James Grady nous parle de ses futurs projets.
- Je suis officier. Chaque fois que je perdais un homme, je devais pondre une lettre pour ses parents, son épouse, ou sa fiancée. Je devais leur dire quelque chose. Je le faisais en rentrant de patrouille installé dans un abri, puant la jungle, épuisé et abattu. Avec les hélicoptères qui volaient au-dessus de ma tête. Une radio qui crachait du rock. Des gars qui riaient. Et moi, je devais rester assis dans une matrice protégée par des sacs de sable, et trouver des mots à mettre sur le papier, apporter du réconfort, trouver un sens et une valeur à une chose aussi triste et courageuse qu'un gamin de dix-neuf ans tué par une balle alors que les autres et moi on s'en est sortis. On n'a pas de mots pour ça. On peut recevoir une balle. On peut riposter. Mais on ne peut pas écrire les mots qui rendent justice.
Bientôt minuit, lui indiqua sa montre. Une nuit urbaine américaine bleu noir.
- Que Jones ait évoqué cet incident pour des raisons politiques, ou que ses nerfs aient lâché, dit Denton, si je m'occupe de ce problème, je le porte au niveau de la direction. S'il s'agit d'un scandale, je me retrouve éclaboussé. Si c'est sans importance, je perds mon temps, et surtout, je donne le sentiment de perdre mon temps. Si je décide de fermer les yeux, ça peut se tasser. Ou bien exploser.
Condor entra dans les toilettes pour hommes, où la seule chose qu'il entendait à travers la porte était Muddy Waters qui martelait son blues en sourdine. Il se saisit de son portable. Il appuya sur la touche 'Bis'.
Une sonnerie...
Le lavabo était d'une blancheur étincelante. Il se vit dans la glace. Blazer gris, chemise bleue, sans cravate, le téléphone collé à l'oreille, tandis que Muddy Waters affirmait qu'il était 'un homme adulte'. Condor contemplait son reflet.
Deux sonneries...
En mars 1975, afin d'améliorer sa position au sein de l'organisation des pays producteurs de pétrole( L'OPEP), le shah coupa toute l'aide Américaine aux Kurdes.L'Irak écrasa la rébellion. Les demandes d'aide des Kurdes auprès de la C.I.A et de Kissinger demeurèrent sans réponse.Plusieurs centaines de leaders Kurdes furent exécutés.
Aucun Kurde ne reçut l'asile politique aux Etats-Unis.
Interrogé au sujet des Kurdes, Kissinger déclara devant le congrès :"Il ne faut pas confondre opération secrète et oeuvre humanitaire".
Dans le dédale officiel du monde de l'espionnage, j'ai une bonne réserve de situations confuses pour m'amuser. Un auteur dramatique de ma connaissance a prétendu un jour que le meilleur moyen de créer le chaos est de remplir une scène d'acteurs. Je me suis arrangé pour édifier mon capital sur léchais des autres.
- Sécurité intérieure. Laissez nous entrer, madame Mardigian. Vous n'avez rien à craindre.
- Votre insigne vous autorise à beaucoup de choses, que ça me plaise ou non.
Vous savez que le système est en place.vous savez qu'il a dérapé.Vous savez qu'il ne sera jamais mis au rencart.
Ce matin-là Ronald Malcom, l'agent "Condor", se sent un peu souffrant. Il quitte un moment son bureau. A son retour un spectacle horrible l'attend ; à chaque pas il enjambe le corps de ses collègues. Malcom comprend alors qu'il a échappé au massacre par miracle mais que, désormais, sa vie ne vaut pas cher.
Une implacable chasse à l'homme s'engage, au cours de laquelle Malcom doit se battre sur deux fronts. Il doit d'abord échapper aux tueurs qui veulent achever leur besogne, mais aussi aux agents de la CIA qui le soupçonnent d'avoir trahi.
Il reste trois jours au Condor pour sauver sa vie et démasquer le traître qui s'est infiltré aux plus hauts échelons de la centrale d'espionnage.
(quatrième de couverture du volume paru aux éditions "J'ai Lu" en 1974)
Ce désastre, là-bas ? (Borge désigna le fleuve.) Ce désastre en ville ? Ce n’est ni la compétition étrangère ni le mauvais sort qui en sont responsables, mais nous-mêmes. Ce qui semblait parfait pendant si longtemps ne s’est pas révélé supérieur à ce que nous avions mis dedans.