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Citations de James-George Frazer (24)


James-George Frazer
On ne voit pas bien pourquoi un instinct humain profondément enraciné aurait besoin d'être renforcé par une loi. Il n'y a pas de loi ordonnant à l'homme de manger et de boire ou lui défendant de mettre ses mains dans le feu. […] Aussi pouvons-nous admettre sans hésitation que les crimes défendus par une loi sont véritablement des crimes que beaucoup d'hommes accompliraient facilement par penchant naturel. Si les mauvais penchants n'existaient pas, il n'y aurait pas de crimes ; et s'il n'y avait pas de crimes, quel besoin aurait-on de les interdire ? C'est ainsi qu'au lieu de conclure de l'interdiction légale de l'inceste qu'il existe pour l'inceste une aversion naturelle, nous devrions plutôt en conclure à l'existence d'un instinct naturel poussant à l'inceste, et que si la loi réprouve cet instinct comme tant d'autres instincts naturels, c'est parce que les hommes civilisés se sont rendu compte que la satisfaction de ces instincts naturels serait nuisible au point de vue social.
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Sous le cèdre argenté, à l’ombre de ses larges branches
Dans Enna, par monts et vallées, elle pousse un gémissement,…
Elle gémit sur l’arbre sans racines,
Elle gémit sur le blé sans épi….
Elle pleure la grande rivière ou aucun saule ne croit ;..
Elle pleure un étang que les poissons ont fui ;
Elle pleure la clairière dénuée de roseaux ;
Elle pleure les forêts d’où les tamaris sont absents ;
Elle pleure la plaine où aucun cyprès ne s’élève
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L’idée que l’espèce humaine fut à l’origine formée avec de la terre devait se suggérer d’autant plus facilement aux hébreux que dans leur langue le mot Adamah, qui veut dire terre, est grammaticalement le féminin du mot Adam, homme vii. Différentes allusions dans la littérature babylonienne semblent montrer que les Babyloniens avaient aussi imaginé que l’homme fut façonné avec de l’argile. D’après Bérose, le prêtre babylonien dont le récit de la Création a été conservé dans une version grecque, le dieu Bel coupa sa propre tête, et les autres dieux recueillirent son sang, le mélangèrent avec de la terre, et façonnèrent des hommes avec cette pâte sanglante et c’est pourquoi, disent-ils, les hommes sont tellement sages, puisqu’à leur argile mortelle est allié un sang divin.
Dans la mythologie égyptienne, Knoumou, le père des dieux, avait façonné des hommes avec de l’argile sur un tour de potier.
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un livre a garder près de soi, toujours, en référence, pour comprendre, pour se connaitre, pour réfléchir..... fabuleux! FREUD l'avait compris!
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Mais, tandis que les Shillluks tiennent leurs rois en grand respect, leur témoignent même une vénération religieuse et prennent toutes les précautions possibles contre leur mort accidentelle, ils ont, eux aussi, "la conviction qu'on ne doit pas permettre au roi de tomber malade ou de vieillir, de peur que, à mesure que sa vigueur diminue, le bétail ne s'affaiblisse ou ne devienne stérile, que les récoltes ne pourrissent dans les champs.." Pour éviter ces calamités, il était d'usage chez les Shilluks, de mettre régulièrement à mort le roi, dès qu'il montrait des signes de maladie ou d'abattement..... Non seulement le roi shilluk, dès les premiers symptômes de déclin, pouvait être ainsi mis à mort avec tous les honneurs qui lui étaient dus, mais ... il pouvait, à n'importe quel moment être attaqué par un rival et avoir à défendre sa couronne en un combat sans merci
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Le magicien , en effet , croit implicitement que les mêmes principes qui lui servent dans son art régissent le cours de la nature inanimée. ;en d'autre terme , l'enchanteur se dit que les lois de Similitude et de contact sont d'application universelle , et non pas limitées aux seules interventions de l'homme.
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un ancien usage voulait, lors d’un très grand danger, que le chef d’une cité ou d’une nation donnât la vie de son fils chéri pour le salut de tous, en rançon aux démons vengeurs
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très beau monument sur les mythes et le folklore du monde
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Un auteur du XVIIIe siècle dit qu'en Irlande, "les paysans chassent et tuent encore le roitelet le jour de Noël, et le lendemain (Saint-Étienne) on le porte par la ville, pendu par les pattes, au centre de deux cerceaux, qui se coupent à angle droit ; on fait une procession composée d'hommes, de femmes et d'enfants, qui chantent un refrain irlandais et le proclament roi de tous les oiseaux". Encore de nos jours, la "chasse au roitelet" se pratique dans des parties du Leinster et du Connaught. Le jour de Noël ou de la Saint-Étienne, les enfants chassent et tuent le roitelet, l'attachent au milieu d'une masse de houx, et de lierre, au haut d'un manche à balai, et, le jour de la Saint-Étienne, ils vont le porter de maison en maison, en chantant :

