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Critiques de James Sallis (169)
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Sarah Jane

Qui est-elle ?



C'est le style qui impressionne d'emblée. Hésitant entre tendre ironie et douce mélancolie, l'auteur nous entraîne sur les pas de la mystérieuse Sarah Jane.



Sous formes de sentences douce-amères, l'existence se fait poésie. Le hasard des rencontres, des souvenirs épars, et les années qui passent...



"Chaque roman, chaque poème, est la même histoire unique, qu'on raconte encore et encore. Comment on essaie tous de devenir véritablement humains, sans jamais y parvenir."



Mais qui est-elle vraiment ? Que sait-on de soi ? Que sait-on des autres ?

"Ce qu'on voit et perçoit chez les autres n'est, en fin de compte, que ce qu'on est capable de trouver en soi."



Un très beau roman noir en forme de trajectoire existentielle, qui pose la grande question de comment trouver sa propre place en écoutant "le silence déraisonnable du monde" (Camus).
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Bois mort

M'dames et m'sieurs voulez-vous écouter l'histoire de Jeremiah Johnson...

oups pardon je me suis trompée.

M'dames et m'sieurs êtes vous prêt à écouter l'histoire de John Turner.

Il n'est pas trappeur, ni ne vit dans les montagnes rocheuses,

lui, est une capitale de la douleur et vit dans le Tennessee.



Prenez une chaise, la meilleure, ou un rock in chair

et laissez vous bercez par un air

un air de country, de blue grass ou de western swing.

Et cherchez l'accord, l'accord parfait

cherchez encore et vous trouverez l'accord ouvert,

le SAWMILL.



Impardonnable de ne pas avoir ouvert avant une livre de James Sallis!

C'est beau, c'est noir, c'est la vie.

La vraie vie, celle qui fait mal

celle qui fait du bien aussi!



Waouh, quelle lecture!

Incroyable comme ce roman m'a submergé:

Bois mort bois vert,

suis devenue un bois flotté,

dérivant dans des courants contraires,

naviguant entre deux états,

glissant d'un monde à l'autre...



Une Amérique passée au scalpel,

L'âme humaine disséquée.



Grâce au talent et à la sensibilité de James Sallis, je suis tombée en totale empathie avec son antihéros, John Turner: vétéran du Viêt Nam, ancien flic, ex taulard et thérapeute, consultant en devenir auprès du sherif Bates... dans une petite bourgade rurale à quelques heures de Memphis.



Turner, un naufragé qui refait surface, réfugié dans une cabane près d'un lac, loin de toute agitation, dont la seule activité sociale est à présent de partager le silence avec un vieil homme, le seul proche voisin, sous un magnifique pacanier farci d'écureuils.

Mais cette retraite solitaire va être vite rompue car dans le bourg d'à côté la mise en scène de la mort d'un jeune marginal va donner du fil à retordre et, la bobine est exceptionnelle, le lecteur l'apprendra! Vu ses qualifications, le shérif du coin vient lui demander de l'aide...



L'enquête matérielle et physique se double vite d'une enquête existentielle qui se matérialise dans l'écriture par une alternance à chaque chapitre entre présent et passé ainsi, peu à peu, comme le fait John Turner avec les gens, nous le saisissons de l'intérieur.



Un coup de coeur pour John Turner

Un coup de chapeau pour James Sallis



Un roman noir réaliste très émouvant et poétique.



Premier volet d'une trilogie, j'ai hâte de découvrir la suite.

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Sarah Jane

Ce roman noir américain s'annonçait plutôt prenant à mon goût, avec une bonne préface de Jean-Bernard Pouy qui accroissait l'envie suscitée par la première de couverture, d'aller vite se perdre dans les pages et de suivre les pas hasardeux de Sarah.



Mais, l'histoire s'enlise assez vite, on en perd même parfois le fil de temps à autre au point de devoir faire des retours en arrière sur un petit texte d'à peine plus de 200 pages.



Il y a quand même de belles fulgurances et mon intérêt est revenu plusieurs fois, surtout quand cette fille passionnée de cuisine se débrouille pour devenir flic à la force du poignet et du cerveau. Mais, là encore, on s'égare vite dans les anecdotes délictuelles ou criminelles du poste de police d'où une nouvelle perte de repères.



