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Critiques de James Clavell (47)
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Shogun

James Clavell - Shogun 1. le Roman des samouraïs -1975 : An 1600, des navigateurs hollandais poussés par une tempête sur les côtes japonaises abordent des terres soumises au dictat des samouraïs, une caste guerrière puissante et cruelle. À peine débarqués les hommes sont enfermés, torturés et pressés de se soumettre à cet ordre qui tient tout individu autre que japonais comme un être inférieur. Plongés dans des conflits de clans auxquels ils ne comprennent rien tous les naufragés vont être réduits en esclavage. L'un d'eux pourtant, le capitaine du vaisseau, va tenter de comprendre ces hommes qui semblent si dignes de l'extérieur mais habités à l'intérieur par un total mépris de la mort et par une folie sanguinaire qui voit en leur présence se multiplier pour l'honneur un nombre invraisemblable d'exécutions et de suicides rituels. L'absence de marin qualifié dans cette communauté va lui permettre de s'imposer auprès des dirigeants en guerre continue pour obtenir la suprématie sur l'ensemble du territoire japonais. Introduit d'abords auprès d'Ishido un des seigneurs de la guerre en lutte pour le pouvoir, John Blackthorne va se rendre compte que les franciscains ont gagné quelques âmes déjà et que la religion catholique malgré les persécutions a sa place au sein de cette société. Un soutien possible et un espoir pour cet anonyme perdu au pays du soleil levant. le lecteur lui se trouve entraîné dans une aventure passionnante faites d'intrigues et de coups de théâtre incessants. Foisonnante de personnages la trame permet à la suite du navigateur de découvrir le Japon médiéval et ses codes de l'honneur si particuliers. du point de vu de l'écrivain cette société semble baigner dans la folie furieuse tant ses acteurs poussent jusqu'au pire la fierté de faire partie d'une classe et l'indignation à la moindre remise en cause de leur intégrité. John Blackthorne pourtant gagne ses galons de conseiller et grâce à un comportement habile la confiance des Samouraï les plus importants. James Clavel était un conteur formidable (il est décédé en 1994) et un auteur de best-sellers intelligents tant dans son érudition que dans sa capacité à plonger le public dans des mondes inconnus du plus grand nombre Ce premier volume tenait en haleine, il mettait en exergue la destinée personnelle d'un individu qui rejoignait implacablement la grande histoire. En effet beaucoup d'éléments s'inspiraient de la vérité et le talent de l'auteur permettait de placer les lecteurs à la veille d'un conflit qui allait mettre en place le shogunat, une dictature militaire qui pendant plusieurs siècles maintiendra l'empereur régnant sur le Japon dans un rôle de simple figurant (la deuxième guerre mondiale en sera un parfait exemple)… captivant
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Ouragan, tome 2 : Sharazad

James Clavell - Ouragan, tome 2 : Sharazad - 1986 : Le Shah en exil, la révolution islamiste pouvait commencer à s’étendre dans tout le pays. Alors que la télévision officielle retransmettait en boucle les discours radicaux de l'ayatollah Khomeiny rentré en triomphateur de son séjour en France, sur le terrain régnait une incroyable confusion nourrie par les actes des révolutionnaires, des contre-révolutionnaires et des agence internationale comme le KGB ou la CIA qui tentaient désespérément de tirer à eux une couverture qui leurs échappait complètement. Devant la tournure des événements, la compagnie d'hélicoptères S-G décidait de déclencher le plan ouragan, le temps étant compté avant que les frontières ne se ferment définitivement. Extrêmement bien documenté sur le pays et la situation géopolitique du moment, james Clavell surtout connu pour être l'auteur du best-seller "Shogun" orchestrait un formidable suspens qui mêlait avec brio thriller et aventures. Les pilotes et le personnel technique se débattaient dans un écheveau compliqué pour tenter de fuir des gardiens de la révolution de plus en plus pressant. Ce livre était aussi celui d'Azadeh et de Sharazad, deux iraniennes mariées à des occidentaux. Le drame qui frappait le pays allait changer leurs destins et les mettre devant un choix difficile : rester et soutenir les religieux ou partir sans jamais revenir... haletant
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Shogun, tome 2