"Le roitelet, le roitelet, roi de tous les oiseaux,
A été attrapé dans les genêts le jour de la Saint-Étienne,
S'il est petit, sa famille est grande,
Je vous en prie, bonne dame, régalez-nous".

On leur donnait de l'argent ou quelque chose à manger (du pain, du beurre, des œufs, etc.) et ils s'en régalaient le soir.
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Par exemple, si le totem est une espèce d’animaux, tous les membres du clan se garderont bien de tuer ou de manger les animaux de cette espèce; si le totem est une espèce de plantes, tous les membres du clan se garderont de rompre les plantes de cette espèce, ou d’en cueillir, ou d’en manger les fruits. Cette vénération pour le totem, qui souvent s’explique par la croyance que les membres du clan sont les parents et même les descendants du totem, forme l’aspect superstitieux du totémisme.
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Qu’est-ce que le totémisme? C’est un système, mi-social, mi-superstitieux, qui est très répandu parmi les sauvages d'aujourd'hui ou d’hier, et d’après lequel une tribu ou communauté est partagée en plusieurs divisions ou clans, dont les membres se croient réunis et par parenté et par une vénération commune pour une espèce naturelle, qui d’ordinaire est une espèce d’animaux ou de plantes. Cette espèce naturelle, soit d’animaux, soit de plantes, soit de choses inorganiques; s’appelle le totem du clan, et chaque membre du clan témoigne son respect pour le totem en s’abstenant de lui nuire d’aucune façon.
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Parmi ces dieux incarnés il convient de distinguer deux types. Pour ceux du premier, l'essence divine est regardée comme résidant dans l'être humain, que ce soit dès la naissance ou plus tard ; pour ceux du second, elle consiste dans la possession de pouvoirs magiques d'un très haut degré. Il s'ensuit que l'un peut être appelé l'homme-dieu inspiré, et l'autre l'homme-dieu magicien. Strictement parlant, d'après nos conceptions critiques, le type inspiré seul aurait droit au titre de dieu, tandis que l'autre ne serait qu'un mage glorifié.
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Le cas particulier de royauté sacerdotale qui m'a servi de point de départ pour mes recherches fut celui du prêtre de Diane à Némi. Le caractère de son office n'était pas moins royal que sacré ; il portait en effet le titre de Rex Nemorensis, ou « Roi de la Forêt ». L'ensemble de ces études sur la royauté primitive ayant ainsi Némi pour centre, je voudrais m'y arrêter quelques instants avant de passer à l'examen de questions plus vastes. Je ne m'attarderai pas sur un sujet bien connu de certains de mes lecteurs et j'éviterai autant que possible toute répétition de ce que j'ai déjà publié.
Les
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Les témoignages des auteurs nous portent à conclure que
dans les âges préhistoriques, avant l'apparition de chefs républicains, les tribus et les cités étaient gouvernées par des rois qui s'acquittaient de l'office de prêtres et jouissaient sans doute d'un caractère sacré en leur qualité de descendants des dieux. Cette conclusion est appuyée par l'exemple de Sparte où la monarchie survécut jusqu'aux temps historiques.
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Dans la première moitié du XIXe siècle, on observait encore des coutumes analogues dans le sud de la France. C'est ainsi qu'à Carcassonne, le premier dimanche de décembre, chaque année, les jeunes gens de la rue Saint-Jean sortaient de la ville armés de bâtons, avec lesquels ils battaient les buissons, pour y dénicher des roitelets. On proclamait roi le premier qui abattait un de ces oiseaux. Puis on retournait en procession à la ville ; le roi marchait en tête, portant le roitelet sur une perche. Le soir du dernier jour de l'année, le roi et tous ceux qui avaient fait la chasse au roitelet défilaient dans la ville à la lueur de torches ; à leur tête, des tambours battaient et des fifres jouaient. Ils s'arrêtaient à la porte de chaque maison, et l'un d'eux écrivait à la craie sur la porte "vive le roi !" avec le nombre de l'année qui allait commencer. Le matin de l'Épiphanie, ce roi passait de nouveau en procession, en grande pompe, portant une couronne et un manteau blanc, un sceptre à la main. Devant lui, on portait le roitelet fixé au haut d'une perche qui était décorée d'une guirlande verte d'olivier, de chêne, et quelquefois de gui de chêne. On assistait à la grand'messe à l'église paroissiale de Saint-Vincent ; puis le roi, entouré de ses officiers et de ses gardes, rendait visite à l'évêque, au maire, aux magistrats et aux notables ; il recueillait partout de l'argent pour défrayer les dépenses du banquet royal qui avait lieu dans la soirée et se continuait par un bal.
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Malgré ces croyances, l'usage de tuer chaque année le roitelet est répandu très largement et en Angleterre et en France. Dans l'île de Man, jusqu'au XVIIIe siècle, on observait cette coutume la veille de Noël, ou plutôt le matin de Noël. Le vingt-quatre décembre, vers le soir, les domestiques avaient congé ; ils ne se couchaient pas de la nuit, mais se promenaient jusqu'à ce que les cloches sonnassent minuit dans toutes les églises. Les prières terminées, ils allaient chasser le roitelet ; quand ils avaient trouvé un de ces oiseaux, ils le tuaient et l'attachaient au sommet d'une longue perche, les ailes étendues. Puis ils le portaient en procession dans chaque maison, en chantant les vers suivants :

