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Citations de James Ensor (24)


« Ensor écrit assez volontiers. On sait que la plume est entre ses mains une arme –certes contournée, fantasque, chimérique- mais qu’elle est toutefois aiguë et pointée comme un couteau et qu’elle blesse souvent. […] Sa phrase est surabondante d’adjectifs pittoresques et cocasses, de substantifs soudains et inventés ; elle est folle, amusante, superlificoquentieuse ; elle écume et bouillonne ; elle monte et s’écroule en cataracte. Lorsqu’une bouteille d’ardent champagne se débouche et que le fourmillement des bulles gazeuses s’élève myriadaire et pétille vers le goulot pour se répandre et se résoudre en mousse, je songe au style fermenté de James Ensor. »

Emile Verhaeren
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J’aime parler, écrire, ouïr, un langage propre au peintre amoureux des images. Parlons non pas langue d’oc, d’ail, de chien, de chat, de latin ou de lapin ; parlons forte langue claire et verte, trempée à chaud et à froid cimentée d’adjectifs retentissants.
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Les jeunes m’offraient en guise de chique un bout de leurs tresses parfumées, les mûres en pies-grièches roublardes, m’enlevaient toujours quelques plumes, les plus âgées m’apportaient les brodequins légers de leur jeunesse, me régalaient de flans succulents, de tourtes crémeuses confectionnées avec amour, de macarons fondants, de soupirs de nonnes, de délices de Turquie, de barbes de capucins, de confitures et de dragées, de poires tapées et de pommes cuites, le tout arrosé d’une larme de Saint-Marceau. Une dame gracieuse m’offrit à Noël, un gâteau prodigieux œuvré par des angelets marmitons, angelets chers aux vieux peintres des pays plats, gâteau pétri par Sainte-Farine, délice de Saint-Chrême, purée de Sainte-Galette, chef-d’œuvre de Saint-Honoré, beurré par Sainte-Margarine, sucré par Sainte-Sucrine.
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Vilains crapauds indécents vous maculez les chairs fraîches et vierges de nos filles opulentes.
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Haro ! Haro !! Haro !!! sus aux censeurs.
Je n’estime guère le bourgeois censeur moralisant ni sa logique rabique ventrue alimentée de rancœur, morale indigeste de râble d’estomac, intestinale morale de bourses et de culottes, morale inélégante, anti-galante, morale vicieuse et de fiel composée. Morale servile cuisinée, faisandée poulardée de vieux puceau de Virginie, morale de conseillers déchaussés, en mauvaise odeur de sainteté. Morale « Baelsamique » et morose, morale enragée de cafard macéré au cerveau de fœtus poissonneux, morale indiscrète, espionne, bavarde, cachottière, aiguiseuse, allumeuse, éveilleuse de mauvais sentiments. Excitante, outrageante. Morale sans quartier blasonnée de gueules de douairières dépitées. Morale désuète de juge rouge, d’inquisiteur-rôtisseur traînant en laisse jolie diablesse bien fessée, ou tirant gentiment un pauvre diable par la queue. Morale médicastrée de vivisecteur à moelle de ouistiti, morale d’arpenteurs désaxés reluquant points de vue insoupçonnés, morale d’architecte cubiforme aux gueules branlantes, aux derrières croulants mal bétonnés. Morale de roquet gâteux maculant fleurette rose, morale lunettée convexe ou concave de lunatiques microscopés, morale immorale.
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J’aimerais défendre avec vous la jeunesse et ses espoirs et je dirai à tous la belle légende du Moi, du Moi universel, du Moi unique, du Moi ventru, du grand verbe Être : Je suis, nous sommes, vous êtes, ils sont !
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Enfin, traqué par les suiveurs, je me suis confiné joyeusement dans le milieu solitaire où trône le masque tout de violence, de lumière et d'éclat* Le masque me dit : « Fraîcheur de ton, expression suraiguë, décor somptueux, grands gestes inattendus, mouvements désordonnés, exquise turbulence» »
Protestons, protestons, et sans cesse reprotestons Jugeons les maîtres par nous-mêmes :
D'abord le banal hommage à l'art bestial de Rodin, dit le grand vivisculpteur.