Le personnage de Sarah reste assez attachant, James Sallis sachant lui conférer une vraie personnalité puissante et décrire avec talent ses pensées, réflexions, actions.



L'auteur ne voulait-il pas trop en dire en si peu de pages?



Je reste quand même sur une perception positive et relirai volontiers James Sallis au hasard de mes médiathèques.
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Le faucheux

James Sallis est un auteur que j'aime beaucoup, je me suis enfin décidée a lire son premier roman.



On retrouve un détective privé noir pendant 4 périodes phares de sa vie qui s'étale sur 26 ans. Ce roman est très pessimiste et un peu trop stéréotypé a mon goût. Néanmoins au fond du tunnel il reste une petite lueur d'espoir.



Je reste réservée sur cet écrit qui est assez noir (sans vilain jeu de mot pour ceux qui l'ont déjà lu !). Je n'ai pas été envoutée par la plume de Sallis comme je l'ai déjà été jadis.

Je le garde néanmoins comme un auteur de polar très bon, avec sa façon de faire et d'écrire. Ses personnages sont plutôt taciturnes et solitaires. On le retrouve ici également. Mais je n'ai pas eu cette affinité que j'avais eu avec Turner.
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Papillon de nuit

Impressionné par le « Drive » de Nicolas Winding Refn avec le ténébreux Ryan Gosling, je voulais découvrir l’univers de James Sallis, l’auteur du roman c’est chose faite.

Louisiane de nos jours. Lewis est écrivain, professeur d’université ou il enseigne la littérature française. Mais avant cette carte de visite plutôt flatteuse, il était dans une autre vie, détective privé, pilier de bar plus souvent qu’a son tour, avec une propension à régler tout conflit avec ces poings. Il est contacté justement après la mort de La Verne (l’amour de sa vie) pour retrouver Alouette toxico notoire qui s’est envolée (Rire), en laissant un bébé né grand prématuré dans un hôpital. En mémoire de La Verne, le brave Lew reprend du service, alors que Clare une autre femme réapparait dans sa vie.

Les puristes des polars durs, aux montées d’adrénaline savamment dosées, seront certainement surpris par la narration, car il faut avouer que l’intrigue est plutôt un prétexte, pour mettre en lumière le parcours atypique de son héros, le ton est volontairement décalé, les réflexions sur la vie de Lew le véritable cœur du roman. Et de ce côté-là rien à redire, Sallis c’est rendre attachant et sympathique ce type un peu revenu de tout qui n’hésite pas à jouer des poings et de sa corpulence lorsqu’on le chatouille un peu trop. Mais j’avoue que côté suspense l’encéphalogramme est plutôt plat. Un polar certes mais pas au sens où on l’entend habituellement. J’ai bien aimé, à vous de voir.



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Driven

Il y a comme un air de vieille country qui accompagne ces nouvelles aventures du Chauffeur.

... Et toujours cette route, ces parkings immenses, ces trottoirs défoncés, ces personnages cabossés et les bagnoles, déesses bichonnées au pays de l'automobile-reine.

Encore jeune, le Chauffeur... Et retrouvé, pourchassé par quelque (ou quelques?) ennemis non identifiés... Si jeune, encore.

Mais le Chauffeur a de la ressource: C'est une routine qui revient, chez-lui, de mettre les bouts et planquer dans un hôtel minable ou une maison... où son ennemi le retrouve: des tueurs qui vont par paires et qui se font invariablement dessouder...

La lassitude arrive, fatalement. Le Chauffeur parviendra-t-il à mettre un nom sur celui ou ceux qui tirent les ficelles tueuses?... Cela aura-t-il une fin?

Ou le jeu va-t-il encore et encore perdurer?

Un deuxième opus, une demi-étoile en-dessous du premier, pour moi.

Une broutille. Je vais continuer de lire James Sallis.
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Le tueur se meurt

Chrétien est un tueur à gages en bout de course, aussi bien sur le plan professionnel qu'au niveau physique. Très malade, il accepte tout de même une dernière mission. Mais, voilà, il se fait prendre de court et la personne qu'il était censé éliminer, un dénommé Rankin, se fait tirer dessus par un autre homme. C'est bien la première fois que cela lui arrive et Chrétien ne compte pas se laisser marcher sur les pieds. Alors, il part à la chasse de ce dernier...