"Nous avons chassé le roitelet pour Robin le Bobbin
Nous avons chassé le roitelet pour Jack le Can
Nous avons chassé le roitelet pour Robin le Bobbin
Nous avons chassé le roitelet pour Tout le monde".

Quand ils étaient partis de la maison et avaient récolté tout l'argent procurable, ils couchaient le roitelet sur une bière, et le portaient en procession au cimetière de la paroisse, où ils lui creusaient une tombe et l'enterraient avec la plus grande solennité, en chantant des chants funèbres dans la langue Manx, ce qu'ils appellent son glas ; après quoi Noël commence. L'enterrement fini, le groupe qui se tenait au dehors du cimetière formait un cercle et dansait au son de la musique.
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L'exemple le mieux connu est la chasse au roitelet. Beaucoup de peuples européens - les Grecs et les Romains dans l'Antiquité, les Italiens, les Espagnols, les Français, les Allemands, les Hollandais, les Danois, les Suédois, les Anglais et les Gallois, parmi les modernes - ont appelé cet oiseau le roi, le petit roi, le roi des oiseaux, le roi de la haie, etc. ..., et l'ont considéré comme un de ces oiseaux qu'il est funeste de tuer. En Angleterre, on croit que si quelqu'un tue un roitelet ou pille son nid, il se cassera sûrement un os, ou quelque autre malheur effroyable lui arrivera dans l'année ; quelquefois on croit que les vaches auront du lait de sang. En Écosse on appelle la roitelette "Poule de la Dame du Ciel", et les garçons disent :

"Malédictions, malédictions, plus de dix,
A ceux qui pillent les nids de la Dame du Ciel !"