James Clavell - Shogun 2. Le Roman des samouraïs - 1975 : Impressionné par sa volonté et son charisme, Blackthorne a rejoint Toranaga avec lequel il planifie une guerre moderne contraire aux principes traditionnels du camp dirigé par Ishido. Le britannique s'initie de plus en plus à la langue et à la culture japonaise aidé en cela par la superbe Mariko la traductrice placée auprès de lui. Bien qu’elle soit mariée à un guerrier renommé, ces deux-là s'affranchissent de leurs différences pour se rapprocher. Toujours aussi palpitante, l'aventure entraînait le lecteur dans un dédale culturel lié aux us et coutumes de cette société dominée en tout point par la caste sanglante des samouraïs. La guerre totale pour le shogunat était engagée y compris sur les eaux ou les connaissances de Blackthorne permettait au camp qu’il soutenait de garder sa supériorité. Ce deuxième volume faisait la part belle aux sentiments et aux actes amoureux plein de délicatesse et de raffinement qui contrastaient avec la folie furieuse qui régissait les rapports entre les japonais en dehors de leur vie privée. Le pays du soleil levant s'offrait sous la plume d'un écrivain qui ne fit jamais vraiment recette en France alors qu'il vendait des millions de livres dans le reste du monde. À cette époque dans l'hexagone on préférerait faire des best-sellers avec les pavés boursouflés de Paul Loup Sullitzer... de quoi largement se faire hara kiri
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Ouragan, tome 1 : Azadeh

James Clavell - Ouragan, Tome 1 : Azadeh - 1986 : Construit comme une superproduction Hollywoodienne ce livre foisonnant de personnages et de situations captivait comme rarement des écrits avaient pu le faire jusqu'à présent. Orchestrant les débuts de la révolution islamique en Iran, "Azadeh" racontait les préparations secrètes mises en œuvre par une société écossaise de transport par hélicoptère pour exfiltrer son matériel et ses personnels du pays menacé de totalitarisme religieux. Ce premier volume actait la mise en œuvre minutieuse d'un plan destiné à éviter la nationalisation d'une entreprise qui prospérait sous la dictature du Shaa. Alors que l'étau se resserrait de plus en plus sur les propriétaires de la compagnie, le personnel organisait un départ qui pour certains de par les liens créés avec la population locale était obligatoirement un crève-cœur. Toutes les nationalités se trouvaient plonger dans le chaudron incandescent de la révolte et dans islamisation d'une société renommée à l’époque pour ses mœurs plutôt libre. "Azadeh" était un gros pavé made in America passionnant de bout en bout tant par l'intérêt distillé que par l'immersion proposé dans un pays en proie à des événements qui allaient déstabiliser durablement le monde... imparable
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Shogun, tome 1

"Les généraux triomphent, les soldats tombent."

(proverbe japonais)



Encore une fois, je viens de remettre "Taï-Pan" de Clavell en bas de ma pile.

C'est un roman qui impressionne par son volume; et j'ai une sorte de "flemme" de me plonger dedans tout de suite.

Pourtant, j'ai déjà vécu le scénario identique avec "Shogun" du même auteur - et je ne peux pas dire que j'ai regretté ma lecture... alors, rendons d'abord à Shogun ce qui est à Shogun, avant de passer à autre chose.



Il est vrai que les trois tomes de presque 2000 pages peuvent paraître décourageants; surtout qu'au début, il ne se passe pas grand-chose.

Mais étrangement, en lisant...

... arrive un moment où j'arrête d'exister dans le monde réel sur mon canapé. Je suis en cet An de Grâce 1600, et je fais naufrage sur la côte japonaise. J'étais sur un bateau, la tempête est venue, j'essayais de sauver ma peau, et puis...

... je me suis réveillée entourée de fous, qui n'hésitent pas de tuer pour la moindre insulte ou l'incivilité. Pour la faillite de la plus petite mission, ils s'ouvrent le ventre, et ils parlent une langue que l'on ne peut même pas prononcer - alors, de la lire ...!

Deux cultures on ne peut plus éloignées entrent en contact, et le lecteur est entraîné dans un monde qu'il ne veut plus quitter.

Vers les trois-quarts du roman, j'ai l'impression que Clavell doit écrire encore un tas de choses pour finir son histoire comme il faut, et qu'il n'aura pas assez de place. Et, en fait, il ne l'a pas - le livre est fini au moment où je veux au moins 500 pages supplémentaires !



Tout comme Blackthorne, mon guide pour parcourir le Japon, je secoue d'abord la tête avec l'incrédulité, avant de m'immerger peu à peu dans cette incroyable culture.