Jimmie est un jeune garçon de 10 ans. Ses parents sont partis de la maison sans crier gare et il se retrouve ainsi tout seul chez lui à tout gérer. Il passe énormément de temps sur la toile, notamment à vendre et acheter de multiples objets afin de gagner de l'argent...

Sayles, lui, est flic. Avec son coéquipier, ils vont tenter de résoudre cette affaire qui semble bien plus complexe qu'il n'y paraît...



Le décor est planté: Phoenix, ville étouffante et bien mystérieuse où se mêlent réalité et rêves, des héros cabossés et en proie au doute, à la tristesse et à la maladie. Ce polar crépusculaire à trois voix fait s'entremêler le destin de ces personnages parfois étranges mais finalement attachants, ne sachant pas toujours dès les premières lignes lequel des trois prend la parole. L'auteur a su introduire, en plus de cette ambiance oppressante, une sorte de détachement par rapport à la réalité. Avec peu d'action mais des ressentis finement décrits, ce polar à l'écriture poétique et vaporeuse nous laisse dans une sorte d'apesanteur.

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Drive

Et voici que Horusfonck découvre James Sallis.

On ne sait rien de son nom. Pour le lecteur, c'est le Chauffeur (en français).

C'est l'Amérique ordinaire, aiguisée au noir de cette littérature abrupte et limpide. Ça va vite et ça évite les embouteillages! L'écriture comme la conduite du héros: précise, vitale, millimétrée. Les mort se succèdent et le Chauffeur se souvient: La bonne conduite, la mauvaise conduite, la famille, les amis, les embrouilles...

Ce conducteur émérite, tellement indispensable en cascade de cinéma ou en casse! Pour ne pas se viander, pour pouvoir fuir à l'aise.

Quelques mafiosi venus prendre le soleil et reprendre des affaires sur la côte ouest regretteront d'avoir doublé et sous-estimé le Chauffeur.

Sallis, avec Drive, c'est la littérature efficace comme un V8 bien réglé, qui sonne bien dans ces espaces d'autoroutes, de parkings et de centres commerciaux du rêve américain en déglingue. Singulière poésie, s'il en est.

Voilà, Horusfonck... Tu es séduit et Driven t'attend ainsi que cette biographie de l'immense Chester Himes. Tout ne fait que commencer avec Drive!

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Le tueur se meurt

Je découvre Sallis, ça glisse moyen au pays de l'enthousiasme béat, on va pas se mentir.



Je pense que tout découle d'un bête malentendu.

Lorsque je claque deux n'euros d'investissement initial, j'avoue avoir succombé au mot thriller arboré en bas de couv'. Sublime, la couv', au demeurant.



Bref, dans mon jargon, qui dit thriller dit meurtre, ouaiiis, voire meurtres, plus ouaiiiis encore.

Ici, l'on navigue sur trois barcasses distinctes se tirant la bourre sur une mare asséchée par vent de force nulle.



Un tueur au futur hypothétique. Pas de spoil, juste une fine observation du titre.

Un policier à la ramasse et un gamin abandonné par ses attentionnés géniteurs.



Et c'est parti pour un cassage de tête entre éclairés amateurs du genre.

C'est à celui qui décrochera la palme de l'introspection stérile forcément aux antipodes d'une ambiance joviale et festive à la spring break.

C'est long, c'est lent, c'est poussif.

Rien à redire sur l'écriture, tout à redire sur les thèmes traités auxquels je ne m'attendais absolument pas.

Des fois, j'aime bien les surprises, puis des fois, non.



Sallis, j'y reviendrai, à coup sûr.

Ce que je sais, itou, c'est qu'avant de casser mon PEL à deux n'euros, je me renseignerai plus avant sur la teneur du sujet et son traitement.

Le tueur se meurt ou l'histoire d'un rendez-vous manqué.
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Sarah Jane

« Sarah Jane » est l’exemple parfait du roman noir américain. Son auteur, James Sallis, dresse le portrait d’anonymes, comme on peut en rencontrer des milliers et que, pourtant, nous oublierons une fois que nous nous seront retournés. Il leur donne un brin de lumière à ces gens, oubliés de tous. On est bien loin des strass et des paillettes des grandes villes américaines. Au contraire, on se retrouve dans un petit bled, que même sur les cartes, on peut difficilement trouver par hasard.