Tronçons et tranches débités par Rodin,
Antiques abrutis et modernes crétins,
Étranges jongleurs à tête de lapin,
Pourquoi êtes-vous exsangues ?
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Depuis cinquante quatre années, des flots d'eau sucrée et autres dégoulinent du royal pinceau de nos maîtres de l'aquarelle.
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Au temps de mes grand-mères, la peinture flattait le goût et le toucher : pâte croustillante, grasse et coulante, ragoûts onctueux, bourrés, cuisinés. Les amateurs et flaireurs de l’époque trempaient les doigts dans les sauces tout comme nos cuisiniers dangereux, et les cadres du temps passé, hérissés de choux ébouriffés et pleins d’or, étalaient les munificences les plus graisseuses et les licences les plus saugrenues.
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Je la veux simple et souple notre langue moderne. OUI, vous l’aimerez Mesdames, quand Francisé au jus de Bourgogne, baptisé de Pommard, quand dégorgée, désinfectée, débarrassée des pustules parasitaires, des chancres dévorants, elle sonnera net et claire telle musique cadencée où l’harmonie domine.
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Vous ne construisez plus à l’heure actuelle des maisons à grenier. Quel dommage ! On trouvait de tout dans ces greniers. On y découvrait du passé émouvant, des œuvres d’art, des choses pleines d’imprévu et de mystère, tout le folklore reflétant la sensibilité de nos pères. Pourquoi avoir supprimé les greniers qui recélaient des trésors et où je me souviens d’avoir passé des heures de mon enfance émerveillée. Architectes à bas les griffes. Ne touchez plus aux greniers d’abondance de nos grands-parents.
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Aux jours de dimanche et de fête, j’aime à parler guerres et combats tandis que les jeunes là-bas se cassent la tête, assis le soir près d’un tonneau et d’un pot de bonne bière. J’aime à voir passer les chameaux tout en vidant mon verre.
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Artistes, mes amis, l’homme guidé par la raison pure sera un ennemi de l’art à nos yeux, un tourmenteur d’animaux, un tortionnaire de plantes, un destructeur de sites ; son œil sera cave, son cerveau plein de terre ; il insultera à l’admirable vie des bêtes et des choses, le monde sensible de la beauté sera mort pour lui.
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MA DEVISE : Les suffisances matamoresques appellent la finale crevaison grenouillère.
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Oh! les bafouillages amusants de nos Érostrates de la plume en mal de brosse ! Turlututu, allons y gaiement. Il faut bien s’amuser un brin, mais nos pontifes, bonzes et grands lamas autoritaires et prétentieux ne seront pas contents.

J’attends d’atroces vengeances de lèche-plumes exaspérés: maussaderies rancunières, mises à l’index, vieilles dents, passe-droits, excommunications majeures et mineures, et toutes les vilaines suites d’un conflit, même momentané, entre gens de plume et de pinceau.

Malheur aux novateurs, ennemis de sainte Routine! Ils subiront éternellement les dédains des esprits calés et ventrus, le dépit des lanceurs d’artistes et des protecteurs désorientés.
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BANQUET
offert au Maître
JAMES ENSOR
à l’occasion de l’exposition de ses œuvres par
l’ART CONTEMPORAIN
Anvers, 28 mai 1921.

MENU
Crème Marie Stuart
Barquettes Lucullus
Suprême de sole Montgolfier
Cœur de filet de bœuf piqué à la Renaissance, Pommes château
Asperges en branches Sauce Maltaise
Poularde de Bruxelles rôtie à la broche
Salade de laitue
Glace Dame-Blanche
Fruits.
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Les vieux parlent, chantent, rien, frémissent, ils aiment surtout et mieux que vous. Mais les jeunes se dérobent toujours en quête de conquêtes, histoire de dresser ou re-dresser les signaux de vitalité, faire de leur Jan, casser les vitres des pucelles à Bruxelles, hurler aux lunes nouvelles et quand ils galopent tels poulains éperdus ou veaux déchaînés, enragés, leurs dirigeants coqs-vainqueurs les mènent paître aux champs clos des batailles, des bagarres et des dévastations, et c’est là surtout qu’on apprend à les connaître, à les admirer, mais la guerre point n’en faut.
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Et foin et flûte ! poètes classiques, virtuoses embêtants, vos vers moisis, rancis, toujours trop roses ou moroses, énervent et paralysent.
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Parfois des côtes dures, des lames de fond et de tréfond, des banquises chargées d’ours bourgeois, des phoques-peintres suitant l’huile de foie de morue, des sirènes en toc, des merlans miaulant, des critiques d’art chétifs choucroutés, mal digérant, j’ai dû manœuvrer envers et contre tous : vents contraires ou alizés, marées d’équinoxe, courants chauds, courants froids, mais jamais tempérés. Que de misères entrecoupées d’arc-en-ciel consolateurs. Que de peines joyeuses. Que de joies mélangées !
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Chiquenaudons le plus macaroniquement possible nos désorbités de sexe faible, boutiquiers ternes au bec de calmar, cuisiniers dangereux enduits de saccharine, maîtres guillotins de la peinture, éternels bousiers voltigeurs, explorant sans dégoût les gluantes ornières où les impressionnistes de France et de Navarre traînèrent leurs décompositions. Certes, nos lanceurs patentés firent quelque effort pour m'attirer vers leur milieu centrifuge L'ambiance d'arrivisme ne me va guère et les combinaisons de nos barnums affairés me laissèrent frigide.
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