions communautaires et d'argent nouveau venu d'ailleurs, Bilal dresse le portrait cinglant d'une société anglaise divisée, aux repères traditionnels brouillés.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
Commenter  J’apprécie          80
Meurtres rituels à Imbaba

Un polar dont l'action se déroule au Caire, que voici une œuvre alléchante sur le principe.

D'emblée signalons qu'il s'agit du deuxième tome d'une série mettant en scène le personnage récurent de Makana, ancien flic soudanais reconverti en détective privé au Caire, dont il est préférable suivre la chronologie pour une bonne compréhension du héros desabusé.

Le roman met en parallèle une enquête policière, plutôt bâclée (le meurtre d'enfants des rues) et une étude culturo-religieuse de la société égyptienne au prétexte de l'assassinat d'une copte, étincelle à l'explosion de profondes tensions sous-jacentes.

Malheureusement la description sociologique forme un bloc un peu indigeste, occupant une grande partie du début du roman, et l'on ne voit pas bien où l'auteur veut en venir ; l'impression de parcourir un reportage, certes bien fait , d'un magazine prend quelquefois le pas sur celle de lire un roman dans lequel ces explications devraient être bien mêlées à une intrigue policière restant in fine le fil rouge pour l'intérêt du propos de l'auteur.

La dernière centaine de page permet de retrouver un certain liant, au prix de contorsions pour rapprocher auprès de Makana devant louvoyer entre services policiers corrompus et divers intermediaires interlopes et intriguants, le crime "politique" aux crimes "de rue", de manière superficielle.

Au vu de la quatrième de couverture je reste un peu sur ma faim, le sujet sociétal au combien intéressant meritant un traitement plus subtil. Les autres tomes permettent sûrement à l'auteur de développer plus avant ses thèmes issus de l'Égypte moderne avec j'espère plus d'allant pour préserver l'intérêt du lecteur ; je lirai le troisième tome en en espérant mieux...



Commenter  J’apprécie          60
La cité des chacals

L'Égypte moderne est aussi fascinante que L'Égypte antique, surtout sous la formidable plume de Parker Bilal.

L'enquête de Makana, le privé soudanais réfugié, se déroule dans une ville du Caire bien loin des clichés ensoleillés touristiques. La pluie omniprésente l'accompagne et donne un extraordinaire côté sombre, parfaitement en accord avec son état d'esprit et avec ses découvertes. Quelques éclaircies, accompagnées d'un humour léger, donnent toutefois envie de sourire et de croire à l'avenir.

C'est là toute la force de l'écriture de Parker Bilal : le sujet est terrible, l'enquête est passionnante et parfaitement construite, les personnages sont attachants, et le tout est ancré dans un décor marqué par son Histoire et incroyablement contemporain et vivant.

Gros coup de coeur pour cette série noire, qui est sans conteste une des meilleures que j'ai lues.



#LaCiteDesChacals #ParkerBilal #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques #Egypte



Le quatrième de couverture :



Le filet d’un pêcheur sur le Nil a remonté une tête coupée. À en juger par les scarifications sur le front, c’est celle d’un Dinka de la région de Bor : un Soudanais du Sud. Encore un réfugié, pense la police cairote qui s’en désintéresse. Car ils sont plus de deux mille, entassés sur une place de Mohandessin, qui se plaignent de leurs conditions de vie. Ici, le roman rejoint l’Histoire : on est en 2005, à la veille des émeutes de décembre.

Exilé soudanais mal intégré dans la société du Caire, le privé Makana se sent particulièrement concerné. Mais il doit privilégier la mission dont l’a chargé Hossam Hafiz, propriétaire du restaurant les Jardins de Verdi : retrouver son fils étudiant, disparu depuis trois semaines. Le problème, c’est que d’autres jeunes manquent à l’appel…
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
Commenter  J’apprécie          60
Meurtres rituels à Imbaba

Dès les premières lignes de ce livre, j’ai ressenti les mêmes impressions que dans le captivant film de Tarik Saleh, Le Caire confidentiel. Les points de ressemblance ne manquent d’ailleurs pas entre les deux œuvres : même atmosphère lourde, oppressante, chargée d’une violence explosive ; personnages d’origine soudanaise ; police corrompue et affairisme d’un régime moribond ; action qui se situe à la veille des événements de la place Tahrir.