La lecture achevée, la petite habitante d'Europe que je suis, je ne peux pas m'empêcher de penser aux différences de nos valeurs, buts, méthodes et formules de comportement - tout est donné par l'évolution historique, politique et religieuse; les conflits armés gagnés ou perdus.



En tout cas, "Shogun" est un beau roman historique, basé sur les faits réels; même si le capitaine Adams, qui a servi pour esquisser le personnage de Blackthorne, n'a pas dû, en réalité, beaucoup influencer les événements politiques à Osaka. Tokugawa est remplacé par Toranaga; et je ne sais pas à quel point les coulisses de la bataille de Sekigahara sont véridiques, mais est-ce important ? C'est encore une fois une question du pouvoir; et cette bataille historique a instauré un shogunat qui a duré presque trois siècles. Comme Blackthorne, on est jeté dans les problèmes de la langue japonaise, et on apprend avec lui. On commence à voir la beauté de la nature et des choses simples. On trouve les missionnaires européens pitoyables et coincés face à l'ouverture d'esprit et la philosophie japonaise.



Pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour le lire ? Pour trouver que finalement, ce n'était pas encore assez long ?

Mais si vous êtes comme moi, il y a aussi "King Rat" de Clavell- bien plus court, mais tout aussi excellent !

Ou ce "Taï-Pan", qui m'attend toujours...
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Shogun, tome 1

1600, un navire hollandais avec un pilote anglais à la barre, franchit le détroit de Magellan brisant le monopole imposé par les portugais .. Une tempête et c'est le naufrage .. le Japon existe bel et bien!

Le pilote, John Blackthorne , et son équipage sont faits prisonniers. Ils découvrent un monde inconnu dominé par une caste de guerriers intrépides, les Samouraïs , capables du pire, un monde où coutumes, moeurs et civilisation sont aux antipodes du monde auquel ils appartiennent eux les Barbares.

Ce roman est un véritable piège, je l'avoue. Ce roman historique mêlant aventures maritimes, découverte du Nouveau Monde , affrontement de deux civilisations, est mené tambour battant par un conteur hors pair. Impossible de le lâcher et bien sur je vais enchainer avec le tome 2.. Que va devenir Anjin-Sama? et Mariko la belle samourai ? ...

Un roman foisonnant très documenté et fortement inspiré par la vie de Williams Adams.

A très vite
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Shogun, tome 2

Oserais-je dire que le premier tome était une mise en bouche et que le second volet est une pépite que je recommande vivement aux amateurs d'histoire, d'aventures "exotiques"?. Une fois familiarisée avec les très nombreux personnages je me suis laissée prendre par le récit de la vie de John Blackthorne dit Anjin-Sama le pilote, ses amours, ses détresses, ses relations avec Sire Toronaga. James Clavell sait captiver son lecteur. Beaucoup de pages vite lues car happée par le rythme de la narration, la découverte de cette période de l'histoire du Japon, du rôle de la Communauté des Jésuites intermédiaire incontournable dans le commerce entre la Chine et le Japon , des dissensions entre les daimyos chrétiens et les non-chrétiens. La place occupée par les Samourais dans la société nippone est fondamentale , mais ce qui m'a le plus surprise c'est d'apprendre qu'il y avait de très nombreuses femmes samourais. Ces femmes étaient instruites, cultivées et leurs avis étaient non seulement écoutés mais recherchés.. dont acte!

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Shogun

Nous sommes au début du XVIIe siècle quand l’Erasme, premier vaisseau hollandais à franchir le détroit de Magellan, arrive en vue des côtes du Japon après un éprouvant voyage de plusieurs mois. Constitué de marins et de marchands, l’équipage compte bien tirer de cette expédition fortune et gloire, mais ses espérances ne tardent pas à être cruellement déçues… Fracassé sur le rivage, l’Erasme voit les neuf dixièmes de son équipage engloutis par les flots et les rares survivants sont aussitôt jetés en prison sous le coup d’une accusation de piraterie (tout à fait justifiée d’ailleurs). Incapables de reprendre la mer et confrontés à une civilisation sans aucun point commun avec la leur, les pauvres marins sombrent rapidement dans la panique et le désespoir à l’exception d’un seul d’entre eux, John Blackthorne, le pilote britannique du navire.