Le personnage de Sarah Jane est comme celui du chat, elle a neuf vies. Avant de devenir officier de police dans cette petite ville paumée, elle en a connu des aventures et surtout, des déceptions et des fuites. En arrivant à Far, elle se lie d’amitié avec le shérif, Cal qui disparait mystérieusement. Bien entendu, elle ne peut laisser cette disparition sans explication.



C’est une lecture attrayante par ce style si singulier qu’a James Sallis de conter son histoire. Pour toutes ses phrases, c’est comme si chacun des mots avaient été savamment étudiés, pensés, réfléchis. Jamais, un terme ou une phrase ne seront de trop. Bien au contraire, je suis restée sur ma faim, tant je m’y plaisais. Non que ce ne soit une histoire facile, mais c’est une atmosphère qu’on ne trouve pas forcément dans beaucoup de bouquins et parfaitement décrite.



Au travers des failles de son héroïne, James Sallis en décrit une femme combattive qui, malgré les écorchures de la vie, ne baissera pas les bras et continuera ses « combats ». Ponctué de nombreuses digressions ainsi que de flashbacks, ce livre donnera l’impression au lecteur de se trouver face à un journal, celui de Sarah Jane.



Depuis début novembre, je me rends compte que mes lectures ont souvent en commun ce type de personnages, désabusés, éreintés par la vie et pourtant si forts. Je m’aperçois que je m’y attache encore plus facilement et qu’ils apportent une part non négligeable à mon appréciation des bouquins. Le fait qu’ils soient pour la plupart à la première personne du singulier permet une immersion encore plus intense à l’histoire.



Deux éléments m’ont, cependant, frustrée : celui de la brièveté du récit ainsi que celui de l’absence, parfois, d’un fil conducteur plus manifeste. Malgré ces contrepoints, ce fût une lecture prenante et je ne manquerai pas de lire d’autres oeuvres de James Sallis.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Willnot

Déroutant, atypique, fourre-tout... et à la fois subtil, mélodieux et profond...

Difficile - c'est rare - de me faire un avis tranché sur Willnot de James Sallis - traduit par Hubert Tézenas - une fois ma lecture achevée.



Amateur d'intrigue polardeuse ou noire, passez votre chemin. Le vieux shérif et la séduisante agent fédérale n'ont pas vocation à identifier les raisons qui ont conduit plusieurs cadavres à se retrouver enterrés au fond d'une fosse aux abords de Willnot.



Ils ne sont, au même titre que d'autres, que des personnages traversant cette histoire un brin métaphorique, option digression philosophique. Car à Willnot et pour ses habitants, la vie passe, s'écoule, se remémore, s'arrête parfois. Elle se partage aussi et s'interroge beaucoup.



Peut-être un peu trop pour moi puisque le livre m'a parfois perdu mais à chaque fois repris. Heureusement, il reste une belle langue à l'identité forte et où l'humour débarque régulièrement de manière imprévue mais élégante. Et c'est déjà beaucoup !
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Le tueur se meurt

Le lecteur se meurt...

Pardon, Le tueur se meurt, de James Sallis.

Non, j'exagère, mais en fait, j'ai un gros problème avec ce livre.

Je ne peux pas en dire du mal, mais... je ne peux pas en dire du bien.

En fait, je l'ai lu en deux jours, mais je ne suis pas rentré dedans.

James Sallis ne m'a pas convaincu.

Je n'ai pas réussi à suivre l'histoire.

Je n'ai pas compris qui était Chrétien, ce tueur en série qui assiste à une tentative d'assassinat sur l'homme qu'il était venu abattre.

Je n'ai pas compris qui était Jimmie, ce jeune adolescent sans famille qui fait comme s'il en avait une.

Je n'ai pas compris ce duo de flics, Sayles et Graves, leur enquête, leur vie, tout m'a paru flou, complexe.

Je me dis que je n'étais tout simplement pas prêt.