A Saint-Donan, en Bretagne, on croit que si des enfants touchent des roitelets au nid, ils souffriront du feu de Saint-Laurent, c'est à dire de boutons sur le visage, les jambes, etc. Dans d'autres parties de la France, on croit que si quelqu'un tue un roitelet, ou pille son nid, la foudre frappera sa maison, ou les doigts avec lesquels il a commis l'action se dessècheront et tomberont, ou seront au moins paralysés, ou que les pieds de son bétail souffriront.
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Frazer aborde le problème d’un autre point de vue. Si, dans l’état où il nous est parvenu, on ne sait comment restituer le texte, il n’en va pas de même du thème dont il existe des équivalents chez d’autres peuples. Si l’on trouvait, dans les textes assyro-babyloniens, un récit parallèle de la chute de l’homme, personne n’hésiterait à admettre le rapprochement ; malheureusement, tel n’est pas le cas. Cependant, dans l’épopée de Gilgamesh, apparaît un serpent dont la fonction est de s’emparer de la plante de vie qui doit rendre la jeunesse au héros ; ainsi le serpent ravit à l’homme le privilège de se rajeunir. Car, il est constant, chez les non-civilisés, que le serpent passe pour posséder la propriété de reprendre une vie nouvelle en perdant sa peau chaque an-née. Sur cette base, le savant fokloriste restitue le primitif récit yahvis-te qui devait mentionner deux arbres, l’arbre de vie dont l’homme pouvait manger les fruits et l’arbre de mort, auquel s’appliquait l’interdiction : « tu n’en mangeras pas, car le jour où tu en mangerais, tu mourrais certainement ». Autrement dit, tu deviendrais mortel. Par suite, le rôle du serpent consisterait à persuader le premier couple de goûter aux fruits de l’arbre de mort ; par là, le rusé animal se réservait l’usage de l’arbre de vie, c’est-à-dire l’immortalité.
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Chez certains des aborigènes de l'état de Victoria « il existe une tradition selon laquelle le feu sous une forme d'un emploi inoffensif appartenait exclusivement aux corneilles des monts Grampians ; et comme les corneilles le trouvaient très précieux, elles ne permettaient à aucun animal d'en avoir. Toutefois un petit oiseau nommé Yuuloin-Keear, « le roitelet-à-la-queue-de-feu », remarquant que les corneilles s'amusaient à disperser des tisons, en ramassa un et s'envola avec. Un faucon appelé Tarrakukk enleva le tison au roitelet, et mit le feu à tout le pays. Depuis cette époque il y a toujours eu des feux auxquels on a pu en allumer d'autres. »
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De toutes les inventions humaines, la découverte de la façon d'allumer le feu a été probablement la plus importante et la plus riche en conséquences. Elle doit remonter à une très haute antiquité, car il n'y a pas, semble-t-il, d'exemple bien prouvé d'une tribu sauvage qui ignore l'usage du feu ou le moyen d'en produire. Il existe, certes, beaucoup de tribus sauvages et quelques peuplades à demi-civilisées qui racontent des histoires sur une époque où leurs ancêtres n'avaient pas de feu, et qui prétendent rapporter comment leurs aïeux en vinrent à connaître l'usage du feu ainsi que la manière de le faire jaillir du bois ou des pierres. Mais il est très peu vraisemblable que ces récits renferment de réels souvenirs des événements qu'ils prétendent rappeler ; il est plus probable que ce sont de simples suppositions inventées par des hommes dont l'esprit était encore dans l'enfance, pour résoudre un problème qui s'était naturellement imposé à leur attention aussitôt qu'ils avaient commencé à réfléchir à l'origine de la vie humaine et de la société.
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