Doté d’une grande vivacité d’esprit et d’un don pour les langues, Blackthorne va avoir la chance ambigüe de tomber entre les mains du daimyo Toranaga, un grand seigneur japonais avide de découvrir les secrets de l’Occident. Brillant et cultivé, Toranaga est surtout un dangereux ambitieux, prêt à profiter sans scrupules des troubles que traverse son pays pour accéder au pouvoir suprême et le conserver. Commence alors une périlleuse partie d’échec politique et guerrière qui déchirera le Japon et propulsera John Blackthorne des bas-fonds des geôles les plus sinistres aux splendides palais d’Osaka – une partie qui ne prendra fin que lorsqu’un des belligérants aura réussi à s’emparer du titre le plus convoité du pays : celui de Shogun.



Publié en 1975 par l’écrivain britannique James Clavell, « Shogun » reste, malgré le temps écoulé, l’un des plus fameux romans historiques écrits sur le Japon médiéval. Les origines de sa conception sont d’ailleurs assez originales pour être racontées puisqu’elles remontent à l’emprisonnement de Clavell au Japon durant la seconde guerre mondiale. Revenu en Angleterre après sa libération, Clavell n’aurait gardé aucune rancune envers les anciens ennemis de sa nation, mais, au contraire, une grande curiosité pour cette civilisation étrangère si fascinante et si déroutante à la fois. Une trentaine d’années plus tard, naissait « Shogun le roman des samouraïs », immense fresque historique narrant les débuts de la guerre civile qui inaugura la longue période d’isolation volontaire du Japon du début du XVIIe siècle à celui du XIXe siècle.



Favorablement impressionnée par l’adaptation télévisuelle du roman tournée en 1980, je me suis lancée avec un mélange de curiosité et d’hésitation dans la lecture de « Shogun ». Presque 1000 pages en grand format relié, ce n’est pas pour les mauviettes ! Et puis, le Japon médiéval raconté par un ancien militaire occidental, avouez qu’il y a de quoi se méfier… Malgré cette inquiétude initiale, « Shogun » a su combler mes attentes d’amatrice de romans historiques, tant par l’érudition sans pédantisme qui se dégage de ses pages que par la richesse et la diversité de ses intrigues. Rythmé, trépidant, complexe sans être trop alambiqué pour autant, « Shogun » a tout d’un grand roman d’aventure ! Il a également les quelques défauts récurrents du genre – trop de personnages pour ne pas perdre de temps en temps le lecteur, un style efficace mais manquant un peu de subtilité, quelques ficelles scénaristiques assez attendues… – mais rien qui puisse réellement gâcher le plaisir d’un lecteur enthousiaste. Une très agréable façon de s’immerger dans l’Histoire méconnue du Japon : à conseiller aux amoureux du pays du soleil levant !

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Gai-Jin



Gai-Jin de James Clavell ( France Loisirs - 1591 Pages )



Cela fait presque une semaine que je vis au Japon en 1862 - 1863 avec les Gai-Jin, les samouraïs, shoguns, daimyos, le Bakufu, les maisons de plaisirs, les anglais, français, russes qui s'installaient sur cette ile ..



Je me suis passionnée en découvrant ce Japon sortant du Moyen-Age. Saviez vous que la roue était interdite et ils voyageaient en palanquins, à cheval, à pied encore à la fin du 19ème siècle.



Si un gros pavé de 1591 pages ne vous fait pas peur, je vous conseille vivement ce roman palpitant.



L'auteur connait bien son sujet par son père, capitaine de frégate dans la marine anglaise et lui ayant été prisonnier en 1941 des Japonais durant 3 ans.



Nombreux personnages aux noms japonais qui peuvent vous perturber au début.



Surtout ne lâchez rien, continuez et impossible ensuite de vous arrêter.



Les personnages sont tous attachants, forts, cruels, faibles, violents avec leurs défauts, leurs qualités, leurs doutes mais tous inoubliables.



Des jeunes sortent en promenade à cheval hors de la concession occidentale de Yokohama, une jeune française, Angélique est parmi eux. Soudain une attaque va déclencher un drame qui aura des graves conséquences inimaginables ....



James Clavell nous plonge dans les coutumes, les pensées de ces japonais qui voient leur pays sali par des Gai-jin puants qui ne respectent aucune de leurs traditions.



Comment ces européens peuvent comprendre ces japonais ? Incompréhensions par le japonais que presque personne ne parle. Le Japon a vécu replié sur lui-même vivant sous le joug des shoguns, samouraïs ...et au milieu des guerres et des famines.