Ce livre me laisse une impression de survol alors que je l'ai vraiment lu.

Bref, surtout, que ça ne vous détourne pas de sa lecture, si le coeur vous en dit, allez-y et peut-être que vous pourrez m'éclairer sur ce que j'ai loupé, quand à moi, ben...au suivant



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Bois mort

Dans sa critique une lectrice dit : " c'est écrit simplement ".

Tellement simplement que je me suis salement ennuyée, soir après soir.

Cela ressemblait à ces rendez-vous que vous avez accepté à contre cœur pour ne pas blesser. Un, deux, trois soirs... Hier j'ai dit Stop ! Je n'en peux plus ! Ma PAL est immense et je me tape ce bouquin ? Ma pauvre, mais t'es maso ou quoi ?

Surtout que j'avais encore en tête ce passage d'anthologie : "Savez- vous ce que c'est qu'une truffe, monsieur Turner .

- Plus ou moins, je pense.

- C'est un tubercule. ça pousse sous terre, sur les racines d'arbres qui ont passé des années à se faire une place, à lutter, à s'ouvrir un chemin jusqu'à la lumière. Le tubercule profite de l'arbre et ne donne rien en retour.

- D'accord.

- Émily est une truffe."



Je crois bien qu'Émily n'est pas la seule.
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Drive

Pas de miracle mais une confirmation : James Sallis et moi, ça ne passe pas. Après Le tueur se meurt et Willnot, troisième essai avec l’incontournable Drive - traduit par Isabelle Maillet - et toujours la même sensation de passer au travers, de contempler en spectateur un univers intimiste dans lequel je ne pénètre jamais. Lecture frustrante.



Ça n’est pas l’adaptation cinématographique qui m’a influencé : je ne l’ai pas vue. Aucune image en tête de Ryan Gosling venant personnaliser Le Chauffeur, cascadeur pour films hollywoodiens le jour et chauffeur de gangsters la nuit, qui remonte la piste des commanditaires d’un braquage qui a mal tourné.



Mais la sauce ne prend pas : dans son approche par petites touches, où il ne distille ci-et-là que quelques fragments de son histoire, Sallis demande au lecteur de faire sa part de travail en le laissant interpréter ce qu’il suggère, construire sa part d’empathie avec ses personnages, se fondre dans son ambiance noire et nébuleuse. Dialogues ciselés à l’épure de mots, écriture d’une efficacité absolue, tension constante relâchée dans des explosions de violence subite : tout est pourtant là…



Quand on y arrive, ce doit être grand. J’aurais essayé. Trois fois. Pas grave : tant d’autres m’attendent…
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Willnot

J'ai grande envie de vous parler de ce roman, mais je me trouve bien ennuyée au moment de le résumer, ce qui semble à peu près impossible à faire de manière claire. Essayons de citer au moins quelques faits : des cadavres sont découverts dans la petite ville de Willnot, et le médecin du coin est appelé à la rescousse pour donner son avis sur cette trouvaille. On suit ensuite Lamar, le médecin, dans sa vie quotidienne, parmi ses patients se trouve un vétéran passablement déboussolé qui disparaît aussi vite qu'il était apparu. Quant au lycée local, on suit aussi ce qui s'y passe grâce à Richard, le compagnon de Lamar, qui y enseigne.



L'auteur était aux Quais du Polar et j'ai eu le plaisir de l'écouter dans une table ronde avec Ron Rash et Chris Offutt, à parler tous trois, non sans humour, de l'Amérique dans tous ses états et d'écriture.

Voici une excellente surprise glanée sur l'étagère des nouveautés à la bibliothèque. Après un début qui évoque un polar, l'aspect chronique de petite ville prend le dessus, et de quelle façon : avec malice, tendresse, et une énorme dose d'humanité. S'il faut au début prendre un peu ses marques, s'habituer à l'humour de l'auteur qu'on rencontre pour la première fois, la suite est juste un régal. Mélangeant avec dextérité les thèmes de la vie difficile dans les petites villes, du stress post-traumatique, du vieillissement, qui peuvent sembler sombres, le roman convainc par sa sincérité. Au début, le texte reste un peu hermétique, fermé sur lui-même, et sur les questions qu'il pose, mais grâce à cela, il devient difficile à lâcher.