Makana, ancien inspecteur de la police soudanaise, vit en Égypte depuis que la mort de sa femme et de sa fille l’a contraint à fuir son pays. Il vivote en exerçant le métier de détective privé et vient d’être recruté par une agence de voyages miteuse, l’Ibis Bleu, dont Faragalla, le propriétaire, a reçu une lettre de menace. Mais, le vrai destinataire de la sourate de l’Étoile était-il Faragalla et le message était-il une menace ou, au contraire, une mise en garde subtilement rédigée ? Lorsque Meera Hilal, la secrétaire de l’Ibis Bleu est assassinée sous ses yeux, Makana comprend qu’elle détenait les clés du mystère et avait tenté, à sa manière, de le mettre sur la bonne voie. Que faisait cette Chrétienne copte, ex-professeur d’anglais, mariée à l’un des théologiens les plus brillants de l’université – mais aussi l’un des plus controversés – dans un emploi aussi subalterne et déclassé ?

Makana se met alors à enquêter sur les activités de l’agence, mais aussi sur le milieu intellectuel auquel appartenait Meera et ses activités bénévoles auprès du père Macarius, un moine qui s’occupe d’enfants abandonnés dans le quartier déshérité d’Imbata.

L’intrigue est tortueuse à souhait et ravira les amateurs de rebondissements. Mais, je dois avouer qu’elle m’est apparue secondaire tant la peinture de la société égyptienne a aiguisé mon intérêt. Ce polar est crépusculaire à plus d’un titre. Il montre la déliquescence d’un régime en phase terminale où la gangrène de la corruption conduit à sa mort. Il dépeint l’instrumentalisation des tensions religieuses entre coptes et musulmans, source de bouffées de violence. Il révèle l’abandon dans lequel se trouve une population miséreuse, au bord de la survie. Enfin, il aborde le débat théologique qui traverse nombre de sociétés à majorité musulmane : le retour à une interprétation littérale des textes n’est-elle pas la seule voie pour lutter contre une modernité corruptrice des mœurs ?

Le titre aguicheur choisi pour la traduction française renvoie au gore ; le titre original, Dogstar Rising, restitue la complexité du propos de l’auteur en renvoyant à l’apparition de l’étoile du Chien à l’horizon, symbole de renouveau dans l’Égypte ancienne. Un renouveau que résume Rania, une jeune journaliste dissidente, à la dernière ligne du livre : « Maintenant, dit-elle, il va y avoir du grabuge. » Hélas, espoir de courte durée.

Commenter  J’apprécie          60
Les écailles d'or

Immersion au cœur du Caire, plongée dans les entrailles d'une ville (personnage à part entière) où les islamistes combattent tout ce qui est haram (pêché) et où subsiste encore la loi du plus fort, du plus riche, où un enfant pauvre devenu star du foot sacralise tous les rêves et fait aussi ressurgir des rancœurs.

Voila un polar étonnant tant sa narration, très classique (et ajustée mot à mot), le rapproche du roman, un polar pas si vif que ça, au rythme parfois un peu lent mais qui fait naître un héros, ex-flic soudanais devenu détective privé lors de son exil en Egypte, sympathique, curieux et cultivé, rendu presque insensible au danger suite à une série de drames persos.

Une belle découverte et l'envie de lire les autres polars que l'auteur écrira puisqu'il semble que Makana, le flic, soit un héros récurrent.
Commenter  J’apprécie          50
Les écailles d'or

Voici donc une série qui s'annonce attrayante par l'attention que porte l'auteur pour les faits de société, pour sa maîtrise du récit malgré les contraintes d'une flopée de personnages, pour Le Caire « la conquérante » aux 20 millions d'habitants, pour la dimension psychologique de ces mêmes personnages – Makana avec ses blessures, sa lucidité et sa marginalité. Si Le Caire vous en dit... ne gâchez pas votre plaisir.



La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2015/03/si-le-caire-vous-en-dit.html


Lien : http://bobpolarexpress.over-..
Commenter  J’apprécie          50
Les écailles d'or

C'est mon tout premier roman de cet auteur anglo-soudanais qui s'appelle Mahjoub Jamal et qui écrit sous le pseudonyme de Bilal Parker. J'ai beaucoup apprécié l'univers très oriental et l'atmosphère chaude et lourde du Caire avec ses rues bondées, ses dédales labyrinthiques, ses parfums d'épices et ses couleurs chatoyantes. Excellent polar à l'intrigue originale et palpitante sans aucun temps mort. Je recommande fortement.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jamal Mahjoub (253)Voir plus

Quiz Voir plus

Grands westerns, le bon titre (2)

Pour adapter le roman "Mémoires d’un visage pâle" de Thomas Berger,Arthur Penn réunit Faye Dunaway et Dustin Hoffman dans "Little ... ?

miss Sunshine
Big Man
Odessa

13 questions
47 lecteurs ont répondu
Thèmes : adapté au cinéma , western , realisateur , cinéma americain , western spaghettiCréer un quiz sur cet auteur

{* *}