Tous ont horreurs des étrangers et ils veulent qu'ils repartent.



Par contre ils sont intrigués et intéressés par leurs fusils, leurs canons, leurs énormes bateaux ...



Nombreux parmi les hommes de la Concession ont trouvé le chemin des maisons de plaisir. Certains achètent une jeune japonaise mais il faut payer très cher aux "Mama-san" qui dirigent ces maisons.



Le danger est partout. Les complots se montent, les espions vont et viennent entre les puissants, les hors la loi.



Un samouraî ronin, Hiraga arrive à rentrer dans la concession contre des renseignements il donne des cours de japonais à Tyrer qui lui apprend l'anglais.



Hiraga lui aussi complote pour que les Gai Jin s'en aillent ...



La guerre couve.



Quand le drame va t il éclater ? où et comment ?



Ne passez pas à coté partez au Japon, vous aurez des rebondissements jusqu'aux dernières pages et comme moi vous allez dire encore...



Mireine
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Tai-Pan

Un roman magistral, mais assez exigeant vu sa longueur, sa densité et la richesse de ses thématiques.

Passé un cap le style est aussi agréable que facile d'accès pour un roman daté de 1966, et puis tout est bien maîtrisé avec une unité de lieu (le Delta de la Rivière des Perles entre Macao, Canton/Guangzhou et Hong Kong), une unité de temps (l'année 1841-1842) et une unité d'action (la rivalité entre Dirk Struan et Tyler Brock).

Grosso modo on suit la fondation de Hong Kong à travers les yeux d'un homme condamné d'avance :

- trop visionnaire pour son temps puisqu'il pense libre échange et multiculturalisme alors que les siens pensent monopoles et colonialisme

- trop réactionnaire pour son temps puisqu'il prend de haut les progrès multiformes de l'Angleterre industrielle

L'épisode du HMS Némésis est ainsi métaphorique : l'homme des clippers a encore de beaux jours devant lui face aux hommes des steamers mais ces derniers sont comptés. Tout le roman est finalement l'histoire de la rédaction de son testament et d'une inconsciente course contre le temps montre : assurer un avenir radieux à la Noble Maison des Struan avant le clap de fin annoncé par un marin russo-norvégien doué du don de double vue. On pense que l'agent du destin sera l'un de ses nombreux adversaires, mais la mort viendra de bien plus haut !



Partie 1 : la banqueroute de la Noble Maison

Partie 2 : le renflouement de la Noble Maison

Partie 3 : paris & intrigues avec ventes aux enchères, combat de boxe et prix d'élégance féminine

Partie 4 : épidémie de malaria

Partie 5 : mariage et assassinat

Partie 6 : le typhon



Toutes les péripéties sont construites autour de la rivalité entre le clan Struan et le clan Brock, qui mélange magouilles boursières, intrigues financières, complots commerciaux, actes de piraterie et tentatives d'assassinat. C'est clairement un revival de la longue rivalité entre Saint Andrew et Saint George, entre l'arrogance anglaise et la solidarité écossaise, mais aussi de manière assumée une nouvelle confrontation Montaigu / Capulet inspirée de l'oeuvre de Shakespeare.

C'est donc aussi un roman d'amour aussi avec Dirk Struan qui a du mal à accepter son attachement pour sa maîtresse chinoise May-May, et avec son fils Culum qui a le coup de foudre pour Tess Brock et inversement.



Un roman sombre aussi avec Mary la prostituée adolescente, Horatio son frère incestueux, Gorth le macho sadique qui aime battre à mort les femmes, la tragique histoire de la famille Scragger qui nous rappelle que l'Australie fut construite par les classes miséreuses envoyées au bagne.

Un roman léger aussi avec les tribulations d'Aristote Quance l'hédoniste ou les hésitations du plénipotentiaire Longstaff.

Un roman d'aventure également avec des abordages, des duels, des embuscades et des quelques cavales.

Un roman d'espionnage également aussi avec le diplomate russe Sergueyev…



Niveau thématique, c'est assez subtil. Il y a clairement matière à réflexion.

