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Critiques de James Fogle (4)
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Drugstore Cowboy

L’histoire de James Fogle est une succession de chutes. Bien sûr, il ne s’agit pas de la Chute, noble et constante, ivre ou enragée, qu’ont connue les plus grands… non. Il s’agit plutôt d’une succession de trébuchements minables qui ont fait de James Fogle, né le 29 septembre 1936 à Elcho et mort le 23 août 2012 à Washington, aura vécu 75 ans de galères minables et écrit une douzaine de romans, dont un qui marquera les esprit d’avantage que les autres ; un livre quasi-autobiographique intitulé "Drugstore Cowboy".

Petit criminel, voleur, braqueur de pharmacies et toxicomane invétéré, il passera plus de 50 ans derrière les barreaux, soit les deux tiers de sa vie. C’est sans doute ce qui l’aura sauvé de la mort par overdose ou par intoxication au plus long terme. En effet, en prison, il ne pouvait pas consommer d’opiacés, son principal vice, aussi souvent que lorsqu’il était dehors (de rares périodes) et préférait, de toute façon, les produits pharmaceutiques à l’héroïne clandestine. Il se défonçait à la morphine base, la diacétylmorphine, la codéine, la thébaïne et même les dérivés semi-synthétiques, comme l’hydromorphone, l’oxymorphone et l’hydrocodone, voire complétement synthétiques comme la méthadone, la buprénorphine, la tilidine ou le tramadol… faute de mieux.

Son parcours criminel commence alors qu’il était encore mineur, un vol de voiture à l’âge de douze ans. Ce premier délit donne le ton de ce qui sera une sorte de cercle infernal. A 18 ans, il est à nouveau pris au volant d’un véhicule volé. Puis ce seront les vols de pharmacie, sous forme de cambriolage, la nuit, en pénétrant par effraction dans le magasin vide, soit à l’aide de combines, parfois alambiquées, qui sont bien retranscrite dans son roman, porté à l’écran en 1989 par le réalisateur de génie Gus Van Sant, "Drugstore Cowboy", qui reste pour l’instant le seul ouvrage de Fogle publié par Dell Publishing, à New York. Le film, avec Matt Dillon et Kelly Lynch dans les rôles principaux, avec une apparition de William S. Burroughs, a eu un succès formidable auprès du public et a été hissé au rang de film culte par les adeptes de la défonce et de la contreculture.

Parmi tous les coups qu’il a montés, toujours pour satisfaire sa propre dépendance aux drogues, on retiendra le cambriolage de la pharmacie de Kent en 2004. Alors âgé de 68 ans, et récemment sorti de prison, il avait décidé de monter un coup tout en douceur qui a pris une tournure on ne peut plus insolite. En effet, le patron et les employés, à l’heure de l’ouverture du commerce, ont trouvé l’écrivain endormi dans l’espace d’accueil de l’établissement. Bien entendu, sans réveiller l’intrus, ils ont immédiatement alerté les forces de l’ordre qui s’en sont chagés tranquillement. Durant la nuit, il avait percé un trou sur le toit pour pouvoir entrer par effraction, muni d’une corde qu’il comptait bien réutiliser pour remonter avec son butin. Il avait fourré pour plus de 10.000 dollars US de produits pharmaceutiques, principalement des opiacés, dans des sacs en papier. Mais Fogle n’a pas pu résister à en consommer sur place, provoquant une attaque narcoleptique.

Dans une lettre adressée au journaliste Daniel Yost, qui fut le premier à découvrir les talents d’écrivain de Fogle avec le premier jet de "Santan’s Sandbox", l’auteur écrit à propos du projet d’écriture et des premières notes de "Drugstore Cowboy", son futur roman phare :

« Au pire, on pourrait en faire un manuel pratique dont l’ordre des pharmaciens devrait rendre la lecture obligatoire à tous les propriétaires de pharmacie. Ça nous ferait une centaine de milliers d’exemplaires vendus rien qu’avec ça. »

En 2011, suite à l’ultime braquage d’une pharmacie proche de Seattle, alors même qu’il était en liberté sous caution pour un acte criminel du même type perpétré à Redmond un an auparavant, il a été condamné, lors d’un procès haut en couleurs, le 4 mars 2011, à une peine de 16 ans de prison ferme. A son grand âge, cette sentence prend la forme d’une condamnation à vie.