Imaginez lorsque l'humour se mêle de philosophie, de réflexions sur la vie, sur la foi en l'humanité, sur le sens de l'histoire, sur la mort, parsemées de citations pertinentes, de dialogues réjouissants, et d'anecdotes sur la vie à Willnot, moitié ville réelle, moitié ville-fantôme…

Ce mélange des genres, qui pourrait sembler un peu désordonné, marche particulièrement bien, un peu à la manière de Richard Russo quand il décrit la ville imaginaire de Mohawk. Parfait pour les adeptes de chroniques américaines de la vie rurale, ce roman séduira aussi de nombreux autres lecteurs, pourvu qu'ils ne s'attendent pas à un polar classique ou à un thriller. On en est loin !
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Drive

♫ Highway to Hell ♪ No more stop signs, speed limit ♫Nobody’s gonna slow me down ♪Like a wheel gonna spin it ♪Nobody’s gonna mess me around ♫



N’ayant jamais vu le film qui fut tiré du roman, avec, notamment, Ryan Gosling dans le rôle phare, c’est avec un permis vierge de toute faute que j’ai embrayé sur ce roman noir.



Le Chauffeur est un excellent conducteur, je peux vous le garantir, il vous mènera à bon port.



Pour ce qui a été de sa jeunesse, elle a été plutôt pourave et telle une voiture qu’on laisse à l’abandon une fois qu’elle ne vous est plus utile, ce gamin dont nous ne saurons jamais le prénom, a dû sortir de la casse tout seul.



Tel L’Homme Sans Nom qui était juché sur sa selle, notre Chauffeur est assis sur le siège de sa bagnole et mène une double vie : travaillant pour les studios de cinéma et réalisant les cascades, il lui arrive de jouer aussi au chauffeur pour les braqueurs, jusqu’au jour, où, vous vous doutez bien, le casse tourne mal.



Niveau efficacité, on peut faire au Chauffeur, c’est un professionnel de la boite de vitesse, un embrayeur de première, un accélérateur hors-pair et un respecteur du code de la route car ce serait bête de se faire prendre en chasse par des flics après un braquage pour un simple excès de vitesse.



Pourtant, les rouages se sont grippés. Alors que j’avais acheté des places pour un grand spectacle, j’ai eu l’impression d’avoir assisté à la face B, comme celle sur les disques d’antan, ou alors, l’auteur a oublié de changer de vitesse.



Les personnages sont à peine esquissés, cela aurait pu ne pas être dérangeant, mais si on ajoute à cela des dialogues qui ne casseront pas des bielles à un moteur, des problèmes dû au sens-giratoire de l’histoire qui passe du passé au présent, à tel point qu’à un moment donné, j’ai dû utiliser la carte routière pour m’y retrouver.



Ces 170 pages se sont envolées à la vitesse d’une gros moteur V8 survolté, mais une fois déposée à l’arrivée, je n’étais pas décoiffée.



Il aurait sans doute fallu plus de pages afin de mieux développer cette histoire de vengeance que notre Chauffeur orchestre après s’être fait doublé par le Maitre d’Œuvre car ici, j’ai l’impression d’avoir raté une intersection et d’être arrivée trop vite au terme du voyage.



Même pas eu besoin de boucler ma ceinture…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Drive

"Drive" oui, mais j'aurais aimé être moins bernée par l'appellation du driver qui se trouve être pas drôle avec un charisme d'une huître... sans parler des dialogues totalement insipides, on passe d'un ennui profond avec des scènes interminables à un déchaînement de violence gore et complètement inutile...



Je m'attendais à un grand roman noir : à de la profondeur mêlée à beaucoup d'efficacité, à du sang froid coupé à du chaud, à de la passivité frustrée, à des quêtes tourmentées. Car un thriller est censé être rythmé, ponctué d'action(s), de rebondissements, de suspense, d'intensité, avec une affaire en toile de fond (politique, policière, professionnelle et j'en passe), un thriller doit aussi avoir des dialogues percutants, il doit dégager une certaine puissance, une force, du caractère... Mais Drive n'a rien de tout ça. C'est juste un pitoyable drame avec de temps en temps des effluves de sang et de la violence gratuite...