Le livre développe énormément les concepts de face et de joss :

- la face, c'est un mélange fierté / gloire / honneur / respectabilité

- le joss, c'est un mélange chance / barraka / destin / kharma

L'auteur se fait le chantre de la libre concurrence mais dénonce régulièrement les exactions des banksters, négriers et autres patrons voyous. Car après tout difficile par moment de différencier les agissements des princes marchands anglo-saxons de ceux de véritables criminels. On pille, on coule, on deal, on contrebande au nom de la libre entreprise.

Bref on glisse rapidement du libre-échange à la libre filouterie. L'auteur pourtant libéral n'est pas dupe du tout !

D'un côté l'auteur se fait le défenseur de l'individualisme face aux superstructures étatiques froides et sans-âme, mais d'un autre côté il nous dépeint les ambitions vaines de créateurs de richesses qui souhaitent obtenir toujours plus, pour oublier la misère dont ils sont issus et intégrer la bonne société qu'ils prennent de haut.

Il faut être attentif car on mine de rien on apprend beaucoup de chose. La 1ère partie s'appesantit sur les tenants et les aboutissants des guerres de l'opium, et comme dans tous les romans de la saga l'auteur renvoie intelligemment l'arrogance occidentale et l'arrogance orientale dos-à-dos.

Mais ensuite beaucoup d'autres thèmes sont évoqués et/ou développés dans les nombreux dialogues du roman. On reprend la vieille opposition entre le sea power et le land power, ici incarnés par l'Angleterre triomphante (qui mange sont pain blanc en exportant sa misère outremer, tandis que les Chartistes creusent la tombe du Parti Whig) et la Vieille Europe post-napoléonienne, mais aussi par les impérialismes naissants des Etats-Unis et de la Russie.

Une bonne culture générale historique est requise pour suivre les prémices de la rivalité franco-prussienne, le démantèlement des empires austro-hongrois et ottoman, le développement des Triades, la naissance du Taiping ou l'acclimatation du thé et de la quinine.



Les bémols outre l'épaisseur du livre ?

- la mise en place du roman est particulièrement indigeste : on nous présente d'un bloc les tous les protagonistes, leurs rêves et leur espoir avant de faire débouler comme un chien dans un jeu de quilles le plus important d'entre eux

- les nombreux dialogues en sabir peuvent être assez lourds, l'auteur poussant le vice jusqu'à en gratifier les dialogues entre indigènes pour faire ressentir aux lecteurs les spécificités de l'altérité orientale

- des passages démonstratifs un peu trop téléologiques : Anglais, Américains, Russes et Chinois font des plans sur la comète plusieurs décennies voire plusieurs siècles à l'avance… parce que l'auteur connait la suite des événements !

- quelques bonnes vieilles diatribes contre les catholiques papistes certes, mais contrebalancées par un évêque humaniste

- des incessants allers retours vers Macao ou Canton pas toujours faciles à suivre…

- et il y a cette fin terrible qui nous abandonne au milieu du gué en laissant face à face un fils en deuil et un père en deuil



Le duel Struan / Brock, les demi-pièces de Jin-qua, le pacte avec les pirates de Wu Fang Choi, le destin des fils Scragger, les folles ambitions de Gordon Chen, les projets de Shevaun Tillman et du Grand Duc Sergueyev… Tout est à suivre dans le reste de la saga (ou pas), et tout le reste appartient à l'Histoire !
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Shogun

Je viens de terminer « Les mille automnes de Jacob de Zoet » qui m’a rappelé un roman que j’avais littéralement dévoré : SHOGUN ! Ou le choc des cultures entre un Japon féodal presque hermétiquement fermé et un navigateur britannique au début du 17e siècle.

En 1600, seuls les portugais et les Jésuites avaient réussi à aborder au Japon, christianisant au passage quelques membres du conseil de régence qui assurait le pouvoir, l’empereur étant encore un enfant.

Lorsqu’un navire anglo-hollandais s’échoue sur les rives nippones avec à son bord le navigateur John Blackthorne, l’évènement est considérable

Blackthorne alias Anjin-San devient l’objet de toutes les convoitises, notamment pour ses connaissances en matière d’armement, inexistant au Japon. Mais il représente également un danger pour les Jésuites qui ont réussi à influencer les seigneurs locaux et à s’assurer la main-mise sur le pays…

Un captivant roman d’aventures historique doublé d’une histoire d’amour, un page-turner impossible à lâcher dont une adaptation télévisée a été réalisée en 1980. PAS-SION-NANT je vous dis

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Tai-Pan

Dans la veine de Shogun, un magnifique péplum sur la découverte de Hong Kong par les Anglais, île quasi déserte au début du XIXème.