Le 23 août 2012, il meurt d’un mésothéliome, une forme rare et particulièrement virulente de cancer de la plèvre, à la prison de Monroe (Washington). Mais lors de son dernier tour de piste, l’attaque de la pharmacie de Seattle, il avait alors presque 74 ans, ce qui donne à cet acte une certaine forme de noblesse.



Ghislain GILBERTI

"Dictionnaire de l'Académie Nada"
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Drugstore Cowboy

Le sujet de la drogue m'intéressant et ayant déjà chroniqué Petite encyclopédie du cannabis de Nicolas Millet et Chemins d'errance de Sophie Daout, j'ai souhaité lire Drugstore cow-boy mais, malgré l'humour, j'ai vite été écoeurée.

Deux parties que l'on pourrait intituler grandeur et décadence.

L'histoire est simple:deux couples de junkies braquent les pharmacies de la Côte Ouest des USA pour se procurer "médocs" et "cachetons".

Bob, le cerveau, réfléchit, entre deux emprisonnements,"aux meilleurs moyens de dévaliser les drugstores". Diane, sa maîtresse, "camée jusqu'à la moelle" "poireaute", l'oeil aux aguets. Rick "l'homme de main" au casier judiciaire plus très vierge, vide les tiroirs garnis de substances illicites tandis que la jolie Nadine détourne l'attention de naïfs pharmaciens en (entre autres trouvailles créatives) simulant une crise d'épilepsie, jupe relevée jusqu'au nombril. Cet épisode surnommé "le numéro de la touffe", malgré la vulgarité de l'appellation, est hilarant.

Le reste l'est moins, même si l'ambiance "camée" émaillée d'argot est fort bien rendue.

Rituel oblige, la morphine à trop haute dose, donne des démangeaisons et l'atropine déshydrate le lecteur attentif.

"Bob ne plaisantait pas avec leur sécurité". La bande des quatre, entre deux "piquouses" et ébats débridés, devra faire face aux gars des stups, aux voyous durs de durs, aux ripoux, aux passages à tabac,aux fouilles. Elle y laissera des plumes car comme s'interroge Diane: "Qui participerait à un jeu perdu d'avance?"

Points positifs, en dehors de la propre overdose du lecteur, de la tristesse de cette dépendance, de la "satire d'une jeunesse en déroute aspirant à l'anarchie et la défaite des valeurs américaines": la morale sauve en fin de livre, l'ouverture du débat sur la législation des stupéfiants aux Etats Unis et l'humour noir (la scène où Bob "fortifie ses veines en soulevant des poids" est un brin déjantée, celle de la mère de Bob outrée de leurs agissements mais qui profite du système,en bonne recelleuse,et lave son linge dans une machine à pièces dont elle récupère l'argent après usage est drôle aussi).

Drugstore cowboy est une autofiction, ainsi que le précise son auteur James Fogle, voleur et toxicomane notoire,qui à 73 ans a effectué 50 ans de "taule", il est d'ailleurs aujourd'hui emprisonné à Seattle.C'est au pénitencier qu'il a "lu,écrit et appris".En 1989, Drugstore cowboy a été adapté au cinéma. En octobre 2011, il a été édité en France.

Pour les jeunes:un exemple à ne pas suivre!!!
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Drugstore Cowboy

Tout le monde ou presque a vu le film Drugstore cowboy mais peu ont lu le livre. C’est qu’il n’a été publié qu’après la sortie du film, les éditeurs étant peu enclin à se mouiller avec une telle histoire de junkies. L’auteur, James Fogle, connaît son sujet. Ayant lui-même vécu la vie trépidante de drugstore cowboy, ce livre est une histoire compilée à partir de « ses plus grands succès ». Le livre est excellent et, à mon avis, supérieur au film. Les personnages sont bien campés et on les sent véritablement vivre dans ces quelques 200 pages. L’histoire n’est pas banale non plus. Ça raconte les péripéties d’une bande de voleurs dirigée par Bob, un type qui connaît toutes les astuces pour cambrioler les pharmacies et ainsi se procurer de la came. Il y a aussi sa femme Diane, aussi folle et accro que lui et un couple de tourtereaux sous leur supervision. Les dialogues sont truffés de réflexions désopilantes qui nous font presque oublier qu’on nage en pleine tragégie humaine. Et ça se lit d’un coup, exactement comme un rush de dope. Drugstore cowboy est un classique du genre.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Drugstore Cowboy

Du pur génie, mais la vie de l'auteur est encore plus passionnante.
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