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Citation de Cielvariable


Thomas n’eut pas vraiment le temps d’assimiler ce que Newt venait de lui apprendre. Il était encore en train de se demander s’il devait avoir peur ou non quand une sirène retentit à travers la pièce. D’instinct, il se boucha les oreilles en se tournant vers les autres.Devant leurs visages perplexes, la mémoire lui revint. C’était le même son qui avait retenti dans le Labyrinthe juste avant l’apparition de Teresa dans la Boîte. Il ne l’avait entendu qu’une fois. Dans cet espace confiné, il paraissait différent – plus fort, entrelacé d’échos. Néanmoins, il était presque sûr de le reconnaître. C’était bien la sirène annonçant l’arrivée d’un nouveau.Et le mugissement ne s’arrêtait pas. Thomas sentait un début de migraine se former entre ses yeux.Des blocards tournaient en rond dans la pièce, scrutant les murs et le plafond pour essayer de repérer l’origine du bruit. D’autres restaient assis sur les lits, les mains plaquées sur les oreilles. Thomas aussi chercha la source de la sirène, mais en vain. On ne voyait aucun haut-parleur, aucune grille d’air conditionné, rien. Le son semblait provenir de partout à la fois.Newt l’empoigna par le bras et lui cria à l’oreille :— C’est la sirène des nouveaux !— Je sais !— Pourquoi elle s’est mise en marche ?Thomas haussa les épaules. Comment aurait-il pu le savoir ?Minho et Aris étaient revenus de la salle de bains, se frottant machinalement la nuque. Ils examinèrent leurs compagnons, interloqués. Il ne leur fallut pas longtemps pour s’apercevoir que les autres avaient le même genre de tatouages qu’eux. Poêle-à-frire s’approcha de la porte du réfectoire et voulut poser la main à l’emplacement de la poignée arrachée.— Arrête ! lui cria Thomas.Il se précipita vers lui, suivi de près par Newt.— Pourquoi ? demanda Poêle-à-frire, dont la main s’était figée à quelques centimètres de la porte.— Je ne sais pas, répondit Thomas. C’est une alarme. Peut-être qu’il se passe quelque chose de grave.— Oui ! s’écria Poêle-à-frire. Peut-être bien qu’on ne devrait pas traîner ici !Sans attendre la réaction de Thomas, il essaya de pousser la porte. Celle-ci ne bougea pas. Il poussa plus fort, sans résultat, puis colla son épaule contre le battant et pesa dessus de tout son poids.Rien à faire. La porte ne céda pas d’un pouce ; elle aurait aussi bien pu être murée.— Vous avez cassé cette saloperie de poignée ! hurla Poêle-à-frire, avant de frapper la porte du plat de la main.Thomas n’avait plus envie de crier ; il se sentait fatigué et sa gorge lui faisait mal. Il s’adossa contre le mur, les bras croisés. La plupart des blocards semblaient aussi abattus que lui, las de chercher des réponses ou un moyen de sortir. Ils restaient assis sur les lits ou plantés là, l’air absent.En désespoir de cause, Thomas essaya encore d’entrer en contact avec Teresa. Plusieurs fois. Mais elle ne répondit pas. De toute façon, au milieu du vacarme, il n’était pas sûr de réussir à se concentrer suffisamment pour l’entendre. Il continuait à percevoir son absence ; comme quand on se réveille un jour en sentant un trou dans sa bouche à la place d’une dent. Pas besoin de se regarder dans un miroir pour savoir qu’il vous en manque une.Puis la sirène s’interrompit.Jamais silence n’avait paru plus oppressant. Il se répandit dans la pièce comme un bourdonnement d’essaim en furie. Chaque souffle, le moindre courant d’air semblait résonner comme une explosion au milieu de ce calme étrange.Newt fut le premier à prendre la parole.— Ne me dites pas qu’on va encore nous balancer un nouveau dans les pattes !
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