D'abord, les personnages : Ils n'ont aucune personnalité, ils ne sont ni réalistes ni hyper-stéréotypés, ils sont juste...rien. On s'attendrait presque, à tout moment, à ce que l'un remplace l'autre, ou à ce qu'ils pètent tout soudainement les plombs après tant de retenue. Mais non. Ils n’ont pas de passé, pas de futur, pas de présence non plus. Ils sont en colère (contre quoi ?), ils se taisent (pour signifier quoi ?), ils ont peur (de perdre la vie par laquelle ils ne semblent même pas animés, vraiment ?). Ensuite, l'histoire : forcément, elle va de pair avec ceux qui la vivent, alors bien sûr, si on n'a déjà rien à faire de coquilles vides, il est logique qu'on n’a rien à faire non plus de ce qui peut leur arriver. D'autant plus qu'il ne se passe finalement pas grand-chose.



En y réfléchissant, avec beaucoup d'indulgence, je me dis que James Sallis, n'a réalisé que trop de poésie risquant de tuer tout le reste de son roman, et qu'en quelque sorte, il s'est juste laissé aller sans se rendre compte du cruel manque de profondeur de son histoire et de ses personnages. Ce n'est pas un crime d'écrire une mauvaise histoire. Ce qui devient criminel, c'est de l'encourager et de la fertiliser. D'abord en la réalisant (et l'on imagine bien Nicolas Winding Refn, le réalisateur, gémir mentalement de plaisir en filmant puis montant des plans aussi jolis et formellement et "stylistiquement" parfaits, sans s'interroger sur la véritable nécessité de ceux-là). Plus grave encore est l'infraction lorsqu'elle est fécondée par un si large public qui crie au génie devant un tel trou noir. Dommage !

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Bois mort

J'ai pas eu facile en écoutant ce livre de me concentrer sur cet assemblage de chapitres à différentes époques, flic avant ou après son erreur qui lui a coûté la prison, puis adopté par le shérif Lonnie qui gère avec une belle maturité son conté, les collègues et cette petite enquête sur le ciné hard.



Mais j'ai aimé l'humour cool que met James Sallis dans son écriture.

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Bois mort

J'ai lu ce livre sur les conseils de fx131 et franchement je n'ai aucun regret bien au contraire...



C'est écrit simplement, mais de façon très juste. 2 histoires se mèlent : le meurtre et l'histoire De Turner ancien flic et tolard.



C'est le style de bouquin une fois que tu le commences, tu as du mal a t'arreter et si tu essaies tu es irrémédiablement attirée par le livre pour le finir... je lirais bien évidemment beaucoup d'autres oeuvres de cet auteur
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Bois mort

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SERIAL LECTORS AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES LE CHIFFRE TROIS ?



Trois, pour trilogie. Mot magique. Vous connaissez la chanson ?

Pour ne pas faillir à la règle, celle-ci est assez sublime.



James Sallis nous sort trois petits titres. Comme un testament. Cyprès chauve et Noms de rivières. Trois titres qui baignent dans ses reflexions sur la vie. Comme s'il était sur sa fin.



James-Sallis nous fait une Valse (Triste) en trois temps. Trois minutes Fruits of the Gloom.

Presque du Sibelius, mais pas transcription Cziffra, ni Bernstein ni (moins mieux) André Rieu.

Plutôt Willie Nelson, Always on my Grind, co-chanté avec J.J. Cale. Vous voyez l'ambiance.



James-Sallis aurait pu n'en faire qu'un, un gros bouquin. Il nous en fait trois. Qui vont en rétrécissant, pas plus rapides à lire. Cela prend autant de temps qu'il faut prendre comme notre cher Turner, et tourner lentement les pages.



Réservez vous un long Week-End tranquille. Soyez prêt(e) à sussoter du Bulleit, de préférence le 10 ans, bourbon de seigle, rondeur, longueur, fumé, le Kentucky. Ce n'est pas loin du Tennessee. En l'allongeant il le tiendra, un flacon vous conviendra .



Vous en ressortez un peu déboussolé de cette mise en parenthèse après avoir partagé son passé, ses femmes, ses amitiés, son pas d'éternité.



Mais quel plaisir.







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