Dirk Struan, pirate, contrebandier, trafiquant d'opium et personnage impitoyable jouera sur tous les tableaux pour ruiner ses adversaires économiques et faire de l'île le fief de sa fortune immense : il deviendra le Taï Pan, ou chef suprême de Hong Kong.

Un grand roman qui allie l'excitation d'une course au pouvoir et à la richesse à une captivante histoire d'amour.
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Caïd

Caïd de James Clavell ( Livre de Poche N°5916 - 574 pages )



En lisant cet ouvrage passionnant, je me disais, il y a du vécu.



Avant de donner cet avis j'ai regardé sur Wikipédia la vie de l'auteur. Et j'avais raison James Clavell, jeune officier fut prisonnier des japonais dans le camp de Changi.



Il a co-écrit le scénario de la Grande Evasion.



Vous allez vivre ou plutôt essayer de survivre durant quelques années dans ce camp.



Il faudra parfois mettre vos scrupules de coté quand la faim vous torture. Des amitiés et de la haine se côtoient. Le Roi est le plus débrouillard et n'a aucun sentiment pour marchander et soudoyer.



J'ai admiré l'imagination de ces prisonniers.



La puanteur, les mouches, les maladies, les hommes tombent et meurent. Les rations de riz sont trop faibles.



Il parait que le rat est délicieux quand on a faim.



Vous allez détester Grey, un anglais qui espionne pour continuer à faire respecter la discipline à la virgule.



Heureusement il y a la véritable camaraderie qui peut vous sauver de la mort.



En 1965 un film (Le Caïd - King rat ) est sorti .



Je vous conseille ce livre.



Bonne lecture



Mireine



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Shogun, tome 1

Livre trouvé dans la boite à livres de ma ville.

Je connaissais ce livre de réputation, mais n’avais pas encore eu l’occasion de le lire. Les critique qui parlaient d’une vision déformée du monde japonais m’en retenait : je préférais des livres écrits par des japonais comme « la pierre et le sabre » de Yoshikawa.

Mon « karma » en parodiant le livre m’a mis ce livre sur mon chemin.

Un peu dur à entrer dedans. Le style a vieilli par rapport aux livre fleuves que l’on trouve maintenant. Et pourtant, on s’y prend au jeu progressivement. C’est un peu Alexandre Dumas et Monte Cristo.

L’histoire est bien construite avec quelques personnages clés, des péripéties et rebondissements à chaque page et plein de détails sur l’écart de vie et de culture entre le Japon et l’occident.

Un livre plaisant.
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Shogun, tome 1

Faute d'abonnement à Disney+, j'ai succombé à l'achat de cette magnifique réédition de Shôgun (tome 1/2) par la maison d'édition Callidor. Je suis dans ma période Japon alors ça tombait on ne peut mieux : après avoir découvert l'animé Netflix "Blue Eye Samouraï", avoir revisionné "Le dernier samouraï" et lu "Geisha" d'Arthur Golden, j'ai eu envie de prolonger l'aventure nippone.



On s'échoue au début du XVIIe siècle sur les côtes du Japon avec John Blackthorn - pilote anglais pour le compte de la marine hollandaise - et son équipage. Les survivants sont emprisonnés, certains torturés pour l'exemple, tous considérés comme des pirates mais surtout barbares puants, ingrats et inférieurs. Mais Blackthorn tire astucieusement son épingle du jeu, et apprend à se soumettre aux mœurs japonaises des samouraïs qui le détiennent, non sans l'arrière pensée d'obtenir un jour sa revanche. Honneur et dévotion sont les maîtres mots des samouraïs. Blackthorn découvre au fur et à mesure les coutumes locales et le "bushido" auquel les guerriers japonais se soumettent. Il comprend qu'il a une chance de survie et de rentrer chez lui s'il prouve son utilité. Et ça tombe bien, car à cette époque le Japon ne dispose pas du génie maritime, qui est justement le domaine de compétence de Blackthorn. Ainsi, le "daimyô" (gouverneurs de provinces) Toranaga qui détient Blackthorn captif comprend bien que disposer de vaisseaux de guerre pourrait l'aider dans sa quête de suprématie contre les autres "daimyô" pour s'emparer du titre ultime de Shôgun.



J'ai plongé grâce à James Clavell dans le Japon féodal et j'ai découvert en même temps que Blackthorn les mœurs japonaises de cette époque. La confrontation avec l'éducation et les coutumes occidentales est passionnante. Clavell dissémine régulièrement des explications sur les rôles d'empereur, taikô, kampaku, shôgun, daimyô etc qui permettent de mieux comprendre l'organisation politique en place. J'ai eu parfois du mal à m'y retrouver entre tous les personnages qui prennent part à l'aventure et les liens qui unissent certains, car les mariages arrangés en signe de paix entre deux familles étaient coutume, de plus il semblait courant d'avoir une femme mais aussi des concubines qui pouvaient porter les enfants et héritiers, il y a également les espions et toutes les stratégies pour devancer voire éliminer ses concurrents... Le rythme est relativement lent mais sur les 650p de ce premier tome il y a quand même de l'action, autrement dit on ne s'ennuie pas. J'attends désormais le tome 2 pour poursuivre l'aventure.



A noter que cette très belle réédition comporte une traduction revue mais surtout complétée d'environ un tiers par rapport à la traduction française d'origine d'il y a 40 ans.
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Shogun

Bonjour,



J'ai lu cet ouvrage, et j'ai compris comment et pourquoi les portugais ont été évincés du Japon, comment et pourquoi un prêtre, Saint-François-Xavier, a pu mourir abandonné sur une plage.



James Clavel raconte l'histoire des derniers combats opposant les grands Seigneurs japonais, avant qu'un clan ne procède à l'unification du Japon au tout début du XVIIème siècle, son chef étant appelé par l'empereur à devenir SHÖGUN.



Il le raconte du point de vue du pilote d'un navire anglais dont le navire accoste le Japon en piètre état après avoir suivi la route maritime de l'ouest (par le Cap Horn et la traversée du Pacifique, rien de moins ...).



A l'époque où j'ai lu l'ouvrage, j'avais 17 ans, j'ai été surpris par la haine du catholicisme chez les anglais. J'ai aussi été extrêmement surpris -désagréablement , par le raffinement des japonais, en particulier dans la cruauté.

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Shogun

Je n'étais pas très emballée pour lire ce livre.

Et malheureusement pour moi, ce fut pire que ce que j'imaginais.



C'est long, très long, trop long. Et encore, si il y avait eu de l'action cela ne m'aurait pas dérangé mais non. C'est plat. Comme les nombreuses coutumes japonaises, les dialogues sans intérêt s'accumulent. Les personnages aussi d'ailleurs. J'ai eu énormément de mal à associer les noms aux personnages, mis à part ceux qui jouaient un rôle prépondérant évidemment.



Il y a tout de même deux ou trois passages qui sont accrocheurs mais on retombe vite dans le pathos ou l'immobilité.

Une lecture pénible. Dommage...
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Tai-Pan

Dans Tai pan, best-seller universel, l'écrivain James Clavel oppose l'Ecossais Struan à l'Anglais Brock. Il n'invente rien. Face à Jardine et Matheson, il y a les frères Dent. C'est la croix de St Andrew contre celle de St George. La rivalité. La haine. Pour l'opium comme pour le thé, un jour d'avance sur la concurrence entraîne des écarts financiers gigantesques. Ils vont jusqu'à se balancer leur courrier à la mer. C'est normal. C'est lui ou moi. Duel à mort. Qu'il crève! L'annonce d'un partenaire en faillite, de stocks invendus, des prix qui chutent, et le spectre de la ruine - celle de l'autre - n'est pas loin. Mais ce combat au couteau s'accompagne d'un désir identique. Affiché depuis la première heure: pénétrer le marché chinois.
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Shogun

J'ai été un fan de la série dans ma jeunesse. Et là, je viens de lire le livre. C'est épatant. Clavel était un écrivain comme on n'en fait plus ! On rentre tout de suite dans l'atmosphère du Japon médiéval et le personnage de Blacktorne est bien rendu. les détails sont très érudits sans lourdeur. Très bon roman !
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Tai-Pan

J'ai lu ce livre, en anglais, alors que j'habitais à Hong Kong.

Une oeuvre magistrale dans laquelle on découvre de façon romancée et très vivante, l'histoire de la fondation de la colonie anglaise de Hong Kong et le combat des aventuriers du commerce anglais ou écossais.



Long, exigeant à lire sans doute, mais passionnant !
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